Philosophie – 1º Bachillerato
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Aristote, nous ajoutons au courage, la tempérence (ou modération des appétits
physiques) et la generosité.
Un homme qui vit selon les vertus est un homme heureux, mais, pour l’être, il a besoin
de vivre dans une ville régie par de bonnes lois, parce que le logos qui nous prépare
pour la vie contemplative et pour prendre des décisions individuelles et prudentes, nous
habilite également pour vivre en société. Pour cela, l’éthique exige la politique. Le bien
suprême individuel, à savoir le bonheur, requiert une « polis », une ville avec des lois
justes.
Le schéma d’Aristote se maintient, avec des modifications, dans l’éthique de Saint
Thomas d’ Aquin. Et le courant qui s’en dégage, le thomisme, continue, à nos jours,
présent dans l’œuvre de certains auteurs, tel qu’Alasdair Maclntyre.
Les stoïques et la paix intérieure ou sérenité :
Le terme stoïque provient de stoa poikile, qui était le portail peint de l’agora, où Zenon
de Citio, fondateur de cette école, donnait ses cours. Les stoïques croient, eux aussi,
que le sage est celui qui vit selon la nature. Mais pour vérifier ce que cela signifie, il est
indispensable pour eux de découvrir quel est l’ordre du cosmos, car c’est uniquement de
cette façon qu’on sait comment il faut se comporter avec lui.
Pour cela, ils ont eu recours à Héraclite d’Ephèse (VI et V av. J. C.). Ce philosophe
explique l’ordre du cosmos en indiquant qu’il y a une raison commune qui gouverne les
choses et qui constitue leur destin et leur providence. A partir de là, les stoïques
concluent que, comme nous, les hommes, nous participons dans cette raison à travers
la nôtre, le sage idéal sera celui qui s’aperçoit que tout est entre les mains du destin et,
donc, il vaut mieux s’assurer la paix intérieure, en devenant insensible à la souffrance et
aux opinions d’autrui. Le sage est la personne qui sait dominer ses émotions et qui ne
se fait pas d’illusions quant au futur. La sérénité, l’imperturbabilité est la seule source
de bonheur, qui rend le sage autosuffisant.
Avec Zénon ( IV av. J. C.) , les stoïques les plus connus sont Chrysippe de Soli (III av.
J. C.) et les romains Sénèque(I après J. C.), Epictète (I et II après J. C.) et Marc Aurèle
(II après J. C.). Le stoïcisme est, en plus d’une doctrine, une attitude vitale permanente.
Son idée de liberté intérieure est une annonce de l’autonomie kantienne.