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Principes de la Théorie de la Restauration
Problèmes généraux.
La matière de l’œuvre d’Art.
L’œuvre d’Art comme unité.
Le problème des lacunes.
Temps de l’intervention de la restauration.
Problèmes de la Restauration d’après l’Instance Historique.
Problèmes de la Restauration d ‘après l’Instance Esthétique.
La Patine d’après l’instance historique et esthétique.
L’espace de l’œuvre d’Art.
La Restauration Préventive.
Falsification.
Introduction
Tout œuvre d’art passe par trois phases avant d’être reconnue par nous.
La première phase est le temps passé dans la pensée de l’artiste, avant qu’il ne
procède à son travail.
La deuxième phase est le temps dont l’artiste a besoin pour achever son œuvre.
La troisième phase est le temps mis par l’œuvre pour arriver à nous.
La matière de l’œuvre d’art
Dans la première phase, l’œuvre de l’artiste est encore sous forme de matière inconnue
d toutes les choses éternelles sont faites. C’est la matière de la pensée qui est en lui et en
dehors de lui. C’est le monde sans forme, sans temps et sans espace. C’est le monde où il y a
l’harmonie, l’unité et l’équilibre. C’est le monde où tout homme réalise en esprit tire ses
concepts et ses critères. C’est le monde où l’artiste tire ses révélations et ses inspirations.
Dans la deuxième phase, l’artiste emploie son imagination et toutes ses capacités artistiques
et techniques pour rejoindre sa pensée dans les formes, les couleurs et la matière. L’œuvre est
la sienne. Il peut en faire tout ce qu’il veut pour l’achever dans les meilleures conditions. Une
fois achevée et délivrée au monde, elle n’est plus la sienne. Elle sera la propriété de
l’humanité.
Dans la troisième phase, l’œuvre entreprend un voyage, malgré elle, pour justifier sa
présence, dans ce monde et pour récupérer sa place dans un espace et dans un contexte bien
déterminé. Sous l’influence du temps, elle subit des changements de détérioration.
Après ces trois phases vient le moment le plus important. C’est le moment de notre prise de
conscience des valeurs figuratives et esthétiques qui nous invite à l’appeler “ œuvre d’art”.
L’œuvre d’art comme unité
Une œuvre d’art n’est pas, en tant que telle, composée de parties mais constitue, comme
image, une totalité douée d’une unité propre, qui se réalise dans la continuité de la forme.
Unité, donc, essentiellement différente de celle des choses représentées. Or toute discontinuité,
toute interruption, vient forcement troubler la lecture de ce rythme. Mais, puisque l’unité de la
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forme n’est pas divisible en parties, chaque fragment qui en subsiste continue à participer de
l’unité rompue, et donc à la suggérer dans la mesure ou il la contient encore en puissance. La
reconstitution, impossible en tant que reprise du processus créateur, reste donc concevable, et
même pleinement justifiée, si on la comprend comme un acte d’intérprétation critique, destiné
à rétablir une continuité formelle interrompue, dans la mesure où, celle-ci reste latente dans
l’œuvre mutilée, et où la reconstitution rend a la structure esthétique la clareté de lecture
qu’elle avait perdue.
Le problème des lacunes
Il est aujourd’hui évident, pour la compréhension moderne de l’art, que l’extériorisation par
l’artiste de l’image intérieure qui s’élabore en lui n’est pas la copie de cette image, mais une
phase décisive de son élaboration : de sorte qu’il n’y a pas, en peinture ou en sculpture,
d’exécution qui ne soit en même temps formulation de l’image. (B. Croce, Estetica, Bari 1950,
C. Brandi, Carmine o della Pittura, Florence, 1947). Or, la démarche créatrice étant par
essence unique, irréproduisible en toute rigueur, même par l’artiste lui-même qui, ou se
copierait, ou ferait une œuvre nouvelle -, toute reprise du processus est donc impossible en
raison de sa nature même.
Il semblerait à première vue qu’il faille en conclure à l’impossibilité, et renoncer toute
tentative de reconstitution des parties manquantes d’une œuvre mutilée. Ce serait cependant
éluder et résoudre le problème que les lacunes continuent a poser, et qui exige une solution
conforme à l’esthétique nouvelle.
