1ère série

COMPORTEMENT PARENTAL & REPRODUCTEUR
NOTES PRISES AU COURS DE M. KREUTZER UNIVERSITE PARIS X
1
I. DEFINITION DE L’ETHOLOGIE
L’éthologie c’est étudier le comportement alors que l’étude des mécanismes cognitifs
s’intéresse à la manière dont les individus acquièrent des représentations du monde, des
connaissances.
Il y a plusieurs approches pour comprendre les comportements. Il y a quatre grandes
questions en éthologie :
 Les mécanismes (neuro-éthologie)
 Le développement (ontogenèse)
 La fonction
 L’évolution (phylogenèse) - 1 -
I. 1. Les mécanismes : neuro-éthologie
On cherche à répondre à la question : Comment ça marche ? On parle de :
 Mécanismes
 Neuro-éthologie
 Causes
On cherche à comprendre un comportement. Qu’est-ce qui est à l’origine du comportement,
qu’est-ce qui est la cause de ce comportement. Cela correspond à l’éthologie et à la neuro-
physiologie. C’est l’étude des concomitants physiologiques de ces comportements.
Ex : Le sommeil, pourquoi cette perte de conscience ?
L’étude du système nerveux va permettre d’expliquer un comportement à partir des
mécanismes cérébraux.
Ex : Pourquoi un oiseau chante-t-il au printemps dans un arbre. On peut dire que la luminosité qui
augmente va stimuler, par une augmentation de la libération des hormones, les organes sexuels qui vont à
leur tour produire des hormones. Ces hormones vont stimuler certains noyaux du système nerveux central
qui sont sensibles à l’hormone (ex : testostérone) qui va entraîner le comportement de chant.
C’est une étude du type : relation structure-fonction Ce n’est pas la seule explication que la
biologie peut apporter. C’est une première approche expliquée par la neuro-éthologie.
I. 2. Le développement : ontogenèse
Ex : Le comportement d’un adulte n’est pas le même que celui d’un jeune.
On parle souvent d’apprentissage en général (ex : langage, écriture), or il s’agit de choses très
différentes. L’enfant développe le langage spontanément alors que l’écriture se développe dans un
système très contraint. Tous les humains parlent mais tous n’écrivent pas :
 Ecriture = apprentissage
 Langage = développement
C’est la même chose pour l’appétence sexuelle à l’adolescence ou pour la colère et les
émotions. On nous apprend ce qu’il faut faire.
Ex 1 : Est-ce que l’oiseau a toujours chanté ? Pourquoi chante-t-il le chant de son espèce ?
En fait, il y a des différence de chants entre les individus. Si on prive les oisillons du chant des
congénères (isolement acoustique) ils ne chantent pas normalement quand ils sont adultes. Ils ont
besoin de modèles quand ils sont jeunes. Cela correspond à l’ontogenèse. Pourquoi cet individu, là
maintenant, développe-t-il ce comportement ?
Analyse proximale

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Ex : Une personne avec un comportement désagréable. On peut étudier la structure nerveuse (système
limbique). On peut rechercher les éléments récents/anciens et la relation qui existent entre les deux. On
recherche dans le passé ce qui se passe aujourd’hui en cherchant à isoler les déterminants.
I. 3. La fonction
A quoi cela sert-il ? Il y a des déterminants qui dépassent l’individu mais cependant ce n’est
pas gratuit, ça remplit une fonction, cela va avoir une utilité.
Ex : le chant d’un oiseau  défendre l’espace : faire savoir aux congénères qu’il se trouve à tel endroit.
Cet espace est appelé « territoire » par les éthologistes. En chantant, un individu signale sa
présence.
Si on accroche un haut parleur : on peut diffuser des chants. L’oiseau réagit aux chants de son espèce. Il a
des parades d’attaque uniquement avec le son correspondant à un oiseau de son espèce.
