ans le gouvernement des provinces non pacifiées. En 27 avant JC, le Sénat lui
décerna le titre d'Auguste («consacré» ou «divin»), qui plus tard devint synonyme
d'empereur, et celui de princeps («le premier»). Après la mort de Lépide (13 avant
JC), il devint Pontifex maximus («Grand Pontife»), assurant ainsi le contrôle sur la
religion. Ainsi, sans bouleverser de façon radicale le fonctionnement des institutions,
Auguste façonna un nouveau régime, le principat, grâce auquel était reconnue la
prédominance d'un seul homme, le princeps, dans les affaires de l'État : les
institutions républicaines subsistèrent (comices, Sénat, magistrature), mais perdirent
peu à peu leurs prérogatives. L'autorité absolue d'Auguste lui était assurée par le
cumul des pouvoirs.
Protecteurs des arts, Auguste fut, avec Mécène, l'ami des poètes Ovide, Horace et
Virgile, ainsi que de l'historien Tite-Live à qui il accorda ses encouragements et ses
libéralités. Avec l'aide de son ami et conseiller, Marcus Vipsanius Agrippa, Auguste
s'employa à embellir Rome en faisant notamment construire le forum d'Auguste, le
théâtre de Marcellus, le temple d'Apollon Palatin, le Panthéon et les thermes
d'Agrippa ; il pouvait, ainsi, se vanter d'avoir, selon ses propres termes, «laissé une
Rome de marbre, là où il avait trouvé une ville de briques» (Suétone, «Auguste»,
XXVIII). Strict observateur des vertus romaines en ces temps de permissivité
grandissante, il s'efforça de réguler les mœurs publiques en édictant les lois
somptuaires (limitant les dépenses) et des lois natalistes (en faveur du mariage).
Dans le domaine économique, il encouragea le développement de l'agriculture en
Italie. La politique religieuse présente deux aspects. Auguste s'est employé d'une
part à restaurer et à rénover la religion traditionnelle. D'autre part, il a fondé le culte
impérial.
Auguste se maria trois fois ; sa troisième femme, Livia Drusilla, avait deux fils d'un
précédent mariage, Tibère et Drusus Germanicus. Auguste quant à lui avait une fille,
Julia, d'un autre mariage. Drusus et Julia moururent, laissant son beau-fils et gendre,
Tibère, lui succéder lorsqu'il mourut à Nola, en Italie, le 19 août 14 après JC.
Les historiens, aussi bien anciens que modernes, ont porté des jugements variés sur
Auguste. Certains ont condamné son impitoyable quête du pouvoir, en particulier son
rôle dans la proscription à l'époque du triumvirat. D'autres, comme Tacite qui fait le
procès du régime impérial, ont reconnu ses actions comme souverain. Les historiens
actuels critiquent parfois ses méthodes peu scrupuleuses et son style de