3.2 L'évolution du système bancaire : Les banques modernes sont nées sous le Second
Empire. Jusqu'à une époque récente, elles se sont partagées en trois groupes : la "haute
banque", les banques d'affaires et les banques de dépôts.
La "haute banque", qui ne recevait pas de dépôts du public, se cantonnait dans des
opérations fructueuses d'émissions d'emprunts pour le compte du gouvernement. Aujourd'hui,
ces banques jouent le rôle de conseil financier auprès des grandes entreprises dans leurs
activités de fusion, acquisition, etc.
Les banques d'affaires (Suez, Paribas par exemple) collectaient l'épargne publique pour
financer le développement industriel. Même si elles distribuaient des crédits à moyen et long
terme, leurs activités consistaient surtout à investir leurs fonds dans le capital des sociétés en
prenant des participations (elles en devenaient actionnaires). Comme elles prenaient certains
risques, elles ne pouvaient recevoir que des dépôts immobilisés pour plus d'un an.
À l'inverse, les banques de dépôts recevaient des dépôts (à vue ou à moins de deux ans) et
distribuaient des crédits à court terme, aux particuliers comme aux entreprises.
Depuis 1984, la distinction entre les deux derniers types de banques n'existe plus. C'est donc
la fin de la spécialisation des banques. Avec l'augmentation spectaculaire du nombre de
guichets bancaires en France dans les années 60 et 70 (la "course aux guichets" favorisée par
la concurrence a entraîné une "bancarisation"de la société française, chacun détenant au
moins un compte courant), les banques se sont considérablement développées, se rapprochant
toutes de la "banque universelle" qui réalise l'ensemble des activités bancaires (prises de
participations, crédits du court au long terme...).
La plupart des grandes banques appartiennent à l'Etat. Sociétés privées à l'origine, les banques
ont connu deux vagues de nationalisations, en 1945 (Société Générale, Crédit Lyonnais,
Comptoir national d'escompte et Banque nationale pour le commerce et l'industrie, ces deux
dernières ayant fusionné en 1966 pour créer la Banque nationale de Paris) et en 1982 (36
banques). La politique de privatisation des entreprises publiques touche aussi les banques (en
1986 et 1987, privatisation de Paribas, Suez, Société Générale, Crédit commercial de France
et en 1993, la BNP). Depuis 1998, création du Système Européen de Banques Centrales.
3.3 Crise actuelle du système bancaire
Les banques traversent actuellement une crise financière :
1/ En raison de l’incapacité de certains de leurs clients à pouvoir rembourser.
. particuliers américains qui avaient investi dans l’immobilier à taux variable (crise des
«subprime»). Quand les taux ont augmenté, ils n’ont pas pu faire face à leurs échéances de
remboursement de prêts.
. Etats qui avaient emprunté pour financer leurs déficits budgétaires et qui ne trouvent plus à
présent d’investisseurs pour leur prêter (crise de la «dette souveraine», Grèce notamment).
. entreprises en difficultés qui n’ayant plus de marché ne peuvent plus rembourser
2/ En raison de la volonté de certains investisseurs de ne plus prêter aux banques qui ont
besoin de liquidités pour financer l’économie. En effet l’épargne des ménages (CSL, CEL-
PEL,…) collectée par certaines banques n’est pas suffisante pour couvrir les crédits octroyés.
Ces banques doivent donc « acheter » de la liquidité à d’autres investisseurs nationaux ou
internationaux (compagnies d’assurances, autres banques qui disposent de liquidités, etc…).
Dernier exemple : le Crédit Immobilier qui ne trouve plus de liquidité et ne peut donc plus
octroyer de crédits à ses clients.
3/ En raison de la volonté des autorités de sécuriser les banques en exigeant des fonds propres
à hauteur d’au moins 10% des prêts consentis. S’ils n’ont pas mis en réserve suffisamment de
bénéfices pour accroître leur fonds propres, les banques doivent limiter leurs crédits.