Le son véhicule un signal suffisant pour déclencher des parades d’attaque. Pourquoi cette
intolérance sur les individus de son espèce. Dans l’utilisation de l’espace au printemps, avec qui
l’oiseau est-il en compétition ? Avec quelqu’un qui veut la même chose que lui au même moment.
Les mâles s’installent dans des espaces et ensuite les femelles choisissent les mâles. La
compétition est plus forte si les individus ont les mêmes besoins au même moment. A partir du
comportement objectivé, on peut inférer des explications, des concepts.
Un oiseau chante aussi pour signaler sa présence aux femelles. Le chant va avoir un rôle
d’attraction, cela va stimuler la fonction reproductrice des femelles. Le chant va avoir un rôle
d’attraction, cela va stimuler la fonction reproductrice des femelles.
I. 4. L’évolution : phylogenèse (causes ultimes)
Pourquoi le choix du chant comme mode de communication ? Un individu est éphémère dans
l’histoire des systèmes vivants. Nous vivons en tant qu’individu. Les individus cherchent à maintenir
leur existence mais ils meurent. En fait, il existe toujours des systèmes vivants parce qu’ils se
reproduisent.
L’évolution montre que les espèces se modifient ou disparaissent. L’évolution est-elle le fruit
du hasard ou alors peut-on faire des prédictions, donner des explications ?
L’évolution a peut-être un sens car les traits morphologiques, les comportements, etc.
remplissent des fonctions par rapport à l’environnement. comment les choses se modifient de
génération en génération ?
Ex : Quel est l’intérêt de communiquer par voie acoustique plutôt que chimique ou visuelle ? Pour l’oiseau, il
se cache dans les feuillages et a une extrême mobilité. On peut penser que la modalité visuelle n’est pas le
plus adaptée. Le fait d’apprendre un chant permet des variations et cela permet d’identifier les individus.
Cela s’interprète en terme d’avantages.
 La théorie de l’évolution de DARWIN
Elle se différence des idées de WALLACE : évolution applicable sauf à l’humain car celui-ci
est sorti de la nature. Elle se différencie aussi de la conception de LAMARCK dont la théorie n’a pas
trouvé de fait pour la corroborer.
L’éthologie fait grand cas de la perspective évolutive. L’histoire d’une structure, l’histoire d’une
espèce c’est la phylogenèse.
Ex : un œuf dans un incubateur éclôt à 37° sans aucune autre intervention extérieure que la chaleur. D’où
vient le 37° qui est commun à toutes les espèces. Dans cette structure (l’œuf) il y avait tout ce qui était
nécessaire pour faire, par exemple, un canard.
Il y a dans l’œuf toutes les information pour donner un individu, un comportement, etc. Donc, il
y a déjà un destin marqué lors de la rencontre entre l’ovule et le spermatozoïde comme par exemple,
le sexe, l’espèce…
Les individus sont prédisposés par des déterminants. Il a des possibles et en même temps
des possibles sont exclus.
Ces différentes approches ne sont pas exclusives.

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Ex : le tabou de l’inceste. Il relève de la loi, de l’interdit. Est-ce qu’une explication en exclue une autre ?
Sur un même axe il y a plusieurs propositions alternatives mais sur des axes différents les
propositions ne s’excluent pas.
On peut expliquer le fonctionnement a posteriori d’un même objet. Explication des
événements passés.
Ex : on a des grilles pour expliquer le comportement passé.
Trouver des relations entre des événements il y a des interprétations pour expliquer les
liaisons entre le passé et le présent. Pour la prédiction, c’est plus compliqué. Comment prévoir le
comportement à venir. On prend des risques quand on prédit des événements à venir.
Ex : prévoir la météo.
Dans un système instable c’est difficile de prévoir.
La crédibilité d’une science, d’une théorie c’est de prévoir ce qui va se passer.
Ex : en physique, ou en chimie, on prévoit l’événement qui doit être au rendez-vous. S’il est au rendez-vous
c’est crédible sinon on peut s’interroger sur sa crédibilité.
