Ophtalmologie miologie des principaux symptômes oculaires page 1/4
CARTERON Laurence
SEBERT Laurie
DEBOUCHAUD Marine
LOPEZ Mélinda
OPHTALMOLOGIE
5/01/09
14h-15h
Pr. Régnier
Interprétation sémiologique des principaux symptômes
oculaires
Il existe quatre grands types de symptômes ophtalmiques :
- Modification de l'aspect physique du globe oculaire (couleur, aspect…)
- Existence d'un écoulement oculaire
- des manifestations traduisant une douleur oculaire
- une diminution ou une perte de vision: symptômes fonctionnels
Il peut parfois y avoir coexistence de plusieurs types de symptômes.
I- Modification physique du globe oculaire :
1) Modification de la position du globe :
Le globe oculaire est aussi appelé bulbe de l’œil. L’orbite est totalement osseuse chez l’homme,
tandis qu’elle ne l’est que partiellement chez les animaux. Derrière l’œil on retrouve différents
tissus tels que des muscles (mobilisateurs du globe), de la graisse, et une particularité chez les
animaux, on trouve la glande salivaire zygomatique dans l’orbite, en partie inféro-latérale (il peut y
avoir des infections de cette glande qui engendrent des modifications de volume de celle-ci).
La modification des structures de voisinage de l'œil peut avoir des conséquences sur l'œil. Par
exemple une myosite des muscles masticateurs entraine une exophtalmie. Les animaux déshydratés
ont les yeux enfoncés.
Exophtalmie :
C’est une position anormalement avancée du globe. Les paupières restent ouvertes (fente palpébrale
augmentée). Le plus souvent cette exophtalmie est due à une hypertrophie des tissus situés derrière
le bulbe: quand on regarde les yeux par au-dessus (par devant pour le cheval), l'apex de la pupille
est plus avancé. L’exophtalmie est un signe cardinal d’inflammation ou d’affection orbitaire.
Ex : méningiome du nerf optique, cellulite orbitaire, tumeur des cavités nasales, abcès dentaire
donnant un abcès oculaire par contamination
On peut réaliser des examens complémentaires tels que la tomodensitométrie (scanner) ou
l’échographie pour confirmer le diagnostic et analyser la nature du tissu malade expansif. Si on veut
réaliser une chirurgie, on fait un scanner pour cerner au mieux la lésion.
Énophtalmie :
Cela correspond à un recul anormal de l’œil dans sa cavité. La paupière supérieure retombe et on a
une diminution de la fente palpébrale. Il y a procidence (remontée) de la membrane nictitante (=
3ème paupière).
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La démarche doit être mécanistique : on recherche le mécanisme qui a engendré ce problème, et
ensuite seulement on en recherche la cause.
Il existe deux types d’énophtalmie :
- passive : le globe se rétracte du fait de la diminution du volume des tissus (par exemple si
l’animal est déshydraté ou amaigri) ou d’un relâchement des muscles lisses de la périorbite
(ex : muscle temporal).
Rq : Il existe un syndrome, le syndrome deClaude Bernard Horner, caractérisé par une perte
d’innervation adrénergique responsable d’une triade de symptômes : énophtalmie, myosis et
procidence de la membrane nictitante. Les symptômes sont bilatéraux.
- active : le globe recule par traction des muscles rétracteurs du bulbe. Dans ce cas les masses
graisseuses sont refoulées et produisent la procidence de la membrane.
Lorsqu'il y a une douleur, par reflexe les muscles rétracteurs se contractent. L'énophtalmie est donc
un signe de douleur.
2) Modification de la taille du globe :
Diminution :
Cela peut correspondre à une malformation congénitale. On l’appelle alors microphtalmie, à ne pas
confondre avec l’énophtalmie. On fait une palpation digitale pour les distinguer. La microphtalmie
peut être associée à d’autres anomalies (ex : cataracte) ; il y a alors des conséquences sur la vision.
La clinique correspond à un œil plus petit que l’autre, associé à une diminution de la fente
palpébrale (pour s’en rendre compte on peut palper avec l’index la membrane supérieure des deux
yeux) et il y a une procidence de la membrane nictitante.
Ce peut être aussi une malformation acquise : la phtisie (=inflammation) bulbaire, si une
inflammation a duré trop longtemps, on a une atrophie du corps ciliaire et une diminution de la
pression intraoculaire par diminution de la sécrétion de l'humeur aqueuse.
Ex : uvéite antérieure chez le cheval
Augmentation :
C'est une hydrophtalmie, voire une buphtalmie (=degré le plus important de l'hydrophtalmie) pour
les cas extrêmes.
