tendances générales du xix siècle

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TENDANCES GENERALES DU XIX SIECLE
I EXTENSION MASSIVE DE L'INSTRUCTION
Le XIX siècle est le temps de l'alphabétisation généralisée des Français. A partir de la
révolution, cela devient l'enjeu de débats politiques virulents : l'éducation doit-elle être
dispensée par l'Etat ou par les institutions religieuses ? doit-elle être ouverte à tous ou
seulement à une élite moyenne ? Ces questions trouvent leurs réponses dans plusieurs lois
scolaires: création des lycées par l'Empire, réglementations scolaires de 1833 et 1849, loi
Ferry de 1883 qui institue l'Ecole primaire laïque, gratuite et obligatoire.
L'éducation dispensée par les lycées priviligie l'enseignement littéraire; mais le XIX s; voit
une expansion générale de la notion même de sciences. Toutes les disciplines progressent et
chaque branche du savoir tend à se constituer en une science autonome (séparation de la
science et de la littérature). Une connaissance de type encyclopédique n'est plus possible pour
un individu. Le développement des sciences exactes influe sur la pensée philosophique, où les
systèmes matérialistes et scientifiques se renforcent (aussi essor du positivisme cf A.
COMTE). Plus largement, il influe sur tous les mouvements intellectuels (se manifestant aussi
bien dans le goût du document vrai ou le goût pour une poésie rigoureuse que dans l'exaltation
de la science comme facteur de progrès).
II NOUVEAU PUBLIC, NOUVEAUX MOYENS DE DIFFUSION
L'institution littéraire va donc devoir s'adapter dans une société nouvelle à un public
grandissant. Jusque-là, la littérature s'est écrite dans et pour un milieu de priviligiés. Or le
nouveau public, s'il n'est pas sans culture (le colportage dans les campagnes, les cabinets de
lecture dans les villes, la tradition orale et la lecture publique, ont contribué au développement
d'une culture populaire), n'a ni les loisirs ni les moyens financiers, ni la formation poussée qui
permettent un accès direct à la culture savante.
Les besoins de ce nouveau public seront comblés par une diffusion massive (création de
collections romanesques de grande série: le roman détrône la poésie (contraire du siècle
classique)) et la presse qui devient un moyen culturel incomparable. Son emprise sur le public
peut se voir par exemple au fait que les penseurs ou hommes politiques issus du journalisme
sont de plus en plus nombreux au cours du siècle. Quelques étapes:
- en 1835; Emile de Girardin crée La presse, premier journal à grande diffusion à un prix très
modeste; il y fait une part à la littérature avec le roman feuilleton. Ce système bénificie d'un
grand succès et est aussitôt imité. C'est par le journal que des romanciers aussi variés et
prestigieux que Balzac, Dumas, Sue, Flaubert diffusent nombre de leurs oeuvres; =)permet de
se faire connaître à un large public.L'auteur est payé à la ligne.
- à partir de 1870, les innovations techniques permettent un tirage massif (300 000
exemplaires, 350 quotidiens); on passe de la vente par abonnement à la vente au numéro. Les
revues et les magazines se multiplient en direction de publics spécifiques(mutation de la
demande et de l'offre =) produit une modification de la contribution littéraire: qualité
médiocre/ beaucoup d'histoire d'un fantastique essouflé: dévalution littéraire), mélangeant
l'information pratique et le roman, en particulier pour le public féminin et le public jeune (ex:
Journal des dames et demoiselles; Le Magasin d'éducation et de récréation qui publie Jules
Verne)
Les auteurs ont souffert de la reception du public.
Mais en même temps qu'il favorise la diffusion littéraire, le journalisme l'oblige à se
modifier pour répondre aux horizons d'attente de publics diversifiés, plus pressés, plus avides
d'information contemporaine. Après avoir favorisé le roman réaliste, le journal pousse à une
séparation des fonctions: l'information sur le monde devient le fait proprement journalistique,
tandis que la partie littéraire du journal donne dans la fiction d'évasion et d'idéalisme
stéréotypée. L'authentique création littéraire n'y a alors plus de place.
=) littérature de divertissement où les valeurs morales ne sont pas bafoués.
III UN NOUVEAU STATUT POUR L'ECRIVAIN
Avec l'Ancien Régime disparaît le mécénat : en conquérant la reconnaissance des droits
d'auteurs (1870) et la possibilité de vivre de leur plume, les écrivains ne sont plus contraints
de confondre leur pensée et les aspirations de la classe dominante.Le mécène est désormais le
public. Mais ils tombent alors dans la nécessité de traduire les aspirations collectives, ou de se
rattacher à un public particulier, et se soumettent par là aux lois du marché commercial qui les
cote comme des valeurs en bourse. Quelques exemples de ces servitudes implicites montrent
que: un volume de Hugo (20 ans d'exil) tiré à 2500 exemplaires est payé 3000 à 4000 F à
l'auteur, un volume de Balzac (légétimiste, idée du progrès social comme Hugo et Zola =)
grandeur du peuple et de la démocratie) ou de Sue tiré à 1200 exemplaires est payé 1000 F à
l'auteur, un volume de Musset tiré à 500 à 900 exemplaires est payé 200 à 500 F à l'auteur. Ce
système consacre le triomphe de l'auteur, et pousse à la marginalisation des poètes moins
adaptables.
La place des écrivains dans la société est néammoins loin d'être négligeable: qu'ils soient
considérés comme des faiseurs d'opinion, des leaders politiques (Lamartine), voire des
symboles vivants comme Hugo (premier à avoir une rue de son vivant + funérailles nationales
+ nouvelle aristocratie de l'esprit), une collectivité se reconnaît en eux. L'école d'ailleurs
contribue à forger dans les mentalités l'image de l' " écrivain grand homme".
IV EVOLUTIONS ET CONTRADICTIONS DES SENSIBILITES
La situation des écrivains et des artistes est cependant paradoxale : ils sont admirés, mais
en même temps tenus pour suspects par une bourgeoisie qui recherche d'abord le
divertissement et l'ordre moral =) réaction anti-bourgeoise car critiques des valeurs
bourgeoises: cible de tous les sarcasmes. Ainsi, lorsqu'ils prennent la défense d'idéaux
politiques ou humanitaires (généralement l'auteur a une fonction artiste mais aussi une
fonction politique), les auteurs constatent le clivage entre leurs aspirations et la réalité
observés, leurs désirs d'action efficace et l'impuissance à laquelle ils sont réduits, la générosité
individuelle et l'égoïsme des classes au pouvoir. Cette contradiction est violemment ressentie
par ceux qui refusent de se conformer à l'idéologie bourgeoise établie, et leurs oeuvres
s'imprègnent de pessimisme. Ils ont le sentiment d'être incompris, se sentent isolés, et tendent
à former entre eux un milieu clos =) suffrage de leurs pères plus que la faveur du public. Ils
priviligient l'expression de leur angoisse devant la vie, ce qui constitue un lien profond entre
des mouvements divers et complexes, que leurs principes esthétiques semblent séparer.
Ce mal de vivre ou mal du siècle, en germe dans le rousseauisme, trouve sa pleine
expansion chez les Romantiques ( Musset, Nerval p. ex.), se prolonge dans le spleen de
Baudelaire et, a la fin du siècle dans les attitudes "décadentes". Même les récits réalistes en
portent l'empreinte (la vie des héros de Flaubert, p. ex., est souvent faite de rêves déçus et de
désespoir).=)1880: crise de nervosisme et de passion décadente chez les artistes: faire de sa
vie un chef-d'oeuvre.
Ainsi le XIX siécle est marqué par des contradictions qui s'affrontent parfois dans la
conscience d'un même individu. On y a le sentiment de vivre une époque de boulversements
sociaux, riche d'espoir en un progrès collectif (technique, économique,politique...). Mais les
déceptions et l'ennui devant la platitude de la réalité quotidienne poussent les artistes et une
partie du public à se retourner vers le passé historique (temps biblique, MA) ou individuel
(thème de l'enfance), l'idéal, la religion, ou les tréfonds du psychisme (goût pour le rêve,
obsessions morbides). Cette quête de valeurs ou l'individualité puisse trouver son
épanouissement et ces inquiétudes sont perceptibles tout au long du siècle et se font encore
sentir au XX.
VERLAINE : poète maudit idée paradoxale à la fin du XIX siècle
=) si on a du succès, c'est qu'on est mauvais.
