A Magacascar, Moby Dick est un lézard, une nouvelle espèce de

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 COMMUNIQUE DE PRESSE I MONTPELLIER I 15 janvier 2013
A Magacascar, Moby Dick est un lézard, une nouvelle
espèce de « scinque sirène »
Une nouvelle espèce de lézard fouisseur vient d'être découverte à Madagascar par une
équipe internationale réunissant des chercheurs français1, malgaches, américains et
allemands. Baptisée Sirenoscincus mobydick en référence au fameux cachalot albinos du
roman de Herman Melville, cette espèce présente une combinaison de caractéristiques
anatomiques unique au sein des vertébrés terrestres que sont les amphibiens, les reptiles,
les mammifères et les oiseaux. Ces travaux ont été publiés fin décembre 2012 dans la
revue Zoosystema.
A l’origine de la diversité des formes de vie, l’évolution est une modification des caractères
génétiques et morphologiques des espèces au cours des générations. C’est ainsi qu’une espèce
va s’adapter à l’environnement dans lequel elle vit afin d’augmenter au fur et à mesure ses
chances de survie dans cet environnement.
Le lézard « Moby Dick » découvert dans les forêts sèches du nord-ouest de Madagascar a subi
une évolution diamétralement opposée à celle des autres espèces de Lézard sans pattes.
En effet, outre sa peau dépigmentée et le fait que ses yeux, devenus inutiles sous terre, aient
quasiment disparus, cette nouvelle espèce de lézard fouisseur, vivant dans le sable, a perdu ses
pattes postérieures et gardé des membres antérieurs. Aussi, ce lézard présente un plan
d’organisation morphologique qui rappelle celui des cétacés.
Or la très grande majorité des lézards sans pattes (ainsi que les serpents) a évolué à partir
d'ancêtre quadrupèdes en perdant leurs membres antérieurs en premier, bien avant de perdre
leurs membres postérieurs. En cela, le lézard « Moby Dick » fait figure d'exception à la règle. Sa
morphologie originale pose la question de savoir quel peut avoir été l'avantage, du point de vue
adaptatif, de perdre ses pattes antérieures avant les postérieures, quelles ont été contraintes au
cours de son évolution pour qu’il subisse une évolution opposée à celle généralement observée
dans d'autre groupes. En bref, de nouvelles études sur ce lézard et ses espèces cousines
permettront d’en savoir un peu plus sur certains mystères de l’évolution.
1 Dont des chercheurs du Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive (CNRS / Universités de Montpellier / SupAgro / IRD / CIRAD
/ EPHE)
Légende : Le « scinque sirène » Moby Dick, ou lézard Moby Dick vu en entier (A), sa partie antérieure de profil (B) et
ventrale (C). Zoom sur ses membres antérieurs dépourvus de doigts et ressemblant à des nageoires (D).
© Falk S. Eckhardt
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