Temps adéquat de l’intervention de la restauration
Le temps mis par l’œuvre d’art pour arriver à nous après son émanation de son créateur, est
nécessaire pour sa maturité, si on peut le dire. Nous avons besoin de cet espace, de cette
distance qui nous sépare de l’œuvre pour pouvoir juger clairement. Car l’œuvre contemporaine
s’est amalgamée avec nos sentiments et avec notre conscience objective. C’est dans la
troisième phase de la vie de l’œuvre que notre intervention sera justifiée.
Problèmes de la restauration d’après l’instance historique
Tout oeuvre d’art du passé a son contexte historique d’où elle émane. Quand les documents
historiques qui la font remonter à une époque, à une région, à un peuple, à une personne, sont
perdus, nous sommes en présence des problèmes de l’instance historique. Le manque de cette
documentation empêche toute intervention de restauration.
Problèmes de la restauration d’après l’instance esthétique
Pour pouvoir apprécier les valeurs figuratives et esthétiques basées sur la philologie et la
tradition, un niveau culturel doit être assuré par celui qui prend la charge de la restauration. Ce
sont ces valeurs qui imprègnent l’œuvre de ses qualités pittoresque et de beauté. L’instance
esthétique comprend les normes de valorisation de l’œuvre selon un standard élevé. La
reconnaissance de ces valeurs est subjective et elle ne peut pas être généralisée.
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La patine d’après l’instance historique-esthétique
Toute œuvre d’art présente, du point de vue de sa restauration, un double caractère
historique. D’une part, elle est historique en tant que création de l’homme réalisé à une époque
déterminée. D’autre part, elle se présente à nous à travers le laps de temps qui s’est écoule
depuis cette création, et dont l’élimination est inconcevable. Or, cette durée affecte la matière à
laquelle a été confiée la transmission de l’image. Quand les modifications ne nous apparaissent
même pas comme des altérations, mais comme la simple marque du temps, c’est la patine.
Aucune restauration ne pourra donc jamais prétendre rétablir l’état original d’une peinture, par
example. Elle ne pourra que révéler l’état actuel des matières originales. Elle ne peut, en aucun
cas abolir l’historicité seconde de l’œuvre, le temps qu’elle a traversé pour se présenter à nous.
Cette constatation nous permet d’aborder le problème critique en reliant son aspect
historico-esthétique aux facteurs matériels dans lesquels il se concrétise. Et c’est ici que trouve
sa place la notion de patine. La patine en effet, est précisement cet effet « normal »du temps
sur la matière. Ce n’est pas un concept physique ou chimique, mais un concept critique. La
patine n’est autre chose que l’ensemble de ces altérations « normales » en tant que qu’elles
affectent l’aspect de l’œuvre sans la défigurer.
L’espace de l’œuvre d’art
L’œuvre d’art s’identifie dans l’Imagination qui convient à l’Intuition et non à la Matière.
Elle se meut dans des plans culturels qui reconnaissent en elle une portée cosmique, un
message cultuel et culturel pour l’humanité. L’espace de l’œuvre d’art est reconnu par le
support de l’œuvre, par le fond et l’emplacement.
La restauration préventive
Entre la Restauration et l’œuvre d’art il y a un rapport évident de base. Toute oeuvre qui a
une valeur historique et une autre esthétique garde une dignité artistique et mérite d’être
restaurée.
La Restauration est alors la tentative de restituer l’œuvre d’art, de la remettre dans son
premier état.
Deux principes de base pour la restauration sont indispensables :
1. On ne restaure pas l’Oeuvre d’art mais sa matière.
2. La Conservation des surfaces de l’Oeuvre d’art doit rétablir l’Unité existante de
l’Image et non l’Unité Définitive.
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Principes de la Restauration Architectonique
Introduction
Lexique
Concepts de la Restauration : Archéologique, Historique, Esthétique, Critique.
Restauration Stylistique (Viollet-Le-Duc)
Restauration Romantique (Ruskin)
Restauration Historique (Luca Beltrami)
Restauration Critique base de la Conférence d’Athènes en 1931 (Camillo Boito)
Restauration Scientifique ou Philologique “Carta del Restauro(Giovannoni)
Restauration Moderne
Introduction
La Restauration est l’intervention qui vise à remettre au monument, une valeur culturelle.