L’ouverture palpébrale est augmentée, la paupière supérieure est gonflée. Cette affection est
souvent due à une augmentation de la pression intraoculaire (glaucome), quand il y a une mauvaise
évacuation de l'humeur aqueuse, ou une tumeur intraoculaire (rare).
Il faut différencier de l’exophtalmie.
3) Modification de couleur :
a) Rougeur oculaire : (très fréquent)
Rougeur oculaire de la conjonctive :
Elle est due à une hyperhémie des vaisseaux de la conjonctive : conjonctivite. Elle s’accompagne
quelquefois d’une hyperhémie épisclérale lors d’une uvéite antérieure ou d’un glaucome.
Attention à différencier d’une hémorragie sous-conjonctivale d’un aspect plus homogène et qui peut
être due à un trouble de l’hémostase ou un traumatisme, le sang va diffuser sous la conjonctive.
Rougeur de la cornée :
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Facile à voir puisque la cornée est une structure transparente. Le développement de néovaisseaux ou
de tissus inflammatoires, ou les deux, peut provoquer une rougeur. Une inflammation de la cornée
peut aussi être à l’origine de ce phénomène : c’est une kératite qui peut être ulcéreuse (dans ce cas il
y a une perte de substance) ou non (développement de tissus inflammatoires, assez fréquent chez les
bergers allemands).
Rougeur de la chambre antérieure :
Elle est normalement transparente, contient l’humeur aqueuse.
Il peut y avoir saignement à partie de l'uvée antérieure. Il y a une collection plus ou moins
importante de sang dans la chambre. On l’appelle hyphéma. Cet épanchement hémorragique a des
causes locales (glaucome, uvéite, traumatisme oculaire) ou générales (troubles de l’hémostase
comme l’hémophilie, hypertension artérielle du vieux chat).
b) Opalescence du milieu transparent = apparition d'une tache blanchâtre :
Opalescence de la cornée :
Elle a pour origine un œdème de la cornée ou un processus cicatriciel fibreux.
Exemple: dépôt de microcristaux de calcium dans la cornée (vieux animaux).
Opalescence de la chambre antérieure :
Cela est à un épanchement fibrineux que l’on appelle hypopion (= flocon fibrineux )
caractéristique pathognomonique des uvéites antérieures.
Opalescence du cristallin :
Elle peut être soit liée à l’âge (sclérose nucléaire chez le chien âgé), cela n'a alors pas de
conséquence sur la vue, soit pathologique (cataracte qui a des conséquences sur la vue et nécessite
un traitement chirurgical).
II- Ecoulements oculaires anormaux
Il en existe de deux types : séreux appelé épiphora, ou muco-purulent appe chassie. L’écoulement
peut être uni ou bilatéral.
L’épiphora correspond à un écoulement larmoyant au coin de l’œil. Il se remarque par une
trace marron sous l’œil de l’animal, due à l’humidité chronique qui favorise le développement de
bactéries fabriquant des pigments marrons à base de fer. Ce signe n'est pas caractéristique de
l'épiphora.
Il existe un épiphora actif : exacerbation du réflexe lacrymogène, qui accompagne toute douleur
oculaire, et un épiphora passif: les sécrétions lacrymales sont normales mais l'écoulement par les
voies lacrymales ne se fait pas bien à cause d'obstruction ou occlusion de ces voies.
La chassie correspond à une exsudation muco-purulente pouvant souder les paupières, uni
ou bilatérale, pouvant avoir plusieurs causes : réaction inflammatoire comme la conjonctivite ou la
kératoconjonctivite, une infection dans les voies lacrymales (dacryocystite) ou une insuffisance
lacrymale (œil sec chez le chien).
Rq : Chez le chat, le syndrome œil sec est beaucoup moins fréquent que chez le chien.
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III- Symptômes de douleur oculaire :
Les manifestations cliniques d’une douleur oculaire sont :
- un épiphora actif
- un blépharospasme (paupière fermée du côté de la douleur = contraction du muscle
sphincter orbiculaire et rétrécissement de la fente palpébrale). Plus la douleur intense, plus le
rétrécissement de la fente palpébrale est apparent.
- une photophobie (augmentation du blépharospasme à la lumière)
- une énophtalmie active et une procidence de la membrane nictitante (graisse)
Ces phénomènes peuvent être s à une inflammation, un corps étranger, une irritation de la
conjonctive ou de la cornée ou toute augmentation de la pression intra-oculaire (ex: le glaucome qui
est l'état clinique le plus douloureux ; la douleur intense est due à l’étirement/compression des fibres
sensitives du V).
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