EXTRAITS DE PRESSE AU BORD DE L'EAU
AU BORD DE L’EAU au Festival d’Avignon 2002 /Cartoun village
La Fabrique Imaginaire s'était invitée pour une représentation unique le 15 juillet au Cartoun Sardines
Village. C'est à une véritable duperie, à une étonnante parodie de lecture que se sont livrés avec une
originalité déconcertante les deux auteurs, vrai-faux comédiens et manipulateurs de talent. Pendant
les premières minutes, on se laisse royalement berner par les apparences , par un plateau meublé en
tout et pour tout d'une large table et de deux chaises. Puis on entre avec surprise et délectation dans
une structure imprévisible on y savoure sans concession les soi-disant imprévus. On jubile à être
les victimes réjouies d'une entourloupe qui nous transforme en marionnettes, en élément de décor, on
s'exalte à être les dindons d'une farce surprenante et terriblement novatrice.
Gilles DUHAUT
AU BORD DE L’EAU au théâtre de l’île à Noumea
De l’autre côté du miroir
Fusion entre créateurs et personnages créés, intrusion dans le monde du théâtre par le biais d'un
miroir, plongeon dans un univers en trompe l'œil... c'est un fascinant voyage que proposent Eve
Bonfanti et Yves Hunstad, de la compagnie la Fabrique imaginaire, actuellement en résidence auprès
du théâtre de I’île. Dégoulinant d'humour !
Ils viennent de naître. Ils sont à peine construits. Et pourtant, aucun regard attendri ne se penche sur
leur berceau. Tout simplement parce qu'ils n'ont pas de berceau. Et encore plus précisément parce que
personne ne les y a installés juste après leur naissance. Et pourquoi donc ? Mais parce que ce ne sont
pas des bébés, tour simplement! Ils sont adultes et pourtant ils viennent de naître. Ils ne savent pas
pourquoi ils sont nés. Mais ils ne vont pas tarder à le savoir. Histoire de fous ? Non, c'est tout
simplement le début d'une pièce, Au bord de l'eau, qui entraîne le public au fond d'un étang et fait de
la scène un rivage. Et sur ce rivage, chacun découvre... le théâtre !
PLONGEON & IMMERSION
Ils sont deux, un homme et une femme. Eve Bonfanti et Yves Hunstad jouent à être les auteurs d'une
pièce aussi bien que ses personnages. Eux, ils sont invisibles - du moins au début - cachés dans les
cintres du théâtre. Ils ne vont pas tarder à en descendre, auteurs et acteurs se confondant alors dans
l'esprit du public, ou plutôt dans son imaginaire. Car le public, lui, est au fond de l'eau, de l'autre côté
du miroir. En la réalité, la scène, est en fait la berge de l'étang. Ah! il faut retenir son souffle pour ne
pas se noyer devant une telle présentation. Mais en découvrant la pièce Au bord de l'eau, le spectateur
se prend au jeu et accompagne, fasciné, la double naissance de ce couple hybride ou mutant, on ne
sait plus. Ce que l'on devine, c'est que s'ils viennent de naître, c'est aussi bien en tant que créateurs
que personnages. Car si ces derniers, se retrouvant «à peine construit», installés sur cette berge (la
scène) et face à cet étang (le public), ne savent pas pourquoi ils y arrivent ni ce qu'ils vont y faire, ils
plongent immédiatement dans les méandres et les remous d'une double réali: leur existence et celle
du théâtre ! Mais n'allez pas croire qu'il ne va rien se passer ! Car ils vont tout raconter : «leurs
hésitations, leurs pannes d'inspiration, leurs impasses. Comme s'ils fabriquaient leur texte devant les
spectateurs. A moins qu'ils ne soient déjà en train de jouer .. »* Tout au long du spectacle, entre
créateurs et personnages créés, la fusion s'opère. Et le spectateur assiste en direct à la naissance d'une
pièce de théâtre.
