I – CONTEXTE
La pollinisation par les insectes est reconnue comme une stratégie pour la fertilisation de plus
de 80% des espèces végétales dans le monde. Ces insectes participent à la reproduction
sexuée des espèces puisqu’ils permettent la fécondation. De cette fécondation provient la fleur
puis les fruits, principales semences responsables de la régénération de nombreuses espèces.
On pourrait dire que, sans les agents pollinisateurs, beaucoup d’espèces ne parviendraient pas
à fleurir et à fructifier donc ne parviendraient pas à se pérenniser. Ces insectes contribuent
donc au maintien de la flore et de la végétation.
Malheureusement, certaines pratiques communautaires telles la pratique actuelle de
l’agriculture extensive sur brûlis et de l’agriculture intensive, la création de plantations
monospécifiques et la collecte de certains produits forestiers tels que le miel, entraînent une
perte de la diversité biologique et le déclin des insectes pollinisateurs. Par exemple pour
collecter le miel dans la région de Bondoukou, les paysans, à l’aide de flammes importantes
brûlent toutes les abeilles afin de se protéger contre les éventuelles piqûres souvent très
douloureuses. Cette pratique entraîne chaque année, «la mort » de plus de 40.000 abeilles
dans cette région or les abeilles sont les principaux agents pollinisateurs dans cette région tout
comme dans beaucoup de régions tropicales du monde. Aussi, la pratique des feux de brousse
saisonniers dans la région savanicole de la Côte d’Ivoire perturbe t-elle la niche écologique de
nombreux agents pollinisateurs et rend précaires, leurs moyens de nutrition et de
reproduction. Beaucoup de pratiques en cours sont donc néfastes à la survie des agents
pollinisateurs et pour le développement durable ; cela est une réelle menace pour la
Biodiversité et une contrainte importante au maintien de la vie.
Dans un tel contexte, l’identification des agents pollinisateurs, de la flore associée et des
cultures pollinisation dépendante est une étape importante dans l’évaluation de l’impact de la
diversité des pollinisateurs sur la biodiversité des plantes et sur le développement durable
notamment l’agriculture. Cette étude permet de déterminer les espèces en présence, d’évaluer
leur statut de conservation, le rôle social et économique et d’estimer les menaces qui pèsent
sur la diversité de ces insectes. En effet, de nos jours, la pratique de l’agriculture extensive sur
brûlis et de l’agriculture intensive et monospécifique entraîne, de plus en plus, le déclin des
insectes pollinisateurs et notamment des abeilles avec l’élimination des niches écologiques et
l’utilisation régulière et abondante des pesticides (herbicides et insecticides). Il devient
nécessaire et urgent de faire prendre conscience aux populations locales et aux acteurs