BAUDELAIRE: chroniqueur des salons de peinture
MALLARME : (mauvais) prof d'anglais à Tournon
" Il serait bon que Mallarmé apprenne l'anglais avant de l'enseigner"
idée de poète plus que de linguistique
montée du matérialisme et essor des sciences // aspiration de l'âme, intérêt pour les religions,
le psychisme. =) tendance contradictoire
GOUT POUR L'ANTIQUE ET GENESE DU ROMANTISME: LE PRE-ROMANTISME
1780-1820
NEO-CLASSICISME = forme classique =) retour à la rigueur des romains dans l'architecture
cf. David : les grands épisodes de l'époque romaine =) Rome de la république
I L'IDEAL ANTIQUE AU SERVICE DES PASSIONS
La faute à Voltaire: Voltérialisme =) liberté de pensée (Gavroche dans Les misérables)
auteur du Contrat social =) instinct modulé par la raison : croyance en le pouvoir de la raison ,
en la vertu, en la justice, et en le bonheur.
=) Déclaration des droits de l'homme et du citoyen = bilan des lumières
abolition des classes =) nouvelle lutte: production révolutionnaire
éloge des monarchies tempérés à l'anglaise
=) Au contraire, en France, le roi détient son pouvoir de droit divin =) idée cultivée depuis
Louis XIV. =) anti-absolutisme voltérien: ce sont les assemblés qui décident
Philosophe + Monarque = despote éclairé à l'écoute des idées nouvelles
conservation de l'idée d'une divinité, d'un grand horloger = cause première
=) il faut conserver l'idée d'un dieu. Le déïsme ou théïste cotoie le matérialisme
être suprême pendant la révolution = dieu de Voltaire = grand horloger
tolérance de la différence cf. Le mondain ( poème: le bonheur est dans le travail) et Zadig
(prince favorisant le progrès)
La Révolution, qui éclate en 1789 après dix ans de crise économique et politique, est
largement liée du point de vue idéologique au mouvement philosophique et un versant du
Rousseauisme (instinct guidé par la raison, vertu, déisme, bonheur, justice), qui trouve son
aboutissement dans La Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. Tout en affirmant me
succès des vues et aspirations de la bougeoisie, elle porte à son apogée une expression
artistique nommée de nos jours "néo-classicisme". L'art est alors marqué par le goût du beau à
l'antique, et la recherche d'une plus grande mesure et d'une simplification tant dans la peinture
et l'architecture que dans le costume féminin. La Grèce et Rome sont à la mode (découverte de
Pompéi, goût pour les ruines, pour les vestiges: cf. croquis de Hubert Robert au musée de
Valence), mais on veut affirmer, à travers ces formes du passé, des valeurs très modernes dont
on croit trouver l'origine dans l'Antiquité: simplicité, héroïsme, Etat, grandeur, Patrie. La
meilleure illustration en serait l'oeuvre et le rôle politique du peintre David. La littérature ellemême est peu créatrice: André Chénier, guillotiné en 1794, est le seul grand poète de cette
"antiquité moderne" ( vers antique); son frère Joseph adapte la tragédie au drame politique et
historique (Charles IX, 1789). Mais les discours des grands orateurs de la Révolution
(Desmoulins, Danton, Robespierre, Saint-Just), nourris de rhétorique et d'histoire romaine,
sont une forme où le didactisme politique retrouve violence et passion. Parallèlement naissent
des journaux plus passionnés encore, et plus populaires, comme L'Ami du Peuple de Marat et
Le Père Duchesne de Hébert =) injures contre l'absolutisme/ publication ordurière mais
véhicule des idées nouvelles.
L'Empire (1804-1815) hérite du mouvement néo-classique où il trouve un appui
(idéologie de l'ordre et de l'Etat), et les guerres napoléonniennes le répandent en Europe avec
les idées libérales du XVIII siècle. Cet amalgame permet de comprendre que le goût
néoclassique devienne progressivement une arme de l'opposition libérale contre l'Empire
autoritaire( Benjamin Constant, les Idéologues tels Cabani ou Destutt de Tracy réunis par la
femme de Condorcet après la mort de celui-ci), puis contre la Restauration: jusqu'en 1830, les
démocrates seront, dans le domaine artistique, néoclassiques.
=) au XIX , Rousseau et Volaire sont mis en parrallèle et en contradiction
II LES MANIFESTATIONS DE L'INQUIETUDE D'UNE GENERATION
Le néoclassicisme s'est allié temporairement à ce qui était en fait la nouveauté radicale de
la fin du XVIII s. : l'esthétique du sublime héritée de Diderot, et l'autre versant du
Rousseauisme: le sentiment, l'inquiétude, l'étude du Moi. L'influence allemande (mouvement
Sturm und Drang de Goethe et de Schiller) et anglaise (Gray, Young), puis le retour en force
du catholicisme sous l'Empire, enfin une réaction violente contre tout ce qui rappelle la
Révolution, vont aider à cultiver et à transformer en esthétique la violence, le "vague des
passion", le surnaturel. Avant le triomphe du Romantisme, diverses recherches en ce sens
apparaissent, oeuvre d'une génération d'écrivains (et de lecteurs) qui renient de plus en plus
l'acquis "philosophique" du XVIII s.
La littérature s'imprigne de violence.
- Une place particulière est à réserver à SADE, chez qui les stéréotypes rousseauistes sont
métamorphosés par l'humour noir et l'athéisme militant; le délire obsessionel (érotisme et
cruauté, composantes du "sadisme") aboutit à une subversion qui explique les interdits qui ont
immédiatement frappé son oeuvre et sa personne (20 ans d'enfermement sous trois régimes
différents...).
- Naissance du mélodrame (Pixérécourt; répertoire des théâtres du Boulvard du Temple qui en
garde le nom de "Boulevard du Crime"), où l'action mouvementée se soutient par des effets
pathétiques outrés. Le mélodrame est souvent l'adaptation scénique de romans, en particulier
du Roman Noir, qu'illustrent des écrivains anglais comme Ann Radcliffe, Maturin, Lewis,
Mary Shelley. Des romanciers très féconds tireront ensuite de ce mélodrame des romans pour
jeunes filles en mal de rêve (par ex. Ducray-Duminil, Coelina ou l'enfant du mystère, 1798).
Un retour aux valeurs nationales et religieuses se traduit par :
- la redécouverte des littérature nationales anciennes, surtout celtiques (succès des oeuvres de
l'écossais Mac Pherson, qui publie dès 1761 des poèmes riches de mythes nationaux sou le
nom d'Ossian, barde écossais légendaire, mais qui sont traduits en français par Baour-Lormian
en 1801 seulement). Par elles s'amorce un retour aux valeurs historiques nationales et aux
mythologies. Par elles aussi un retour à l'épopée et un engouement pour toutes les sources
"nordiques" (Mme de Staël, De l' Allemagne (id.), 1810);
- outre le renouveau catholique, accentué par les débuts de la Restauration qui se veut un
retour à l'Ancien Régime, se développent de nombreuses formes de religiosité, marquées
d'archaïsme, de tradition, d'occultisme, du vague des passions antirationnel, et qui peuvent
satisfaire l'appétit du mystère et de mysticisme (succès de Swedenborg, de Saint-Martin;
recherches de Fabre d'Olivet);
- une réflexion sur les forces historiques met en valeur l'étude des groupes humains; elle est
d'abord faite par des modérés de la Révolution comme Volney (Les Ruines ou Méditations sur
les révolutions des Empires, 1791) ou Concordet (Tableau historique des progrès de l'esprit
humain, 1793); puis par des catholiques anti-révolutionnaires, qui vont devenir les penseurs
officiels de la Restauration, du conservatisme politique et social, notamment de Bonald (Essai
analytique sur les lois naturelles de l'ordre social, 1800), de Maistre (Essai sur les principes
générateurs des constitutions politiques, 1808; Soirées de Saint-Pétersbourg, 1821).
L'expression du mal de vivre est particulièrement nette:
- le malaise de la sensibilité obscurcit toutes les valeurs et toutes les formes de l'action;
l'impresssion d'être vieux et déçu alimente certains romans (Senancour, Obermann, 1804;
Mme de Staël, Corinne, 1807; Constat, Adolphe, 1816, mais conçu en 1806).
