Certains s'assemblent, d'autres se ressemblent Fabienne Bergmann Soukot porte aussi le nom de fête des moissons ( חג האסיףhag haassif) ou fête de l'eau ( חג המיםhag hamayim). Quatre espèces s'assemblent et caractérisent la fête : la branche de palmier (loulav), le cédrat ( אתרוגetrog), le myrte ( הדסhadas) et le saule ( ערבהarava). La Bible ne mentionne pas le mot etrog, mais parle de ( פרי עץ הדרperi ets hadar, l'agrume). Le cédrat est en effet le premier agrume venu en Terre d'Israël. Le mot etrog apparaît à plusieurs reprises dans la Michna. Il vient du perse turung qui veut dire verdâtre-jaunâtre. Il est notoire qu'il faut faire très attention à ce que l'etrog garde sa forme et ne soit pas abimé. On le conserve donc précieusement dans un étui protecteur ou une boite spéciale. C'est justement pour exprimer l'idée de préciosité et de conservation que s'est créé, et s'emploie beaucoup ces dernières années, le verbe ( לאתגרleatguer), à partir du mot etrog. Avec sa racine de quatre lettres, il se conjugue sur le mode פיעל (piyel), d'autant que sa connotation d'intensité convient parfaitement à sa sémantique. Le mot − dont on ne saurait plus se passer − est utilisé dans le contexte politique israélien pour exprimer l'action de faire très attention à une personnalité politique afin de la préserver et d'éviter de la critiquer publiquement ou dans les média. On a dit que tel fut le rapport des media à Sharon, par exemple. On l'a préservé ( )אתרגו אותוc'est-àdire qu'on se tu et on ne s'étendit pas sur ses déboires financiers ou les soupçons de corruption afin qu'il puisse mener sa politique, allant dans le sens souhaité par certains journalistes. Pour les Israéliens ou les familiers de la langue hébraïque, le sens du néologisme fut intelligible dès son apparition et le mot s'inséra tout naturellement dans la langue. Un autre concept intéressant se rapportant à Soukot est ( אושפיזיןouchpizin, les invités). Le mot est lui aussi d'origine perse et il est entré dans la langue par le biais de l'araméen − ouchpiza étant une hôtellerie. On n'est pas sans remarquer la parenté du mot ouchpizin avec ( אשפוזichpouz, hospitalisation) ou ( לאשפזleachpez, hospitaliser). Certes, on n'hospitalisera pas les ouchpizin, mais on leur donnera l'hospitalité, tout comme on le fait en français pour les invités (les hôtes). La ressemblance lexicale est la même ! Un bien-portant, même s'il n'est selon le Docteur Knock qu'un malade qui s'ignore, ne viendra pas à l'hôpital (du latin hospitalis), pour son plaisir. Il préfèrera l'hôtel ou l'hostellerie.