6. L`art romain en Alsace - Alliance Française Halifax

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Prehistoire et époque romaine
1. Prehistoire
Aux environs du milieu du VIIIe siècle, c'est-à-dire à la fin de l'Age du Bronze un grand
bouleversement secoue toute l’Europe Centrale, mettant fin à la civilisation dite « des Champs
d’urnes » et provoquant un très grand brassage de populations. Une nouvelle civilisation se
met en place, faite de « micro civilisations » reliées entre elles par une uniformité de
techniques (art du métal, épées ; fibules...), et surtout une absence presque totale de tombes
de chefs, ce qui semble indiquer une société relativement égalitaire.
Cette civilisation se caractérise par l’usage du fer (Premier âge du fer ou Hallstatt), par le
retour à l’inhumation, par la présence de harnachements de chevaux et celle de grandes épées
en fer, accompagnées parfois de situles (seaux), de rasoirs ou de couteaux du même métal.
C'est ainsi qu'apparaît cette nouvelle civilisation, où les porteurs de grandes épées de fer,
combattant à cheval, forment une caste de chefs, probablement les « équites » dont parle
César, et qui va peu à peu se constituer en féodalité. Les civilisations qui la caractérisent dans
l'Europe tempérée sont successivement celle de « Hallstatt » (-750 à -480), site éponyme
autrichien où une importante nécropole a été découverte, et celle de « La Tène » (-480 à -52),
site éponyme suisse près du lac de Neuchâtel.
2. L’époque romaine
En Europe occidentale, plus qu’une nouvelle population, il s’agit d’un nouveau brassage, après
tous ceux déjà connus, et surtout d'une nouvelle culture, de nouvelles techniques (monte du
cheval, fer, char), d'un nouveau mode de vie (oppidum, féodalité, servage, mercenariat) :
cette culture est communément appelée « culture celtique ». L'Alsace fait partie intégrante du
noyau à partir duquel cette civilisation va se développer et c’est ce monde celte qui va se
confronter avec la puissance romaine.
L'archéologie locale permet de mieux déterminer les peuplades qui vivent en Alsace au Ier
siècle av. J.C. : les Médiomatriques occupent l’actuel Bas-Rhin, les Séquanes l’actuel Haut-
Rhin, les premiers primitivement entre Marne et Meuse, repoussés vers l'est par les Belges, les
seconds vassaux d'abord des Arvernes qui disputent aux Boïens, Celtes danubiens, les fonds
d'orpaillage du Rhin, puis des Eduens. Quant azux Leuques, ils s’installent à l’ouest des
Vosges, les crêtes faisant frontière… Ces peuples, qui sont essentiellement des agriculteurs
vivent surs les riches territoires agricoles de la plaine, sur les rebords des terrasses de loess et
sur les collines au sud de Mulhouse, autour de grandes agglomérations servant de lieux
d’échanges et de centres artisanaux et dont les noms celtiques remontent à cette époque :
Saletio (Seltz), Brocomagus (Brumath), Argentorate (Strasbourg), Helvetum (Ehl),
Argentovaria (Horbourg), Cambete (Kembs)… Ces régions sont protégées par de nombreuses
places fortes comme le Münsterhügel de Bâle, le Britzgyberg d’Illfurth, le Hohlandsbourg près
de Colmar, Altitona Mont Sainte Odile, le Maimont près de Niedersteinbach, l’oppidum
leuque de La Bure et l’oppidum de la Pierre d'Appel près de Saint Dié, le col de Saverne,
Heidenstadt près d'Ernolsheim les Saverne, le Donnerberg, dans le sud du Palatinat…
2.1. Les évènements de la fin du IIè siècle avant JC
Un premier bouleversement a lieu entre 120-105 avant JC. suite aux troubles provoqués par la
migration des Cimbres et les Teutons, venus du Jutland et poussés par la famine : leur
déplacement et leurs affrontements avec les peuples Celtes qu’il rencontrent et les Romains
provoquent certains mouvements migratoires : en Rhénanie notamment les les Rauraques,
originaires de la Ruhr, se déplacent et viennent s’installer dans le coude du Rhin, se fixant
dans le sud-est de la Haute Alsace et sur une partie du plateau suisse : leur capitale sera
Augusta Rauracorum (Kaisersaugst à l’est de Bâle).
