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grand  nombre  de  magasins  britanniques  -  et  beaucoup  de  taxis  londoniens  - 
avaient décidé d’accepter les paiements en euros. Y compris Harrod’s et Marks 
et Spencer. « L’euro est maintenant une réalité et je pense que l’idée que nous 
puissions lui tourner le dos ou adopter la politique de l'autruche et faire comme 
s'il n'existe pas serait une grosse bêtise.» a déclaré Tony Blair. 
 
D’un  point  de  vue  politique,  le  Royaume-Uni  craint  d’être  relégué  dans  la 
deuxième  division  de  la  construction  européenne.  Peter  Hain,  le  ministre  des 
Affaires  européennes  au  Foreign  Office,  a  indiqué  pour  sa  part :  « Si  nous 
voulons demeurer une puissance décisive, il est difficile d’envisager un tel rôle 
hors de l’euro. » 
 
De même, les Danois qui ont pourtant dit «  non » à l’euro à deux reprises, en 
1992 et en 2000, veulent maintenant un nouveau référendum sur la question. Ce 
référendum pourrait avoir lieu après  la fin de la présidence danoise de l’Union 
européenne du second semestre 2002. 
 
A  l’instar  du  Danemark,  et  de  la  Grande-Bretagne,  la  Suède  a  assisté  en 
observateur  au  passage  à  l’euro.  Outre  le  fait  qu’elle  renâcle  à  abandonner  sa 
couronne - pourtant faiblissante (alors qu’il fallait environ 8 couronnes pour un 
euro en 2000, il en faut actuellement près de 10)- la Suède craint notamment de 
devoir  renoncer  à  sa  traditionnelle  politique  de  plein-emploi  en  cédant  à  la 
Banque centrale européenne le soin de fixer sa politique monétaire et de crédit. 
La  population  y  semble  toutefois  plus  favorable  aujourd’hui  qu’en  1999.  Le 
premier ministre suédois, Göran Persson, estime qu’un référendum sur l’adhésion 
de la Suède à la zone aura lieu en 2003. En cas de « oui », les Suédois pourraient 
faire leurs courses en euros à partir du 1er janvier 2006. 
 
Qu’en est-il de la Norvège et de la Suisse ? 
 
Quelques  semaines  seulement  après  l’introduction  de  l’euro,  une  majorité  de 
Norvégiens (53%) se disaient désormais favorables à une adhésion de leur pays à 
l’UE, selon un sondage publié par le journal norvégien Aftenpostern. 
 
Affichant  l’un  des  revenus  par  habitant  les  plus  élévés  au  monde  grâce  aux 
immenses  réserves  d’hydrocarbures  de  la  mer  du  Nord,  les  Norvégiens  ont,  à 
deux  reprises  lors  des  référendums  de  1972 et  1994, rejeté une  adhésion de 
leur  pays  à  l’Union  européenne.  Selon  le  journal  Aftenposten,  le  revirement 
d’opinion  des  Norvégiens,  qui  reste  à  confirmer,  serait  largement  dû  à 
l’introduction, sans problème majeur, de la monnaie unique dans les douze pays de 
la  zone  euro.  Composé  de  conservateurs, en  grande majorité europhiles,  et  de 
chrétiens-démocrates,  largement  eurosceptiques,  l’actuel  gouvernement