Sensoriel - Hyperacousie, hyperacousie, c’est quoi c’t’affaire là ? C’est un truc sensoriel, c’est l’toubi(b) qui m’la dit. Mais encore ? sen-so-riel ? c’est un mot bizarre. ça fait penser à un serpent à sonnette. ça a quelque chose à voir avec sans orteil ? - Mais non. C’est quelque chose qui concerne tes sens. Sens, Sen-so-riel. Et là, en l’occurrence, cela touche ton oreille, et plus précisément la perception des sons. - Ah ? et tu l’écris comment Sansorielle : s-e-n ? s-a-n ? ah ! ça y est, j’y suis, sansorielle une autre façon de dire sans oreille, sourde quoi ! Comme ça, tout le monde comprend, ya pas besoin de chercher midi à quatorze heures. Ces spécialistes, faut toujours qu’ils jargonnent pour montrer leur savoir ! - T’es grave, toi. J’suis pas sourde, j’suis hyperacousique. Et avec ta voix haut perchée, tu me trucides les oreilles et le cerveau. - Parce que t’en est toi, sensoreille, euh, sensorielle, excuse moi ? - Ben oui, je sais, ça n’se voit pas comme le nez au milieu de la figure. - Bon, ben n’te fâche pas ! j’ai compris. Sansoreille, décidément j’en bafouille, sensoreille, oh, flûte j’y pers mon latin, ça rentre par une oreille et ça ressort par l’autre ! Bon, sen-so-riel, ça y est, j’y suis ! Je peux même te le chanter sans t’éclater les tympans, à la manière d’un mec sourd entrain d’manger pour ma part - Mais qu’est-ce que tu m’chantes là ? - Ben oui, je peux t’le chanter en « sour-dine »… ah ! ça t’en bouche un coin, y a pas qu’toi qui joue avec les mots ! allez, écoute ça : 1. Vous me permettrez sans façons 1. Vous me permettrez sans façons De vous présenter ma chanson De vous présenter ma chanson Sans chemise, sans pantalon Sans tambour et sans baryton. A quoi bon pousser des hauts cris A quoi bon pousser des hauts cris Puisque vous chanterez aussi Puisque vous murmurerez aussi Sans chemise, sans pantalon. Sans tambour et sans baryton. R/ Ce soir nous irons danser R/ Ce soir nous irons frétiller Sans chemise, sans pantalon Sans tambour et sans trompette Ce soir nous irons danser Ce soir nous irons gambiller Sans chemise, sans pantalon Sans tambour et sans trompette 2. Puisque l´on vient au monde tout nu 2. Puisque l´on vient au monde tout nu Tout le reste c´est du superflu Tout le reste c´est du superflu Les chemise, les pantalons Les oreilles et leurs pavillons Sont là des signes extérieurs Sont là des organes extérieurs De richesse pour le percepteur pour faire croire que l’on peut entendre Sans chemise, sans pantalon Sans tambour et sans baryton. 3. Chère Madame si votre mari 3. Chers amis, si votre chéri Est un peu paresseux au lit Est un gros ronfleur au lit Sans chemise, sans pantalon, avec tambour et clairon Ne le laissez pas s´endormir Ne le laissez pas s´endormir Au lieu de pousser des soupirs tout contre, à vos risques et périls, Sans chemise, sans pantalon. votre oreille et son pavillon. - Bravo ! super. Je ne te savais pas chanteur. Et tiens, voilà un autre truc mnémotechnique, humoristique celui-là, si ça peut t’aider à te souvenir de ce sensoriel auditif. T’as qu’à penser à l’ouïe. - Louis, qui c’est celui là, c’est un sensorimachin aussi ? - Mais non, pas Louis le prénom, l’ouïe, l’oreille. Tu sais, comme dans le sketch de Devos ? - Ben si c’est un truc qui fait rigoler, dis toujours, car ton truc sensoriqué’qu’chose, ça doit pas faire marrer tous les jours : - Exactement, bon, j’y vais, tu m’écoutes ? « Il y a des verbes qui se conjuguent très irrégulièrement. Par exemple, le verbe "OUÏR". Le verbe ouïr, au présent, ça fait : J'ois... j'ois... Si au lieu de dire " j'entends ", je dis " j'ois ", les gens vont penser que ce que j'entends est joyeux... alors que ce que j'entends peut être particulièrement triste. Il faudrait préciser : " Dieu, que ce que j'ois est triste ! " J'ois... Tu ois... Tu ois mon chien qui aboie le soir au fond des bois ? Il oit... Oyons-nous ? Vous oyez... Ils oient. C'est bête ! L'oie oit. Elle oit, l'oie ! Ce que nous oyons, l'oie l'oit-elle ? Si au lieu de dire " l'oreille " on dit " l'ouïe ", alors : l'ouïe de l'oie a ouï. Pour peu que l'oie appartienne à Louis : " L'ouïe de l'oie de Louis a ouï. " " Ah oui ? Et qu'a ouï l'ouïe de l'oie de Louis ? " " Elle a ouï ce que toute oie oit... " " Et qu'oit toute oie ? " " Toute oie oit, quand mon chien aboie le soir au fond des bois, toute oie oit : ouah ! Ouah ! Qu'elle oit, l'oie !... " Au passé, ça fait : J'ouïs... J'ouïs ! Il n'y a vraiment pas de quoi ! » - Okéééé, très drôle. Mais dis donc, si je dois me rappeler tout ce texte pour retenir 1 seul mot, j’ai pas fini. Et je pense que si mon interlocuteur n’est pas fan de Devos il va s’impatienter et aura tourné depuis longtemps les talons quand j’arriverai à « sensoriel ». Oouah, d’un coup d’un seul ! Ah ! Je dois le reconnaître, très efficace ton truc, finalement ! Clairedovi, l’Ecorce, 22 09 14 – 1010 14