condition sine qua non pour que les parents puissent répartir à leur guise leur activité profession-
nelle et leur travail au sein de la famille.
Beaucoup de femmes ayant une bonne formation…
Si cette liberté de choix existe réellement, c’est tout bénéfice pour la démographie et le marché du
travail. Aujourd’hui, en effet, une chose est sûre : beaucoup de couples souhaiteraient plus
d’enfants qu’ils n’en ont en réalité, si les conditions-cadre le permettaient. Et les mères souhaite-
raient travailler plus, si l’infrastructure d’accueil des enfants s’y prêtait. La situation actuelle est
absurde, et pas seulement pour les parents. L’Etat investit dans la formation toujours plus poussée
des jeunes femmes, et cet investissement se perd dans les sables quand ces jeunes femmes ré-
duisent drastiquement leur participation à la vie professionnelle faute de structures d’accueil adé-
quates.
… dont le marché du travail a besoin
Pour que le marché du travail fonctionne à satisfaction, il importera toujours plus que le potentiel
que représentent des femmes de mieux en mieux formées soit pleinement exploité. Faute de quoi,
le vieillissement de la population ne fera que rendre plus aigu le manque de main-d’œuvre. Ou
alors, les entreprises iront chercher à l’étranger le savoir-faire qui leur manque. Les milieux natio-
nalistes conservateurs, opposés à l’immigration, devraient se préparer à créer les conditions per-
mettant aux mères de faire valoir leur potentiel dans la vie professionnelle, afin que la Suisse dé-
pende moins de l’immigration. Mais ces milieux qui veulent que l’économie tourne à plein régime
sont les mêmes qui veulent retenir les mères au foyer. C’est de l’aveuglement idéologique.
Autre option : renoncer à avoir des enfants
La solution à une réduction massive de leur activité professionnelle salariée en cas de maternité
est, pour beaucoup de jeunes femmes, de s’abstenir d’avoir des enfants. De plus en plus de
femmes ayant une bonne formation renoncent à devenir mères. Aujourd’hui déjà, quatre femmes
sur dix au bénéfice d’une formation tertiaire n’ont pas d’enfants. Si cette tendance se confirme, le
rapport entre les générations va se détériorer et la pression démographique, dans la prévoyance
vieillesse, par exemple, va augmenter. D’un point de vue sociétal, la famille n’est pas seulement
une affaire privée.
D’affaire privée à service public, une infrastructure permettant la compatibilité
D’un point de vue tant individuel que sociétal, il faut plus de places d’accueil de bonne qualité et
d’un coût raisonnable. Un réseau d’accueil extrafamilial est une prestation typique d’un service
public. Il est aussi nécessaire au fonctionnement de l’économie et de la société, qu’un réseau
d’électricité, de voies ferrées, de routes, ou de câbles téléphoniques. Comme pour toute autre offre
de service public, il doit couvrir la totalité du territoire. Il ne suffit pas de tabler sur le fédéralisme.