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Introduction
- Accroche :
Aujourd’hui : souci de croissance équilibrée ! Souci rôle des pouvoirs publics, dans
un certain interventionnisme. Inflation et chômage = deux objectifs du Carré magique (Kaldor)
=> Grands équilibres de l’économie.
- Définition des termes :
Inflation : augmentation durable et cumulative du niveau général des prix. Explications
controversées : par la demande, par les coûts, importée, par la monnaie.
Chômage : état de personnes sans emploi, disponibles. (Définition générale)
Deux notions liées !
- Problématisation :
Enjeu : Les politiques économiques impliquent des choix et des priorités ; la notion
d’arbitrage se traduit par l’équilibre, ou bien encore le fait de mener une politique qui
permette de résoudre, ou plutôt de lutter contre les deux déséquilibres : dans un objectif
double de plein-emploi et d’inflation contrôlée et modérée.
=> Existe-t-il un arbitrage possible entre inflation et chômage ?
- Annonce du plan :
L’élaboration de politiques économiques pour lutter contre chômage et inflation est
délicate : les deux déséquilibres sont intimement liés, et les interprétations des économistes
divergent, ce qui est à l’origine d’un tâtonnement des pouvoirs publics, dont les mesures
connaissent souvent l’échec.
I- Relation inflation chômage : deux déséquilibres liés
A) Les relations Chômage / Inflation
Inflation par les coûts :
Hausse des salaires = hausse des coûts pour les entreprises => Hausse des prix de
vente, pour maintenir, voire accroître les profits (et ainsi compenser la hausse des prix) =
spirale inflationniste.
Hausse des salaires (des facteurs de production) plus rapide que les gains de
productivité => hausse du coût marginal du travail => Frein à l’embauche, et hausse du
niveau des prix = Inflation.
Conséquences de l’inflation :
Inflation => Hausse des prix (et/ou baisse des salaires) => Baisse du pouvoir d’achat des
ménages => Baisse du niveau de la demande => Prévisions pessimistes des entrepreneurs sur
le niveau de la demande => Suppression d’emplois (flexibilité quantitative externe) = hausse
du Chômage.
B) La courbe de Phillips
1) Pour Keynes :
Chômage important variation de la demande effective => augmentation de
l’emploi.
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Plein emploi (Plein emploi => prix et salaires flexibles) = variation plus forte de la
demande effective agira plus sur les prix (salaires à la hausse) et moins sur l’emploi (que par
la suite).
Sous-emploi = relation inverse entre taux de variation du salaire nominal et taux de
chômage.
Emploi et taux de salaire dépendent de la demande effective, (qui est à la base de l’inflation).
Diminution du chômage => baisse des prix.
Thèse de l’inflation « Trente Glorieuses » (stabilité des prix et plein emploi
relatif) : politiques activistes => Tensions inflationnistes, ce qui justifie les politiques de stop
and go, selon l’argument de l’arbitrage entre deux maux : dilemme inflation / Chômage.
=> Analyse de Phillips : 1958, analyse sur la période 1861-1957 au Royaume Uni, fondée sur
une relation empirique entre taux de chômage et taux annuel de variation du salaire nominal.
2) Mécanisme de Phillips :
Analyse en terme de Marché du travail, et en cela néoclassique : Offre et Demande de
travail.
Relation décroissante entre taux de croissance des salaires nominaux et le taux de
chômage :
Taux de chômage fort => salaires quasiment stables (salaires rigides); situation de
quasi plein emploi => taux de croissance annuel des salaires nominaux élevés (salaires très
élastiques).
Explication : Plein emploi (Demande de travail > Offre de travail) => concurrence
entre les entreprises pour acquérir de la main d’œuvre => Hausse du taux de salaire
Au contraire : Abondance de main d’œuvre (Demande de travail < Offre de travail)
=> Ralentissement du taux de croissance des salaires nominaux, voire baisse
=> Transition :
Dilemme pour les pouvoirs publics ! Quelle politique mener ?
Enjeu de l’interprétation
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II- L’action des pouvoirs publics sous contrainte, et les résultats
Pour la théorie néoclassique, les politiques keynésiennes ne sont au mieux efficaces
qu'à court terme. A long terme, l'analyse classique reprend ses droits
A) Les interprétations keynésiennes et l’échec des politiques de relance
1) Mécanisme et interprétation :
La demande globale est l’instrument essentiel de la régulation macroéconomique, selon une
explication de l’inflation par des variables réelles (demande et coûts de production).
Lipsey, Samuelson et Solow : Extension de cette première relation au dilemme
inflation/Chômage :
Taux d’inflation : remplacement de la variable d’ajustement « salaire » par les prix.
Inflation maîtrisée nécessite que l’augmentation des salaires soit compensée par
une augmentation identique de la productivité du travail.
=> Deux principes :
1 A court terme : alternative pour les politiques économiques : créer de l’emploi, au
risque de provoquer une hausse de l’inflation ; ou bien lutter contre l’inflation, au risque
d’augmenter le chômage.
Dilemme inflation / Chômage
2 A moyen terme : il existe une composante structurelle du chômage, qui, elle, peut
être réduite, car elle n’est pas liée au taux d’inflation : politique de l’emploi (formation,
mobilité par exemple).
2) Exemple d’action menée :
Durant les Trente Glorieuses, la courbe de Phillips = Ensemble des combinaisons
possibles entre taux d’inflation et taux de chômage.
Arbitrage entre inflation et chômage :
Gouvernements sensibles au chômage : politique activiste qui vise à lutter contre le
chômage.
Gouvernements qui privilégie la lutte contre l’inflation : Politique désinflationniste.
