DIAGNOSTIC D'UNE TRYPANOSOMIASE DIAGNOSTIC D'UNE TRYPANOSOMIASE HUMAINE AFRICAINE Épidémiologie : maladie due à la piqûre d'une glossine. Aussi appelée maladie du sommeil (à tort). Même genre de cycle que pour les leishmanioses. Glossine : vecteur de la trypanosomiase. Clinique : incubation de quelques jours à plusieurs années. Invasion phase lymphatico-sanguine : dissémination du parasite à tout le système réticulo-histiocytaire : adénopathies, splénomégalie, hépatomégalie. Évolution : phase méningo-encéphalitique (polarisation cérébrale) : troubles sensitifs et moteurs, troubles du comportement, inversion des nyctémères. Leuco-encéphalite démyèlinisante. Maladie constamment mortelle en l'absence de traitement. La forme d'Afrique de l'Ouest a une évolution plus chronique que la forme est-africaine, beaucoup plus aiguë, mortelle en 3 à 6 mois. Zone d'endémie : strictement africaine T. gambiense : forêts d'Afrique de l'Ouest et d'Afrique centrale ( zone formant un triangle : Sénégal -Soudan -- Angola -- Sénégal) T. rhodesiense : savanes d'Afrique de l'Est (Éthiopie, Botswana et Mozambique) Prélèvement, traitement du prélèvement : Recherche simple dans le sang : Prélèvement de sang capillaire (utiliser la première goutte, la plus riche en trypanosomes) puis examen entre lame et lamelle à l'objectif 40. Il faut veiller à mettre la bonne quantité de sang : si on en met trop, les hématies occupent toute la place, si on en met pas assez, le poids de la lamelle empêche les trypanosomes de bouger. On observe des organismes fusiformes polymorphes 20 X 3 µm se déplaçant rapidement en faisant bouger les hématies. En cas d'examen négatif, il faut recommencer 3 jours de suite. On peut aussi réaliser un frottis mince que l'on colore ensuite au MGG ou au Giemsa (photographie : trypanosomes sur un frottis coloré au Giemsa) On obtient une meilleure morphologie (cytoplasme bleuté, noyau central et kinétoplasme rouges), mais on a moins de chance de retrouver le trypanosome si la parasitémie est faible. On peut encore réaliser une goutte épaisse pour concentrer le sang, cependant, il y a beaucoup d'artefacts et la morphologie des trypanosomes est altérée. Recherche dans le sang en utilisation la méthode de concentration de Wood : Recherche dans le suc de prélèvement d'un ganglion Pendant la phase nerveuse de la maladie, on peut rechercher les trypanosomes dans le LCR après centrifugation et examen du culot entre lame et lamelle, une coloration au MGG est aussi possible après étalement mince du culot. En effet, les trypanosomes sont souvent absents du sang ou des ganglions à ce stade de la maladie. La recherche dans la moelle osseuse n'est pas facile, le prélèvement est de plus difficile. On peut aussi utiliser des tests d'agglutination sur plaque (Tresttryp CATT par exemple). L'antisérum se conserve 1 semaine à 45 degrés C sous forme lyophilisée, mais seulement 4 heures reconstitué à cette température. Cette méthode est beaucoup plus adaptée aux enquêtes de masse qu'au diagnostic ponctuel. Examens complémentaires : Anémie modérée (vraisemblablement auto-immune), hyperleucocytose avec plasmocytose et monocytose sanguines, présence de cellules de Mott (plasmocytes bourrés de vésicules). Diminution de la plasmocytose à la phase nerveuse. VS très augmentée : 100-150 mm à la première heure. Cytologie du LCR : hyperleucocytose (rarement supérieure à 500 éléments/mm3) à lymphocytes puis à plasmocytes. En phase terminale, on voit aussi apparaître des PNN et PNE ainsi que des hématies. Pathologies habituellement associées : Pathologies liées aux piqûres d'insectes, variables suivant le lieu : paludisme, filarioses, trypanosomiases ... Traitement habituel / contrôles d'efficacité : tous les médicaments sont disponibles en génériques. Stade lymphatico-sanguine : utilisation de pentamidine : 4 mg/Kg/j : 7 injections en 14 jours (un jour sur deux), maximum de 10 injections. Aucun effet lors de la phase nerveuse. Phase méningo-encéphalitique : utilisation de melarsoprol IV : 3.6 mg/Kg/j sans dépasser 200 mg/j, par cures de 3 injections espacées de 48 heures, en association à des corticoïdes (1 mg/Kg/j de prednisone). Injection au patient à jeûn et couché, préalablement déparasité (helminthiases) si besoin. Attention aux effets indésirables du melarsoprol. En cas de résistance, on peut utiliser de la difluorométhylornithine IV à 400 mg/Kg/j en 4 fois par jour, pendant 15 jours.