L`élargissement à la Mauritanie de la zone d`intégration de l`UEMOA

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Université Montesquieu Bordeaux IV
L’élargissement à la Mauritanie de la zone d’intégration de l’UEMOA
Par BA MAMOUDOU OUSMANE
(Doctorant en économie du développement à l’Université – Montesquieu Bordeaux IV.)
9 et 10 juin 2005
SOMMAIRE :
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INTRODUCTION
I. L’UEMOA ANALYSEE A LA LUMIERE DES CRITERES TRADITIONNELS DES ZONES MONETAIRES OPTIMALES : UNE
APPROCHE THEORIQUE COMME ELEMENT D’APPRECIATION DE L’ELARGISSEMENT DE L’UNION A LA MAURITANIE----4
II. ANALYSE APPROFONDIE DES ZMO A LA LUMIERE DES CRITERES ELARGIS DES ZONES MONETAIRES------------------------
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III. CRITIQUES DE LA THEORIE DES ZMO ET LEURS INSUFFISANCES A CERNER LES PARTICULARITES DE L’UEMOA : LA
PROPOSITION D’UN NOUVEAU CRITERE DIT DE SOLIDARITE-------------------------------------------------24
Conclusion---------------------------------------------36
Bibliographie------------------------------------------38
INTRODUCTION
Faire l’analyse de l’UEMOA à travers les critères traditionnels des zones
monétaires optimales peut paraître anachronique, dans la mesure cette zone existe
déjà. Cette analyse est alors un exercice intellectuel à posteriori. Les questions que l’on se
posera alors, resteront dans l’optique du cadrage de cette zone face à l’approche
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théorique. Le principe étant que l’on peut accepter qu’une zone soit viable tout en étant
loin de l’optimum, puisque les représentations théoriques ne représentent pas toute la
réalité.
Pour le cas de l’Afrique de l’Ouest, caractérisé par des économies défaillantes,
s’inscrire dans l’optique de l’union économique peut inciter, du fait des exigences de
l’interdépendance, à une plus grande attention dans les politiques nationales à incidences
régionales. Les contrôles réciproques garantis par les réglementations communautaires
obligent à la bonne gouvernance et en particulier dans le respect des critères de
convergences. La MAURITANIE appréciée dans le cadre d’une intégration dans
l’UEMOA, s’inscrit dans une analyse en termes des transformations macro économiques,
de la conduite de politiques économiques qui feront suite à son éventuelle participation.
Par conséquent à ce titre, le modèle de la théorie des zones monétaires optimales et
du fonctionnement effectif de l’UEMOA offre un bon indicateur sur les opportunités et
les insuffisances aux quelles la MAURITANIE pourrait faire face dans une perspective
d’adhésion. Donc, rechercher à comprendre si l’UEMOA est une ZMO reste une
démarche constructive qui permet la mise en évidence d’une grille de lecture sur la
pertinence de cette union monétaire, en terme de pérennité, voire à terme, en terme de
transformations nécessaires pour la consolidation des Etats participants. Nous allons
d’abord analyser l’optimalité d’une zone monétaire à travers les critères des ZMO, puis
nous apporteront des critiques sur le caractère opérationnel ou pas de ces critères, au plan
des ses applications en général, et dans le cadre de l’UEMOA en particulier. Ensuite,
compte tenu de la spécificité de l’UEMOA, un nouveau critère dit de solidarité offre une
piste intéressante sur la question de l’optimalité de cette union. A cette étape de notre
propos, le rappel théorique des ZMO s’impose. Les lignes à suivre en précise le contenu.
I. L’UEMOA ANALYSEE A LA LUMIERE DES CRITERES TRADITIONNELS DES ZONES MONETAIRES
OPTIMALES : UNE APPROCHE THEORIQUE COMME ELEMENT D’APPRECIATION DE L’ELARGISSEMENT DE
L’UNION A LA MAURITANIE
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Les travaux pionniers remontent à ceux de MUNDELL, qui analyse la zone
monétaire américaine. Ces travaux cherchaient à savoir si certains Etats américains
n’avaient pas plus intérêt à avoir leurs propres monnaies. Au centre du débat, se trouve la
question du choix des bases optimales d’une zone monétaire, selon les taux de changes
fixes ou flottants. Les résultats analytiques, globalement au nombre de quatre : le coût
macro-économique, conséquence d’un abandon de l’instrument du taux nominal, les
inévitables chocs asymétriques que subissent les pays participants, la synchronisation des
cycles entre ces mêmes gions, et enfin le rôle à assigner aux transferts budgétaires
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dans le cadre du processus d’ajustement macro économique. Portons un regard sur le
modèle traditionnel des ZMO. Lors de la perte de sa monnaie, un pays renonce, de fait, à
un instrument de politique économique souveraine. Les coûts d’une union monétaire sont
le pendant de cette perte d’influence. Par conséquent, la banque centrale nationale perd
toute raison d’exister ou tout pouvoir réel d’infléchir la politique monétaire d’une zone
monétaire intégrée. La nation participante, perd toute possibilité de modifier la valeur de
sa devise.
