Le travail est politique. Economie de services et

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Isabelle Ferreras
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LE TRAVAIL EST POLITIQUE
ÉCONOMIE DE SERVICES ET APPROFONDISSEMENT DU PROJET DEMOCRATIQUE
À l’appui de l’étude du cas critique constitué par les caissières de supermarché en Belgique,
cette communication article trace les contours d’une sociologie compréhensive et critique du
travail contemporain. La proposition s’exposera en trois temps. À l’heure de l’économie des
services, l’expérience du travail est mieux analysée comme étant une expérience (i) qui
répond à une logique expressive et non, instrumentale comme le postule la théorie
économique standard en particulier ; une expérience (ii) qui inscrit dans l’espace public, suite
à la présence du client sur le milieu de travail, rupture d’avec le monde industriel ; enfin, une
expérience (iii) fondamentalement politique qui confronte celui qui travaille à ses propres
conceptions sur le juste dans le cadre d’une inscription dans des collectifs de travail, à l’heure
de la flexibilité, toujours en recomposition.
Ensuite, l’analyse du travail contemporain, du point de vue de celui qui en fait l’expérience,
révèle l’intuition d’une attente de justice démocratique au cœur même de cette expérience qui
est vécue comme fondamentalement politique. Dans le cadre des démocraties capitalistes à
culture politique démocratique stabilisée, cela ne saurait totalement étonner. D’un point de
vue empirique, la contribution apportera à cette analyse le premier dépouillement d’une base
de données spécifique à cette « logique expressive, publique et politique du travail »,
constituée par des enquêtes sur toutes les catégories professionnelles au travers de 10 pays.
D’un point de vue analytique et critique, la contribution cherchera à tirer des conclusions
quant à la nécessaire transformation des institutions qui gouvernent le travail, et
singulièrement l‘entreprise.
Bibliographie de référence :
- 2007, Critique politique du travail, Travailler à l’heure de la société des services. Paris :
Presses de Sciences Po
- 2008, « De la dimension collective de la liberté individuelle. L’exemple des salariés à
l’heure de l’économie des services », Raisons pratiques, Paris, EHESS, Vol. 18, 281-296.
- 2009, « Une nouvelle critique du travail contemporain. Les caissières de supermarché et la
question démocratique », Contretemps (revue en ligne, http://www.contretemps.eu), Avril.
- (à paraître), Le Bicaméralisme économique. Proposition pour l’entreprise comme institution
démocratique.
Isabelle Ferreras est Chercheur qualifié du Fonds national de la recherche scientifique belge.
Elle est professeur de sociologie à l’Université catholique de Louvain et Senior research
associate du Labor and Worklife Program de l’Université d’Harvard. Elle est également
chercheur rattaché au CriDIS-LaGIS (Laboratoire Globalisation, Institution, Subjectivité) de
l’U.C.L.
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