Pierre TAMBOURIN Extrait du rapport de Noëlle LENOIR
Directeur Général
2) Orientation procédé
L’entreprise dispose d’une technicité qui se caractérise par le montage d’une plateforme
technologique, par exemple en génomique et en post-génomique, et qui lui permet de réaliser
plus efficacement une opération soit coûteuse, soit techniquement difficile (génotypage,
optimisation de vecteurs, diagnostics, amélioration des plantes, recherche de gènes de
prédisposition pathologique, optimisation de micro-organismes, traitement de pollutions,
etc…). Ces entreprises doivent, plus que d’autres, remettre en cause régulièrement leur
stratégie et leur projet de développement, les techniques utilisées étant rapidement obsolètes.
Elles ont donc, pour améliorer ces technologies, besoin de fonds importants mais n’ont pas
nécessairement vocation à accéder au marché.
IV – Les nouveaux paradigmes, les nouvelles alliances, les nouveaux partenariats
Il fut un temps, pas si éloigné, où les grands de l’industrie développaient la totalité de leurs
activités de recherche en interne. Il s’agissait de secrets très stratégiques, jalousement
gardés. L’apparition d’entreprises de biotechnologie, disposant de plateformes technologiques
très performantes et de projets de développement de médicaments de nouvelle génération, a
bouleversé le processus d’innovation dans le monde de l’industrie pharmaceutique et dans
d’autres domaines.
D’une façon générale et forcément schématique, les grandes entreprises développent toujours
des activités de recherche en interne. Mais elles externalisent de plus en plus souvent ces
activités et deviennent par nécessité des intégrateurs de compétences externes, que ce soit en
recherche, en développement pré-clinique et clinique ou en production. De ce point de vue,
une société de biotechnologie n’est plus nécessairement conçue pour accéder au marché. Elle
peut avoir comme seule vocation de s’associer à des partenaires industriels en leur apportant
une compétence et une créativité qui leur fait défaut.
Progressivement, prenant en compte cette évolution et ces besoins, les entreprises de
biotechnologie se sont spécialisées : sociétés de recherche de nouveaux produits, de nouvelles
cibles, sociétés de technologie, sociétés de découverte de gènes, sociétés de génomique,
sociétés de production à façon de recherche et développement.
Les laboratoires académiques jouent, dans ce paysage, un rôle crucial. Ils peuvent tout aussi
bien générer de nouvelles start-up à partir de leurs propres résultats, renforçant par là leur
potentiel ; ils peuvent s’allier aux couples Big Pharmas / entreprises de biotech pour participer
à de nouvelles recherches. Ils peuvent enfin reprendre à leur compte certaines recherches
abandonnées par ces biotechs pour des raisons de stratégie industrielle.
On conçoit mieux, à partir de cette description, les raisons qui conduisent à la naissance
progressive de clusters où se retrouvent, sur un même site, ces trois partenaires principaux,
sans oublier les satellites souvent essentiels que représentent les entreprises de production à
façon de produits intermédiaires.