Mais : 1970s => Stagflation : coexistence du chômage et de l’inflation =
Renversement des données du problème :
Lendemain de la guerre : lutte contre l’inflation retourner les instruments
keynésiens et les utiliser dans un sens restrictif => Enrayer la surchauffe de l’économie =
Freiner l’excès de demande.
Ex : USA : Tuman 1951 Politique de stabilisation (stop) : blocage des prix et des salaires,
hausse de la pression fiscale, Politique restrictive de crédit, émission de bons du Trésor.
Mais stagflation => Décideurs politiques démunis !
Chômage insuffisance de la demande
Inflation Excès de la demande
Il ne peut pas en même temps y avoir insuffisance et excès de la demande !
=> Politique visant à réduire l’inflation => Hausse du chômage !
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=> Brèche théorique : limites de l’interventionnisme, effets pervers de
l’intervention des pouvoirs publics.
3) Transition :
Illusion monétaire => Pas d’effet + sur l’emploi // en revanche, l'inflation croît. La même
analyse, menée en sens inverse conduit à prôner l'efficacité des politiques de désinflation.
B) L’analyse néoclassique (Interprétations monétaristes) et les politiques de
désinflation
Les néoclassiques affirment qu'à long terme, elles sont sans coût pour l'emploi, le taux
d'inflation peut baisser.
2) Mécanisme et interprétation
Friedman : Réduction temporaire du taux de chômage et aggravation du taux
d’inflation
La demande de travail des entreprises dépend de l’évolution comparée des salaires
et des prix ; l’Offre de travail dépend du pouvoir d’achat des salaires (taux de salaire réel).
Point de départ : Il existe un taux de chômage naturel (vers lequel tendrait toute
économie en situation d’équilibre général) : taux de chômage d’équilibre :
NAIRU = n’accélère pas l’inflation, chômage structurel, ce qui fait que les politiques
conjoncturelles de relance ne le réduisent pas, et accélèrent l’inflation.
Chômage naturel = Chômage Frictionnel + chômage volontaire + inadaptation de certains
individus.
=> Autres facteurs susceptibles d’influencer les hausses des salaires : Anticipation de hausse
de prix.
Si les pouvoirs publics mènent une politique de relance visant à faire baisse le taux de
chômage au-dessous du taux de chômage naturel, deux types de réaction :
1 Courbe de Phillips à court terme : Agents économiques victimes de « l’illusion
monétaire » = hausse de la demande => et ne revendiquent pas d’augmentation de salaire =>
Création d’emplois par les entreprises, pour pouvoir répondre à la hausse de la demande =
baisse du chômage
2 A long terme : Prise de conscience de conscience par les salariés de la baisse du
pouvoir d’achat, anticipation d’une hausse structurelle des prix = baisse de la demande=>
Revendication de hausse des salaires => tensions inflationnistes => Licenciements.
= Hausse de l’inflation & chômage qui revient à son niveau naturel.
=> De plus : avec le temps, les politiques de relance ont de moins d’effets, du fait des
anticipations des agents économiques, créant une asymétrie de comportements entre l’offre et
la demande !
A long terme, la relation entre inflation et chômage est une droite verticale : les politiques de
relance ont de moins en moins d’effet sur le chômage, mais la hausse du taux d’inflation qui
en résulte est constante, voire croissante.
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Courbe de Phillips de long terme (« régime permanent) illustre bien le
processus de stagflation ; => 3 implications de politiques économiques dans la lignée
monétariste :
1 Contre le raisonnement keynésien :
Politiques de relance inefficaces pour accéder à une situation de plein emploi + effets pervers.
Et le NAIRU est le plus bas taux de chômage compatible avec la stabilité des prix.
2 Confirmation du principe de Neutralité de la monnaie (à long terme) : le seul effet
de long terme d’une relance par augmentation de la masse monétaire est la hausse des prix : la
monnaie n’influence pas l’activité économique réelle.
3 Pour une politique déflationniste : « briser les anticipations inflationnistes » ;
& // Politique microéconomique : flexibilité, déréglementation ( imperfections du Marché)
=> Baisse du taux de chômage naturel.
2) Exemple d’action menée : politique de désinflation compétitive
Politique de désinflation compétitive, engagée il y a 20 ans dans la plupart des pays
européens :
Objectifs à court terme : Lutte contre l’inflation (austérité budgétaire, politique de
change fort, modération salariale, taux d’intérêt élevés)
Objectif à moyen terme : favoriser les exportations
Objectifs à long terme : réduction du chômage
a) Quelle politique ?
Généralisées dans l’ensemble des PID dans les années 1980. (Reagan aux USA ;
Thatcher au RU, Fabius en 1984 en France).
Idée : l’équilibre de l’emploi au moyen d’une réduction du rythme d’inflation par
rapport à ses partenaires.
Constat de départ :
Inflation nationale > inflation du RDM => baisse de la compétitivité et baisse de la
demande extérieure.
Ralentissement de l’activité économique => hausse du chômage
Coûts salariaux nationaux > RDM => hausse du chômage
Objectifs :
Stabilité des prix : Stabilisation de l’inflation => Meilleure compétitivité-prix =>
Rééquilibrage du commerce extérieur
Equilibre de la balance des paiements : Baisse demande intérieure // Hausse des
exportations
Monnaie « forte » ou stable
Redressement des profits & investissements : Partage de la Valeur Ajoutée en
faveur de l’offre => Hausse des investissements & Meilleure compétitivité-prix
b) Réussites & limites de politiques de désinflation compétitive
Réussites
Maîtrise de l’inflation (dès 1986 en France) : stabilité monétaire
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