ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE RESTRICTED WT/TPR/S/144 24 janvier 2005 (05-0185) Organe d'examen des politiques commerciales EXAMEN DES POLITIQUES COMMERCIALES QATAR Rapport du Secrétariat Le présent rapport, préparé pour le premier examen de la politique commerciale du Qatar, a été établi par le Secrétariat de l'OMC sous sa propre responsabilité. Ainsi qu'il est prévu dans l'Accord établissant le Mécanisme d'examen des politiques commerciales (Annexe 3 de l'Accord de Marrakech instituant l'Organisation mondiale du commerce), le Secrétariat a demandé au Qatar des éclaircissements sur sa politique et ses pratiques commerciales. Les questions d'ordre technique concernant ce rapport peuvent être adressées à MM. Ricardo Barba (tél.: 022/739 50 88; télécopie: 022/739 57 65) et Jacques Degbelo (tél.: 022/739 55 83). La déclaration de politique générale présentée par le Qatar est reproduite dans le document WT/TPR/G/144. Note: Le présent rapport fait l'objet d'une distribution restreinte et ne doit pas être communiqué à la presse avant la fin de la première séance de la réunion de l'Organe d'examen des politiques commerciales portant sur le Qatar. Qatar WT/TPR/S/144 Page iii TABLE DES MATIÈRES Page OBSERVATIONS RÉCAPITULATIVES I. II. III. vii 1) ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE vii 2) CADRE INSTITUTIONNEL vii 3) INSTRUMENTS DE POLITIQUE COMMERCIALE viii 4) POLITIQUES SECTORIELLES ix 5) POLITIQUE COMMERCIALE ET PARTENAIRES COMMERCIAUX x ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE 1 1) PRINCIPALES CARACTERISTIQUES 1 2) ÉVOLUTION ECONOMIQUE RECENTE 2 3) RESULTATS COMMERCIAUX ET INVESTISSEMENT i) Commerce des marchandises et des services ii) Investissement étranger direct 5 5 9 4) PERSPECTIVES 11 RÉGIMES DU COMMERCE ET DE L'INVESTISSEMENT 13 1) CADRE INSTITUTIONNEL 13 2) FORMULATION ET MISE EN ŒUVRE DE LA POLITIQUE COMMERCIALE 14 3) OBJECTIFS DE LA POLITIQUE COMMERCIALE 16 4) ACCORDS COMMERCIAUX i) OMC ii) Accords régionaux iii) Accords bilatéraux iv) Autres arrangements préférentiels 17 17 19 21 21 5) REGIME DE L'INVESTISSEMENT 21 POLITIQUE ET PRATIQUES COMMERCIALES - ANALYSE PAR MESURE 24 1) INTRODUCTION 24 2) MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES IMPORTATIONS i) Enregistrement ii) Procédures douanières et évaluation en douane iii) Règles d'origine iv) Droits de douane, autres droits et taxes v) Prohibitions et restrictions à l'importation et licences d'importation 25 25 25 27 27 31 WT/TPR/S/144 Page iv Examen des politiques commerciales Page vi) vii) viii) ix) x) IV. Mesures commerciales contingentes Normes et autres prescriptions techniques Marchés publics Prescriptions en matière de teneur locale Autres mesures 33 33 36 37 37 3) MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES EXPORTATIONS i) Enregistrement et documentation ii) Droits et taxes à l'exportation iii) Prohibitions et restrictions à l'exportation iv) Subventions et aide à l'exportation v) Financement, assurance, garantie et promotion des exportations vi) Autres mesures 38 38 38 38 38 38 38 4) MESURES AGISSANT SUR LA PRODUCTION ET LE COMMERCE i) Incitations ii) Politique de la concurrence et contrôle des prix iii) Entreprises publiques et privatisation iv) Droits de propriété intellectuelle 39 39 39 39 40 POLITIQUE COMMERCIALE - ANALYSE PAR SECTEUR 46 1) GENERALITES 46 2) AGRICULTURE ET ACTIVITÉS CONNEXES i) Principales caractéristiques ii) Objectifs et instruments de la politique agricole 47 47 49 3) INDUSTRIES EXTRACTIVES ET ÉNERGIE i) Généralités ii) Pétrole iii) Gaz naturel iv) Électricité 50 50 54 57 59 4) INDUSTRIES MANUFACTURIÈRES i) Principales caractéristiques ii) Cadre de la politique iii) Évolution de certains secteurs 60 60 62 63 5) SERVICES i) Principales caractéristiques ii) Services financiers iii) Télécommunications et services postaux iv) Transports v) Tourisme 66 66 67 70 73 76 BIBLIOGRAPHIE 79 APPENDICE – TABLEAUX 81 Qatar WT/TPR/S/144 Page v GRAPHIQUES Page I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE I.1 I.2 Composition des exportations et importations de marchandises, 1998-2002 Destination des exportations et origine des importations de marchandises, 1998-2002 III. POLITIQUE ET PRATIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR MESURE III.1 III.2 Répartition des taux NPF appliqués par secteur (définitions de la CITI 1), 2004 Progressivité des droits de douane par position à deux chiffres de la CITI, 2004 IV. POLITIQUE COMMERCIALE – ANALYSE PAR SECTEUR IV.1 IV.2 IV.3 IV.4 Valeur ajoutée dans le secteur manufacturier, 2001 Exportations de produits manufacturés, 2002 Importations de produits manufacturés, 2002 Droits effectivement appliqués par le Qatar selon la CITI, 2004 7 8 29 30 61 61 62 64 TABLEAUX I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE I.1 I.2 I.3 I.4 Le Qatar en quelques chiffres Principaux indicateurs économiques, 1998-2003 Balance des paiements, 1999-2003 Investissement étranger direct, 1998-2003 II. RÉGIMES DU COMMERCE ET DE L'INVESTISSEMENT II.1 II.2 Principales lois qatariennes concernant le commerce Quelques notifications du Qatar à l'OMC (novembre 2004) III. POLITIQUE ET PRATIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR MESURE III.1 III.2 Structure des taux NPF du Qatar, 2004 Prohibitions et restrictions à l'importation, novembre 2004 IV. POLITIQUE COMMERCIALE – ANALYSE PAR SECTEUR IV.1 IV.2 IV.3 IV.4 IV.5 IV.6 IV.7 IV.8 IV.9 IV.10 IV.11 Principales importations et exportations qatariennes de produits agricoles, 1998-2001 Réserves "escomptées" de pétrole brut et de condensat du Qatar, 2000-2004 Contrats entre QP et des compagnies étrangères Activités de Qatar Petroleum, octobre 2004 Production journalière moyenne de pétrole brut et de condensat, 1999-2003 Production, exportations, réserves et prix du pétrole brut, 1995-2003 Production et consommation de produits raffinés, 1999-2003 Réserves de gaz associé et non associé du Qatar, 2000-2004 Production de liquides extraits du gaz naturel, 1997-2002 Quelques indicateurs des télécommunications, 1998-2003 Flotte marchande, 1999-2002 1 3 9 10 15 18 24 31 48 51 52 53 55 55 56 58 58 71 73 WT/TPR/S/144 Page vi Examen des politiques commerciales APPENDICE – TABLEAUX Page I. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE AI.1 AI.2 AI.3 AI.4 AI.5 AI.6 Structure des exportations, 1995-2002 Structure des exportations, y compris les réexportations, 1995-2002 Destination des exportations, 1995-2002 Destination des exportations, y compris les réexportations, 1995-2002 Structure des importations, 1995-2002 Provenance des importations, 1995-2002 IV. POLITIQUE COMMERCIALE – ANALYSE PAR SECTEUR AIV.1 Récapitulatif des engagements spécifiques du Qatar concernant les services 83 84 85 86 87 88 89 Qatar WT/TPR/S/144 Page vii OBSERVATIONS RÉCAPITULATIVES 1) ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE 1. La stratégie de développement du Qatar et le niveau élevé des cours mondiaux du pétrole brut depuis le milieu de 1999 se sont traduits ces dernières années par d'impressionnants résultats économiques. Le taux de croissance du PIB réel est passé d'une moyenne de 1,3 pour cent par an de 1986 à 1995 à environ 9 pour cent au cours de la période 1996-2003. Les mesures de discipline monétaire et budgétaire prises par le Qatar ont contribué à ramener l'inflation de 8,8 pour cent en 1996 à 2,5 pour cent en 2003. Grâce essentiellement à l'augmentation des recettes provenant du pétrole et du gaz naturel, le compte courant extérieur enregistre depuis 1999 un excédent (estimé à 20 pour cent du PIB en 2003) de même que, depuis l'exercice 2000/01, le solde budgétaire global (5,3 pour cent du PIB en 2003/04). Cependant, malgré les efforts de diversification, le pétrole et le gaz sont intervenus en 2003 pour 56,1 pour cent du PIB, quelque 70 pour cent des recettes publiques et près de 90 pour cent des recettes totales à l'exportation de marchandises. 