ALGEBRE MA2 1/7
GROUPES, ANNEAUX ET CORPS
Une loi de composition interne (ou opération) sur un ensemble
E
est une application qui à tout couple
 
,xy
de
EE
associe un
xy
dans
E
. Une opération peut satisfaire différentes propriétés :
o associativité
 
*x y z x y z   
o commutativité
*x y y x
o existence d’un élément neutre
, *e x e e x x  
o élément inversible (symétrisable)
, x x x x x e
 
 
o distributivité de sur
 
x y z x y x z    
une autre opération
 
x y z x z y z     
L’élément neutre sera noté 0 pour l’addition et 1 pour la
multiplication. De même, l’inverse de
xE
sera noté
et
.
Propriétés des groupes :
Quand ils existent, l’élément neutre et l’inverse sont uniques.
Tout élément est régulier à gauche et à droite,
c'est-à-dire
x y x z y z  
et
y x z x y z   
.
Le passage à l’inverse est idempotent, c'est-à-dire
11
()xx

.
Propriétés des anneaux :
0 0 0xx  
 
x y x y x y  
Pour un
anneau commutatif, la formule du binôme de Newton est vérifiée.
0x
est un diviseur de zéro s’il existe
0y
tel que
0xy
.
Un anneau ne possédant pas de diviseur de zéro est dit intègre.
Propriété des corps :
 
0 0 ou 0x y x y  
 
,E
groupe
loi interne
associative
élément neutre
inversible
 
,E
groupe abélien
commutative
 
,,E
anneau
loi interne
associative
distributive sur
 
,,E
anneau commutatif
commutative
 
,,E
anneau unitaire
élément neutre
 
,,E
corps
inversible pour
0x
 
,,E
corps commutatif
commutative
 
,,K
est un corps :
o
 
,K
est un groupe commutatif
 
 
0,K
est un groupe
est distributive sur
o anneau unitaire avec 1 0
tout élément différent de 0 est inversible pour
o anneau unitaire et intègre
ALGEBRE MA2 2/7
ESPACES VECTORIELS
Une espace vectoriel sur K est un ensemble E munis de deux lois :
o une addition interne notée qui fait de E un groupe abélien
o une multiplication externe par des scalaires vérifiant :
 
x y x y
 
 
 
x x x
 
 
 
xx
  
1xx
Les éléments de K sont appelés des scalaires.
Les éléments de E sont appelés des vecteurs.
Propriétés :
00
 
x x x
 
 
00x
0 =0 ou 0xx

 
Une sous-ensemble E’ de E est un sous-espace vectoriel si et
seulement s’il est stable par combinaison linéaire (
xy


E’) et
si l’élément nul lui appartient (c'est-à-dire qu’il est non vide).
L’intersection d’un nombre fini de sev de E est un sev de E.
Soit A une famille de vecteurs de E. L’ensemble des combinaisons
linéaires de A forment le plus petit sev contenant A, on le note <A>
tout élément de <A> s’écrit comme combinaisons linéaires de A
<A> est le sev engendré par A
A est une famille génératrice de <A>
E=E1+E2 xE, x1E1, x2E2, x=x1+x2 (somme)
E=E1
E2 xE, !x1E1, !x2E2, x=x1+x2 (somme directe)
E=E1+E2 et E1E2={0}
On dit que E1 et E2 sont supplémentaires. Le supplémentaire
d’un sev existe toujours mais il n’est pas forcément unique.
Une famille de vecteurs
 
iiI
x
est dite libre et les vecteurs
i
x
sont
dits linéairement indépendants lorsque
0 , 0
i i i
iI x i I

 
.
Si la famille n’est pas libre on dit qu’elle est liée et que les vecteurs
i
x
sont linéairement indépendants.
Tous les éléments d’une famille libre sont distincts et non nuls.
Toute sous-famille d’une famille libre est libre. Toute famille qui
contient une famille liée est liée. Une famille
 
iiI
x
est liée si et
seulement si un des éléments est combinaison linéaire des autres.
Un ev est de type fini si et seulement s’il est engendré par un
nombre fini de vecteurs.
Une famille de vecteurs de E qui est à la fois génératrice et libre
est appelée base de E.
Soit E un ev de type fini et non réduit à {0}. Alors E a une base
finie et toutes les bases de E sont finies et ont le même cardinal.
Ce nombre s’appelle dimension de E et on le note dim E.
Convention : si E={0} alors dim E = 0 et E est engendré par .
Soit
 
