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Évaluation des oeuvres du passé
Cela a porté à définir quelques principes fondamentaux qui peuvent se résumer comme suit :
Principe 1 : La nécessité d’une plus vaste et plus profonde connaissance du patrimoine
monumental, car la connaissance le fait sentir, plus spirituellement, et toutefois digne de
respect et d’amour.
Principe 2 : La compréhension de la fonction non seulement culturelle et éducatrice,
mais de base pour des nouvelles réalités du patrimoine artistique.
Principe 3 : La conscience que tel patrimoine, pour constituer notre majeure richesse,
n’appartient pas à nous, mais à tout le monde civil et à tous les hommes qui le
constituent.
Il en dérive une conséquente responsabilité aussi vers les autres patrimoines qui
appartiennent à n’importe quel pays et vers ceux qui viendront après nous, pour des
générations et des générations. C’est une responsabilité de défendre et de conserver, car, ils
devront être transmis, comme ils nous sont parvenus, dans les meilleurs et les plus
authentiques conditions.
Une introduction à l’étude de la restauration suppose une première définition des rapports
entre l’homme et l’œuvre d’art.
1. L’œuvre d’art se réalise, quelquefois, inconsciemment par l’homme, d’un seul homme
ou de plusieurs, dans n’importe quel moment de sa vie individuelle ou dans une période
le long de la vie d’une communauté, comme il arrive pour l’architecture, toujours liée à
son temps, historiquement défini.
2. Puis l’œuvre humaine demeure crée invariable et unique au-delà de son créateur et hors
de lui et elle est œuvre de nous tous et d’aucun de nous.
L’œuvre d’art, dans un certain sens, existe si celui qui l’a héritée la fait exister pour lui et
pour les autres, si celui qui l’a reconnue et l’a recrée à l’intérieur de lui, la faisant revivre
spirituellement et culturellement en syntonie avec sa propre pensée et avec son propre
sentiment.
Alors elle peut avoir une grande influence sur les hommes d’un moment particulier, comme
elle ne peut avoir la même influence dans un autre temps successif, changeant continuellement
la sensibilité de l’homme, et par conséquent, ses rapports avec l’œuvre du passé et le passé lui-
même.
Et nous les architectes qui s’occupent des monuments architectoniques, nous apprenons à
lire cette histoire dans les structures des édifices, dans leurs ornements, dans les
transformations, dans les stratifications et dans les superpositions des interventions qui
représentent chacune les générations humaines lointaines et proches.
Il est nécessaire alors un re-examen des précédentes expériences pour en déduire un bagage
culturel suffisant qui nous permet de créer un rapport direct avec le monument et une
possibilité opératrice suffisante avec la condition nécessaire de définir une propre position
dans son présent particulier en vue d’une continuité dans l’avenir.
Responsabilité de la conservation
La Conservation rend l’action de l’homme de culture d’aujourd’hui, encore plus
responsable et engagée, car sa conquête en face des hommes du passé, devient un patrimoine
commun et peut vraiment distinguer notre temps.
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La conception la plus vaste des rapports avec les œuvres d’art de chaque temps, s’est
étendue comme nous avons vu, à tout ce qui nous est transmis dans son ensemble, soit disant
le patrimoine d’art, de culture et d’histoire d’un peuple.
Pour son mérite, le patrimoine historique et artistique n’est plus seulement un glorieux
témoignage du passé, une chose d’un musée pour nous faire comprendre, mais une expression
d’une culture et d’une sensibilité artistique toujours évoluée, toujours vitale, en croissance
continue et impérissable.
De cette responsabilité dérive la nécessité de la restauration. Il n’est pas possible de
conserver sans toucher à rien, mais nous devons intervenir sur le monument et sur la ville-
monument suivant les possibilités basées sur des principes plus clairs et élémentaires. Très
souvent, les monuments, eux-mêmes ne sont pas satisfaits et l’esprit de leurs constructeurs doit
avoir tremblé d’indignation. Toutefois aujourd’hui, nous croyons que notre préparation
culturelle, notre position spirituelle et même la conscience de nos limites, peuvent nous y
mettre en une meilleure situation face à ces monuments.
C’est le sens de la restauration qui s’est venu mûrir dans notre temps suivant des principes
culturels et scientifiques plus exacts comme s’il pouvait résulter d’une prise de conscience des
tensions qui nous marquent, sans faire abstraction d’une rapide vision globale et d’un
approfondissement plus attentif du présent le plus récent.
Principes de la Théorie de la Restauration
Introduction
Tout œuvre d’art passe par trois phases avant d’être reconnue par nous.
La première phase est le temps passé dans la pensée de l’artiste, avant qu’il ne
procède à son travail.
La deuxième phase est le temps dont l’artiste a besoin pour achever son œuvre.