- L'oeuvre de Chateaubriand est la synthèse des aspirations de cette époque confuse, partagée
entre les désordres du moi et une politique d'Ordre: Le Génie du christianisme (id. ), 1802;
René -) mettre la langue classique dans les personnages(r.), 1802; Les Martyrs (r.), 1809;
Mémoires d'Outre-Tombe, publ. posth. par le journal La Presse en 1849-1850.
Marquis de Sade, Opuscules politiques (1791-1793) p15
La première partie de la vie de Sade (1740-1814) est celle d'un grand seigneur libertin. Les
affaires de moeurs où il se trouve mêlé finissent par le mener à la Bastille. Libéré par la
Révolution, il s'engage dans la Section des Piques et publie en 1793 le Discours prononcé à la
fête décernée par la Section des Piques aux mânes de Marat et Le Peletier, où il exprime se
ferveur révolutionnaire. Il retournera en prison en 1793, accusé d'une excessive mollesse.
Après une brève période de répit, Bonaparte le fera de nouveau interner jusqu'à sa mort.
=) grand penseur de la Révolution: libération des moeurs
Hymne et prière à la liberté
fête romaine et grecque =) fête révolutionnaire "cypré aux guirlandes" : cérémonie populaire
vision comique et caractére délirant et pompeux ( à l'image des orateurs latins)
=) modèle de l'éloquence de la République Romaine
ROME = modèle politique
HISTOIRE LITTERAIRE DU XIX siècle
( Révolution Française à la veille de la guerre 1914-18 )
A partir de la Révolution de 1789, un siècle durant, des bouleversements profonds,
générateurs de crises, de révolutions et de coups d'Etat ( 1789, 1848, 1851, 1871 ), remodèlent
la société : fin des privilèges d'Ancien Régime, accession de la bourgeoisie au pouvoir,
naissance du prolétariat ouvrier. Ils transforment les pratiques politiques ( monarchies
constitutionnelles, républiques, parlementarisme ) et l'économie ( révolution industrielle, essor
urbain ). Les modifications sociales suscitent des modifications idéologiques : la domination
de la noblesse est remplacée par celle des notables, l'idéologie aristocratique n'est plus qu'une
nostalgie, remplacée par une idéologie bourgeoise fondée sur la croyance au progrès, au profit,
à la morale. Mais la bourgeoisie n'est pas une classe homogène et son arrivée au pouvoir
révèle les conflits internes qui la divisent.
A l'égard des questions culturelles et littéraires, quatre phénomènes modifient les attitudes
du public, la circulation des idées et la situation des écrivains: une extention massive de
l'instruction, de nouveaux moyens de diffusion qui s'adressent à un public élargi, l'évolution
du statut des écrivains et l'émergence d'une nouvelle sensibilité.
CHRONOLOGIE
I LA REVOLUTION
1788
7 Juin : la Journée des Tuiles à Grenoble.
1789
5 mai : ouverture des Etats généraux à Versailles
17 mai : formation de L'Assemblée nationale, devenue "constituante" le 9 juillet.
14 juillet: Prise de la Bastille = répercution dans les esprits..
Nuit du 4 août : abandon des privilèges de classe.
5 octobre : marche des femmes sur Versailles.
1790
19 juin : abolition de la noblesse.
12 juillet : constitution civile du clergé.
14 juillet : fête de la Fédération.
Octobre : insurrection à Saint-Domingue
1791
20-22 juin: fuite et arrestation du roi à Varennes.
Juillet : oraganisation de la garde nationale.
Septembre : adoption de la constitution.
Octobre : installation de l'Assemblée nationale législative
1792
20 avril : la France déclare la guerre à l'empereur d'Allemagne.
Mai : levée en masse. Déportation des prêtres insermentés.
20 juin: les Tuileries envahies.
Juillet: "la patrie en danger".
10 août : le roi, prisonnier, suspendu.
Fin août : la France envahie. Début de la révolte en Vendée.
2-5 septembre : massacres dans les prisons.
20 septembre : "victoire" de Valmy.
21 septembre : la Convention.
1er jour de l'an I de la République.
Fin 92 : les Français en Allemagne (rive gauche du Rhin, Palatinat).
Décembre : procès de Louis XVI.
1793
21 janvier : exécution du roi.
Mars: la guerre s'intensifie en Vendée et en Bretagne. cf Les Chouans
Juin : révoltes contre la Convention à Lyon, Marseille, Bardeaux.
13 juillet : assassinat de Marat.
Août : bataille de Lyon.
Septembre : la Terreur est décrétée.
Octobre: "Lyon n'est plus".
Novembre : condamnation des Girondins.
Décembre: Barnave guillotiné.Répression à Lyon. En Vendée, "colonnes infernales".
1794
janvier-juillet : la Terreur.
9 thermidor (27 juillet): chute de Robespierre. Réaction thermidorienne, constitution de
l'an
III et le Directoire.
1796
Campagne d'Italie.(Bonaparte).
1797-1799
Instabilité politique, coups d'état de Fructidor (contre la droite), de Prairial 1799 (contre la
droite), de Prairial 1799 (contre la gauche), et du 18 brumaire.
1799-1804
le Consulat, Guerre étrangère contre l'Autriche (Italie). Retour des émigrés, Concordat,
complots royalistes.
La Révolution s'explique par la situation économique et politique ; la société de L'Ancien
Régime est condamnée à tous les points de vue. Depuis Rousseau est née une "utopie" : on
veut croire au bonheur, au libre développement de l'individu ( Mirabeau : "Il nous est permis
de penser que nous recommençons l'histoire des hommes" = les hommes du XIX siècle qui
ont le plus marqué les changements sociaux).
=) liberté et égalité = droit malgré les errances de la Terreur.
II L'EMPIRE
L'histoire de l'Empire est presque toute dominée par les campagnes militaires
1805 contre l'Angleterre et l'Autriche (Austerlitz, 2 décembre)
1806-1807 contre la Prusse (Iéna) et la Russie (Eylau, Friedland)
1808 contre l'Espagne
1809 contre l'Autriche, tandis que se développe la guerre d'Espagne
1812 contre la Russie (prise de Moscou, retraite en novembre)
1813-1814 contre l'Europe coalisée (campagne d'Allemagne, puis de France en 1814)
Avril : abdication de Fontainbleau, séjour à l'île d'Elbe
1815
21 mars-22 juin: les Cent-Jours, seconde abdication et la captivité à Sainte-Hélène.
Plus que les faits, il convient de comprendre un état d'esprit, lié à ce régime où l'armée tient
la première place. Tandis que règne une rigoureuse censure (Mme de Staël est exilée, ses
livres interdits), la presse est muselée( il y a un journal "officiel", le Moniteur), et les
principaux témoins sont des opposants.
III LA RESTAURATION 1814/1815-1830
1814 : chute de Napoléon après la campagne de France, 1ére "Restauration", retour des
Bourbons. La Charte.
1815 : le Congrès de Vienne - Les Cents-Jours (1 mars-18 juin); départ de Napoléon pour l'Ile
de Sainte-Hélène. Seconde Restauration ( accession au trône du roi Louis XVIII =) règne de la
monarchie et de la bourgeoisie jusqu'en 1830), la "Terreur blanche". Election de la "Cambre
introuvable" ultra. Opposition libérale.
1820 : assassinat du duc de Berry, Réaction royaliste, influence de la "Congrégation"?
Conspiration ( la "charbonnerie")
1822 : les quatres sergents de la Rochelle. Intervention en Espagne sur les instances de
Chateaubriand.
1824 : mort de Louis XVIII; Loi sur le "milliard des émigrés" et sur le "sacrilège".
1827 : expédition française en Grèce
1830 : expédition d'Alger. Ministère Polignac, ordonnances sur la presse. Les "Trois
Glorieuses" (27-28-29 juillet), révolution de juillet: le peuple de Paris se révolte (cf Les
misérables),fuite de Charles X et début du règne de Louis-Philippe.
