a. Les sanctuaires les plus archaïques sont les espaces naturels
ouverts
- les bois et les forêts, chez les Grecs, les Romains et les
peuples germaniques. C’est le lucus.
- les sources et les montagnes.
b) Les espaces naturels fermés : les grottes et les cavernes. Les
grottes étaient très certainement les lieux de culte des hommes
préhistoriques. Le culte de Mithra était célébré dans des grottes
naturelles ou artificielles (spelaeum, antrum). Mohammed a eu sa
première révélation dans la grotte du mont Hirâ. Selon la tradition
chrétienne (Protévangile de Jacques), Jésus est né dans une
grotte.
c. Le premier sanctuaire, c’est la maison, bien avant le temple. Toute
maison était à l’origine un sanctuaire. Les appartements dans lesquels
nous " vivons " sont parfaitement désacralisés. On a peine à s’imaginer
que dans les temps anciens la maison était une unité organique où se
passait la totalité de la vie : unité de production, espace culturel et cultuel
et non seulement unité de consommation. La maison était le lieu du culte
domestique très développé dans certaines religions, notamment dans la
Rome ancienne et en Inde.
* A Rome, le foyer était l’endroit le plus sacré de la maison
romaine, celui ou brûle le feu sacré, jour après jour ; enfermé avec
la cendre le soir, le feu s’y réveille tous les matins. Dans chaque
maison, chaque jour, le repas s’interrompait, pour q’une partie des
aliments fût, en offrandes aux Pénates, posé sur le foyer ou jeté
dans le feu. Le silence était alors prescrit, jusqu’à ce que fut
annoncé par le chef de famille-officiant que " les dieux étaient
propices ". Si sacrée était la nourriture qu’une bouchée qui tombait
devait être recueillie, et non nettoyée, brûlée en expiation.
* En Inde : le feu (agni) brûle nuit et jour dans chaque foyer des
trois classes supérieures. L’oblation aux dieux (un des cinq grands
sacrifices quotidiens) y est jeté avant chaque repas (donc matin et
soir).
On ne construit pas une maison n'importe où: comme pour les
temples, l'espace devait être consacré, c-à-d soustrait à l'espace
profane, chaotique.