Kevin CHEVALIER 1
LES LYMPHOCYTES B
I. Introduction
A. Généralités
Les lymphocytes constituent une population hétérogène avec :
Les lymphocytes B
Les lymphocytes T
Conventionnels
Non conventionnels (TNK et MAIT)
Les lymphocytes (ou cellules) NK.
B. Immunité adaptative : Lymphocytes B et T
Les lymphocytes B et T font partie de l’immunité adaptative, c'est-à-dire l'immunité dans laquelle le
lymphocyte reconnait un antigène par un récepteur (BCR ou TCR). Si cet antigène pénètre une
deuxième fois dans l'organisme la réponse immunitaire déclenchée sera plus ample et rapide.
Ces lymphocytes n'ont pas comme fonction que de reconnaitre un antigène par leur récepteur et de
permettre une réponse. Ils sécrètent plusieurs substances solubles qui sont des cytokines
(interleukines, interférons), permettant la modulation de la réponse immunitaire. Ce dialogue se fait
aussi par le biais de récepteurs exprimés à la surface des cellules immunitaire, permettant une
coopération et l'amplification (ou l'atténuation) de la réponse immunitaire.
Ces échanges ont pour but de contrôler les capacités d'adhésion et de migration des cellules
immunitaires.
C. Lymphocytes B
Les lymphocytes B sont le support de la réponse immunitaire humorale spécifique.
C’est la seule cellule capable de produire des immunoglobulines puis de le sécréter (après
différentiation en plasmocyte).Ces immunoglobulines pourront ensuite agir à distance.
C’est aussi une cellule présentatrice d’antigène (CPA) tout comme les macrophages et les cellules
dendritiques.
Les lymphocytes B sont capables de moduler la réponse immunitaire et de contrôler le
développement de certains lymphocytes (MAIT).
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D. Récepteurs et identification
Les lymphocytes B expriment une grande variété de molécules dont des récepteurs:
Spécifiques du lymphocyte B (comme CD19 ou CD20)
Non spécifiques
Ces molécules spécifiques exprimées en surface sont importants pour identifier les lymphocytes B et
connaitre leur état d'activation.
Pour ceci, on a recours à des anticorps monoclonaux ou polyclonaux fluorescents spécifiques qui
sont dirigés contre ces molécules constitutives. On pourra les observer en microscopie (cellules en
suspension, sections tissulaires) ou en cytométrie de flux.
II. Lymphopoïèse B
A. Généralités
1. Définition
Tous les lymphocytes B proviennent de la cellule souche hématopoïétique.
La lymphopoïèse est l’ensemble des étapes par lesquelles la cellule souche hématopoïétique
devient un lymphocyte B mature qui exprime en surface le récepteur BCR composé de
l’Immunoglobuline et de l’hétérodimère Igα et Igβ.
Au stade de lymphocyte B mature, l'immunoglobuline n'est pas sécrétée mais sert de récepteur.
Ce n’est que lorsque le lymphocyte B mature reconnait un antigène qu'il se différencie soit
En plasmocyte. Ce plasmocyte sécrète l'immunoglobuline. On parle d'anticorps quand
l'immunoglobuline connait l'identité de sa cible (de l’antigène donc).
En lymphocyte B mémoire qui pourra se différencier en plasmocyte lors de la réintroduction
de l'antigène dans l'organisme. Néanmoins, il restera toujours un contingent de
lymphocytes B mémoires.
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2. Lymphopoïèse B médullaire
Les précurseurs hématopoïétiques (dont les cellules souches multipotentes) sont présents au
niveau de la moelle osseuse.
Ils sont en étroite relation avec les cellules nourricières stromales qui envoient des signaux aux
cellules souches par le biais de récepteurs, de cytokines, de facteurs de croissance et de diverses
molécules d’adhésion… Ceci va diriger la cellule souche vers chacune de ses voies de différenciation.
Dans la moelle, la lymphopoïèse est un phénomène continu toute la vie (même si elle baisse avec
l'âge). La progression de la lymphopoïèse se fait du cortex vers la médullaire.
3. Localisation de la lymphopoïèse B
La lymphopoïèse B débute tôt. Chez la souris elle débute à J12 in-utéro tandis que chez l’homme elle
débute à la 8e semaine de développement.