iiI
b
une base de E. Tout élément x de E s’écrit de manière
unique comme combinaison linéaire de
 
iiI
b
et les coefficients
sont les coordonnées de x dans la base
 
iiI
b
.
Soit dim E = n et soit (b1,…,bp) une famille de vecteurs de E :
o (b1,…,bp) est libre
p n
o (b1,…,bp) est génératrice
p n
o (b1,…,bp) est libre maximale (p=n) c’est une base
o (b1,…,bp) est génératrice minimale (p=n) c’est une base
ALGEBRE MA2 3/7
Théorème de la base incomplète : soit E un espace vectoriel de
dimension n et soient (y1,, yp) une famille de p vecteurs libres de
E avec p<n. Alors il existe n-p vecteurs (yp+1, , yn) de E tels que
la famille (y1, , yp, yp+1,, yn) forme une base de E.
Soit E un ev de dimension n, et soit E’ un sev alors E’ est de type
fini et de dimension inférieure ou égale à n. E’=E dim E’ = dim E
Soit F’ et F’’ deux sev de types finies alors on a
dim (F’+F’’) = dim F’ + dim F’’ dim (F’F’’)
Soient E1…Ep des sev supplémentaires de dimensions finis de E
alors dim E = dim E1 + … + dim Ep.
Soient E, F des ev de types finis. Alors EF est de type fini et on a
dim EF = dim E + dim F.
On appelle algèbre sur K un ensemble A munis de deux lois
internes + et sur A, une loi externe (
K A A
) :
o
 
,,A
est un ev
o
 
,,A
est un anneau
o
 
, , , x y A K x y x y x y
 
 
APPLICATIONS LINEAIRES
Rappels :
 
: est injective : , , f E F g F E x E g f x x  
 
: est surjective : , , f E F h F E y F f h y y  
: est bijective : , et
EF
f E F g F E g f id f g id  
Soient E, F deux ev sur K et u une application de E dans F. On dit
que u est une application linéaire si et seulement si
 
, , x y E u x y u x u y  
et
 
, , x E K u x u x
 
 
.
Une AL d’un ev dans lui-même est appelé endomorphisme. On
appelle isomorphisme une AL bijective. Une AL qui est à la fois un
endomorphisme et un isomorphisme est appelé automorphisme.
Soit u une AL, alors u(0) est toujours égale à 0.
u est une AL
 
, , , , x y E K u x y u x u y
 
 
La composée, la somme, le produit de deux AL sont des AL.
La composée de deux isomorphismes est un isomorphisme.
Soient E, F deux ev et u : EF une AL (pas forcément bijective) :
o Si E’ est un sev de E, alors u(E’) est un sev de F
o Si F’ est un sev de F, alors u-1(F’) est un sev de E
Le sev u(E) de F est appelé l’image de u et est noté Im(u).
Le sev
 
 
10u
de E est appelé le noyau de u et noté Ker(u).
u est injective Ker(u) = {0}
l’image d’une famille libre de E est une famille libre de F
ALGEBRE MA2 4/7
u est surjective Im(u) = F
l’image d’un générateur de E est un générateur de F
u est bijective l’image d’une base de E est une base de F
Soit u : E F, si E est de type fini alors la dimension de l’image de
u est aussi appelé rang de u et on note Rg(u).
dim E = dim Ker(u) + Rg(u) = dim Ker(u) + dim Im(u)
Soient deux AL u : EF et v : FG alors :
o Rg(v u) inf(Rg(u), Rg(v))
o u est surjective Rg(v u) = Rg(v)
o u est injective Rg(v u) = Rg(u)
Soit u : EF une AL, E et F étant de types finis :
o u est injective Rg(u) = dim E
o u est surjective Rg(u) = dim F
o dim E = dim F (u est injective u est surjective)
Soit p un endomorphisme de E :
p est un projecteur p p = p (ou p²=p).
Soit p un projecteur sur un ev E. On a :
o E = Im(p)
Im(idE-p)
o Ker(p) = Im(idE-p)
o Im(p) = Ker(idE-p)
L’ensemble des automorphismes de E est un groupe par rapport à
la composition des applications linéaires. Il est noté Aut(E) ou
GL(E) et on parle de groupe linéaire.
L’ensemble
L
(E,F) des AL de E dans F est un sous-espace
vectoriel de FE = {f : EF}. Lorsque E = F,
L
(E) est muni d’une
addition, multiplication avec scalaire et, en plus, une multiplication
interne donnée par la composition des AL (algèbre).
APPLICATIONS LINEAIRES ET MATRICES
Soient u : E F une AL et
 
