Le modèle de simulation permet de s'intéresser aux modifications induites à des échelles de longueur de
l’ordre du rayon des inclusions et donc prend en compte les interactions directes entre particules (chocs,
interactions hydrodynamiques). Dans cette nouvelle approche, chaque particule est représentée par une
source de quantité de mouvement d'extension spatiale finie fonction de la taille de la particule.
L'écoulement est résolu à une échelle comparable au diamètre des inclusions (voir Fig. 1) et permet
donc d'étudier l'influence des interactions directes sur la dynamique de la phase dispersée.
Dans un premier temps, nous étudions l’évolution des fluctuations de vitesse de translation Tij et de
rotation Wij de la phase dispersée dans un écoulement cisaillé en fonction de la concentration et de la
microstructure de la suspension (Figs 2 et 3).
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jijiij
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VVVVT
Bien que la suspension apparaisse homogène à l’échelle macroscopique, les réarrangements dans la
microstructure de la suspension et les interactions hydrodynamiques entre les particules aboutissent à
des fluctuations de vitesse dans toutes les directions. L’étude de ces fluctuations est importante car elle
contrôle au niveau macroscopique les phénomènes de diffusion et de migration de la phase dispersée
mais aussi l’agitation induite dans le fluide.
Fig 2 : Evolution de l’agitation des particules en
translation
Fig 3 : Evolution de l’agitation des particules en rotation
II) Adhésion préférentielle de particules sur une membrane poreuse soumise à un
écoulement turbulent
La filtration de particules solides par une membrane poreuse est gênée voir même stoppée par le
colmatage des pores. En effet, le processus d’adhésion de particules colloïdales sur une paroi solide
résulte d’une suite d’interactions complexes. Les particules en suspension sont tout d’abord dispersés
dans le fluide porteur qui s’écoule dans certains cas en régime turbulent. Sous l’action du flux de
filtration, les particules sont attirées près de la paroi. Au-delà d’une certaine distance critique, les forces
physico-chimiques les conduisent à une adhésion irréversible sur la membrane. Dans ce projet, nous
proposons de nous appuyer sur la simulation directe des phénomènes (avec un niveau de modélisation
le plus réduit possible) pour décrire l’influence de la turbulence sur l’adhésion et la remise en suspension
des particules. Chaque particule sera suivie individuellement dans un champ de vitesse instationnaire où
toutes les échelles spatiales de la turbulence sont résolues (simulation directe des équations du
mouvement du fluide). La prise en compte des forces d’origine physico-chimique permet de compléter le
modèle microphysique de transport des particules.