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"Le Qatar a besoin de s’afficher pour exister"
Europe France Politique 16-05-2013 07:26 PM
Entretien avec le chercheur Nabil Ennasri, auteur de L’Enigme du Qatar (IRIS).
Les Français ne peuvent plus ignorer l'existence du Qatar. Ce micro-Etat de 300 000 autochtones
semble être de tous les projets: du rachat du PSG il y a bientôt deux ans au soutien déterminant
lors de l'intervention française en Libye. Ici comme ailleurs, ce nouvel acteur de la scène
internationale passionne et agace. Il effraie aussi, parfois. Entretien avec le chercheur Nabil
Ennasri, auteur de L'Enigme du Qatar (IRIS).
Comment expliquer le volontarisme grandissant du Qatar depuis une dizaine d'années?
Le premier facteur est la vision qui anime les dirigeants de l'émirat. Leurs ambitions ont été
décrites dans un document, le "Qatar National Vision 2030". C'est une sorte de feuille de route
dont l'objectif est de faire de l'émirat un acteur majeur de la communauté internationale à
l'horizon 2030. Pour ce faire, une série de plans quinquennaux sont prévus. Aucun domaine n'est
sous-estimé, car le Qatar entend jouer dans la cour des grands, sur les terrains diplomatique,
médiatique, économique, sportif et culturel. Le deuxième facteur est la place géostratégique
qu'occupe cet Etat. Situé dans un Moyen-Orient mouvementé, l'émirat est dans l'oeil du cyclone,
au coeur d'une région du Golfe qui reste la source de toutes les convoitises en raison de la
richesse de son sous-sol. Or le Qatar est un Etat petit et vulnérable. Ses dirigeants sont
déterminés à compenser cette fragilité par une politique de visibilité. En d'autres termes, le Qatar
a besoin de s'afficher pour exister. Grâce au " soft power " -- dans les médias et le sport, en
particulier, - l'émirat a pu sortir de l'anonymat. C'est en grande partie cette équation qui explique
son dynamisme grandissant.
Quels sont ces objectifs à l'horizon 2030?
S'ériger en poids lourd du rapport de forces régional, voire international. Au-delà, les autorités
qataries souhaitent faire de leur pays une sorte de modèle pour les pays du Golfe et plus
largement le monde arabe. La famille royale souhaite que le pays puisse faire le lien entre islam
et modernité, entre fidélité aux valeurs traditionnelles et volonté d'intégrer la nouvelle marche du
monde. Pour autant, le Qatar n'est pas à l'abri de certaines contradictions : il lui sera difficile de
s'ériger en exemple s'il n'améliore pas la condition des travailleurs asiatiques. Ces derniers, qui
forment la majorité de la population dans le pays, sont soumis à des conditions de vie drastiques.
Et puis, ce dessein de faire le pont entre l'Orient et l'Occident commence à agacer certaines
franges conservatrices de la société autochtone, qui voient d'un mauvais oeil cette modernisation
à marche forcée, car elle pourrait menacer l'identité arabo-islamique du pays. 2030 est donc une
forme de nouvelle frontière, où le Qatar se projette comme un État stable, florissant et puissant...
mais il risque d'être rattrapé par des obstacles qui pourraient lui être fatales.
Quelle place tient le sport dans sa stratégie?
C'est l'un des outils majeurs déployés comme vecteur de rayonnement. Le football, naturellement
considéré comme le sport-roi, est au coeur de cette stratégie. Outre l'utilisation du sport sous la
forme d'un marketing d'Etat, il faut souligner deux autres aspects importants. D'abord, le sport
est conçu comme un facteur de stabilité de la société : chaque année, au Qatar, un jour férié est
consacré au sport et chaque habitant(e) est invité(e) à exercer une activité ; il n'est pas rare de
voir l'émir en personne donner l'exemple. Surtout, le sport et toute l'industrie qui l'accompagne
est perçu comme un moteur de croissance qui pourra tirer l'économie future du pays. A l'horizon
2030, le Qatar souhaite que seule la moitié de sa richesse dépende de ses hydrocarbures. Cette
stratégie de diversification économique se base sur trois piliers : l'économie de la connaissance,
le tourisme et l'industrie du sport. C'est dans cette perspective que l'émirat a lancé un plan
d'investissement de plus de 100 milliards de dollars afin d'accueillir le mieux possible les
grandes compétitions internationales. Le Mondial 2022 et les Jeux olympiques de 2024 sont dans
sa ligne de mire.
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