IV LA MONARCHIE DE JUILLET : 1831-1848
Dans l'ensemble, cette période de monarchie "bourgeoise" connaît de nombreux troubles
politiques ( émeutes de 1832, 1839, en particulier) et surtout sociaux dus au développement
du machinisme et à l'essor industriel. Les doctrines sociales ou socialistes fleurissent (SaintSimon, Fourrier, catholicisme social, Proudhon...) Si "la France s'ennuie" ( Lamartine ), elle
est aussi à la recherche de la justice et de la liberté : la censure recommence à s'exercer sur la
presse qui devient un véritable pouvoir (lois de septembre 1835 ). C'est en 1836 que naît la
presse populaire à bon marché et à gros tirages ( "La Presse" d'Emile de Girardin, tirera à
15000-20000 exemplaires en moyenne, la presse de Marinoni, en 1847 permettant de sortir
60000 journaux à l'heure). Beaucoup d'écrivains s'engagent dans les luttes politiques: si Hugo
siège à la Chambre des pairs, George Sand milite aux côtés des socialistes, Lamartine défend
des idées libérales, Lamennais, s'attaque aux pouvoirs de l'Etat et du clergé, Michelet et
Quinet consacrent leurs leçons du Collège de France aux Jésuites (1843)...
1831 : questions belge et polonaise (" l'ordre règne à Varsovie "). Emeutes à Paris et à Lyon.
1832 : émeutes à Paris (funérailles du général Lamarque)
1834 : émeutes à Lyon (les canuts) et à Paris (massacre de la rue Transnonain)
1835 : attentat de Fieschi, lois sur la presse.
1836 : ministère de Thiers.
1839 : insurrection des Poudres (Barbès).
1840 : crise avec l'Allemagne, Guizot.
1845: intensification de la guerre en Algérie; prise de la smalah d'Abd-el-Kader.
1846-1847: revendications politiques ( pour le suffrage universel : pays légal - 250 000
électeurs et pays réel ) et sociales, crise économiques, troubles et émeutes
22-24 février 1848 : journées révolutionnaires.=) révolte populaire
Quelques faits économiques
1834 : Union douanière en Allemagne (Zollverein).
1835 : fondation de l'agence Havas. Télégraphe électrique de Morse.
1836 : lancement de La Presse et Le Siècle.
1837 : ligne de chemin de fer de Paris à Saint-Germain.
1838 : le "Great Western" traverse l'Atlantique.
1841 : loi sur le travail des enfants en France (12 heures).
1846 : crise économique en Europe.
1847 : Marx et Engels, Manifeste du parti communiste.
V LA SECONDE REPUBLIQUE ET LE SECOND EMPIRE, 1848-1870
1848 : le gouvernement provisoire (modérés, radicaux et socialistes), division sur la question
sociale. Emeutes en février, mars, avril; les ateliers nationaux. Assemblée conservatrice,
suppresion des atelier nationaux : soulèvement brisé par Cavaignac (24-26 juin, 4 000
victimes). Constitution du 4 nov.: Louis-Napoléon élu président. loi sur la presse
(cautionnement).
1850 : loi Falloux sur l'enseignement, loi sur la presse.
1850-1851 : conflit avec l'Assemblée. 2 décembre 1851 : coup d'état, dissolution de
l'Assemblée. Plébiscite (7 145 000 voix sur 7 740 000 votants).
7 novembre 1852 : rétablissement de l'Empire.
1852-1860 : l'Empire autoritaire.
1854-1856 : guerre de Crimée.
1859 : guerre d'Italie.
1860-1869 : l'Empire libéral.
1863 : aventure mexicaine.
1868 : loi sur la presse (libéralisation).
1869-1870: l'Empire parlementaire. 19 juillet 1870: déclaration de guerre à l'Allemagne.
2 septembre : Sedan. 4 septembre : chute de l'Empire =) fuite de Napoléon III. Gambetta
forme un gouvernement de défense nationale.
1871: février-mars : Assemblée de Bordeaux. Thiers chef du gouvernement. 18 mars-27 mai:
la commune. Répressions : 10 000 déportés.
VI LA TROISIEME REPUBLIQUE:1870-1900
1871-1873 : gouvernement de Thiers.
1873-1879 : septennat de Mac-mahon, "l'ordre moral".
1875 : la Constitution
1877 : crise politique, la "lettre à Jules Simon" (Loi sur la presse).
1879 : les Républicains au pouvoir. Lois républicaines ("lois symboliques", lois de liberté, loi
militaire, loi ouvrière autorisant les syndicats, lois administratives et électorales. Lois scolaires
laïques de Jules Ferry).
1883 : guerre du Tonkin.
1886-1889 : le "boulangisme".
1889-1892 : mouvements sociaux, grèves.
1890-1894 ; développement des idées et des actions anarchistes, lois d'exception.
1891 : encyclique "Rerum novarum" de Léon XVIII sur la question sociale.
1893 : programme socialiste de Millerand et Jaurès. Scandale de Panama.
1894 : L'affaire Dreyfus (condamnation de Dreyfus; 96 : le bordereau; 98: "J'accuse"; 99:
révision; 1900: amnistie.)
III république = faire un état communiste ou socialiste =) tentative = UTOPIE
(la Commune est dangereuse)
répression dans le sang de la Commune
système parlementaire : faiblesse
favorise les valeurs morales
fin du siècle marqué par les scandales
BILAN : de nombreux bouleversements
- accession lente de la bourgeoisie qui aspire à un statut privilégié
- la force de travail augmente: montée du prolétariat ouvrier
- changement profond dans les pratiques politiques
- changement économique: la révolution industrielle: les grandes inventions et les expositions
universelles (5 au XIX siècle) =) mesure l'essor technologique
- commencement de la désertification des campagnes
- réalité des villes = réalité culturelle Paris = ville lumière
(cf les romans de Balzac : provincaux =) Paris )
- changements sociaux: la noblesse est en déclin
montée de l'idéologie bourgeoise: règne des notables
- bienfait du profit, croyance en le profit =) installation d'une nouvelle morale bourgeoise
(fédéalité =servage)
LA BATAILLE ROMANTIQUE AU THEATRE
La prédominance du sentiment personnel est opposé aux règles et aux sources. Le théâtre
est le lieu priviligié entre classique et romantique car les romantiques ne veulent plus suivre
les règles. Le procès des règles se fait tôt dans le siècle. On a ici l'idée que les règles ne sont
que l'itinéraire du génie. Les règles ne sont pas un gage de force de la littérature.
1820-1840: question centrale =) le romantisme est une polémique par rapport à ce qui existe:
va-t-il s'affirmer comme une véritable doctrine ?
La lutte pour l'expression du moi s'est manifesté au théâtre =) la diction poétique du théâtre va
s'opposer à la diction poétique des classiques.
Chateaubriand, Moïse ; Balzac, Cromwell ...=) engouement pour le théâtre
Le sujet antique vient d'Euripide (cf. Tragédies)
Pour Voltaire, Attali est le chef-d'oeuvre absolu.
Dans la pièce classique se déploie un sujet grec ou romain qui apparaît très usé =) de
nombreuses versions : alexandrin classique ; régle des 3 unités ( "en un jour, en un lieu
qu'un seul fait accompli tienne jusqu'à la fin le théâtre rempli", Boileau) ; convention des
confidents = témoin artificiel =) ne ressemble pas à la vie ; convention de bienséances: pas de
violence car choquant, pas de sang versé sur la scène mais tout doit être rapporté (cf. récit de
Théramène); convention du vocabulaire = ségrégation entre vocabulaire noble et recherché et
le vocabulaire bas ( afectation du langage noble/préciosité=) eau = onde)
=) genre qui apparaît aux jeunes à l'agonie: il faut changer le genre et s'attaquer à tous les
aspects.
cf. Benjamin Constant, Réflexions sur la tragédie de Wallenstein et sur le théâtre allemand
-) renouvellement des personnages et recherche d'un personnage entier
(personnage classique = support d'une passion dominante, personnage amputé. C'est l'empire
des passions et ceux qui se sont laissés emporté se précipitent vers la catastrophe. cf. Aristote:
le héros doit nous inspirer de la terreur et de la pitié.
Constant conservara les unités de temps et de lieu.
Le Cour d'Art dramatique de Schlegel est traduit en français en 1814 et parle de la variété
qualitative de l'existence qui permet de créer un personnage entier.
Le théâtre classique, avec ses règles, ses contraintes techniques et ses bienséances morales ou
gestuelles, représentait aux yeux des jeunes romantique un certain visage de l'oeuvre littéraire
qu'il fallait abattre. Refusant la structure de la tragédie comme forme d'un autre âge, et
s'inspirant des libertés du théâtre shakespearien, il portèrent contre elle de virulentes attaques :
1 ) En 1823, Stendhal édite Racine et Shakespeare. Il y aura une deuxième édition remanié
qui aura encore plus de succès. Il oppose Racine et Shakespeare. Il dit que Shakespeare est
étonnament moderne et que c'est un modèle inaccessible et à suivre.
