- Les ministres ont vidé de sa substance le principe du « guichet unique » qui était pourtant au
cœur de la proposition initiale. Au lieu de devoir être confrontés à 28 réglementations
nationales différentes, les entreprises étaient censées pouvoir être autorisées à répondre à
l’autorité de protection des données du pays de leur siège de leur bureau européen. Ce guichet
unique aurait permis un fonctionnement des règles plus efficace et représenté une avancée
majeure dans l’ambition européenne de se doter d’un marché unique numérique efficace
(Digital single market). Au lieu de cela, la version actuelle du texte donne à toute autorité
« concernée » le pouvoir de remettre en cause la décision prise par une autre autorité
nationale.
« L’approche actuelle, brutale et sans nuance, est très différente de l’objectif supposé de rendre les
règles européennes adaptées à l’ère de l’Internet » avertit Townsend Feehan, la Directrice générale de
l’IAB Europe. « Le futur cadre réglementaire doit permettre à la publicité digitale de financer les services
d’information, d’éducation de loisir et d’e-commerce dont les utilisateurs européens bénéficient en
ligne gratuitement ou à faible coût. On en est loin aujourd’hui et il n’est pas exagéré de préciser qu’une
réglementation draconienne risque de conduire les PME, principales contributrices à l’innovation
digitale, hors d’Europe ».
« Les utilisateurs ont besoin de transparence et de choix concernant le traitement de leurs données en
ligne, y compris dans le secteur de la publicité », relève Towney Feehan. « Les membres de l’IAB Europe
travaillent activement pour expliquer aux utilisateurs les politiques complexes de protection des
données personnelles qu’elles mettent en œuvre. Ils s’efforcent de sensibiliser les utilisateurs autant
que possible aux usages technologiques et au fonctionnement de leur business model. Les membres de
l’IAB Europe se sont à ce titre engagés sans attendre le règlement dans une démarche d’auto-régulation
qui peut s’adapter plus facilement que le cadre réglementaire à l’évolution de l’écosystème et des
usages du consommateurs ».
« Nous espérons que les négociations à venir sur la version définitive du texte prendront en compte
ces préoccupations et permettrons au secteur de la publicité en ligne de continuer à être l’un des
moteurs du marché unique numérique (Digital single market) et de la compétitivité mondiale ».
La donnée est un facteur clé de l’innovation digitale et l’innovation digitale est un facteur clé de la
croissance et de l’emploi. Les montants engagés en Europe dans le secteur de la publicité en ligne
augmentent rapidement, avec une croissance de 11.6% en 2014 qui avoisine les 30.7 milliards d’Euros
comparé à 27.4 milliards en 2013. Les revenus ont quadruplé depuis 2006 dans un contexte de
stagnation de l’économie européenne.
Un régime de protection des données plus contraignant que la réglementation actuelle qui date de
1995 risque d’affaiblir la capacité de l’Europe à bénéficier de la révolution numérique et d’handicaper
inutilement les PME basées en Europe qui s’efforcent de rester compétitives à l’échelle globale.