Depuis la confirmation de la nationalité tunisienne du terroriste de Berlin, dans la soirée du lundi 24 décembre,
à la suite de ce dernier drame, notre pays est stigmatisé, pointé du doigt comme étant un pourvoyeur des agents
de la mort et une sorte de pépinière pour terroristes.
Ainsi, quelques minutes ont suffi pour que les efforts colossaux déployés laborieusement depuis deux ans afin
de faire oublier les attentats du Bardo, le 18 mars 2015, et de Sousse, le 26 juin de la même année, où des
dizaines de touristes étrangers ont trouvé la mort, viennent d'être pulvérisés par le geste stupide d'un jeune, une
fois encore, fourvoyé par une culture mortifère, celle de l'islamisme radical.
Malgré l'horreur de l'action, on entend déjà certaines voix expliquer, excuser, pour enfin justifier,
implicitement, l'innommable et l'arbitraire.
Aujourd'hui, même si les fervents défenseurs de notre supposée «identité» s'empressent publiquement de
condamner l'attentat perpétré par Anis Amri, après s'être embarrassés de reconnaître que la victime du Mossad
était un des leurs, ils continuent, en privé, de manifester une certaine indulgence suspecte à l'égard de l'horreur.
En fait, ces voix sourdes ne semblent pas entendre les cris de douleur des Berlinois, habitants d'une ville
tolérante, qui avait ouvert ses bras pour accueillir les réfugiés.
L'«islam en colère» cher à Rached Ghannouchi
Une fois encore, l'«islam en colère», si cher à Rached Ghannouchi, le président du parti islamiste Ennahdha, a
choisi de sévir de la pire des manières en détruisant des vies innocentes, mettant ainsi dans l'embarras et la
confusion une grande partie de nos concitoyens face à cette réalité cauchemardesque qui leur est, à la fois,
étrangère et malheureusement assez proche.
Mais quels enseignements à tirer de ces drames?
Le parcours d'Anis Amri, ce jeune délinquant brutal, émigré clandestin, instrumentalisé par la mouvance
djihadiste en Allemagne même, mérite d'être médité. Il est le produit d'une culture profonde, celle de la
violence qui, refoulée sous le régime répressif de Ben Ali, exacerbée par l'affaiblissement de l'autorité de l'Etat
après le 14 janvier 2011, se trouve récupérée par une idéologie portant en elle les germes de la destruction,
pour donner, ainsi, vie à des monstres.
En fait, ce jeune aliéné n'est pas le spécimen d'une «génération spontanée». Comme tant d'autres funestes
vocations, il a poussé dans un terreau de chez nous, baigné dans un environnement culturel toxique, fermenté
par l'orthodoxie islamiste, par les discours dans lesquels la haine est banalisée, la violence glorifiée et la mort
sanctifiée.
Aussi triste que soit cette réalité, il est temps qu'au lieu de faire de la victimisation un fonds de commerce,
justifiant toute manifestation de la brutalité, prônant des discours discriminatoires à l'égard des adversaires de
l'orthodoxie islamiste, nos politiques doivent faire preuve de lucidité et de courage pour poser les bonnes
questions et chercher les solutions appropriées afin que nos concitoyens n'aient plus à rougir en regardant les
télé-journaux nationaux ou étrangers.
Et l'aveuglement des Occidentaux
Toutefois, si le drame de Berlin nous interpelle en tant que Tunisiens, il doit aussi alerter l'opinion publique
occidentale sur les égarements de ses gouvernants. En effet, cette tragédie a eu lieu à l'heure où l'Occident
s'indignait contre Poutine et Bachar, s'émouvait sur le sort des habitants d'Alep-Est, comme pour rappeler à ces