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http://www.vedura.fr/economie/agriculture/engrais-chimiques
Les engrais
Les engrais chimiques sont utilisés dans le cadre d'une agriculture intensive afin d'augmenter la
croissance et le rendement des cultures.
Il existe trois grandes familles d'engrais chimiques :
 les engrais azotés : l'azote est un élément très important pour la croissance des végétaux. Il
est présent naturellement dans l'atmosphère, mais les engrais chimiques en apportent de bien
plus grandes quantités.
 les engrais potassiques : la potasse est naturellement présente dans les terres, certains
sols étant plus riches que d'autres. Quelques végétaux sont particulièrement avides de
potasse, tels que les pommes de terre, les betteraves, ou encore la vigne.
 les engrais phosphatés : ils apportent à la terre du phosphore, de l'aluminium, de l'azote et
du calcium.
Les engrais chimiques permettent d'obtenir un plus grand rendement agricole, mais sont responsables
d'une pollution massive des sols et de l'eau. Les nitrates et phosphates notamment, présents dans
les engrais chimiques, atteignent les cours d'eau et nappes phréatiques par infiltration.
Les phosphates provoquent l'eutrophisation de l'eau, c'est-à-dire un excès de nutriment, se traduisant
par une croissance excessive des algues et une diminution de l'oxygène, ce qui modifie massivement
l'écosystème en place, détruisant la biodiversité et favorisant la croissance d'espèces nuisibles.
Les engrais azotés riches en nitrates très solubles dans l’eau sont la cause majeure de la pollution des
réserves d'eau potable de la planète. L'eau nécessite des traitement pour être consommée, et cette
pollution est responsable du problème majeur d'accès à l'eau potable.
La solution de lutte contre les pollutions générées par les engrais chimiques est le développement de
l'agriculture biologique au détriment de l'agriculture intensive.
Mais selon Jacques Diouf, le directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation
et l'agriculture (FAO), il semble impossible de se passer des engrais chimiques pour nourrir 6 milliards
(et 9 milliards à l'horizon 2050) d'humains sur terre.
Dans une perspective de développement durable, il s'agit de trouver le juste équilibre d'une
agriculture raisonnée : utilisation restrictive d'engrais chimiques, en appliquant notammenet le bon
dosage, et développement de l'agriculture biologique, autant que possible.
http://www.goodplanet.info/Alimentation-agriculture/Engrais/Engrais-agricoles
Fertilisants : l'addiction du monde agricole
Champs de thé - Kenya © Yann Arthus-Bertrand
Durant l'année, plus de 160 millions de tonnes d'engrais minéraux seront répandus à la
surface de notre planète. En six décennies, le recours à ces substances aura été multiplié
par cinq et aura permis de décupler la productivité des cultures. Mais de grandes
quantités de ces engrais se répandent dans l'environnement et constituent l'un des
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principaux facteurs de pollution agricole. Toutefois, des alternatives naturelles et
durables existent, comme les engrais organiques ou l'utilisation de trèfle et de luzerne.
La consommation mondiale d'engrais a plus que doublé au cours des trente dernières années. Elle
dépasse les 200 kg à l'hectare en Europe, en Chine, au Japon, en Corée du Sud, elle est de 50 kg en
Australie, 10 à 20 kg en Afrique sud-saharienne et Asie centrale, de 100 kg en moyenne dans les
autres pays. Cela est dû pour partie à l’effondrement des surfaces consacrées aux légumineuses. Sur
la saison 2006-2007, la consommation a été de 164 millions de tonnes, dont 98 pour les engrais
azotés, 27 pour la potasse et 39 pour les phosphates. La Chine est le premier consommateur d’engrais
minéraux, avec 49 millions de tonnes, suivi de l’Inde (22 Mt), des Etats-Unis (21 Mt), du Brésil (9 Mt),
de l’Indonésie (3,5 Mt) et de la France (3,4 Mt). Depuis 1960, selon les Nations Unies, le nombre de
zones mortes dans les mers et les océans a doublé au cours de chaque décennie, notamment à cause
des nutriments, tels que l’azote et le phosphore, provenant du ruissellement d’engrais agricoles et de
fumier. En 2005, 75% des rivières chinoises étaient contaminées par les fertilisants.
Les engrais sont des substances destinées à apporter aux plantes des compléments d'éléments
nutritifs de façon à améliorer leur croissance et augmenter le rendement des cultures.
Les engrais minéraux
En 2006, la production de fertilisants s’élevait à 170,4 millions de tonnes, avec 89 Mt d’engrais azotés,
29,4 Mt d’engrais potassiques et 52 Mt d’engrais phosphatés. Elle devrait passer, selon la FAO, de
206,5 Mt en 2007 à 241 Mt pour la saison 2011-2012. Les réserves estimées de potasse se montent à
8.300 Mt, dont plus de la moitié au Canada. La Chine est le premier producteur d’engrais azotés (43%
de la production mondiale), l’Afrique l’exportateur principal de phosphate, le Canada et la Russie de
potasse. Ces substances sont produites soit par l'industrie chimique, soit par l'exploitation de
gisements naturels (mines de potasse et de phosphates). En consommation, l’augmentation est forte
dans les pays en développement, elle diminue ailleurs. Ainsi en Europe, de 1996 à 2006, où la hausse
globale de la consommation a été de 2,5%, on a assisté à une diminution dans l'Europe des 15 de
3,5% pour l'azote, 12,1% pour les phosphates et 10,7% pour la potasse et à l'inverse, à une
augmentation pour les nouveaux membres de 32% pour l'azote, 17% pour les phosphates et 18%
pour la potasse.
