CURRICULUM VITAE BOUTROY Eric 30 ans, un enfant Adresse personnelle : Tél : e-mail : Adresse professionnelle : 131 rue de l’Olivier 13005 MARSEILLE 04 91 42 05 31 [email protected] e-mail : S2RS / UFR STAPS 261 route de Grenoble 06205 NICE Cedex 3 [email protected] SITUATION ACTUELLE ATER à l’UFR STAPS, de l’Université de Nice – Sophia Antipolis. Membre associé du Laboratoire Sport Représentations et Régulations Sociales (S2RS, Jeune Equipe), UFR STAPS, Nice, dirigé par M. Gérard Bruant. Membre de l’Institut d’Ethnologie Méditerranéenne et Comparative (IDEMEC, UMR CNRS 6591), UFR Ethnologie, Aix en Provence, dirigé par M. Christian Bromberger. Implication dans les activités de l’axe 5 du laboratoire « Jeux, sports, spectacles » DIPLOMES UNIVERSITAIRES 2004 : Doctorat de l’Université d’Aix-Marseille I, Aix-en-Provence Discipline : Anthropologie Titre : L’Ailleurs et l’Altitude. Alpinisme lointain et quête de la différence : Ethnologie de l’himalayisme Directeur : M. Christian Bromberger Ecole doctorale : « Espaces, Cultures, Sociétés » (ED 355) Jury : M. Gilles BOETSCH (CNRS, Aix-Marseille III), M. Christian BROMBERGER (Université Aix-Marseille I), Mme Martine SEGALEN (Université Paris X) : pré-rapporteur, M. Jean-Didier URBAIN (Université de Versailles) : président, M. Georges VIGARELLO (Université Paris V) : pré-rapporteur Mention : Très honorable avec félicitations du jury à l’unanimité Allocation : Allocataire de recherche de 2000 à 2003 2000 : DEA Anthropologie Université Aix-Marseille I Aix-en-Provence Ecole doctorale : « Espaces, Cultures, Sociétés » (ED 355) Titre : Les joueurs du vertige. Via Ferrata : Approche ethnologique d’une pratique sportive Directeur : M. Christian Bromberger Mention : Très bien 1997 : Maîtrise Ethnologie, Université Lyon II, 1995 : Licence Ethnologie, Université Lyon II, 1994 : DEUG Sociologie, Université Lyon II, Lyon (Mention Bien) Lyon Lyon Concours : 1998-1999 : Préparation CAPES Philosophie (CNED) Langues : Anglais : lu, écrit, parlé ; Espagnol : lu, parlé 2 ACTIVITE DE RECHERCHE Nota : Les références en gras (2002) renvoient à une publication, celles en italique (2001a) à une communication. Pour une ethnologie des pratiques vives des mondes contemporains Rappeler que l’ethnologie s’est forgée au contact des micro-sociétés exotiques et dans des thématiques canoniques (parenté, religion, mythe, etc.) ne doit pas cacher que depuis quelques décennies les ethnologues ont retourné leur regard éloigné vers leur propre société et se sont intéressés à des objets moins « traditionnels ». Chemin faisant, se rapprochant de la sociologie du sport, il était inévitable que l’ethnologie rencontre les pratiques ludiques et sportives. En France, quelques chercheurs défricheurs (C. Bromberger, M. Segalen, L. Wacquant, S. Darbon…) ont par exemple pu montrer combien le sport, loin du futile, constituait pour l’ethnologie autant un observatoire privilégié des caractéristiques saillantes de notre modernité (« L’Amérique laisse émerger beaucoup d’elle-même dans un stade de base-ball, (...) ou sur une table de poker » écrit C. Geertz) qu’un objet salutaire pour renouveler les questionnements de la discipline. C’est dans ce champ encore en friche de l’ethnologie du sport que j’ai choisi de m’investir à partir de mes travaux de DEA en 1999. Depuis, mes recherches, centrées sur les pratiques sportives de montagne, sont guidées par deux perspectives principales, l’une d’ordre plutôt théorique, l’autre d’ordre interprétatif : - Analyse comparative des relations entre propriétés formelles des pratiques sportives et les cultures sportives correspondantes. - Etude des usages sportifs de la montagne comme miroir des évolutions générales du phénomène sportif et, plus largement, cristallisations des valeurs cardinales de notre société. Ces études m’ont notamment amené à approfondir quelques thématiques privilégiées : Socio-anthropologie du corps en milieu extrême (2002a, 2004b) Analyse sociale et culturelle des systèmes techniques (particulièrement les techniques du corps) (2002, s. presse-a) Examen des relations entre sports et tourisme (s. presse-b, 2003c, 2001b) Réflexions sur les approches qualitatives des pratiques sportives (2004b, 2003a, 2004c, soumis-a) Les joueurs du vertige. Via Ferrata : un observatoire des nouveaux loisirs sportifs J’ai entamé en 1999 une investigation empirique (terrain : Alpes du sud / Briançonnais) sur l’essor en France de cette pratique ascensionniste et aérienne à la croisée de la randonnée pédestre et de l’escalade sportive. A partir d’une analyse des contraintes formelles de la via