2. Le Qatar a investi dans les domaines de la santé et de l'éducation ainsi que dans l'infrastructure afin d'assurer une certaine équité économique entre les générations pour ce qui est de l'exploitation de ses ressources naturelles non renouvelables. Il a également mis en œuvre des mesures visant à améliorer le climat des affaires et de l'investissement, son objectif étant d'attirer davantage d'investissements étrangers directs. Parmi ces mesures figurent l'établissement d'un guichet unique pour les procédures d'investissement et la possibilité offerte aux étrangers, en vertu de la Loi de 2000 sur l'investissement, de détenir la totalité du capital de sociétés dans certains secteurs (à savoir l'agriculture, l'industrie, le tourisme, l'éducation, la santé et les ressources naturelles). Toutefois, les sociétés étrangères ne peuvent encore investir dans certains domaines d'activité essentiels (tels que la banque, l'assurance et la représentation commerciale) et leur participation ne peut dépasser 49 pour cent dans d'autres secteurs. Ces restrictions contrastent avec la part relativement élevée des étrangers dans la main-d'œuvre du Qatar (70 pour cent). Le programme de "qatarisation de qualité" vise à porter à 50 pour cent pour la fin de 2005 la proportion de Qatariens qualifiés dans les secteurs de l'énergie et de l'industrie. 3. La dette extérieure du Qatar reste gérable en dépit du fait qu'elle est passée de 9,323 milliards de dollars EU (82,5 pour cent du PIB) en 1997 à 15,035 milliards (75 pour cent du PIB) en 2003. Le riyal qatarien, qui est rattaché au dollar, est resté relativement stable en termes réels. La part relativement élevée du commerce des marchandises dans le PIB (quelque 87 pour cent en 2003) traduit son importance dans l'économie du pays. Contrairement aux exportations de marchandises, dans lesquelles le pétrole et le gaz dominent, les importations sont très diversifiées, tant sur le plan des produits que de leurs provenances. Le Qatar est un importateur net de services, bien que ce secteur, où prédominent les services des administrations publiques, représente environ 30 pour cent du PIB et emploie 65 pour cent de la main-d'œuvre. 2) CADRE INSTITUTIONNEL 4. Le Ministère de l'économie et du commerce (MEC) formule, gère et coordonne la politique commerciale du Qatar. Selon les questions traitées, il tient des consultations avec les ministères concernés et les autres institutions, qui prennent une part directe ou indirecte à la formulation de la politique de commerce extérieur et/ou à sa mise en œuvre. Le secteur privé contribue à la formulation de la politique commerciale en faisant connaître ses avis directement au MEC ou par l'intermédiaire de la Chambre de commerce et d'industrie du Qatar, qui est l'association commerciale du pays. Le Comité national pour les affaires de l'OMC examine et évalue les questions liées à l'OMC. WT/TPR/S/144 Page viii 5. Incité en cela par les dispositions de l'OMC, le Qatar a promulgué en 2002 de nouvelles lois sur les brevets, les droits d'auteur et les droits connexes, les marques de fabrique ou de commerce, les indications géographiques et les dessins et modèles industriels; par ailleurs, des lois sur la topographie des circuits intégrés et les renseignements non divulgués sont en cours d'élaboration. Le Qatar ne possède pas de législation sur la concurrence, ni de loi ou réglementation sur les mesures antidumping, les subventions et mesures compensatoires ou les mesures de sauvegarde. 6. Partie contractante du GATT depuis le 7 avril 1994, le Qatar est devenu Membre originel de l'OMC le 13 janvier 1996. Il accorde au minimum le traitement NPF à tous ses partenaires commerciaux. Il éprouve des difficultés à mettre en œuvre certains de ses engagements commerciaux multilatéraux, et à remplir quelques-unes des obligations de notification découlant de certains Accords de l'OMC. Il n'est signataire d'aucun des accords plurilatéraux de l'OMC ni n'a le statut d'observateur pour aucun. Il n'a été partie à aucun différend dans le cadre du Mécanisme de règlement des différends de l'OMC, que ce soit directement ou en tant que tierce partie. 