Inter Académiques Léry -Poses
jeudi 18 octobre 2007
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- considérant que l’enfant doit entrer en contact avec la culture
En effet, dans les programmes précédents, on considérait qu’un savoir de base suffisait pour
former le « peuple », pour travailler. La culture étant réservée à ceux qui ont le temps, c’est-à-dire
l’élite.
L’école avait le rôle d’apprendre le dire lire écrire et le collège avait davantage à insérer l’art et la
culture.
Les Programmes de 2002 sont résolument culturels. Or, dès que l’on parle de culture, on parle de
philosophie.
La culture, c’est la réponse des hommes aux questions fondamentales qu’ils se posent, à leurs
inquiétudes. Les mythes en sont le premier exemple car ils sont une réponse aux origines de
l’Homme. Ensuite, la littérature a pris le relais et la philosophie aussi.
La culture fait entrer de fait la philosophie. L’entrée dans la culture fait immédiatement entrer dans
la philosophie ou le philosophique. La culture c’est le questionnement.
2 exemples :
- général : le vivant et les origines de la vie « de l’œuf et de la poule »
- vécu : une leçon de grammaire sur le sujet et le verbe « Un enfant mange un gâteau/ Des
enfants mangent un gâteau ». A la leçon, le sujet commande le verbe, l’élève dit que le sujet ne
peut pas commander le verbe, c’est le gâteau qui commande parce que l’enfant ne peut
s’empêcher de le manger.
raison morale ou éthique ou civique
Toute morale repose sur l’égalité entre les hommes. Qu’est ce qui fonde cette égalité ?
Pour Kant et Condorcet, c’est le savoir qui est le fondement de l’égalité. Nous vivons sur ce
principe depuis deux siècles.
Mais le savoir est-il réellement le fondement de toute égalité ? Ne peut-il être justement le
fondement d’inégalités ? (exemple : la Shoah et les officiers nazis, très cultivés, qui ont commis les
pires atrocités)
Alors, qu’est ce qui nous rend égaux ? … C’est peut-être justement notre ignorance sur les
grandes questions métaphysiques (où allons-nous après la mort ?, quelle est l’origine de
l’homme ?). Einstein ne peut pas (plus) davantage répondre à certaines questions métaphysiques
qu’un analphabète.
Sauf en répondant par la foi. Mais, la foi n’est pas un savoir.
Comment découvrons-nous notre ignorance ? Précisément par la réflexion en commun, en posant
des questions. De ce point de vue là, la réflexion philosophique révèle notre égalité par notre
ignorance.
En ce qui concerne la liberté de conscience, on peut se baser sur le livre d’Hanna Arendt « La
banalité du mal » qui rapporte le procès d’Eichmann. Sa conclusion est que l’intelligence et la
raison sont deux choses différentes.
Dans un autre ouvrage, « Considérations morales » (éditions rivages, poche), Hanna Arendt
montre que la morale ce n’est pas un savoir appris, ce n’est pas l’apprentissage de normes. Elle
surgit quand on se dédouble (en anglais, « conscienceness ». par exemple, Macbeth, Hamlet…)
La conscience morale, c’est le dialogue intérieur (exemple : Socrate qui dialogue avec son démon,
son autre lui-même) qui ne peut être indissociée d’un dialogue avec les autres. Dialoguer avec les
autres permet d’apprendre à dialoguer avec soi-même comme un être double. (exemple vécu : un
élève qui ne participe pas physiquement au débat mais qui reste en pensée dans le contexte du
débat durant la récréation)
Pour éclairer ce dédoublement impossible pour certains, Francis Imbert parle des enfants
« bolides », des enfants qui sont dans l’immédiat, sans réflexion, qui ne prennent pas de distance,
qui sont dans l’impulsion.
raison psychologique
Jacques Lévine, psychanalyste, qui parle du débat psychologique (du débat philosophique,
préalable de la pensée) comme une construction identitaire du sujet.