ferrata (milieu, instruments, techniques du corps…) aussi bien que des discours et comportements des pratiquants, il a été montré que le sens de la pratique ne relevait pas d’un jeu avec le risque, mais d’une recherche sécurisée de sensations extrêmes. Véritable technique du vertige (2002) – c'est-à-dire ensemble de moyens transmissibles mis en œuvre pour entraîner le plus efficacement possible un désordre temporaire de l’état sensori-moteur du pratiquant – la via ferrata révèle certaines évolutions profondes des conduites contemporaines : touristification du sport, quête de l’intensité émotionnelle et de la spectacularité, individualisation des pratiques (e.g. : affranchissement de la cordée) conjuguée à un désir de compagnie (importance du partage affectif), accessibilité et zapping (refus des apprentissages longs), paradoxes de la recherche d’une « nature » aménagée ou d’une aventure 3 sécurisée (2001a). Autant d’éléments dont on a pu retrouver des traces nuancées sur notre second terrain. L’himalayisme : Valeurs et paradoxes d’une aventure banalisée En contrepoint de cette recherche sur une discipline proche, abordable et ludique, j’ai voulu déplacer le regard vers un sport lointain, difficile et aventureux. Entre 2000 et 2004, j’ai ainsi mené une thèse sur l’univers singulier de l’alpinisme français en Himalaya (terrain : France et Népal). Si, jusqu’aux années 1960, seulement une poignée élitiste d’alpinistes français avait eu l’occasion de fureter sur ces montagnes culminant à 6 000, 7 000 ou 8 000 mètres, c’est aujourd’hui par millier qu’ils partent chaque année dans des expéditions devenues notamment un marché touristique. Comment fonctionne et se structure aujourd’hui cette activité sportive aventureuse sans compétition officielle ni réglementation formelle ? Que cherchent à vivre et confectionner les himalayistes à l’occasion de ces voyages longs et coûteux vers les cimes les plus hautes du monde ? Après avoir dressé un large panorama informé (histoire sociale, territorialisation, sociographie) sur une pratique méconnue, l’ordonnancement et l’analyse des sous-cultures du champ himalayiste a montré combien cette activité s’inscrit majoritairement dans deux tendances lourdes qui la dépasse largement : - la sportisation (individualisation de la performance, obsession de l’exploit mesurable et critérié, standardisation), - la touristification (cf. supra). L’expédition proprement-dite a été analysée comme un espace-temps liminaire où l’ordre quotidien (statuts, sociabilité, normes…) peut être tempéré, voire renversé, au profit d’une forme temporaire et enchantée de contre-société. Au terme de cette suspension des tensions et routines de la civilisation (au sens de N. Elias), les himalayistes réintègrent leur société. Loin d’être des conquérants des l’inutile, par un jeu subtil de distinctions et de célébrations, ils vont y recueillir un certain nombre de profits sociaux et symboliques. Cette quête apparaît alors comme un observatoire des valeurs contradictoires de l’individualisme contemporain : injonction à l’accomplissement autant qu’au dépassement de soi, banalisation de l’héroïsation, incertitude des destinées, renouvellement des formes de sociabilité et d’inscription collective. Pour une approche comparative des pratiques sportives Actuellement, je souhaiterais prolonger ces recherches dans une double direction comparatiste. D’une part, j’ai commencé à étudier à partir du cas des sherpas les conditions de réinterprétations et d’acclimatation de la pratique alpinistique par les populations locales des régions montagneuses. D’autre part, il s’agirait d’étudier – à partir d’une comparaison entre les cas contrastés des himalayismes français, anglais, indien et japonais – comment les traditions nationales recomposent et réinterprètent différemment la pratique expéditionnaire (stylisation, spécialisation…). Outre ces recherches et projets, je poursuis en parallèle deux collaborations scientifiques dans le cadre d’un réseau de chercheurs (sportsnature.org). D’une part a été entreprise, avec P. Bourdeau, J. Corneloup et P. Mao, une étude interdisciplinaire (ethnologie, géographie, sociologie) sur les transformations récentes des activités sportives estivales (implantation spatiale, propriétés, cultures sportives) dans les territoires de moyenne et haute montagne dans les Alpes françaises. Un travail de terrain a été initié depuis 2000 dans la vallée de Vallouise (05) et sera poursuivi dans les année à venir. En dehors de premières valorisations (2001b, 2003a), ce travail devrait aboutir à une publication collective en 2005. D’autre part, un travail comparatiste avec l’univers des expéditions polaires a été débuté avec P. Lièvre et s’oriente vers une recherche plus ouverte sur les pratiques sportives en milieu extrême. 