“Amica America”
(1917)
Essai
Commentaire
Giraudoux présentait des États-Unis prêts à la guerre.
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En 1918, Giraudoux travailla au ministère des Affaires étrangères pour le Bureau de la propagande.
Il publia :
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“Simon le pathétique”
(1918)
Roman
Simon raconte son enfance studieuse, le Iycée, ses maîtres et ses condisciples. «Gontran, inégaI,
paresseux l'été... ; Georges, qui ne savait que dépeindre les forêts et dans toute narration parvenait à
glisser la description d'un taillis, ou d'un étang entouré de futaies, à la rigueur d’une oasis.» Simon
retrace ses premiers voyages, tout imbus encore des souvenirs d’école, ses premiers pas dans la vie,
secrétaire du sénateur Boiny qui n'avait qu'une passion, «passer pour avoir l'âme noble». Simon
revient à ses camarades, découvre les jeunes filles : Louise, Thérèse, Gabrielle, qui le conduit à
Hélène, Hélène qui lui promet Anne, l’amour. Simon va aimer : «Si l'amour consiste à aimer tout,
j'aimais déjà.» - «Encore inconnus l'un à l'autre, nous nous amusions à déterrer de notre enfance
chaque minute qui pouvait avoir été la même pour nous deux. Nous cherchions des amis communs, à
leur défaut des amis symétriques.» - «La vision de la jeune fille que j'eusse épousée en province, du
demi-bonheur dédaigné, du jardin le soir avec ses tomates, de la pêche aux écrevisses, rendait
pénible l'idée du bonheur moins borné, l’idée d'Anne». C’est le premier baiser, la promenade à la
campagne, dans l'enivrement du solstice d'été. Et puis la brouille, l'aveu d'un amour passé ; la
souffrance, traînée le long des vacances, que ne peut calmer Lyzica, la petite voisine de wagon-lit ,
que ne peut calmer Geneviève, la tendre amie d'enfance. Et enfin, Anne retrouvée, Anne fiancée à un
autre, Anne reconquise, Anne qu'il va revoir demain. «Vais-je l'aimer? Demain tout recommence...»
Commentaire
Né de la difficile relation de Giraudoux et de Rosalia Abreu, le livre, plutôt qu'un roman car il n'a
presque pas d'intrigue, est une éblouissante suite de variations sur les thèmes de la jeunesse et de
l’amour. De l'amour à l'état naissant, de l'amour qui s'ignore, de l'amour qui se cherche, à celui qui se
fuit et qui joue à cache-cache avec lui-même, qui jongle avec sa joie et avec sa peine, toutes les
nuances sont distillées, dans cette transfiguration brillante et poétique de la réalité quotidienne, dans
ce jaiIlissement continuel de trouvailles un peu précieuses que seule empêche d'être mièvres la
perfection de la phrase. Mais cet embrasement de feu d'artifice verbal est sans doute la qualité la
plus redoutable, le défaut le plus attachant de l'écrivain.
Les derniers mots, qui allaient trouver un écho dans les derniers mots de sa pièce ‘’Électre’’, qui
pourraient être la devise de Giraudoux, prouvent qu’il croyait en la possibilité du bonheur qui, il n’eut
de cesse de le rappeler, est la vocation humaine.
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