2.2. La poussée suébo-germanique
Vers 70 avant Jésus Christ, une fédération de peuples germains composée de Suèves,
Triboques, Némètes, Vangions, sous les ordres du chef suève Arioviste s’installe dans la région
de Mayence, traverse le Rhin et se dirige vers l’Alsace sans doute à l’appel des Séquanes et
des Arvernes alors en lutte pour l’hégémonie sur l’est de la Gaule contre les Eduens, par
ailleurs alliés des Romains. Entre 63 et 62, Arioviste intervient directement en Alsace où il
écrase les Eduens. Arioviste décide alors d’installer sa confédération en Alsace : ainsi les
Triboques s'installent entre Schirrhein, Brumath et Schweighouse, alors que les Suèves
s’attribuent environ un tiers du territoire des Séquanes, à leur grand dam, la région à cheval
entre Alsace et Franche Comté (porte de Bourgogne).
Devant le danger, Séquanes et Eduens se réconcilient et décident de rejeter Arioviste de
l’autre côté du Rhin. Ils sont défaits à Admagetobriga (Magstatt dans le Sundgau ?). Rome,
qui veut ménager sa frontière septentrionale relativement vulnérable, accepte provisoirement
la mainmise germanique sur l’est de la Gaule malgré son alliance avec les Eduens, et en 59
salue en Arioviste un « roi et ami du peuple romain ». César est alors consul avec Pompée.
Les deux sont très ambitieux et César voit dans la conquête de la Gaule une occasion unique
de devenir le « Premier à Rome »…
2.3. L’intervention de César
Vers 58 les Germains Harudes passent le Rhin et poussent Arioviste à s’engager dans la vallée
de la Saône. Le druide Eduen Diviciacus en appelle à César. César négocie d’abord avec
Arioviste, puis brusque les choses en s’emparant de Visontio (Besançon), monte vers l’Alsace
et rencontre Arioviste, lui signifiant la volonté de Rome d’étendre son protectorat sur la Gaule.
La négociation échoue et les armes parlent. La bataille décisive a lieu début septembre 58
entre Wittelsheim et Cernay. César avec l’aide de Crassus finit par écraser les Suèves sur
l’Ochsenfeld. Arioviste s’échappe et traverse le Rhin à Cambete (Kembs). L’Alsace est livrée
aux Romains. Les Suèves chassés, les autres confédérés germaniques sont fixés
définitivement le long du Rhin : Némètes au nord du Seltzbach (capitale : Spire), Triboques
autour de Brocomagus-Brumath, Rauraques en Haute Alsace (Capitale Augst puis Bâle). Ces
tribus seront utilisées pour occuper et défendre les territoires frontaliers, alors que les
Romains s’occupent de la conquête du reste de la Gaule.
La localisation précise de la bataille reste sujette à de nombreuses interprétations : la thèse la
plus vraisemblable situe la bataille sur l'Ochsenfeld, près de Cernay (Haute Alsace) ; une autre
situe le champ de bataille plus au nord, aux environs de Beblenheim ; une troisième la situe
en Basse Alsace entre Epfig et Stotzheim, alors qu’une autre encore tient pour la Franche-
Comté actuelle et non pas en Alsace. Les textes sont insuffisants et les fouilles entreprises
n'ont rien donné de certain.
3. Le début de la colonisation romaine
Rome contrôle nominalement l’Alsace, mais au départ, la présence romaine est assez lâche et
la mainmise romaine sur le pays ne s’effectue que lentement. Dans un premier temps, Rome
se contente d’assurer la sécurité de la frontière rhénane grâce aux auxiliaires némètes,
triboques et rauraques ; la seule grande colonie romaine est alors au sud, la Colonia Raurica
(Augst), près de Bâle, fondée en 44 avant JC. par Plancus. L’occupation n’est donc pas
systématique, car il n’y a apparament plus de troubles, la paix règne et les produits circulent
sans problème.
La colonisation effective et systématique débute entre 16 et 14 avant JC. Pour les Romains en
effet l’occupation de la frontière du Rhin n’est désormais qu’une étape pour la conquête de la
Germanie. Aussi, à partir de -15, le long du Rhin, le général d’Auguste Nero Claudius Drusus
est charger d’ériger des forts, bases de défense et points de départ des futures expéditions. Il
y a une bonne cinquantaine de ces « Castella drusiana » du lac de Constance jusqu’à
Nimègue, dont une dizaine en Alsace : Basileia (Bâle), Arialbinium (Bourgfelden), Cambete
(Kembs), Stabula (Bantzenheim-est), Mons Brisiacus (Vieux Brisach), Olino (Biesheim-
Kunheim), Argentorate (Strasbourg), Castellum Drusi (Drusenheim), Saletio (Seltz), Concordia
(Lauterbourg)… A Argentorate, le castrum, établi dans l’actuel centre ville, sert à l’Ala
Petriana, un corps de cavalerie.
