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TRAUMATOLOGIE
UV 505
TECHNIQUES THERAPEUTIQUES
P. PILARDEAU
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THERAPEUTIQUE
Les thérapies utilisées en médecine du sport trouvent leur originalité dans la manière dont elles
sont appliquées et surtout dans leurs indications. Au simple mode d'emploi se superpose la
connaissance des contraintes imposées à l'organe traité. C'est en partie pourquoi le médecin du sport ne
saurait être un chirurgien orthopédiste, un rhumatologue ou un rééducateur fonctionnel, tous
compétents dans leur domaine, mais dont la formation les amène à traiter suivant des critères
spécifiques peu en rapport avec ceux résultant de l'activité très spécialisée du sportif.
Les principales thérapies ou adjuvants thérapeutiques utilisés en médecine du sport sont:
= Le repos, les attelles
= Les anti-inflammatoires et les décontractants musculaires utilisés per os ou localement
= La cryothérapie
= La kinésithérapie et la rééducation
= Les étirements et la musculation
= Les contentions
A - LE REPOS
Le repos est le complément indispensable au traitement. Il est à l'origine d'une véritable
hantise chez le sportif, quelque soit son niveau de pratique. Cette peur de "l'arrêt" puise son origine
dans le caractère social et psychologique du sport.
- Social, car pour le sportif de bon, ou de haut niveau, le repos compromet son activi
professionnelle.
- Psychologique, pour les sportifs dits "de loisir" qui équilibrent leur agressivité ou leur stress
grâce à leurs libérations régulières d'endorphines.
Mais au delà de ces phénomènes social et psychologique, le repos est également générateur
d'une diminution significative des capacités physiques (fonte musculaire, désentraînement cardiaque,
enraidissement articulaire...), et de retards concernant la programmation de l'entraînement à l'origine
d'une incapacité à participer aux prochaines sélections ou compétitions.
Le repos ne doit jamais être imposé, il doit être consenti. Pour en arriver à ce résultat le
praticien se trouve dans l'obligation d'expliquer au sportif sa pathologie et le rôle joué
par l'interruption momentanée de son activité dans sa thérapie.
En médecine du sport le repos se caractérise pas sa durée et le fait qu'il soit complet ou
relatif.
En pratique le repos doit être accompagné, c'est-à-dire exploité au maximum pour privilégier
d'autres composantes de l'entraînement (musculation, entraînement, geste technique...). Il est
exceptionnel que le repos soit absolu, dans ce cas la gravité des lésions ne donne de toute manière
aucun choix au sportif ou à son thérapeute.
= La durée du repos ne peut être qu'approximative. Il n'est pas bon, suite à des
demandes répétées et pressantes du sportif, de fixer une durée précise à l'arrêt. Ce dernier peut,
pour de multiples raisons, être diminué ou augmenté, ce qui dans ce dernier cas, déstabilise
totalement le sujet. Le rôle du praticien spécialiste en médecine du sport est de diminuer au
maximum le temps de repos par l'utilisation de techniques chirurgicales ou kinésithérapiques
susceptibles d'abréger la cicatrisation ou la consolidation.
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= D'autre part la période d'inactivité relative qui suit la période de repos peut être
grandement diminuée si des soins d'entretien ont été réalisés pendant la période
d'immobilisation (musculation sous plâtre, immobilisation par coquille permettant de limiter
l'enraidissement articulaire, travail des articulations sus et sous-jacentes... Sans repos il est
illusoire d'imaginer traiter une quelconque pathologie microtraumatique. Il est donc
inopportun de proposer un traitement dans ces conditions, quitte à repousser le début des soins
à une date ultérieure décidée en commun accord avec le sportif.
B - ANTI-INFLAMMATOIRES ET DECONTRACTANTS MUSCULAIRES
Ces deux types de médicaments sont à la base des traitements utilisés dans le domaine de la
traumatologie. L'originalité de leur prescription réside essentiellement dans leurs indications et leur
mode d'administration. Les antalgiques, ne figurent dans ce paragraphe qu'à titre anecdotique. Leur
quasi absence d'indication en médecine du sport, sinon comme "cache misère", donc comme élément
susceptible d'augmenter le facteur de risque traumatique, fait de ces produits des substances à
utilisation exceptionnelle, réservées aux situations hyperalgiques, ou aux "sportifs" à la limite de la
sédentarité. Leur caractère dopant pour la majorité d'entre elles éloigne encore ces produits du
domaine de la thérapie pratiquée en médecine du sport. Pour simplifier l'approche didactique
concernant l'utilisation de ces substances, il a été choisi de présenter ces produits en fonction de leur
mode d'administration.
+ Per os
C'est la principale voie d'administration des substances pharmacologiques utilisées en
médecine du sport.
= Anti-inflammatoires
Les anti-inflammatoires se divisent en deux grandes classes, les anti-inflammatoires non
stéroïdiens (AINS) et les corticoïdes. La prescription de ces derniers ne se justifie
qu'exceptionnellement per os en médecine du sport (ils figurent sur la liste des produits dopants).
. Indications
Elles sont très nombreuses et concernent:
- Les pathologies aiguës (entorse, claquage, fracture de fatigue...), dans le but
d'éviter l'installation secondaire d'un processus inflammatoire.
- Les pathologies chroniques présentant une composante inflammatoire (tendinite,
capsulite, arthrite, névrite...).
Les traitements proposés seront généralement de courte durée (entre 10 et 15 jours).
