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L'indépendance de la Banque centrale fait débat
Les avis des députés de l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) divergent à propos du projet de loi
relatif au statut de la Banque centrale de Tunisie (BCT).
Le projet, qui a été examiné, vendredi, en présence du gouverneur de la BCT Chedly Ayari et du ministre des
Finances Slim Chaker, est censé garantir l'indépendance de l'institut d'émission sur le plan intérieur et
l'indépendance financière de la Tunisie vis-à-vis de l'extérieur.
Le projet, qui comporte près de 100 articles, est le résultat de pressions des cercles financiers étrangers, a
indiqué la députée Souad Echeffi, faisant allusion aux deux principaux bailleurs de fonds internationaux de la
Tunisie, le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale (BM), qui n'ont cessé, il est vrai,
d'inciter les autorités tunisiennes réformer et moderniser leurs systèmes financier, bancaire et fiscal.
«L'adoption de ce projet dans sa version actuelle, pour soi-disant garantir l'indépendance de la BCT, signifie
l'abandon de la souveraineté de la Tunisie», a souligné la députée, qualifiant le projet de «dangereux» parce
qu'il «limitera le rôle de l'Etat dans le contrôle de la BCT».
Mohamed Ben Salem a estimé, de son côté, que la BCT «doit jouer pleinement son rôle en aidant le
gouvernement à concrétiser sa politique financière», ajoutant que la version du projet de loi présentée par le
gouvernement comportait «une dose excessive d'indépendance» et que les amendements proposés par la
commission des finances relevant de l'ARP ont rendu le projet «plus équilibré». Le député a souligné, dans ce
contexte, l'importance de l'indépendance de la BCT, qui n'est incompatible avec le contrôle de la politique
économique par le gouvernement.