"La poésie romantique est celle de Shakespeare ".
" Qu'est-ce que la tragédie romantique ? C'est la tragédie en prose qui dure plusieurs mois et
que se passe dans des endroits divers."
Stendhal pense qu'il faut choisir ses sujets dans les rois de France comme Henri IV.
Les 3 unités est une tradition française sans fondement ( mais temps et lieu concentrent
l'action : problème de l'effet dramatique et de la vérité =) artificiel et impossible).
2) En 1827, Préface de Cromwell de Hugo : trois concepts essentiels définissent tout le sens
de la dramaturgie contestataire : Totalité, Liberté et Transfiguration.
Talma (auteur) ????
Racine, préface de Bérénice : Tout l'art consiste à faire quelque chose de rien.
-) Dans les tragédies, il ne se passe pratiquement rien : misère du sujet: dernier acte que l'on
déroule en 5 actes.
Désormais, ce sera différent...: les romantiques veulent faire une tragédie naturelle, une
tragédie qui naitrait sous les yeux du spectateur.
=) c'est un appel à une complexité: le théâtre rivaliserait avec la vie: élargissement.
1827 Préface de Cromwell de Victor Hugo p 124
Système théâtral inédit, le drame romantique est aussi pensé par ses créateurs comme une
machine de guerre contre le bastion de la tragédie classique, qui conserve encore d'ardents
amateurs. On dénonce volontiers le carcan de la structure, l'absurdité de la règle des trois
unités et l'irréalisme des intrigues ou des caractères qui montre sur scène la vieille forme
classique.
Le décor est un témoin, un personnage muet. Exemple, les tuileries sont le symbole de la
grandeur et de la chute. Le terme -vestibule- est une illusion à l'unité de lieu. Dans les
tragédies classiques, nous sommes les voyeurs du vestibule. Il y a aussi une métaphore filée de
la cage et des prisonniers: les personnages sont condamnés à mourir dans le vestibule et dans
la journée.
Janvier 1826 Le journal, Le Globe, Duvergier de Hauranne
La première scène classique est chargée de donner tous les renseignements nécessaires
=) scène d'exposition qui est artificielle.
" Le voilà forcé d'avoir à faire à un confident"
La tragédie s'est vidé de son sang et de son intérêt au bout de deux siècles.
Dès le 24 Avril 1824, dans le Discours de l'académie française, Auger (directeur de
l'académie française) tonne contre les romantiques au point d'enlever le mot -romantique- du
dictionnaire. Il parle alors d' "illégitimes succès" (le succès qui ne suit pas les règles est
illégitime) et dit que "Le romantisme n'existe pas, n'a pas de vie réelle".
OEUVRES A GRAND SUCCES:
Dumas Alexandre 1829 Henri III et sa cour
1831 Antony
1832 La Tour de Nesle
Vigny
1829 Othello
1835 Chatterton
Hugo
1827 Cromwell
1830 Hernani
1832 Lucrèce Borgia
1832 Le roi s'amuse
Musset
1838 Ruy Blas
1843 Les Burgraves : Le public se détournera du théâtre romantique à
partir de cette pièce difficilement soutenable.
1834 Lorrenzaccio
L'idée de critiquer les unités est dans l'air.
=) Pour Benjamin Constant (1809) "elle doit s'attacher à la couleur locale" c'est à dire à l'idée
que le théâtre aurait pour mission de représenter les moeurs de l'époque et plonger le
spectateur dans un univers réssucité par le théâtre =) "base des toutes les vérités"
La tragédie historique ressucite le passé dans sa richesse de décor. Le décor de théâtre,
l'habillement est un objet de soucis pour le dramaturge qui fait un gros effort de ce côté-là:
cela donne de véritable tableau historique (comme la peinture d'histoire de David)=) exotisme
historique de l'autrefois.
1824 Racine et Shakespeare de Stendhal
" J'aimerai à voir (...) la mort du Duc de Guise" -) il invente des titres qui n'ont pas encore
été écrit, extrait de nos annales.
Boileau qui suit la pensée d'Aristote pense que le grand modèle est Oedipe alors que Stendhal
critique ce modèle (modèle de la tragédie pour Freud avec le complexe d'Oedipe) A l'époque,
cela paressait loin de ce que les romantiques voulaient faire.
Shakespeare est joué à 2 périodes:
1) 1822: la compagnie anglaise qui jouent Shakespeare est sifflé par le public. Stendhal
critique alors le chauvinisme français et l'étroitesse d'esprit.
2) 1827 Shakespeare vient à Paris. Cette fois, un an de programmation de pièces de
Shakespeare. Les anglophiles sont sensibles à l'appropriation du langage au personnage.
" Je reconnus que c'était l'homme qui avait le plus créé après Dieu" Dumas Alexandre
La couleur locale est un élément majeur pour susciter l'intérêt:
1827, Préface de Cromwell de Victor Hugo p 126
En 1827, les 3 000 vers d'un drame injouable, Cromwell, et surtout les déclarations
vibrantes de sa Préface poussent Hugo à la tête des hommes du nouveau théâtre, qui n'a
encore rien produit. Comme l'écrivait le critique Albert Thibaudet, ce texte "eut l'importance
d'un manifeste tout simplement parce qu'on en attendait un et que Hugo l'attendait de
Hugo ..." Monumentale, schématique, cette fameuse Préface module en effet les espérances
de la génération romantique de 1830 autour des lignes de force d'une idéologie.
Après avoir tiré à boulets rouges sur les conventions de l'ancienne tragédie (voir p 124),
l'auteur réclame avec vigueur une scène et un genre élargis, qui rendraient compte à la fois,
par le jeu combiné de la "couleur locale", de la poésie et de l'histoire, de la "vérité" une et
multiple de la nature et de la nature humaine. Par la hauteur de ses ambitions et l'impact de
ses formules percutantes, la Préface de Cromwell allait ainsi passer dans la postérité pour la
profession de foi des romantiques en matière de théâtre.
Amalgame autour du même combat -) doir réscussiter (théâtre) ou créer (poésie).
Le poète restaure et harmonise. L'Art vient pour réparer les manques mais il y a des risques
d'inexatitude d'où le besoin de ranconter dans le ton de la couleur locale et morale.
-) ce nouveau théâtre va dépayser le spectateur dans le temps et le lieu = transporter le
spectateur, lui faire croire les actions et le milieu.
Incarnation du tragique dans un temps et dans un lieu = TRANSPLANTATION
(décollement dans le théâtre classique entre l'action et le décor est indifférent)
-) l'illusion doit être parfaite.
Le caractéristique chez Hugo est la volonté de changer le genre du théâtre et d'admettre les
mélanges: mélange des genres (diverses tonalités et vocabulaires différent) =) Hugo prône le
mélange des genres.
Selon lui, la poésie a trois âges dont chacun appartient à une époque dans la société
l'Ode: chanter ce qu'elle rêve =) temps fabuleux: la jeunesse
l'Epopé : solanise l'histoire, dire ce qu'elle fait =) temps antique : l'adulte
le Drame : raconte la vie, la vérité, ce qu'elle pense =) temps moderne: la vieillesse
Le drame est la seule forme qui corresponde à la religion chrétienne
" Une religion spiritualiste" -) germe de la société moderne
(Hugo : "Etre Chateaubriand ou rien ")
-) Le christianisme amène la poésie à la vérité : il y a une critique du beau que l 'on va essayé
de remplacer par le vrai.
"Le laid existe à côté du beau, (...) le grotesque au revers du sublime"
" Les sources sont le christianisme et la chevalerie " Mme de Staël
=) esthétique du contraste, de l'opposé (antithèse)
Ce mélange de genre dans la construction des personnages
exemple: dans Notre Dame de Paris , Quasimodo a deux faces, le sublime c'est à dire la bonté
d'une âme pure et le grotesque: antithèse.
Conception de l'homme complète -) les personnages de théâtre et de roman sont complexes.
Le théâtre ne peut pas s'accomoder de la langue: c'est un nouveau lieu de combat pour les
romantiques au niveau du style et de la versification.