C’est un processus continue mais qui diminue avec l’âge.
Cette lymphopoïèse B siège:
A la vie fœtale dans :
La moelle osseuse
Le foie
La rate
D’autres tissus (reins, poumons, épiploons)
Après la naissance dans la moelle osseuse.
4. Production
Il existe beaucoup de contrôles lors de cette lymphopoïèse, ainsi, la plupart des cellules engagées
dans cette voie vont être éliminées.
Chez la souris, 10 à 20 millions de lymphocytes B sont produits dans la moelle osseuse. Seulement 1 à
2 millions atteignent la rate. Celle-ci contient 8 millions de lymphocytes B naïfs.
Chez l’homme jeune, on a une production journalière de 100 millions de lymphocytes B. Néanmoins,
seulement 10% de ceux-ci réussiront leur différenciation. De plus, ceux qui ne rencontrent pas
d’antigènes meurent.
On peut trouver quelques plasmocytes dans la moelle osseuse par le phénomène de
domiciliation malgré que leur production soit localisée dans les organes lymphoïdes secondaires.
La transformation maligne de ces plasmocytes domiciliés est la maladie de Kahler ou myélome
multiple. Dans cette pathologie, le plasmocyte malin restera dans la moelle osseuse.
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B. Lymphocyte pro-B
1. Caractéristiques
La première cellule engagée dans la lymphopoïèse est la cellule pro-B. Il n’y a pas de chaine légère et
de chaine lourde exprimé en surface, car les gènes qui codent pour les chaines n’ont pas été
réarrangées.
2. Diversité des Immunoglobulines (diversité des spécificités anticorps)
On distingue trois catégories de lymphocytes Pro-B :
Une partie des cellules pro-B présentent une configuration germinale c'est-à-dire sans
réarrangement.
Sous l’effet d’un stimulus (environnement), un segment D et J sont associés, on a alors un
réarrangement DJ.
Dans un deuxième temps DJ sera rejoint par un segment V, on a alors l’alignement VDJ qui
est la première structure qui intervient dans la variabilité des immunoglobulines.
Tant qu’il n’y a pas de réarrangement productif (production de chaine lourde), on parle toujours de
lymphocyte pro-B. Lorsque le réarrangement est productif, on passe au stade lymphocyte pré-B.
3. Enzymes de réarrangement génique
Ce processus de réarrangement est permis par plusieurs molécules
Les molécules Rag1 et Rag2 qui permettent les coupures au niveau des segments D, J et V.
Leur absence aboutit à une absence d'immunoglobuline mais pas seulement. Ces molécules
sont impliquées dans la synthèse des récepteurs TCR. On aura donc des enfants qui auront un
déficit combiné sévère. Ces enfants (enfants bulle) seront mis dans des structures stériles
dans l'attente d'une greffe de moelle osseuse.
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Les molécules Ku 70/80, DNA PK, DNA ligase Iv, Artemis et Cernunnos réaliseront la ligature
des segments.
Ces molécules peuvent être des marqueurs de maladies. Ils peuvent être lésés dans certaines
maladies et contribuer à la formation de cancer.
Leur déficience aboutit à l'absence de réarrangement des chaînes lourdes ou légères et des
TCR. On a donc une absence d'immunité.
B. Lymphocyte pré-B
Il existe une catégorie de lymphocytes B dans la moelle osseuse qui exprime dans le cytoplasme la
chaîne lourde µ de l'Immunoglobuline. C'est le lymphocyte pré-B.
Néanmoins, seule une petite fraction des chaines lourdes µ peut aller en surface. Ces chaînes
lourdes sont associées à des pseudo-chaînes légères qui forment les récepteurs
pré-B. Ils sont associés à l'hétérodimère: Igα (CD79A) et Ig β (CD79B).
1. Récepteur pré-B
Chacun des composants du récepteur pré-B se trouvent dans le cytoplasme
(chaîne lourde µ, les molécules Igα et Igβ et même la pseudo chaîne légère). Ils
s'associent lorsqu'ils se rendent en surface (néanmoins cela ne concerne qu'une
petite partie de ces éléments.
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