iiI
e
une famille des vecteurs de E :
o
 
iiI
e
engendre E
 
iiI
ue
engendre u(E)
o
 
iiI
ue
est libre
 
iiI
e
est libre
o
 
iiI
e
est libre et u est injective
 
iiI
ue
est libre
o u bijective
   
 
base de E base de u(E)
ii
i I i I
e u e

Soient
 
iiI
b
une base de E et
 
iiI
f
une famille de vecteurs de F.
Il existe une unique AL u : EF telle que u(bi)=fi pour tout i dans I.
o u est injective
 
iiI
f
est libre
o u est surjective
 
iiI
f
est génératrice
o u est bijective
 
iiI
f
est une base
Soit E et F deux ev et
 
iiI
b
un base de E. L’application qui à tout
u dans
L
(E,F) associe
 
iiI
ub
dans FI est un isomorphisme.
L’addition et la multiplication par un scalaire donne à Mm,n(K) une
structure dev/K. L’élément neutre est la matrice nulle notée 0.
L’application Mm,n(K) (Km)n qui à toute matrice A associe
   
 
1,,
n
c A c A
est un isomorphisme d’ev/K.
L’application Mm,n(K) (Kn)m qui à toute matrice A associe
   
 
1,,
m
l A l A
est un isomorphisme d’ev/K.
La famille des matrices Er,s (tous les éléments sont nuls, sauf celui
à l’intersection de la ligne r et de la colonne s qui vaut 1) est une
base de Mm,n(K). La famille de matrices Er,s 1rm et 1sn est
appelé base canonique (standard) de Mm,n(K).
ALGEBRE MA2 5/7
Soient u : E F une AL et
 
1,n
ee
,
 
1,m
ff
des bases
respectives de E, F. La matrice de u par rapport aux bases
et
est donnée par :
 
11 1
,,
1
n
mn
m mn
M u M K









les coefficients de la colonne j sont les coordonnées du vecteur
u(ej) dans la base
. Les
(1 et 1 )
ij i m j n
 
sont uniquement
déterminés, de sorte que soit vérifié :
 
1
m
j ij i
i
u e f
Soient u un endomorphisme de E et
une base de E :
u est un isomorphisme
 
,
Mu

est inversible
 
 
 
1
1
,,
M u M u
   

Soient u une AL qui à tout
 
1,,
n
x x E
associe
 
1,,
m
y y F
et
,
deux bases respectives de E, F. Alors on a :
 
11
,
nm
xy
Mu
xy

 
 

 
 
 
Soient E, F deux ev/K et
,
deux bases respectives de E, F :
 
1 2 , 1 2 , 1 , 2
, , , , K, u u L E F M u u M u M u
     
 
 
Soient E, F, G des ev munis de bases
,
,
.
Soient u : E F et v : F G des AL alors :
 
, , ,
M v u M v M u
 

La matrice de passage de la base
 
1,n
ee
vers la base
1,n
ee

est la matrice
 
,,
P M id
   

. Les coefficients de la
colonne j sont les coordonnées du vecteur ej’ dans la base
.
Remarque :
,
P

est inversible et
 
1
,,
PP
 

.
Soient X, X’ les coordonnées de x dans les bases
et
alors :
,
X P X

Soient u une AL de E dans F,
et
deux bases de E,
et
deux bases de F. Alors on a
   
, , , ,
M u P M u P
 
 
A, A’ Mm,n(K) sont équivalentes (notation A A’)
P GLn(K), Q GLm(K), A’=QAP
Remarque :
,
M

et
,
M


sont équivalentes.
réflexivité A A
symétrie A A’ A’ A
transitivité A A’ et A’ A’’ A A’’
Soit E un ensemble et R une partie de E². On dit que R est une
relation d’équivalence si et seulement si : (notation e
R
e’)
réflexivité eE, (e,e)R
symétrie (e,e’)R (e’,e)R
transitivité (e,e’)R et (e’,e’’)R (e,e’’)R
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