Pour Stendhal, la clarté impose la prose: " The table is full" s'écrit Macbeth. C'est
extrênement prosaïque de dire cela ( la table est complète). Stendhal qui réprouve le vers
trouve cet effet magnifique.
Combat sur le registre de la langue, sur le registre du mot noble: ségrégation raciale entre
les mots. Par exemple, le mot -pistolet- ne peut pas rentrer dans un vers. Mais comment
raconter cette époque sans citer le pistolet qui était au centre.
Le Globe, journal libéral en octobre 1829, compte-rendu de la tragédie d'Othello de Vigny.
Les classiques riaient du mot -mouchoir- dans la tragédie. Pour Vigny, ce mot n'est pas si
scandaleux et est cité dans une autre tragédie (Marie Stuart de Lebrun): Marie Stuart faisant
ses adieux disait à sa servante : " Prends ce don, ce mouchoir, ce gage de tendresse qui
pour toi, de ces mains a broder ta maîtresse". Vigny: " Ces mots mouchoirs, broder (...)
scandalisèrent les acteurs qui supplièrent Lebrun de changer les vers." =) correction de
Lebrun: "Prends ce don, ce tissu, ce gage de tendresse car pour toi , en ces mains a
embelli ta maîtresse".
=) Ici se dégage l'idée qu'on a besoin d'un art plus simple où l'on puisse désigner les choses par
leurs noms. La qualité du vocabulaire doit s'élargir, s'ouvrir à un tas d'autres mots plus ou
moins bannis par le passé: c'est une idée qui courre dans toutes les bouches.
1834: Réponse à un acte d'accusation dans les Comtemplations en 1856: Hugo parle de la
réforme du langage.
" Guerre à la rhétorique, paix à la syntaxe"
" La main courroucée qui délivre le mot, libère la pensée." -) on va étudier les mots
(potentiel d'idées formidable)
" J'ai dit à la narine Hé mais tu n'es qu'un nez ! " -) il émancipe les mots "Soyez
République"
" j'ai jeté le vers noble au chien noir de la prose" : il faut libérer le vers et user de le
censure (enjambement, rejet, travail de la censure, de la rime)
1827: Préface de Cromwell de Victor hugo
L'une des questions les plus débattues par les théoriciens du drame romantique fut celle du
vers. Fallait-il ou non conserver un support métrique à la nouvelle réalité théâtrale ? Dès
1823, dans son Racine et Shakespeare, Stendhal avait dénoncé le recours au vers comme
contraire à l'obtention de cette "illusion parfaite" en laquelle réside le plaisir dramatique. Au
moment de la publication de son essai , l'écrivain s'était vu sèchement démenti par Lamartine,
pour qui le vers était "le beau idéal dans l'expression ou dans la forme de l'expression".
Avec des nuances, Victor Hugo reprit cette position "conservatrice", qu'il expliqua dans la
Préface de Cromwell avec plus de détails. Refusant de faire du vers une fin en soi, reonçant
aux contraintes trop rigoureuses de la prosodie classique, il assigne au mètre pour seule
fonction d' "informer" la prose des dialogues, en se pliant avec souplesse à se mouvements et
à ses subtilités.
La mesure est calculée par rapport à la rime (générateur du mètre). Le vers a pour intérêt de
pouvoir graver plus facilement dans la mémoire des acteurs.
L'oeuvre doit être un monument impérissable
"exegi monumentum aere peremius" J'ai érigé un monument plus durable que le bronze. Le
vers sacralise le langage.
Victor Hugo Hernani (1830) p 131
Le drame d'Hernani, par son lyrisme exalté, par la virtuosité de son intrigue et la
dimension de son personnage central était bien fait pour enflammer le public des jeunes
romantiques de 1830. Dans le caractère du célèbre proscrit, amoureux et révolté, ils
pouvaient identifier l'une des plus brillantes incarnations du héros-type de leur génération.
A l'acte III, scène 4, nous sommes en Aragon, au château de don Ruy Gomez, le vieil oncle
de dona Sol, qui doit l'épouser. Avec amertume, Hernani, lui-même très épris de la jeune fille,
vient d'ironiser sur ses noces futures. Mais celle-ci, dans un geste théâtral, se déclare prête à
se poignarder plutôt que de sacrifier sa passion pour le jeune homme à un mariage qui lui
répugne. Dans une tirade célèbre, Hernani "crie" alors toute l'énergie de son désespoir.
Ruy Blas (1838) p 132-133
Intrigues complexes, rapprochements surprenants, mélange des tons, libertés prises avec
la forme et la métrique, telles sont les principales caractéristiques des drames hugoliens. Ruy
Blas (1838) est à cet égard le plus audicieux d'entre eux : le grotesque y côtoie le sublime, le
sérieux s'y dégrade en bouffonerie, la forme surtout, comme on le verra ci-dessous, s'y révèle
d'une étonnante souplesse, à tel point qu'on oublie parfois que ce drame est rédigé en
alexendrins !
Par une ruse machiavélique de don Salluste, Ruy Blas le valet, ancien compagnon du
proscrit don César de Bazan, est devenu le favori et l'amant de la reine d'Espagne, qu'il
n'aimait jusque-là qu'en silence. Mais don Salluste n'a favorisé cette union et cette ascension
que dans un but bien précis : discéditer la souveraine en révélant son infamante liaison avec
un domestique ! Usant d'un billet qu'il avait fait rédiger à Ruy Blas dès l'acte I, il monte un
guet-apens pour surprendre, démasquer et perdre les deux amants.
=) quand le vers se fait tirade : sorte de cadence boiteuse qui rivalise avec la diction naturelle
du théâtre en prose. Le vers se signale par la cesure mobile.
Le théâtre de Musset est un théâtre lu et non joué.
Théophile Gautier, Victor Hugo (1902, posthume) p 123
=) La bataille d'Hernani
La plume et les actes, les discours et les gestes de défi, voire de provocation, tels sont les
instruments dont disposent les jeunes romantiques pour "afficher" leurs revendications
nouvelles. Les multiples gazettes qui se créent autour des "Cénacles" sont ainsi, comme la
Muse française, les porte-voix du mouvement qui s'affirme.
Toutes les occasions sont bonnes pour porter la "bataille" dans les lieux publics. La plus
connue de ces "manifs" romantiques reste bien sûr la célèbre "bataille d'Hernani", qui eut
lieu à la Comédie française le 25 février 1830. Les "troupes" romantiques, bruyantes et
nombreuses, comptaient dans leurs rangs Alexandre Dumas, Gérard de Nerval, Honoré de
Balzac, Petrus Borel, Hector Berlioz et bien sûr Théophile Gautier, affublé de son gilet rouge
provocant, qui laissa de cette journée fameuse un récit très circonstancié.
Il y a un trouble dans les deux premiers vers. Le début est scandaleux, l'enjambement
audacieux. C'est une apogée de la lutte idéologique entre classique et romantique qui se
haissent cordialement.
LE ROMANTISME : DIVERSITE DES TENDANCES 1820-1850
Mouvement de sensibilité plus qu' "école littéraire" au sens strict, le Romantisme ne
comporte pas en son sein de courants divergents à proprement parler. Mais tandis que certains
auteurs recherchent, par la variété de leurs écrits, la réalisation d'une synthèse de toutes les
connaissances, émotions et formes d'expression, d'autres priviligient certains thèmes ou
certains genres. Les caractères généraux du mouvement s'appliquent donc aux auteurs
mentionnés ci-dessous de même qu'aux romanciers romantiques, qui cependant se distinguent
par des insistances particulières.
condition de l'essence des débuts réalistes -) réaction anti-romantique qui se fait petit à petit.
Le romantisme est aussi dans la rue. L'excentricité romantique est une sorte de mode , aussi
vestimentaire: c'est une nouvelle façon d'être:
- les grands romantiques autour de Hugo et de Gauthier: les "Jeune-France"
c'est un combat de génération. Ils sont à la mode : toque rouge, teint pâle, regard sombre.
- Dandy: avec l'anglomanie, l'homme qui pratique un code de l'élégance et du raffinement (cf.
Lord Brummel, comple de l'élégance) =) lions (chevelure longue sous chapeau haute forme.
- la Bohéme: création du milieu du XIX s. gens qui cultivent la muse. Ils sont tabajeurs, et ont
une allure débrayée. Ce sont des anarchistes qui connaissent la misère =)extrême gauche de
l'Art. Ils rencontrent souvent les peintres et sculpteurs.
