Johann Ritter, en 1803, conjecture que la Terre doit avoir "des pôles électriques comme elle a
des pôles magnétiques"[1].
On connaît depuis longtemps l'aimantation des paratonnerres et l'affolement des boussoles
touchés par la foudre. En 1809, François Arago, lors d'un voyage forcé en Algérie, rapporte
"qu'un bâtiment génois, qui faisait route pour Marseille, fut frappé par la foudre à peu de
distance d'Alger ; que les aiguilles de boussole firent toutes une demi-révolution, quoique ces
aiguilles ne parussent pas endommagées."[2]
En 1820, le danois Hans Christian Oersted fait une observation extraordinaire : un fil parcouru
par un courant dévie l'aiguille d'une boussole placée à proximité.
En 1831, Michael Faraday étudie le comportement d'un courant dans un champ magnétique et
s'aperçoit que celui-ci peut produire du travail. Oersted avait découvert qu'un courant
électrique produit un champ magnétique, Faraday découvre qu'un champ magnétique
engendre un courant électrique. Il découvre ainsi le principe du moteur électrique et donc la
transmission du travail mécanique en énergie électrique, inventant ainsi la génératrice de
courant. Dans un article de 1852 (On the Physical Character of the Lines of Magnetic Force),
Faraday dévoile l'existence du champ magnétique en décrivant les "lignes de force" le long
desquelles s'oriente la limaille de fer au voisinage de l'aimant.
L'électromagnétisme est né de l'unification par James Maxwell (1864) de théories antérieures,
comme l'électrostatique, l'électrocinétique ou la magnétostatique. Cette théorie unifiée
explique entre autres le comportement des charges et courants électriques, des aimants, ou des
ondes électromagnétiques, telles la lumière ou les ondes radio.
Le concept fondamental de la théorie est la notion de champ électromagnétique, entité qui
englobe le champ électrique et le champ magnétique, qui se réduit dans certains cas
particuliers :
1. Les charges sont immobiles : on est alors en électrostatique avec des champs
électriques statiques.
2. La densité de charge est nulle et les courants sont constants dans le temps : on est en
magnétostatique avec un champ magnétique statique.
3. Lorsque les courants sont relativement faibles, variables et se déplacent dans des
conducteurs isolés dits fils électriques, les champs magnétiques produits sont très
localisés dans des éléments dits bobines d'auto-inductance, self, transformateurs ou
générateurs et les densités de charges non nulles dans des condensateurs ou batteries
génératrices de courants : on est alors en électrocinétique ; on y distingue les courants
faibles (électronique) et les courants forts (électrotechnique). Il n'y a pas de champ à
l'extérieur du circuit. On étudie des circuits électriques et l'on y distingue les basses
fréquences et les hautes fréquences. L'électronique a fait des progrès énormes à partir
du développement des semi-conducteurs qui sont maintenant utilisés pour faire des
circuits intégrés de plus en plus miniaturisés et comportant des puces électroniques ou
microprocesseurs.
4. Les hautes fréquences atteintes par les circuits résonnants électriques ont permis, à
l'aide d'antennes, de créer des ondes électromagnétiques éliminant ainsi les fils de
connexions. L'émission, la propagation et la réception de ces ondes qui sont régies par
les équations de Maxwell constituent l'électromagnétisme.