La troisième phase est le temps mis par l’œuvre pour arriver à nous.
L’œuvre d’art comme unité
Une œuvre d’art n’est pas, en tant que telle, composée de parties mais elle constitue,
comme image, une totalité douée d’une unité propre, qui se réalise dans la continuité de la
forme. Unité, donc, essentiellement différente de celle des choses représentées. Or toute
discontinuité, toute interruption, vient forcement troubler la lecture de ce rythme. Mais,
puisque l’unité de la forme n’est pas divisible en parties, chaque fragment qui en subsiste
continue à participer à l’unité rompue, et donc à la suggérer dans la mesure ou il la contient
encore en puissance. La reconstitution, impossible en tant que reprise du processus créateur,
reste donc concevable, et même pleinement justifiée, si on la comprend comme un acte
d’interprétation critique, destiné à rétablir une continuité formelle interrompue, dans la mesure
où, celle-ci reste latente dans l’œuvre mutilée, et où la reconstitution rend à la structure
esthétique la clarté de lecture qu’elle avait perdue.
Le problème des lacunes
Il est aujourd’hui évident, pour la compréhension moderne de l’art, que l’extériorisation par
l’artiste de l’image intérieure qui s’élabore en lui n’est pas la copie de cette image, mais une
phase décisive de son élaboration : de sorte qu’il n’y a pas, en peinture ou en sculpture,
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d’exécution qui ne soit en même temps formulation de l’image. (B. Croce, Estetica, Bari 1950,
C. Brandi, Carmine o della Pittura, Florence, 1947). Or, la démarche créatrice étant par
essence unique, irréproduisible en toute rigueur, même par l’artiste lui-même qui, ou il se
copierait, ou il ferait une œuvre nouvelle -, toute reprise du processus est donc impossible en
raison de sa nature même.
Il semblerait à première vue qu’il faille en conclure à l’impossibilité, et renoncer toute
tentative de reconstitution des parties manquantes d’une œuvre mutilée. Ce serait cependant
éluder et résoudre le problème que les lacunes continuent à poser, et qui exige une solution
conforme à l’esthétique nouvelle.
Temps adéquat de l’intervention de la restauration
Le temps mis par l’œuvre d’art pour nous arriver après son émanation de son créateur, est
nécessaire pour sa maturité, si on peut le dire. Nous avons besoin de cet espace, de cette
distance qui nous sépare de l’œuvre pour pouvoir juger clairement. Car l’œuvre contemporaine
s’est amalgamée avec nos sentiments et avec notre conscience objective. C’est dans la
troisième phase de la vie de l’œuvre que notre intervention sera justifiée.
Problèmes de la restauration d’après l’instance historique
Tout oeuvre d’art du passé a son contexte historique d’où elle émane. Quand les documents
historiques qui la font remonter à une époque, à une région, à un peuple, à une personne, sont
perdus, nous sommes en présence des problèmes de l’instance historique. Le manque de cette
documentation empêche toute intervention de restauration.
Problèmes de la restauration d’après l’instance esthétique
Pour pouvoir apprécier les valeurs figuratives et esthétiques basées sur la philologie et la
tradition, un niveau culturel doit être assuré par celui qui prend la charge de la restauration. Ce
sont ces valeurs qui imprègnent l’œuvre de ses qualités pittoresques et de beauté. L’instance
esthétique comprend les normes de valorisation de l’œuvre selon un standard élevé. La
reconnaissance de ces valeurs est subjective et elle ne peut pas être généralisée.
La patine d’après l’instance historico-esthétique
Toute œuvre d’art présente, du point de vue de sa restauration, un double caractère
historique. D’une part, elle est historique en tant que création de l’homme réalisé à une époque
déterminée. D’autre part, elle se présente à nous à travers le laps de temps qui s’est écoulé
depuis cette création, et dont l’élimination est inconcevable. Or, cette durée affecte la matière à
laquelle a été confiée la transmission de l’image. Quand les modifications ne nous apparaissent
même pas comme des altérations, mais comme la simple marque du temps, c’est la patine.
Aucune restauration ne pourra donc jamais prétendre rétablir l’état original d’une peinture, par
exemple. Elle ne pourra que révéler l’état actuel des matières originales. Elle ne peut, en aucun
cas abolir l’historicité seconde de l’œuvre, le temps qu’elle a traversé pour se présenter à nous.
Cette constatation nous permet d’aborder le problème critique en reliant son aspect
historico-esthétique aux facteurs matériels dans lesquels il se concrétise. Et c’est ici que trouve
sa place la notion de patine. La patine en effet, est précisément cet effet « normal »du temps
sur la matière. Ce n’est pas un concept physique ou chimique, mais un concept critique. La
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patine n’est autre chose que l’ensemble de ces altérations « normales » en tant que qu’elles
affectent l’aspect de l’œuvre sans la défigurer.
