Les métaux, n’ont forts que l’essence :
Les herbes ont être & croissance :
Les bêtes ont la sensitive,
Qui est plus que végétative :
Métaux, pierre, & attraments
Je procrée des éléments :
Deux je fais cette mixtion
Et prime composition,
Léans au verre de la terre,
N’ailleurs oncques ne les dois querre
Les herbes ont graines expresses,
Pour conserver ci leurs espèces :
Et les bêtes portent semence,
Dont elles engendrent leur semblance.
Bref, chacun fait bien son devoir,
Sans me tromper, ni décevoir.
Mais toi homme tout plein de vice,
Entreprenant sur mon office,
Tu te dévoie de nature,
Plus que nulle autre créature.
Métaux n’ont vie nullement,
Ni nourriture aucunement
Pour pulluler & augmenter,
Ni nul pouvoir de végéter :
Ils n’ont semence générable :
Ainsi n’engendrent leurs semblable.
Ils sont créés en prime instance
Des éléments, & leur substance :
De ces parties je les fais naître.
Les métaux & pierres, n’ont qu’être.
Toutes les pierres sont frangibles,
Et tous les métaux sont fusibles :
Après leur fusion, fixables
Doivent être & bien malléables.
Les uns par dépuration
Reçoivent grande perfection,
Comme l’or fin, par mon art gent,
Que je dépure, & fin argent :
Mais les autres plus impurs sont :