. Contre-indications
Les principales contre-indications sont en rapport avec les troubles gastro-duodénaux. Chez
les sujets jeunes, les habituelles contre-indications rénales, allergiques, ou par associations avec divers
médicaments sont exceptionnelles. Les traitements par les anti-inflammatoires pratiqués en médecine
du sport, justifient rarement l'utilisation concomitante d'un antisecréteur gastrique. A la moindre
douleur digestive le traitement per os sera interrompu et substitué à un traitement local. Les
corticoïdes, exceptionnellement utilisés per os, contre-indiquent toute compétition de haut niveau, du
fait de leur caractère dopant.
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= Décontractants musculaires
Les principaux décontractants musculaires utilisés sont: le diazépame (Valium R), la
chlormézanone (Trancopal ), le tétrazépam (Myolastan ) et la méphénésine (Décontractyl).
. Indications
Les deux indications majeures concernent le torticolis et les lombalgies fonctionnelles. Les
décontractants musculaires peuvent également être associés aux AINS en cas de contracture
musculaire secondaire à une élongation ou un claquage. Il s'agit de produits figurant sur les listes de
substances interdites par le CIO.
Ces médicaments peuvent être prescrits pendant plusieurs semaines. Leur effet décontractant
facilite le travail du masseur kinésithérapeute.
. Contre-indications
L'effet de ces médicaments étant potentialisé par l'alcool, on préviendra le sujet d'éviter toute
ingestion, même minime, de boisson alcoolisée. Des effets secondaires pouvant se manifester
(somnolence, confusion...) on prescrira ces médicaments en soirée. Le patient sera informé des risques
en cas de conduite automobile. Le Myolastan et le Valium présentent des allergies croisées aux
benzodiazépines. L'insuffisance respiratoire n'est pas une contre-indication retrouvée chez le sujet
sportif.
+ Per cutané
Le tissu cutané est une voie de pénétration facile d'accès. Les produits placés à la surface de la
peau pénétreront plus ou moins aisément suivant leur nature physico-chimique (pH, solubilité dans les
graisses...). Pour les substances très diffusibles, le produit appliqué localement peut gagner la
circulation générale et avoir une action identique au même produit utilisé per os.
Les pommades sont des préparations de consistance molle destinées à être appliquées sur la
peau et sur les muqueuses. Elles sont constituées d'un excipient simple ou complexe au sein duquel se
trouvent dispersés ou dissous un ou plusieurs principes actifs"(Codex). Elles peuvent être employées
pour leur action locale protectrice ou thérapeutique, ou une action plus générale.
= Composition
Les excipients peuvent être classés en:
- Produits anhydres, ou crèmes (vaseline, huile...).
- Substances contenant une forte proportion d'eau (gel...).
- Emulsions permettant d'associer dans une même préparation des produits
solubles dans l'eau et des produits solubles dans l'huile. Cette double polarité
favorise la pénétration du produit dans le tissu cutané à travers l'épiderme.
. Les produits actifs utilisés en médecine du sport sont:
- Les anti-inflammatoires stéroïdiens (risque de réaction positive au contrôle
antidopage) ou non stéroïdiens.
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- Les antalgiques
- Les myorelaxants
= Indications
Quatre types de pommades sont habituellement proposés au sportif:
. Les pommades "chauffantes" à base d'extrait de piment ne présentent
aucun intérêt, car seul l'épiderme se trouve irrité. Ce type de produit donne une fausse sécurité au
sportif, qui se croit échauffé alors que le muscle reste froid.
. Les crèmes ou gels anti-inflammatoires peuvent être utilisées par
application directe ou en ionisation. Leur indication concerne essentiellement les processus
inflammatoires superficiels. Elles seront utilisées avec une plus grande efficacité après "glaçage" de la
zone inflammatoire, du fait de la réaction vasomotrice secondaire. Elles peuvent être utilisées en
pansement occlusif (application sans massage de la crème, couverture avec un film plastique, lui-
même maintenu par une bande). Le pansement est maintenu en place pendant la nuit.
. Les pommades relaxantes ou décontractantes peuvent être utilisées en
massage local pour aider à la décontraction des masses musculaires. Elles seront plus volontiers
utilisées après avoir chauffé la région à relaxer (lampe infrarouge).
- Après une activité physique intense ou prolongée.
- En thérapeutique pour aider à la relaxation musculaire locale.
. Les baumes et les pommades antalgiques ne présentent pas d'indication en
médecine du sport sinon pour les contusions locales de faibles importances et sans lésion cutanée.
+ Injections
= Intramusculaires
Les injections intramusculaires sont des techniques peu utilisées en médecine du sport. Malgré
l'aura que présentent ces injections auprès des patients européens (ce n'est pas du tout le cas aux Etats
Unis), leur intérêt proprement thérapeutique ne peut être considéré comme supérieur au traitement per
os. Pour cette raison il n'existe pas d'indication spécifique aux injections IM.
= Intradermique (mésothérapie)
La mésothérapie est une technique d'injections locales permettant d'administrer dans le
territoire pathologique des doses importantes de substances pharmacologiques, sans prendre le risque
d'infiltrer les organes moteurs (nerfs, tendons, muscles...).
. Techniques
La mésothérapie consiste à injecter dans les territoires sous-cutanés ou intradermiques, des
substances pharmacologiques habituellement utilisées en allopathie. Les doses utilisées sont faibles et
injectées en regard de la région à traiter.
Les produits les plus fréquemment utilisés sont les AINS solubles et les corticoïdes. Les antalgiques
(procaïne, xylocaïne) ne seront jamais utilisés en médecine du sport.
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