Il n’y a pas d’individus naïf, ils ont des croyances et des désirs.
Lorsqu’on observe un comportement, on définit un objet qu’on essaie de comprendre,
d’étudier (ex : le sourire, la mémoire…)
On recherche le déterminisme de cet objet. On peut faire des observation qui vont apporter
des faits.
Ex : beaucoup d’oiseaux chantent au printemps.
Ces événements sont classés c’est-à-dire qu’on regarde en quoi ces faits se ressemblent.
Ex : le chant,
– chant territorial
– Chant de cour
On part d’un ensemble de faits pour voir comment on peut définir l’objet qu’on étudie. Il y a
des faits qui sont rares et qui ne se produisent pas souvent.
Ex : un oiseau chante au printemps et il voie un congénère. Pour l’activité visuelle/acoustique
On peut expérimenter pour séparer différents paramètres dans la situation que l’on observe.
Ex 1 : le sourire
– acte de communication avec un autre
– tout seul  utilisateur de portable ou présence imaginaire ?
OBJET
FAITS
CONCEPTS
FAITS
Expérimentation
Prédictions
Abstractions
Observations
Explications
Modèles
Hypothèses
Théories

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Ex 2 : Diffusion d’un chant avec des hauts parleurs, le signal acoustique suffit. Il n’est pas nécessaire que
l’autre soit présent.
Ex 3 : Il y a des moments où les oiseaux ne chantent plus, pourtant ils continuent à vivre dans des espaces
définis pendant l’été. Est-ce qu’ils vont réagir si on diffuse un chant en dehors de cette période ? C’est
quelque chose que l’on peut observer : c’est l’expérimentation.
On va définir des concepts à partir des explications
Ex :
– territoire : défendu
– espace vital : n’est pas défendu mais utilisé pour se nourrir.
Il y a un mouvement constant qui va des fait à la théorie et de la théorie aux faits. On peut
faire des prédictions sur l’objet.
Ex 1 : chez certains singes, s’ils sont proches et qu’ils sont en conflit, il va y avoir réconciliation.
Ex 2 : si le chant sert à défendre les ressources alimentaires,
– Que se passe-t-il si on augmente les ressources alimentaires ?
– Que se passe-t-il s’il n’y a pas de ressources alimentaires ?
Un système théorique doit être utilitaire, il doit fonctionner c’est-à-dire permettre des
prédictions. L’idéal c’est d’avoir des systèmes théoriques qui permettent de formuler des hypothèses
réfutables ou falsifiables.
Ex : dans une situation où l’individu doit sourire, il y a un système théorique qui dit qu’il va sourire.
Problème : si une théorie peut prévoir deux événements contraires ! Il n’y a de vraie théorie
que pour les théories qui prennent des risques, des prévisions. Toutefois, il y a des systèmes qui sont
instables : des prédictions peuvent apparaître à certains moments. Si on n’a pas de connaissances on
a des discours.
Problème : les animaux n’ont pas à être de êtres moraux. On peut chercher dans des
domaines que ne sont pas éthiques.
Quand on regarde le comportement reproducteur et parental :
 On peut le regarder en terme de mécanisme (centres nerveux, mécanismes
hormonaux qui expliquent le comportement).
 On peut regarder comment les individus développent les comportement (le
comportement parental et reproducteur se développe au cours de la vie de
l’individu).
 On peut regarder l’approche en termes ultimes : à quoi ça sert ? quel bénéfices ils
en tirent pour eux-mêmes. N’y a-t-il pas des bénéfices qui ne sont pas forcément
pour l’individu ?
Ex : le comportement de nourrissage des petits pour les oiseaux. S’ils font ça c’est bon pour l’espèce. Ce
n’est pas vrai car quelle appréhension ont-ils de l’espèce en général ?
On peut dire que l’individu est un événement éphémère dans une longue suite de
générations. Il va s’activer dans un ensemble dans lequel il ne comprend pas forcément la suite des
générations.
