REVISIONS BREVET 3. MAI 08

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Préparation au DNB . Epreuve de français. Mai 08. Page 1 sur 2
Cependant la charrette avançait. A chaque pas qu’elle faisait, la foule se démolissait derrière elle, et je la voyais
de mes yeux égarés qui s’allait reformer plus loin sur d’autres points de mon passage.
En entrant sur le Pont-Au-Change, je jetai par hasard les yeux à droite en arrière. Mon regard s’arrêta sur l’autre
quai, au-dessus des maisons, à une tour noire, isolée, hérissée de sculptures, au sommet de laquelle je voyais
deux monstres de pierre assis de profil. […]
Vers le milieu de ce Pont-au-Change, si large et si encombré que nous cheminions à grand-peine, l’horreur me
prit violemment. Je craignis de défaillir, dernière vanité ! Alors je m’étourdis moi-même pour être aveugle et
pour être sourd à tout, excepté au prêtre, dont j’entendais à peine les paroles, entrecoupées de rumeurs.
Je pris le crucifix et je le baisai.
Ayez pitié de moi, dis-je, ô mon Dieu ! – Et je tâchai de m’abîmer dans cette pensée.
Mais chaque cahot de la dure charrette me secouait. Puis tout à coup je me sentis un grand froid. La pluie avait
traversé mes vêtements, et mouillait la peau de ma tête à travers mes cheveux coupés et courts.
Vous tremblez de froid, mon fils ? me demanda le prêtre.
Oui, répondis-je
Hélas ! pas seulement de froid.
Au détour du pont, des femmes me plaignirent d’être si jeune.
Nous prîmes le fatal quai. Je commençais à ne plus voir, à ne plus entendre. Toutes ces voix, toutes ces têtes aux
fenêtres, aux portes, aux grilles des boutiques, aux branches des lanternes : ces spectateurs avides et cruels ; cette
foule où tous me connaissaient et où je ne connaissais personne ; cette route pavée et murée de visages
humains… J’étais ivre, stupide, insensé. C’est une chose insupportable que le poids de tant de regards appuyés
sur vous.
Je vacillais donc sur le banc, ne prêtant même plus d’attention au prêtre et au crucifix.
Dans le tumulte qui m’enveloppait, je ne distinguais plus les cris de pitié des cris de joie, les rires des plaintes, les
voix du bruit ; tout cela était une rumeur qui résonnait dans ma tête comme dans un écho de cuivre.
Mes yeux lisaient machinalement les enseignes des boutiques.
Une fois, l’étrange curiosité me prit de tourner la tête et de regarder vers quoi j’avançais. C’était une dernière
bravade de l’intelligence. Mais le corps ne voulut pas : ma nuque resta paralysée et d’avance comme morte.
J’entrevis seulement de côté, à ma gauche, au-delà de la rivière, la tour de Notre-Dame, qui, vue de là, cachait
l’autre. […]
Et là la charrette allait, allait, et les boutiques passaient, et les enseignes se succédaient, écrites, peintes, dorées, et
la populace riait et trépignait dans la boue, et je me laissais aller, comme à leurs rêves ceux qui sont endormis.
Tout à coup la série des boutiques qui occupait mes yeux se coupa à l’angle de la place : la voix de la foule
devint plus vaste, plus glapissante, plus joyeuse encore ; la charrette s’arrêta subitement, et je faillis tomber la
face sur les planches
Adapté de Victor Hugo, Le Dernier jour d’un condamné, chapitre XLVIII
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Questions
I.
Le voyage en charrette
1.Qui est le personnage ?
2.Où est-il ?
3. A quel moment de sa vie cette scène se déroule t-elle ? A quel siècle a vécu Victor Hugo ?
4.Que va-t-il lui arriver ?
5.A quel type de discours (de texte) appartient cet extrait ? Rappelle les autres types de discours.
6. A quel genre appartient ce texte ? Cite 3 autres genres que tu connais.
7.Quel est le point de vue du narrateur. Rappelle les autres points de vue.
II.
Le narrateur
8.Relève le verbe de la 1ère phrase du texte. Indique le temps et sa valeur.
