INTRODUCTION GENERALE
L’amour de la sagesse est essentiellement une quête insatiable de la vérité, car celle-ci
échappe continuellement à l’homme. Cependant, la fugacité de la vérité pousse l’homme à
une recherche permanente et inlassable. Personne n’aspire à la fausseté. « La recherche
philosophique, en effet, implique un choix initial ou plus exactement une croyance ; que la
vérité existe (…) une fois soutenue par expérience même de la réflexion. Penser, en effet,
c’est vouloir connaître, mais personne ne désire ou ne cherche une connaissance fausse. »
La vérité est fondamentalement l’opposé de l’erreur. La vérité est une affirmation de
ce qui existe, et la négation de ce qui n’est pas. Cette acception est celle d’un jugement. Elle
est cependant récusée par les idéalistes ainsi que les réalistes. Les premiers pensent que la
vérité se réduit à un accord de la pensée avec elle-même, les seconds le problème de rapport
entre la réalité et la vérité des jugements.
La vérité est un caractère dont sont dotés certains jugements. Elle est le fruit de l’effort
de la recherche, des retouches et des rectifications successives, car elle n’est point donnée
toute faite. Paraphrasant William James, nous soutenons que la vérité ne nous attend pas pour
la découvrir comme l’Amérique attendait Christophe Colomb. Tout homme, en quête de la
vérité, s’évertue à éviter l’erreur, la fausseté. Tel est réellement l’idéal qui n’est jamais atteint.
C’est dans cette perspective que les hommes des sciences se présentent comme véritablement
chercheurs de la vérité et en sont réellement défenseurs.
0.1. PROBLEMATIQUE
L’amoureux de la sagesse a soif de connaître, de cerner la vérité de ce qui l’attire et
qui amorce en lui le mouvement de la recherche. Théoriquement, la vérité est à chercher en
vue de connaître. Jeanne Parrain – Vial note que « la philosophie est une discipline qui se
caractérise par l’amour de la vérité (…). Le but de la recherche philosophique c’est la vérité,
les concepts n’ont des valeurs que dans la mesure où ils l’aident à l’atteindre (…). Tous les
grands philosophes ont affirmé leur vocation à la recherche du vrai dans l’ordre théorique,
comme dans l’ordre pratique (…). Tous les philosophes ont espéré de toute leur âme que la
contemplation du vrai assurerait la paix, l’accord des esprits se réalisant dès que les
intelligences seraient purifiées des erreurs et des préjugés (…). Aucun philosophe ne s’est cru
PARRAIN-VIAL, J., Tendances nouvelles de la philosophie, Le centurion, Paris, 1978, p. 21.