L’espace de l’œuvre d’art
L’œuvre d’art s’identifie dans l’Imagination qui convient à l’Intuition et non à la Matière.
Elle se meut dans des plans culturels qui reconnaissent en elle une portée cosmique, un
message cultuel et culturel pour l’humanité. L’espace de l’œuvre d’art est reconnu par le
support de l’œuvre, par le fond et l’emplacement.
La restauration préventive
Entre la Restauration et l’œuvre d’art il y a un rapport évident de base. Toute œuvre qui a
une valeur historique et une autre esthétique garde une dignité artistique et mérite d’être
restaurée.
La Restauration est alors la tentative de restituer l’œuvre d’art, de la remettre dans son
premier état.
Deux principes de base pour la restauration sont indispensables :
1. On ne restaure pas l’Oeuvre d’art mais sa matière.
2. La Conservation des surfaces de l’Oeuvre d’art doit rétablir l’Unité existante de
l’Image et non l’Unité Définitive.
Principes de la Restauration Architectonique
Introduction
Lexique
Concepts de la Restauration : Archéologique, Historique, Esthétique, Critique.
Restauration Stylistique (Viollet-Le-Duc)
Restauration Romantique (Ruskin)
Restauration Historique (Luca Beltrami)
Restauration Critique base de la Conférence d’Athènes en 1931 (Camillo Boito)
Restauration Scientifique ou Philologique “Carta del Restauro(Giovannoni)
Restauration Moderne
Introduction
La Restauration est l’intervention qui vise à remettre au monument, une valeur culturelle.
Si nous considérons que l’édifice en question, a cette valeur, nous répondons à la première
question indispensable avant d’intervenir à définir le monument dans ses qualités intrinsèques.
Le second acte important, c’est de savoir à quel concept, à quel système philosophique
peut-on remettre cette valeur culturelle du monument pour pouvoir les adopter.
Avec les deux arguments, moral et testimonial, nous pouvons distinguer deux aspects de la
Restauration. L’historien doit définir les deux bases historique et culturelle de l’édifice en
question.
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Lexique
ITALIE USA FRANCE ESPAGNE ANGLETERRE
Restauro Préservation Restauration Restauracion Conservation
Préservation
Conservazione ----------- Conservation Conservacion Conservation
Restauration
Reconstruction
--------------- Curator Conservateur ------------- --------------
Restauratore Conservator Restaurateur Restaurador --------------
Restorer
Archéologia ----------- Archéologie Archeology
(Romaine) (Médiévale)
Anastylosi ----------- Anastylose -------------- Anastylosis
Autentico ----------- Authentique -------------- Genuine,Autentic
Concepts de la Restauration
L’histoire du passé et le développement de la Restauration ne paraissent pas clairs. Il faut
avoir une objectivité de voir le passé. Commençons par l’histoire de la Restauration qui
consiste dans l’étude des Concepts adoptés par les architectes du passé.
Une conscience est née vers la deuxième moitié du XVIIIème Siècle, quand la pensée
classique était élaborée presque dans tous les domaines de l’art.
Et, c’est en 1794, deux ans après la République, que la Convention Nationale
Française“ proclamait le principe de la Conservation des Monuments Historiques. Ceci
dérive d’un motif historique et d’une façon évoluée de voir l’histoire. C’est un acte réfléchi
crée d’un processus créatif.
Entre le Passé et la Restauration, il y a un rapport philosophique et culturel, basé sur une
cause morale pour le bien de toute l’humanité. On avait besoin de présenter le Passé d’une
façon créatrice. Il s’en déduit plusieurs genres de restauration :
1. La Restauration Archéologique.
2. La Restauration Historique.
3. La Restauration Esthétique.
4. La Restauration Critique.
A Rome, la restauration de l’Arc de Titus a eu lieu en 1818, et celle de l’Arc de Constantin
en 1821. Cette première restauration était l’intervention pour la Préservation au lieu de laisser
le Monument tomber en ruine. La restauration de l’Église de St. Paul (San Paolo fuori le mura)
était achevée en 1818, visant à ne jamais toucher aux éléments antiques, ni à les changer, il
fallait les rétablir comme ils existaient.
C’est en 1825 que la Restauration Stylistique a commencé en prenant forme comme
étant une intégration stylistique. Chaque Monument a sa personnalité et une manifestation
d’un Style connu. Alors quelle est la méthode du restaurateur stylistique ? Il reprend l’Etat et
l’Unité Stylistique en considérant que chaque style a une vie autonome. (Voir Mérimée,
Viollet-Le-Duc,...) Le changement des matériaux et de la couleur ne gêne pas la Restauration
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