Ex : Expérience de la puberté (on ne l’a pas choisi).
Il y a des systèmes qui s’imposent à nous. On espère avoir une certaine maîtrise de la vie qui
se manifeste en nous. Les animaux ne décident pas, ils font. Quelle est leur subjectivité ? Quelles
sont leurs représentation ?
I y a des déterminismes qui dépassent les individus : c’est la perspective évolutionniste. Mais
alors, qu’est-ce qui a déterminé cela ? Qu’est-ce qui au cours de cette suite de génération des
individus vont chanter et d’autres vont communiquer par les odeurs ?
Dans l’histoire de la pensée on a l’impression que des choses changent et que ces
changements vont bouleverser la façon de voir les choses.
Ex 1 : La découverte de l’inconscient.
Ex 2 : Aujourd’hui les systèmes vivants sont vus comme le produit de l’évolution. De même les organes
sont vus comme le produit de l’évolution de l’individu.

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La reproduction et l’activité parentale est destinée à perpétrer l’espèce et cela prend une
grande partie de l’existence de l’individu. Dans cette évolution, il y a des contraintes. C’est cela que
DARWIN va chercher à trouver. Qu’est-ce qui fait se transformer les choses ? Si c’est le fruit du
hasard on ne peut pas faire de prévision. Ca peut être aussi le fait qu’il y ait des déterminismes mais
qu’ils nous échappent. La science parie que l’on doit pouvoir comprendre. DARWIN va proposer des
systèmes d’explication pour expliquer comment cela se construit.
II. LES THEORIES DE L’EVOLUTION
II. 1. Introduction à la théorie de l’évolution de DARWIN
EVOLUTION
Variation
1. Sélection naturelle
2. Sélection sexuelle
3. Sélection de parentèle
Adaptation
On peut imaginer que les différentes espèces existaient déjà dès le début du monde ou que le
monde se transforme (stabilité/chaos/stabilité).
Ex : la disparition de certaines espèces : disparition brutale ou transformation ?
Au XIX° siècle, les auteurs imaginaient que les choses se transformaient. Ca va dans tous les
sens ou dans un même direction ?
Ex : structures simples vers des structure plus complexes ?
Les auteurs cherchent des lois qui permettraient de comprendre ces transformations.
II. 2. LAMARCK: la théorie de « l’hérédité des caractères acquis »
C’est une théorie de l’évolution. on est face à deux individus qui se reproduisent. Comment
expliquer l’hérédité et la descendance. LAMARCK imagine que les individus peuvent acquérir des
compétences.
Ex : individus qui travaillent avec leur force ou compétences musicales.
Il imagine que ces compétences allaient se transmettre d’une génération à l’autre via la
reproduction. Cette théorie s’est avérée erronée.
Ex : il faudrait que ce musicien modifie la structure de son ADN au sein de ses spermatozoïdes pour que le
jeune ait des compétences supérieures. A-t-on la capacité de modifier son génome ?
II. 3. DARWIN : théorie de l’évolution
DARWIN n’a pas retenu la théorie des caractères acquis. A l’époque, on s’intéresse aux
nouvelles espèces végétales, animales et aux nouveaux minéraux. C’est la périodes des grandes
expéditions. On recueille des collections pour comparer les spécimens (\\ Muséum d’histoire
naturelle). On recherche les membres de la même familles, les ancêtre communs, les espèces qui
descendent les unes des autres.
DARWIN répond à une demande de l’Académie Royale de Grande Bretagne. Il fait un voyage
de 5 ans en Amérique Latine. Il a l’idée de l’évolution et va rechercher les principes.
 Au sein d’une espèce, il y a de la variété, des variations. Tous les individus ne sont pas
semblables.
Ex : Les éleveurs font sortir des variations pour sélectionner les meilleurs races.
 Une espèce est une source de variation potentielle
Ex : la domestication des animaux (\\ élevage).