Les mesures de dévaluation ou de réévaluation n’étant plus opérationnelles. La
nation perdant sa capacité de déterminer la volume de monnaie en circulation ; se pose
alors la question de savoir si un pays à intérêt d’avoir une politique monétaire
indépendante qui lui permet dans plusieurs cas d’en tirer des bénéfices. La possibilité de
manipuler les taux de change, entre autre, reste un moyen efficace, dans certains cas, pour
une nation qui veut mener une politique volontariste de soutien, par exemple des
exportations. MUNDELL (1961) est le premier à proposer une analyse cohérente sur ce
qui, depuis, est connu sous le nom de la théorie des zones monétaires optimales (ZMO)
Deus ans plus tard, Mc KINNON (1963) prolonge l’analyse précédente, puis KENEN
(1969) se concentrera sur l’analyse des ZMO en terme de coûts-avantages. MUNDELL
analyse ces zones dans le cas…
Du glissement de la demande :
MUNDELL considère deux pays A ET B il y’aurait un glissement de la
demande du premier pays (A) vers le second (B.) Chaque pays produisant un bien
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Nous pensons que dans les nouvelles formes de coopération entre les pays du Sud au sein des
communautés économiques, l’aide au développement peut aussi être orientée dans le cadre de ses transferts
budgétaires, afin de réduire les conséquences que d’importants transferts financiers peuvent porter à des
économies caractérisées par de faibles moyens budgétaires.
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différent. Considérons une évolution des goûts des consommateurs. Les consommateurs
préférant consommer plus de bien du pays A (Pa) au détriment du produit du pays B
(Pb.) Le phénomène est donc un transfert de demande d’un bien vers l’autre et donc,
d’un pays vers l’autre. Un situation nouvelle naît de cet état : le problème d’ajustement
entre les deux pays. Pour le pays B : on assiste à une augmentation du chômage et à un
déficit de la balance courante. Pour le pays A : cette expansion peut favoriser des
pressions à la hausse sur son niveau de prix et une augmentation de son commerce
extérieur. Face à un tel déséquilibre macro-économique, la variation du taux de change
reste un puissant moyen d’ajustement. En effet, la dépréciation de la devise du pays B
face à celle du pays A annihile d’une part, les problèmes respectifs de balance courante et
de chômage et d’autre part, le problème des pressions inflationnistes. Si dans cette
situation les taux de change nominaux ne sont pas flexibles, le pays B supporte cet
ajustement par le canal des variations de revenus et de chômage.
C’est à partir de cette étape que l’arsenal analytique de la théorie des ZMO trouve
toute sa force. Les critères d’optimalité permettent de mesurer le coût d’ajustement lié à
la renonciation de l’instrument du taux de change. Le glissement de la demande dont il
s’agit ici, correspond au choc dit asymétrique
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. Nous ne devons pas perdre de vue
qu’aucun pays n’est spécialisé dans un seul type de bien. Le cas analysé ici reste le cas
extrême d’une analyse d’intérêt théorique. La politique de stabilisation par le taux de
change est étroitement liée au niveau des chocs asymétriques qui eux même, déterminent
l’importance des ajustements macro-économiques à opérer. Pour la MAURITANIE,
comme candidate à l’intégration à l’UEMOA, l’importance des chocs que lui causerait
cette union détermine donc, le coût qu’elle supportera en cas d’adoption de la monnaie
unique. Cependant, seule la comparaison des bénéfices tirés de l’adoption de la monnaie
unique nous permettra d’apprécier pour la MAURITANIE, si ce coût est excessif ou pas.
Les analyses des zones monétaires optimales s’intéressent aux bénéfices micro-
économiques qui sont issus des économies de coûts de conversion liés à l’échange de
devises différents. C’est à partir du moment que les bénéfices supplantent les coûts, que
le candidat à l’adhésion a intérêt à participer à l’union.
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Nous qualifierons de choc asymétrique tout choc qui affecte de manière opposée deux ou plusieurs
régions ou pays. Dans le cas d’un glissement des préférences d’un bien vers l’autre, le choc est dit
antisymétrique. Tout gain en terme de demande adressé à un pays correspond à une perte de montant exact
pour l’autre.
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