Si nous considérons que l’édifice en question, a cette valeur, nous répondons à la première
question indispensable avant d’intervenir à définir le monument dans ses qualités intrinsèques.
Le second acte important, c’est de savoir à quel concept, à quel système philosophique
peut-on remettre cette valeur culturelle du monument pour pouvoir les adopter.
Avec les deux arguments, moral et testimonial, nous pouvons distinguer deux aspects de la
Restauration. L’historien doit définir les deux bases historique et culturelle de l’édifice en
question.
Lexique
ITALIE USA FRANCE ESPAGNE ANGLETERRE
Restauro Préservation Restauration Restauracion Conservation
Préservation
Conservazione ----------- Conservation Conservacion Conservation
Restauration
Reconstruction
--------------- Curator Conservateur ------------- --------------
Restauratore Conservator Restaurateur Restaurador --------------
Restorer
Archéologia ----------- Archéologie Archeology
(Romaine) (Médiévale)
Anastylosi ----------- Anastylose -------------- Anastylosis
Autentico ----------- Authentique -------------- Genuine,Autentic
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Concepts de la Restauration
L’histoire du passé et le développement de la Restauration ne paraissent pas clairs. Il faut
avoir une objectivité de voir le passé. Commençons par l’histoire de la Restauration qui
consiste dans l’étude des Concepts adoptés par les architectes du passé.
Une conscience est née vers la deuxième moitié du XVIIIème Siècle, quand la pensée
classique était élaborée presque dans tous les domaines de l’art.
Et, c’est en 1794, deux ans après la République, que la Convention Nationale
Française“ proclamait le principe de la Conservation des Monuments Historiques. Ceci
dérive d’un motif historique et d’une façon évoluée de voir l’histoire. C’est un acte réfléchi
crée d’un processus créatif.
Entre le Passé et la Restauration, il y a un rapport philosophique et culturel, basé sur une
cause morale pour le bien de toute l’humanité. On avait besoin de présenter le Passé d’une
façon créatrice. Il s’en déduit plusieurs genres de restauration :
1. La Restauration Archéologique.
2. La Restauration Historique.
3. La Restauration Esthétique.
4. La Restauration Critique.
A Rome, la restauration de l’Arc de Titus a eu lieu en 1818, et celle de l’Arc de Constantin
en 1821. La première restauration était l’intervention pour la Préservation au lieu de laisser le
Monument tomber en ruine. La restauration de l’Église de St. Paul (San Paolo fuori le mura)
était achevée en 1818, visant à ne jamais toucher aux éléments antiques, ni à les changer, il
fallait les rétablir comme ils existaient.
C’est en 1825 que la Restauration Stylistique a commencé en prenant forme comme
étant une intégration stylistique. Chaque Monument a sa personnalité et une manifestation
d’un Style connu. Alors quelle est la méthode du restaurateur stylistique ? Il reprend l’Etat et
l’Unité Stylistique en considérant que chaque style a une vie autonome. (Voir Mérimée,
Viollet-Le-Duc,...) Le changement des matériaux et de la couleur ne gêne pas la Restauration
Stylistique qui est appelée à rétablir le Monument aux modes généraux du Style en ignorant
les vraies qualités formelles qui déterminent sa singularité. Voici quelques examples :
Florence : l’Église Santa Croce; Milan : l’Église San Marco et l’Église Santa Croce vers 1850 ;
Florence : Le Palais Gondi fin 18eme siècle; Bologne : l’Église San Dominico fin 18eme
siècle; Florence : Plais de l’Art, 19eme siècle; Bologne : Palais du Rois Enzo : le coté liberé en
style; Venise : Magasin des Turcs ; Pise : LA Place de l’Horloge ; Ferrare : le Palais,
innovation stylistique.
Ruskin, poète anglais romantique, plus raffiné que Viollet-Le-Duc, était le précurseur
d’une approche spéciale de la Restauration. D’après lui, il faut parler au Monument comme à
une personne qui sent ou qui souffre en passant par plusieurs phases dans sa vie. Il est immoral
de toucher à un Monument, même s’il va s’écrouler. Il faut reconnaître la vie ou la naissance et
la mort du Monument.
La délicatesse du poète montre un sentiment d’adoration. Il considère le Monument dans
son état actuel comme contenant toutes les richesses historiques et esthétiques. Alors on en
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