Topos de la littérature: dès 1851, Henri Murger écrit Scènes de la vie de Bohême
représentant la micro-société d'artistes pauvres.
=) image du poète pauvre cf. Baudelaire
I UTOPIES SOCIALES
Myticisme et révolution sociale s'allient dans une série de poèmes ou d'épopées qui
chantent le progrès et la rénovation de l'humanité, dans une nouvelle religion, une nouvelle
société fondées sur l'Amour et capables de sauver même l'Enfer.
Citons : Ballanche (Palingénésie Sociale, 1827; La Ville des expiations, 1832), Soumet (
Divine Epopée, 1840), Quinet (Napoléon, 1836). Il n'y a pas là d'analyse politique à
proprement parler, de réflexion rationnelle sur le pouvoir et le droit; mais la pensée politique
est alors plus généreuse que méthodique, comme on peut le voir dans le "socialisme utopique"
de Saint-Simon, de Fourier, de Leroux, voire de Proudhon. La révolution de 1848 leur
empruntera nombre de ses thèmes. Assez proche de ce mélange, le catholicisme social
(Lamennais, Montalembert).
II LE "ROMANTISME NOIR" (NOMME AUSSI "GOTHIQUE")
Il est héritier direct du roman noir et du mélodrame du XVIII. Bien qu'il recherche
l'originalité en donnant dans l'excès, son répertoire des situations violentes est surtout fait de
stéréotypes (châteaux solitaires, paysages nocturnes, héros du mal et du désespoir,
cauchemars, assassinats), répertoire toujours opérant, et qui ensemencera durablement la
littérature des XIX et XX s. Dans ces oeuvres souvent brèves (contes, nouvelles), la morbidité
et l'inquiétude sont exarcerbées. Tous les auteurs cèdent à sa fascination (Hugo, Balzac,
Gautier); citons plus particulièrement, avec Nodier, initiateur du genre, Pétrus Borel
(Champavert, 1833) et Aloysius Bertrand (Gaspard de la nuit, 1842), promoteur du poème en
prose.
C'est le début de la littérature frénétique avec le thème du mystère et de la fantaisie.
1818: Charles Nodier cultive une série de contes.
"L'objet de la poésie romantique est constitué par des aspects encore inaperçu" =)
populaire de lettres fantomatiques.
Cela vient d'une ancienne peur de l'enfance.C'est un retour vers un passé proche de
l'hallucination, un goût du fantastique.
1820: apparition d'un nouveau mode avec les vampires et du vampirisme.
ex Le Vampire, nouvelle fantastique attribué à Byron =) succès prodigieux
Nodier écrira un article et publiera Lord Ruthwen ou le vampire.
Ce goût du macabre est une tendance qui vient des romans noirs ou gothique de A.
Radcliff et H. Walpole (Le chateau d'Otrante) : rêve étrange qui avoisinne avec la folie.
A cette époque, il y a un courrant de sciences occultes, de mécromancie.
Marie Shelley, Frankestein : Mythe de l'homme qui essaie de rivaliser avec la nature, avec
la vie. La créature de Frankestein a un cerveau d'un savant et un corps d'un tueur et d'un
assassin.
Le roman noir montre des situations violentes avec chateau solitaire, avec souterrain
monstrueux, avec des paysages nocturnes, avec héros de l'E et du mal qui vont s'acharner
contre de pauvres jeunes filles.
Todorov, Introduction à la littérature fantastique
Fait étrange:
- explicable par les lois surnaturelles (fées) =) merveilleux
- inexpliqué en attente d'explications par les progrès de la science.
=) il y a fantastique quand on ne sait pas quelle réponse choisir. Le fantastique, c'est hésiter
entre ces deux solutions.Le lecteur ne sait plus dans quel monde il est.
Nodier et le conte fantastique: Né à Besançon en 1780, Nodier resta longtemps marqué
par les images de la Terreur et la mort brutale de son premier amour, qui hantent ses
premiers vers et ses premiers romans. Erudit, passionné tant par les sciences naturelles que
par la littérature et la linguistique, il mène sous l'Empire une vie d'intellectuel "nomade",
bibliothécaire ici, professeur ou journaliste là. A partir de 1813, il s'installe dans la capitale,
qu'il ne quittera plus, étant nommé directeur de la bibliothèque de l'Arsenal en 1824 et élu à
l'Académie française en 1833. Révélé par le conte de Trilby (1822), un moment chef de file
des romantiques, avant de céder l'initiative à Hugo,il se dégage définitivement de la vie
publique à partir de 1830, consacrant ses dernières années (il meurt en 1844) à l'écriture de
Souvenirs.
Smarra ou les Démons de la nuit (1821)
Influençant aussi bien les oeuvres des "frénétiques" que certains romans de Hugo ou de
Gautier, ce "romantisme noir" trouva chez Nodier, en raison de son caractère tourmenté et de
sa culture encyclopédique, un terrain fécond d'épanouissement. Dès 1818 dans Jean Sbogar,
mais surtout en 1821 avec Smarra, Nodier revendique pleinement une poétique fantastique
qui soit surtout, dit-il, "L'art de parler à notre imagination en la ramenant vers les
premières émotions de la vie, en réveillant autour d'elle jusqu'à ces redoutables
superstitions de l'enfance que la raison des peuples perfectionnés a réduites aux
proportions du ridicule."
Ainsi voit-on à l'oeuvre, dans Smarra ou le Démons de la nuit, une "sombre poésie", qui
n'est peut-être pas sans préluder à celle des Chants de Maldoror, de Lautréamont, au service
d'une écriture traversée d'angoisses et de cauchemars. Et c'est bien comme un poème avant
tout qu'il faut lire cette page de conte cruel et macabre.
Il y une confusion dans le -je- du narrateur et le -je- du personnage. Le narrateur regarde ce
qu'il subit lui-même. C'est une vision plus réelle que la réalité du cauchemar.
Ernst Hoffmann, Contes nocturnes (1817)
Ernst Hoffmann (1776-1822) fut l'un des maîtres allemands du genre fantastique. Dominée
par l'angoisse de la folie et les jeux sanglants de la passion interdite, son oeuvre inspira de
nombreux conteurs français, de Mérimée à Villiers de l'Isle-Adam.
Dans L'Homme au sable le héros Nathanaël raconte au frère de sa fiancé le cauchemar
qui le saisissait, enfant, lorqu'un certain Coppelius venait rendre visite à son père.
Ce conte montre l'horreur et le goût pour l'horreur.
Il y a une coquetterie de la part de certains auteurs de cette littérature noire de s'entourer de
mystère. Ces auteurs ont laissé très peu de traces.
- Philophie O' Nelly (anagramme de Théophile Donday) se fesait appeler "le mort vivant".
- Petrus Borel dit le "lycanthrope", Contes Immoraux
- Xavier Forneret dit " l'homme noir"
- Charles Lassailly, Les roueries de Trialph
=) sorte de mode de cette littérature d'épouvante
Bertrand, le fameux Gaspard de la nuit (1842) p262
Ce n'est qu'un an après la mort de l'auteur, Aloysius Bertrand (1807-1841), en 1842, que
parurent les poèmes en prose de Gaspard de la nuit. Fantaisies à la manière de Rembrandt et
de Callot. Bien que dédié à Sainte-Beuve et inspiré par des contemporains comme Gautier,
Hugo ou Nodier, ce volume ajoute à l'inspiration traditionnelle du romantisme français la
fantaisie ou la solennité du romantisme allemand. Scènes de rue, évocations gothiques,
portraits intrigants, chansons étranges alternent au fil d'une écriture tissée de mots rares et
d'images suggestives.
Avant Le Spleen de Paris de Baudelaire, qui se réclamera expressément de lui, Gaspard de
la nuit marque véritablement l'émergence de la poésie en prose dans notre langue moderne.
(récit du rêves, de prédilection du rêve).
Ce livre apparaît à titre posthume: c'est un recueil de poèmes en prose avec une narration
médievalisante (source d'inspiration pour Baudelaire).
Il y a aussi des récits où l'autobiographie, le fantastique et le rêve se mêlent.
Gérard de Nerval, Aurélia (1855)
Aurélia est un texte les plus étranges. C'est une littérature fascinante qui raconte l'histoire
d'une folie. =) annonce Baudelaire.