NOTICE EXPLICATIVE
«Nous sommes deux, un homme et une femme. Nous nous sommes réunis dans l'univers du théâtre
pour fonder ensemble une écriture «jumellaire», féminine et masculine, à la fois double et
apparemment unique. Durant plusieurs années, nous avons créé une esthétique, un style, une
philosophie de création et de
production qui déterminent une façon de faire, une méthode de travail, un temps de recherche, un
état d'esprit tout à fait singulier. [ ... ] Pour nous, le lieu du théâtre est un espace consacré à la
connaissance de la vie, à la poésie de l'univers, à l'apprentissage de ce qui nous meut, à la beauté de
l'incertitude qui nous compose, Toute la question, pour nous, est de faire coexister, dans un même
spectacle, la légèreté qui se libère du plaisir de jouer sur la scène, la métaphysique qui se dégage de
nos questions sur l'existence et l'inébranlable envie de vivre et d'aimer. Le temps présent est notre
espace de création», affirment Eve Bonfanti et Yves Hunstad, qui se présentent comme concepteurs
et acteurs de leurs propres pièces.
Agnès Chapman
*Emmanuel Bouchez,
Télérama n•2640, 16 O8 2000
AU BORD DE L’EAU au théâtre de l’île à Noumea
Les spectateurs deviennent acteurs
«Au bord de l'eau», la pièce de la Fabrique de l'imaginaire, a séduit les spectateurs du Théâtre de
l'Ile lors de sa première représentation, jeudi soir.
Sur la scène, une table et deux chaises. Alors que les spectateurs prennent place dans la salle du
Théâtre de L’île, Yves Hunstad et Eve Bonfanti sont déjà en scène. Ils s'adressent dès le début au
public avec connivence. Les deux acteurs lisent, assis à la table, une ébauche de la pièce qu'ils
viennent d'écrire : l'histoire du pique-nique de quatre personnages. Cette histoire n'est qu'un prétexte.
Les barrières de l'illusion tombent rapidement, et la pièce se construit peu à peu avec les spectateurs
plutôt que sous leurs yeux. Personnage à part entière, le public s'est pris au jeu pour entrer dans ce
spectacle avec bonheur. Des éclats de rire s'échappent çà et de la salle et ponctuent les répliques
pendant toute la durée de la piêce.
Exploration du monde théâtral
C'est avec beaucoup l'humour que les deux acteurs évoquent le monde du théâtre. Véritable mise en
abîme, cette pièce met en valeur les hésitations, les pannes d'inspiration et la responsabili des
auteurs dramatiques. Envolée poétiques, textes scientifiques ou dialogues humoristiques, la parole
théàtrale aboutit à un discours sur le monde et la connaissance de la vie.Yves Hunstad et Eve
Bonfanti savourent la langue française. Ils jouent brillament avec les mots, leurs sens, leur
prononciation, ce qui déclenche des réactions euphoriques dans la salle.
AU BORD DE L’EAU au Théâtre des Pierres à Fouzilhon.
Deux chaises sagement posées derrière une table…et un étang.
Vous y êtes dans l’étang, vous spectateurs, Yves Hunstad et Eve Bonfanti vous ont assignés là. Eux,
ils sont au bord de l’eau ou du moins leurs personnages qui, se baladant dans lacampagne, se sont
retrouvés là. Le décor est campé, la lecture de la pièce peut commencer. Mais attention, les deux
acteurs avec leurs cahiers pleins de morceaux d’histoires, de bouts de papiers rajoutés, vont vous
embarquer dans un trompe-l’œil permanent.
Qui parle ? Qui est devant vous ? Un des personnages de l’histoire, le lecteur ou la lectrice, les
auteurs. Lorsqu’on est confortablement installé dans la vie des uns, spectateur commun, ils nous font
traverser le miroir. On regarde la fiction, on se retrouve avec le metteur en scène en train de la
fabriquer et on s’aperçoit que ce n’est qu’une autre fiction. Il y a du Jean Luc Godard dans cette
mise en scène en abîme, celui de Sauve qui peut la vie ”. Pour ceux qui se souviennent de ce couple
discutant dans un bar soudain l’un des deux entend la musique (pas celle du bar, celle du film).
Cette fonction de dynamiteur des habitudes du spectateur, Eve Bonfanti et Yves Hunstad l’assument
avec un très sérieux sens de l’humour. Et, ce qui ajoute du piment dans ce jeu qui semble régler au
quart de poil, c’est qu’il est remis en question chaque soir en fonction de la veille, du lieu et du
public.
Une grande leçon de théâtre et un hommage aux personnages de fiction. N’hésitez pas à la
programmer, il ne faut pas laisser sans vie ce rivage et vide cet étang.
Jean Pougnet
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