9. Relève le verbe de la ligne 10 et indique le temps et sa valeur.
10. Relève le verbe de la ligne 11 et indique le temps et sa valeur.
11. Relève le verbe de la ligne 14 et indique le temps et sa valeur. Indique les autres valeurs du présent que tu connais.
12. Ligne 23 : Donne un synonyme de « Je vacillais ».
13.Ligne 17 : Donne l’antonyme de « jeunes ».
14.Ligne 2 : « égarés » est-il employé au sens propre ou au sens figuré ? Emploie ce mot avec le sens qui n’est pas employé par Hugo.
15. Quel est le sentiment dominant éprouvé par le personnage tout au long de ce texte ?
Appuyez vous sur le texte pour formuler votre réponse.
15 bis.Quelle est l’opinion du narrateur sur la foule ? Réponse en 3 parties.
16. »Vous tremblez de froid mon fils ? » ligne 14 est au registre soutenu. Réécris cette phrase aux deux autres registres que tu préciseras.
17.Lignes 18 à 22 :Quel est le champ lexical dominant ? Relève les termes qui le composent.
18.De quels éléments est constitué le mot « subitement » (l. 36) ?
19. Ligne 6 & 7 : « L’horreur me prit violemment ». Comment appelle –t-on cette figure de style ?
20. Ligne 19 : Idem
21 Ligne 20 : Idem.
22 Ligne 25 : Idem.
23. Lignes 7, 8 & 9 : (« Je craignis…rumeurs ». Recopie les propositions qui composent ces phrases. Indique leur nature
et leur fonction. (Analyse logique des 2 phrases).
24.Ligne 14 : Transposez au style indirect.
25. « Je me disais que j’allais mourir. » Transposez cette phrase au discours direct.
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Réécriture
1.
Transformez le passage « En entrant […] assis de profil. » (lignes 3 à 5) en utilisant la première
personne du pluriel et en faisant toutes les transformations nécessaires.
2.
Transformez le passage « La charrette allait […] endormis « (lignes 33 à 35) en utilisant le passé
simple de l’indicatif.
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Dictée (5 points)
Cet exercice tient lieu de dictée. Recopiez le texte en corrigeant les erreurs commises lors
de la saisie informatique de cet extrait du Dernier Jour d’un condamné.
Temps que j’ai marché dans les galeries publique du Palais de Justice, je me suis senti presque libre et à l’aise ; mais toute ma
résolution m’a abandonner quant on a ouvert devant moi des portes basses, des escaliers secret, des couloirs intérieurs, de
longs corridors étouffés ou il n’entre que ce qui condamnent ou ce qui sont condamné. L’huissier m’accompagnait toujours. Le
prêtre m’avait quitter pour revenir dans deux heures : il avez ses affaires. On ma conduit au cabiné du directeur, entre les
mains duquel l’huissier m’a remis. S’était un échange.
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Expression écrite
« Tout à coup la série des boutiques qui occupait mes yeux se coupa à l’angle de la place : la voix de la foule devint plus vaste,
plus glapissante, plus joyeuse encore ; la charrette s’arrêta subitement, et je faillis tomber la face sur les planches. » (l. 36 à 38)
Ici s’arrête la narration du condamné... Le prêtre qui l’assiste raconte la suite des événements.
Votre texte sera narratif et à la première personne. Le type de focalisation sera externe : le prêtre ne connaît pas les
pensées du condamné mais peut se livrer à des interprétations et peut faire partager ses émotions et ses opinions au lecteur.
Vous tiendrez compte du lieu et des personnages indiqués par le texte de Victor Hugo et respecterez les temps utilisés par
l’écrivain dans le texte. Il s’agira d’émouvoir le lecteur et le convaincre de l’inhumanité de la condamnation. Enfin, il sera
tenu compte de l’orthographe et de la correction de la langue.
Expression écrite 2 :
Etes-vous pour ou contre la peine de mort ? (Elle existe en Chine, aux USA…)
Votre texte comportera une introduction de 2 à 5 phrases. Puis une prise de position d’une à deux phrases. Enfin 3 paragraphes
marqués par un alinéa qui exposera chacun un argument différent avec explication et exemple.
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