7. Le Qatar est membre du Conseil de coopération du Golfe (CCG), dont le volet union douanière est entré en vigueur le 1er janvier 2003. Dans le cadre du CCG, les négociations se poursuivent en vue d'un accord commercial avec les Communautés européennes et des discussions sont également en cours avec la Chine en vue d'un accord commercial éventuel. Le Qatar est membre de la Zone arabe de libre-échange (GAFTA), à laquelle participent les six États du CCG. Il envisage de négocier des accords commerciaux bilatéraux avec les États-Unis et Singapour. Examen des politiques commerciales 3) INSTRUMENTS DE POLITIQUE COMMERCIALE 8. Le Qatar applique le tarif extérieur commun (TEC) du CCG depuis le 1er janvier 2003. L'adoption du TEC par le Qatar a eu pour effet de porter de 4,2 pour cent en 2002 à 5,2 pour cent en 2004 la moyenne simple des droits NPF qu'il applique. Les droits ad valorem représentent 99 pour cent du nombre total de lignes tarifaires, le reste faisant l'objet d'autres types de droits. Les taux NPF appliqués sont en moyenne de 7,1 pour cent sur les produits agricoles (définition de l'OMC) et de 4,8 pour cent sur les produits non agricoles. Si l'on utilise la définition de la CITI (Révision 2), les industries manufacturières et extractives bénéficient d'une protection tarifaire moyenne presque identique (5,3 pour cent et 5 pour cent, respectivement). 9. Toutes les lignes tarifaires sont consolidées, généralement aux taux plafonds. Le taux consolidé moyen est de 16 pour cent, ce qui laisse de la marge pour des augmentations des droits appliqués. Par ailleurs, l'imposition de droits autres qu'ad valorem (1 pour cent de l'ensemble des lignes tarifaires) pourrait ne pas garantir le respect par le Qatar des engagements qu'il a pris en matière de consolidation à des taux ad valorem. En outre, le taux NPF appliqué est de 5 pour cent sur 32 lignes tarifaires au niveau des positions à huit chiffres du SH (certains produits chimiques organiques), pour lesquelles les droits étaient consolidés à zéro. Le Qatar n'a jamais pris de mesures antidumping ou de mesures compensatoires ou de sauvegarde. Diverses incitations (par exemple des avantages tarifaires ou fiscaux) sont accordées (y compris sur une base sélective), notamment pour attirer les investissements, encourager la diversification de l'économie par la transformation de produits locaux et promouvoir les exportations. Qatar WT/TPR/S/144 Page ix 10. Le Qatar n'a pas encore mis en œuvre l'Accord de l'OMC sur l'évaluation en douane. Les documents concernant tous les produits importés doivent être authentifiés par l'Ambassade du Qatar dans le pays d'origine. Des permis peuvent être délivrés pour autoriser l'importation de produits prohibés. Des mesures de contrôle sont appliquées à l'importation sous forme de certificats pour des raisons sanitaires et phytosanitaires ou religieuses. Les importations parallèles de certains produits font l'objet d'une commission de 5 pour cent (de la valeur f.a.b.) au profit des agents locaux détenant les droits de distribution. Le Qatar n'a pas de programmes de financement, d'assurance, de garantie ou de promotion des exportations. Son régime des marchés publics prévoit en matière de prix des préférences de 10 et 5 pour cent, respectivement, pour les produits locaux et ceux du CCG. Le Qatar éprouve quelques difficultés à mettre en œuvre sa législation sur les ADPIC. 11. Les branches d'activité essentielles (par exemple le secteur énergétique, les transports et les télécommunications) restent dominées par des sociétés publiques. Certaines sont protégées de la concurrence et/ou grèvent les ressources de l'État. Les produits ou services relevant des domaines d'activité des entreprises d'État sont généralement soumis à des mesures de contrôle des prix. Reconnaissant la nécessité d'augmenter la productivité, de réduire les ponctions sur les ressources publiques et d'accroître la participation du secteur privé dans l'économie, le Qatar a lancé un programme de privatisation dans certains domaines (transport du gaz, sidérurgie et production d'engrais), ainsi que dans certains sous-secteurs des services. 4) POLITIQUES SECTORIELLES 12. Malgré sa contribution très faible et décroissante au PIB (0,3 pour cent en 2003), l'agriculture est un secteur important de l'économie en raison de l'objectif de sécurité alimentaire du Qatar. Le pays est un importateur net de produits agricoles et il assure sa sécurité alimentaire essentiellement en prélevant des droits de douane relativement bas. Le gouvernement vient en aide aux agriculteurs en leur fournissant l'infrastructure de base (installations de drainage et d'irrigation, par exemple) et en leur assurant la gratuité de certains intrants, tels que pesticides, engrais naturels, services vétérinaires et semences. 