premier ministre s’est engagé sur une date : avant 2006. Dès le 1er janvier, un
grand nombre de magasins britanniques - et beaucoup de taxis londoniens -
avaient décidé d’accepter les paiements en euros. Y compris Harrod’s et Marks
et Spencer. « L’euro est maintenant une réalité et je pense que l’idée que nous
puissions lui tourner le dos ou adopter la politique de l'autruche et faire comme
s'il n'existe pas serait une grosse bêtise.» a déclaré Tony Blair.
D’un point de vue politique, le Royaume-Uni craint d’être relégué dans la
deuxième division de la construction européenne. Peter Hain, le ministre des
Affaires européennes au Foreign Office, a indiqué pour sa part : « Si nous
voulons demeurer une puissance décisive, il est difficile d’envisager un tel rôle
hors de l’euro. »
De même, les Danois qui ont pourtant dit « non » à l’euro à deux reprises, en
1992 et en 2000, veulent maintenant un nouveau référendum sur la question. Ce
référendum pourrait avoir lieu après la fin de la présidence danoise de l’Union
européenne du second semestre 2002.
A l’instar du Danemark, et de la Grande-Bretagne, la Suède a assisté en
observateur au passage à l’euro. Outre le fait qu’elle renâcle à abandonner sa
couronne - pourtant faiblissante (alors qu’il fallait environ 8 couronnes pour un
euro en 2000, il en faut actuellement près de 10)- la Suède craint notamment de
devoir renoncer à sa traditionnelle politique de plein-emploi en cédant à la
Banque centrale européenne le soin de fixer sa politique monétaire et de crédit.
La population y semble toutefois plus favorable aujourd’hui qu’en 1999. Le
premier ministre suédois, Göran Persson, estime qu’un référendum sur l’adhésion
de la Suède à la zone aura lieu en 2003. En cas de « oui », les Suédois pourraient
faire leurs courses en euros à partir du 1er janvier 2006.
Qu’en est-il de la Norvège et de la Suisse ?
Quelques semaines seulement après l’introduction de l’euro, une majorité de
Norvégiens (53%) se disaient désormais favorables à une adhésion de leur pays à
l’UE, selon un sondage publié par le journal norvégien Aftenpostern.
Affichant l’un des revenus par habitant les plus élévés au monde grâce aux
immenses réserves d’hydrocarbures de la mer du Nord, les Norvégiens ont, à
deux reprises lors des référendums de 1972 et 1994, rejeté une adhésion de
leur pays à l’Union européenne. Selon le journal Aftenposten, le revirement
d’opinion des Norvégiens, qui reste à confirmer, serait largement dû à
l’introduction, sans problème majeur, de la monnaie unique dans les douze pays de
la zone euro. Composé de conservateurs, en grande majorité europhiles, et de
chrétiens-démocrates, largement eurosceptiques, l’actuel gouvernement