En même temps, les Romains mettent en place un réseau de voies de communications en
utilisant les voies préexistantes et en en créant de nouvelles, établit un cadastre et classe les
terres en diverses catégories. Ces terres sont réparties en lots et distribuées à des vétérans de
l’armée, à des colons venus des régions de la Gaule narbonnaise, de la Gaule cisalpine ou du
Proche Orient, ou à des indigènes. Enfin les Romains s’établissent dans les agglomérations que
les Celtes avaient jadis créées ainsi des cités romaines, les Vici sont créées dans les localités
celtes sur des critères d’urbanisme romain. L’exemple le plus frappant est celui de
Brocomagus-Brumath.
4. L’Alsace à l’abri du Limes
En l’an 9 de l’ère chrétienne, Auguste lance une première grande expédition de pacification de
la Germanie dont les Romains occupent déjà une partie jusqu’à l’Elbe, imposant leur
domination, fort mal acceptée à des peuples germains comme les Chérusques, Chauques,
Chattes... Varus Publius Quintilius, à la tête de trois légions et des troupes auxiliaires
germaniques d’Arminius, prince Chérusque germanisé s’enfonce en Germanie, en direction de
l’actuelle Westphalie. Trahies par Arminius qui s’allie à d’autres tribus germaniques, les légions
sont massacrées dans une région marécageuse aux environs d’Osnabrück, lors de la
« bataille » (en fait un véritable massacre) de la « forêt de Teutobourg ». Varus se suicide.
Ce désastre, et malgré l’expédition victorieuse de Tiberius Drusus Nero « Germanicus » contre
Arminius en 16 oblige les Romains à se retirer sur la frontière du Rhin qu’il continuent de
fortifier. Puis en 43 44 une partie des troupes romaines de la région, dont la XIè légion
stationnée à Argentorate, est affectée à la conquête de la Grande Bretagne. De nouveaux
troubles éclatent en 69 70 suite à la mort de Néron en Rhénanie : une guerre entre légions
rivales affecte de nombreux sites alsaciens.
Ce n’est qu’en 73 que la conquête de la rive droite du Rhin, ou « champs décumates » devient
systématique : Cornelius Clemens décide de créer un grand axe routier joignant Argentorate,
la Rhétie et l’Helvétie par Offenbourg et la Forêt Noire. La frontière romaine est portée
jusqu'au Limes de l'Odenwald, puis plus à l'Est, bien au-delà du Neckar sur la Schwäbische
Alb. Cette route donne à l’Alsace une position privilégiée entre les provinces danubiennes de
l’Empire et les provinces militaires rhénanes créées en 90 : la Germania Superiora allant de
l’Helvétie à Mayence (englobant l’Alsace) et la Germania Inferiora allant de Mayence à la
Hollande. Après la conquête, les Romains défendent la Germanie par un rempart continu, le
Limes. L’Alsace est séparée de la frontière par un glacis de 50 à 100km de large. Argentorate
devient centre de ravitaillement, de santé et d’administration.
Vers 75, la Légion VIII Augusta, venant de Perse, s’installe à Argentorate. Elle va construire la
double amenée d’eau en conduits de céramique Kuttolsheim-Argentorate, grâce à ses ateliers
de poterie de Koenigshoffen.
Ainsi, à partir de 70-75 après JC. L’Alsace romaine entre dans une période de paix et de
prospérité, qui va durer un siècle et va lu permettre un développement économique
considérable ; hormis un incident survenu en 96, lrsqu’à Rome Nerva assassine Domitien et se
proclame empereur : Le nord-est de la Gaule, allié à la Légion XXI se soulève. Argentorate,
Helvetus (Ehl), Saletio, Saverne et Brumath sont détruits. Nommé empereur en 98, Trajan
mène une politique de conciliation entre armée et le sénat et rétablit une longue période de
paix.
5. La pax romana
5.1. Le brassage des populations
Une des caractéristiques de cette paix romaine est qu’elle favorise le brassage des populations
et des cultures : à la « couche » primitive formée par les populations celtes, Médiomatriques,
Séquanes, Leuques, se superpose d’abord des population culturellement très proches comme
les Rauraques et le Triboques, et l’assimilation se fait relativement rapidement et la société ne
s’en trouve que peu transformée.
Il en est différemment avec l’apport méridional, celui des populations de colons, de soldats ou
de marchands venant du sud : d’Italie principalement, mais aussi de Grèce ou de Syrie. Ils
amènent avec eux un autre mode de vie, de nouvelles techniques et de nouvelles croyances.
L’assimilation entre ces apports et le fonds culturel indigène va créer en quelques générations,
la population n’étant pas très nombreuse, à la civilisation « gallo-romaine », assimilation
favorisée par la paix et la volonté intégrative des nouveaux maîtres.