13. L'entreprise d'État Qatar Petroleum (QP) détient le monopole des activités pétrolières et gazières, même si elle l'exerce de plus en plus en coopération avec des sociétés étrangères dans le cadre de coentreprises. Elle poursuit une intense activité de prospection pour accroître la durée de vie de ses réserves et sa capacité de production. Le Qatar vient au deuxième rang mondial pour ses réserves prouvées de gaz naturel (14,3 pour cent du total mondial) et vise à devenir à l'horizon 2010 le plus gros producteur de gaz naturel liquéfié (GNL). Il construit par ailleurs la plus grosse usine de liquéfaction GTL (gas-to-liquids) du monde. Il a entrepris de développer son réseau électrique et de modifier son système de gestion de la distribution pour faire face à l'augmentation de la demande. 14. Le secteur manufacturier (6,7 pour cent du PIB) repose essentiellement sur l'avantage comparatif dont il jouit dans les branches de production grosses consommatrices de gaz. Le gouvernement détient la majorité ou une grande partie du capital des grandes sociétés manufacturières (par exemple dans les domaines de la sidérurgie, du ciment et des engrais). Il assure la promotion du secteur manufacturier notamment par des incitations à l'investissement, y compris l'exemption des droits d'importation et des exonérations fiscales pour des durées de cinq à dix ans. Les boissons alcooliques ainsi que le tabac et ses produits font l'objet du taux de droit le plus élevé, à savoir 100 pour cent. WT/TPR/S/144 Page x Examen des politiques commerciales 15. Le secteur des services est dominé par plusieurs entreprises d'État, dont certaines détiennent un monopole ou des droits exclusifs (par exemple dans les télécommunications, les services postaux et le transport aérien). Dans le cadre de l'Accord général sur le commerce des services, le Qatar a pris des engagements concernant certaines catégories de services; il ne maintient pas d'exemption des obligations NPF au titre de l'article II de l'AGCS. Malgré la présence d'une main-d'œuvre étrangère importante, le Qatar n'a pris au titre de l'AGCS aucun engagement en ce qui concerne le mouvement des personnes physiques, sauf pour l'admission et le séjour temporaire de personnels de direction, de spécialistes et de techniciens qualifiés. La présence de personnes physiques étrangères en qualité de travailleurs indépendants n'est pas autorisée. 5) POLITIQUE COMMERCIALE PARTENAIRES COMMERCIAUX ET 16. Le Qatar est un solide partisan du système commercial multilatéral; il a accueilli la quatrième Conférence ministérielle au cours de laquelle a été lancé le Programme de Doha pour le développement (PDD). À quelques exceptions près, le marché national est très ouvert pour tous les produits et la plupart des échanges ont été libéralisés sur une base NPF. Toutefois, le Qatar doit encore actualiser certains aspects de son régime commercial et les rendre plus conformes aux dispositions de l'OMC. La poursuite des réformes, notamment en matière de droits de douane et de privatisation, et l'amélioration des engagements multilatéraux du pays tant pour les marchandises que les services, contribueraient à une meilleure affectation des ressources et à une prévisibilité accrue du régime commercial. 17. De plus en plus, l'intégration économique complète du Qatar dans le cadre du CCG, notamment avec l'union monétaire prévue pour 2007, constitue un élément essentiel du processus de réforme. L'adhésion du Qatar au CCG a contribué à la croissance du PIB en améliorant la concurrence dans l'économie, mais a nui par ailleurs à ses efforts sur le plan multilatéral du fait que ses ressources limitées en matière d'administration et de négociation ont été davantage sollicitées. Les futurs accords commerciaux du Qatar, tant dans le cadre du CCG qu'au niveau bilatéral, pourraient encore compliquer la situation. Aussi est-il important de considérer les avantages potentiellement supérieurs qu'il y a à poursuivre l'ouverture du marché sur une base multilatérale. Les partenaires commerciaux du Qatar pourraient l'aider en cela en veillant à ce que leurs marchés soient pleinement ouverts aux produits qatariens et en lui fournissant une assistance technique accrue.