Legislation communautaire
En 2003, l'Union européenne a simplifié la législation communautaire relative à l'harmonisation de la
législation des États membres dans le domaine des engrais minéraux afin d'assurer la libre circulation
de ces produits à l'intérieur de l'Union européenne. Ce règlement opère une refonte de dix-huit
directives publiées entre 1976 et 1998. Tous les types d'engrais conformes à ce règlement sont
désignés "engrais CE". Dans les conditions normales d'utilisation, ces engrais doivent être efficaces
sans avoir d'effet négatif sur la santé des hommes, des animaux, des plantes et sur l'environnement.
La fin de Nauru
Île-Etat du Pacifique depuis 1968, Nauru a longtemps exploité (depuis 1840) le phosphate dont elle
était recouverte. De 1968 à 2002, elle exporte 43 millions de tonnes de phosphates, devenant un des
états les plus riches de la planète par tête d’habitant. La ressource est aujourd’hui épuisée et 80% de
son territoire est dévasté. L’État est en banqueroute et accusé de servir de plaque tournante à des
opérations internationales de blanchiment d'argent et de financement du terrorisme.
Les engrais minéraux ont fortement contribué à l'accroissement des rendements à l'hectare depuis
1950. Celui du blé, par exemple, a été multiplié par quatre pour une consommation d'engrais
multipliée par cinq. Les plus hauts niveaux de production ne sont atteints que là où l’apport en eau est
suffisant, expliquant les besoins croissant d'irrigation des cultures.
Leurs pollutions
Les engrais minéraux ne sont pas tous absorbés par la plante. Une partie s’écoule dans les fossés et
les rivières ou migrent vers les nappes souterraines, une autre se disperse dans l’air et se retrouve en
milieu urbain, comme l’attestent les mesures des organismes de suivi de la pollution. Cette pollution
atmosphérique concerne, selon les études, 30 à 65% de l’azote minéral épandu, et est liée aux
conditions climatiques et pratiques de fertilisation. L’excédent d'azote, couplé avec un excédent de
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phosphore (pollutions urbaines par les lessives et autres rejets domestiques), provoque une
eutrophisation, un étouffement des milieux aquatiques et la production de toxines.
Le secteur agricole produit, directement ou indirectement, de 17 à 32% de l’ensemble des émissions
mondiales de GES causées par les humains. Produire un kilogramme d’engrais nécessite de brûler 1,5
litre de fioul. Et plus du tiers des émissions de l’agriculture provient de sols qui reçoivent trop
d’engrais. Les phénomènes de dénitrification et de volatilisation de l’ammoniac contenu dans les
engrais azotés génèrent des gaz à effets de serre de 23 fois à 300 fois plus actifs que le CO2.
L’usage intensif d’engrais minéraux a tendance à amoindrir la quantité de microorganismes dans le sol
(bactéries, champignons…) et de vers, essentiels à la croissance de la plante. Et plus le sol est pauvre
en matière organique, plus les cultures ont besoin d’apports externes.
Les engrais organiques
Les engrais organiques, d’origine animale ou végétale, proviennent des fumiers, lisiers, guano, algues
et déchets organiques divers le plus souvent compostés, ainsi que des plantes ou déchets de plantes
directement présents sur les sols, qu’elles soient spontanées ou cultivées (engrais verts). Une tonne
de fumier de bovins apporte environ 5 kg d’azote, 2,5 kg de phosphore et 6 kg de potassium. Cette
fumure organique a l’avantage de renforcer la vie et la structure des sols et d’atténuer notamment les
risques d’érosion. Les excédents peuvent aussi se retrouver dans les sols et les eaux. Cependant, le
bilan global des engrais organiques sur l’environnement reste meilleur que celui des engrais minéraux,
en particulier en terme d’émission de gaz à effet de serre. Ils constituent un des piliers des méthodes
de l’agriculture biologique.
Utiliser l'azote de l'air
Quelques plantes en association avec des micro-organismes fixent l'azote de l'air. Le trèfle en fixe 150
kg/ha/an, la luzerne 180 kg. En association avec d'une légumineuse, Sesbiania rostrata, qui fixe 200 à
300 kg d’azote par ha en 50 jours, le rendement de la culture du riz pourrait passer de 2 à 4 t/ha ce
qui équivaut à un apport d'engrais chimiques de 60 à 80 kg. 75 millions de tonnes d’azote pourraient
être fixées par les plantes soit l'équivalent de 160 millions de tonnes d'engrais chimiques.
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