5.2. Villes et campagnes
Le premier grand apport romain est la création d’un nouveau type d’agglomération, la ville,
caractérisée par un plan régulier (cardo et decumanus), de nombreuses constructions, des
fonctions multiples (artisanat, commerce, armée, religion) et des édifices monumentaux. Ainsi
en est-il de Brocomagus-Brumath, dont il ne reste que trop peu de vestiges, et d’Augst qui a
conservé de remarquables édifices (théâtres, temples, forum…). Argentorate voit rapidement
sa fonction militaire concurrencée par des fonctions civile et s’entoure de nombreux « vici »,
bourgades civiles. En 130 Oppius Severus fait ériger une nouvelle enceinte en pierre et
aménage le port d’Argentorate. La cité finit au cours du IIè par supplanter Brocomagus dans
ses fonctions de chef-lieu. Elle se développe rapidement, du vicus de Kœnigshoffen jusqu'à
l'église Saint Etienne, entre les bras de l’Ill, et autour du castrum se groupent les arsenaux,
les magasins publics, les demeures des vétérans, des fonctionnaires, des nautoniers, des
aubergistes et des changeurs attirés là par la double exploitation du trafic commercial et de la
garnison.
Au carrefour des grandes voies de communication, aux lieu de passages routiers et fluviaux,
au pied des grands cols, les romins créent tout un réseau de bourgades, dont certaines, sur
plan géométrique sont parfois plus étendues qu’elles ne le seront au Moyen Âge comme
Biesheim (Olino), benfeld-Ehl (Helvetum), Cambete-Kembs, Tres Tabernae Saverne,
Sierenz, Wittelsheim, Bourgheim, Koenigshoffen (ateliers de céramique)…
Dans les campagnes, les paysages agraires sont principalement de deux types :
le paysage d’openfield ou de champs ouverts à habitat dispersé formé des fameuses
« villae » romaines, plus ou moins importantes, construites souvent sur un plan
stéréotypé (hypocauste, bains, mortier, tuiles « romaines » : ainsi les villas de
Mackwiller, Habsheim, Bergheim, Soultz, Koestlach…
paysage de bocage sur les hauteurs avec parcelles entourées de murets et de haies,
l’habitat étant groupé en hameaux. Dans ce type de campagne, la romanisation est
beaucoup moins poussée et les maisons sont encore partiellement protohistoriques à
plan simple et couverture de chaume et bardeaux : c’est le cas dans la région de
Saverne (fermes de la forêt du Wasserwald à Haegen) ou l’influence de la culture
médiomatrique reste longtemps dominante.
5.3. L’économie
L’économie de l’Alsace romaine est dominée par l’armée, grande consommatrice de produits
agricoles et artisanaux :
L’agriculture est dominée par la production de céréales et la vigne, importée par les
Romains.
L’industrie se base sur la production de pierres taillées (l’armée ouvre de nombreuses
carrières), de briques, de tuyaux, de tuiles, de céramique : à l’exemple de l’atelier de
production de l’armée à Koenigshoffen, de nombreuses officines de céramiques
travaillent pour le marché locale mais aussi pour l’exportation, comme à Dinsheim-
Heiligenberg ou Ittenwiller… L’Alsace romaine produit de même de la verrerie.
Le commerce est florissant : les produits agricoles et industriels circulent tant sur les
routes que sur les voies d’eau. Les produits échangés sont les céréales, le fourrage,
les poteries, le vin, les amphores d’huile, vin, sauces de poisson (Espagne, Midi…)
Les réseau routier est relativement dense et préfigure le réseau routier moderne :
trois grands axes nord-sud traversent le pays : la voie du piémont, de Wissembourg à
Belfort, la voie de la plaine correspondant en gros à l’actuelle RN 83 et la voie
longeant le Rhin ; d’ouest en est les axes les plus importants sont ceux reliant
Argentorate à Divodorum (Metz) par Saverne, l’axe Mons Brisiacus – col du
Bonhomme Lorraine et au sud l’axe Basileia – Divodorum par le col de Bussang…
5.4. Religion et croyance
5.4.1. La religion gallo-romaine
En matière de religion, les Romains sont un peuple très « assimilateur » : aussi, dans un
premier temps, les influences romaines se mêlent dans le panthéon aux survivances celtes.
Une place particulière semble être faite au dieu Mercure, l’équivalent romain du dieu celte
Lug : ses sanctuaires principaux se trouvent dans la région de Niederbronn et bien entendu au
Donon ou le sanctuaire à livré plus d’une cinquantaine de figurines de ce dieu. Le Mercure
indigène assure la protection de la production agricole, la protection des activités artisanales
enfin celle de la communauté. Le dieu Mars Teutatès est particulièrement vénéré par les
militaires, mais d’autres dieux sont très présents comme Jupiter – Taranis, Apollon Bélénos,
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