" Le rêve est une seconde vie..." =) expérience terrible vécu. D'ailleurs le vie de Nerval
s'achèvera par un suicide.. C'est un grand texte de la littérature psychologique.
" Du moment que je me fus assuré de ce point que j'étais soumis aux épreuves de
l'initiation sacrée, une force invincible entra dans mon esprit. Je me jugeais un héros
vivant sous le regard des dieux; tout dans la nature prenait des aspects nouveaux, et des
voix secrètes sortaient de la plante, de l'arbre, des animaux, des plus humbles insectes,
pour m'avertir et m'encourager. Le langage de mes compagnons avait des tours mystérieux
dont je comprenais le sens, les objets sans forme et sans vie se prêtaient eux-mêmes aux
calculs de mon esprit; -des combinaisons de cailloux, de figures d'angles, de fentes ou
d'ouvertures, des découpures de feuilles, des couleurs, des odeurs et des sons, je voyais
ressortir des harmonies jusqu'alors inconnues. " Comment, me disais-je, ai-je pu exister si
longtemps hors de la nature et sans m'identifier à elle ? Tout vit, tout agit, tout se
correspond; les rayons magnétiques émanés de moi-même ou des autres traversent sans
obstacle la chaîne inifinie des choses créées; c'est un réseau transparent qui couvre le
monde, et dont les fils déliés se communiquent de proche en proche aux platènes et aux
étoiles. Captif en ce moment sur la terre, je m'entretiens avec le choeur des astres, qui
prend part à mes joies et douleurs !"
p 274: Commencée dès 1841, année de la première "crise" de Nerval, cette ultime
nouvelle, tout en répétant le thème obsessionnel de la double quête de soi à travers celle de la
femme perdue (Aurélia-jenny) et du pardon libérateur, est en même temps une sorte de
"descente aux enfers" du songe et de la folie.
Persuadé de l'existence de "correspondances" entre le quotidien et le surnaturel, le
narrateur s'obstine à décrypter ses extases, ses cauchemars et ses visions comme autant de
clés de l' "au-delà", où il faut aller, comme Orphée, chercher réponses et remèdes aux
tourments de l'impossible "ici".
Aurélia, récit, mais encore analyse des espaces obscurs du songe et de l'onirisme, faisait
ainsi entrer pour la première fois,en le sublimant, le discours de la "folie" dans la littérature.
La brèche était ouverte, où allaient s'engager Lautréamont, Rimbaud, Antonin Artaud et tous
ceux pour qui "le rêve est une seconde vie".
=) texte étrange qui montre le travail de Nerval et sa façon de brouiller les frontières des deux
mondes, la vie et le rêve. (cf roman familial). Est-il conscient d'être fou ? Le rêve prend une
consistance aussi importante au le réel =) ilui donne la vie.
III LE ROMAN HISTORIQUE
Si les historiens (Quinet, Michelet) joignent sans cesse l'épopée symbolique à l'histoire, les
romanciers empruntent au cadre historique contemporain ou passé l' "épaisseur de vérité"
qui fait que le roman peut représenter, au-delà de son héros fictif, toute une société. Le passé
jouit du privilège supplémentaire de la nostalgie et de l'exotisme : le succès de l'écossais
Walter Scott sera continué en France par Alexandre Dumas père, le maître du genre (Les
Trois Mousquetaires, 1844).
C'est se plonger dans le passé historique de la France: c'est une réflexion profonde sur la
résurrection du passé.
C'est une mode qui vient d'Angleterre avec Walter SCOTT ( Ivanhoé, Quentin Durward):
c'est un genre nouveau.
HUGO, Notre Dame de Paris: autour de ce monument extraordinaire, faire habiter des
personnages qui réssucitent le MA et la cour des miracles.
VIGNY, Cinq Mars, la préface est importante car Vigny trace les contours par ce qu'il entend
par roman historique et les problèmes que cela posent.
Les réflexions dans la vérité dans l'Art : on n'est pas loin d'un réalisme cherché dans
l'histoire. Quel But ? restituer une réalité dans sa complexité et son chatoiement de couleurs
locales (détails).
Pb: la vérité historique est-elle suffisante ? Vigny va essayer de montrer qu'il faut une
stylisation pour permettre à l'histoire d'être plus saisisante.
" L'histoire est un roman dont le peuple est l'auteur. L'esprit humain ne me semble se
soucier de vrai..." =) volonté de choix dans la vérité.
Journal d'un poète
" L'Art est la vérité choisie"
" La vérité dont l'art doit se nourir est la vérité d'observation de la nature humaine et
non dans l'authenticité du fait. Il faut demander à la muse une vérité plus belle que le
vrai."
- soit, il faut rassembler en un seul type la vérité qui était dans mille individus
- soit, rechercher l'histoire des morts comme Napoléon (mythe littéraire)
Le roman doit restituer la vérité.
PB: il faut restituer la vérité de l'époque et présenter des personnages qui agissent de façon
romanesque.
SCOTT fond= histoire vraie; premier plan =personnage imaginaire
Hugo, Dumas et Vigny veulent chercher la vérité profonde: conotation attachée à un
vocabulaire, à des mots...
=) Notre Dame-de-Paris: si on y cherche un document sur le MA, on sera plutôt déçu. On y
verra plus un jeu, un plaisir de raconter du narrateur, de se mettre au premier plan. -) ça fait
médiéval mais ça n'est pas médiéval.
BALZAC, Le cabinet des antiques (préface)
Les personnages sont un type rassemblant diverses réalités incomplètes.
" La vie réelle est trop souvent dramatique et pas assez littéraire."
" Le vrai souvent ne serait pas vraisemblable."
=) " Cette manière de procéder doit-être celle d'un historien des moeurs" -) " il les
synthétise"
Il y a une manipulation de la réalité: fantôme d'homme = personnage romanesque.
Le roman n'a pas de règle d'où très utilisé par les romantiques: le roman se moule sur ce
qu'on veut. Le roman historique est une façon de réssuciter une réalité passée.
IV LE ROMAN SOCIAL
C'est un roman qui accepte de parler des réalités sociales importantes à l'époque inconnu.
C'est la grande question des classes défavorisés.
G. SAND va écrire des romans sur les ouvriers et sur les paysans =) classes qui n'avaient pas
eu l'honneur de l'écriture. Une idée fondamentale surgit: le roman doit apporter un message.
(cf. le réalisme)
ex : Le Meunier d'Angibault, 1845
Préface de 1851: " Il me fit bien impossible(...) de ne pas lui (ouvrier)donner des idées sur
la société présente. " "On m'accusera de flatter le peuple"
=) on est encore loin de l'ouvrier Zolien
=) On commence donc à s'intéresser aux classes défavorisés : vertu et mission qui pourrait être
celle du romancier -) tâche importante de civilisation
V LE ROMAN SENTIMENTAL
Ce qui continue le roman du moi, le roman d'épanchement du coeur, c'est le roman
sentimental. (cf. Fromentin et Sand)
George Sand, Indiana (1832) p155
En 1832, Aurore Dupin qui vient de quitter son mari, le baron Dudevant, adopte le
pseudonyme de G. Sand et publie un roman sentimental à succès, Indiana, qui inaugure une
série d'autres récits de la même veine : Valentine (1832), Lélia (1833) et Mauprat (1837).
Toutes ces oeuvres, traversées de la chaleur des passions et des épisodes des liaisons
mouvementées que la jeune femme entretien alors, sont encore des confidences personnelles.
Mais au lyrisme amoureux s'ajoute ici le ton très authentique d'une femme "libre" qui
revendique pour ses semblables le droit au respect et précisement à la liberté de vivre et
d'aimer.
Indiana raconte ainsi, sur fond de décors exotiques, l'histoire malheureuse d'une jeune
femme énergique mais asservie par le mariage à l'autoritaire et brutal colonel Delmare.
Retirée, par contraire, auprès de son mari sur son île
natale, l'île Bourbon (île de la Réunion), l'héroïne se laisse aller, comme plus
nostalgique sur les séductions d'une capitale parisienne qui lui est désormais interdite.
Aspiration exotique. Ce roman parle du mal du siècle et de la condition des femmes. On
voit ici la rêverie d'une femme éxilée. Les nuages sont une sorte d'hallucination. C'est une
époque où commence à se faire jour une littérature du rêve. C'est un approndissement du moi
intérieur. La rêverie cotoie la folie: cela échappe aux lois et aux logiques du réel.
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