4 PUBLICATIONS 1. Revues à comité de lecture 2002, « Une technique du vertige ? Les usages du corps dans une pratique ascensionniste : la via ferrata », Paris, Techniques et Culture, n°39, p. 121-138 2004a, « Les leçons du terrain. Observation ethnologique et pratiques sportives de nature », Revue Européenne de Management du Sport, n°10, Voiron, Presses Universitaires du Sport, p. 159-180 2004b, Bourdeau, P., Corneloup, J., Mao P. et Boutroy, E., « Les interactions entre cultures sportives de montagne et territoires : un état des lieux de la recherche française depuis 1990 », Cahiers de géographie du Québec, Vol. 48, n°133, avril 2004, p. 33-46 2. Participation à ouvrage collectif s. presse (a), « Dompteurs d’altitude. Techniques d’acclimatation dans l’alpinisme himalayen », in Y. Léziart (éd.), L’homme en mouvement. Techniques sportives et culture, Chiron. 3. Actes de colloque, avec comité de lecture 2003a, Bourdeau, P., Corneloup, J., Mao, P. et Boutroy, E., « Sports de montagne et territoires : de l’interaction entre cultures sportives et espaces de pratiques », in G. Boëtsch, W. Devriendt, A. Piguel (eds.), Permanences et changements dans les sociétés alpines, Actes de colloque (soumis à comité), Edisud, p. 231-243 s. presse (b), « D’un sauvage, l’autre. Les figures de l’altérité dans les récits d’expéditions en Himalaya », in O. Hambursin (éd.), Récits du dernier siècle des voyages. De Victor Segalen à Nicolas Bouvier, Actes de colloque (soumis à comité), Presses Universitaires de Paris Sorbonne, p. 31-43 4. Articles destinés au public non spécialisé 2003b, « Cosa c’è dietro la natura selvaggia. Il ruolo della natura nell’alpinismo himalayano », .eco l’educazione sostenible, n°3, AnnoXV/103, mars 2003, Turin, p. 16-17 2003c, « Un ethnologue en expé », Montagnes Magazine, n°269, mai 2003, Grenoble, p. 74-81 5. Articles soumis soumis (a), « Les écueils du risque. Pour un usage modéré d’une classification sportive », STAPS soumis (b), « Un temps à part. La parenthèse temporelle des expéditions en Himalaya », Actes de Colloque (soumis à comité), Comité des Travaux Historiques et Scientifiques (CTHS). 5 COMMUNICATION SCIENTIFIQUE ORALE 1. Colloques internationaux et nationaux 2002a, « Faiblesse et dépassement : anthropologie du corps himalayiste », Colloque Le corps extrême dans les sociétés occidentales, Société d’Ethnologie Française/CNRS, Marseille, 17-19 janvier 2002. 2002b, « D’un sauvage, l’autre », Colloque Récits du dernier siècle des voyages, Centre de Recherche sur la Littérature des Voyages (C.R.L.V.) et Paris IV Sorbonne, La Napoule, 13-15 juin 2002. 2002c, « Voyageurs d’en haut », 1er congrès de la Société de Sociologie du Sport, Sport et vie sociale – Transformations, ruptures, permanences, Université Paul Sabatier, Toulouse, 28-30 octobre 2002. 2004a, « Un temps à part. La parenthèse temporelle des expéditions en Himalaya », Colloque Le temps, 129ème Congrès national des sociétés historiques et scientifiques, C.T.H.S., Besançon, 19-24 avril 2004 2004b, « Des corps sauvages. Apparence sportive et milieu extrême », Colloque Le corps optimal, Association Internationale d’Etude du Corps et de son Image, Marseille, 25-26 juin 2004 2004c, « Le lourd et le léger. Les cultures sportives de l’alpinisme himalayen », 2ème congrès de la Société de Sociologie du Sport, Vivre du sport/ vivre pour le sport. Sociologies des cultures et des pratiques sportives, Université Paris XI, Paris, 25-27 octobre 2004 2004d, « Dernière de cordée. L’alpinisme himalayen : les femmes à l’assaut d’un bastion de masculinité », 11ème carrefour d’histoire du sport Sport et genre 19ème et 20ème siècles, Université Claude Bernard-Lyon 1, Lyon, 28-30 octobre 2004 2. Séminaires et Journées d’Etude 2001a, « Les territoires du vide », Journée d’étude, Anthropologie des jeux et des sports, IDEMEC (UMR CNRS 6591), Aix en Provence, 11 janvier 2001 2003a, « Le domaine de l'altitude. Culture himalayiste et territorialisation », Séminaire Cultures sportives et territoires, Laboratoire TEO (UMR CNRS 5038), Université Joseph Fourier, Le Pradel, 12 mai 2003. 2004e, « La cime et l’abyme. Ambivalences de l’attachement en alpinisme », Séminaire L’attachement : de la technique à la métaphore, IDEMEC (UMR CNRS 6591), Aix en Provence, 16 janvier 2004. 3. Autres manifestations de valorisation de la recherche 2001b, « La bigarrure ordonnée du tourisme sportif estival : l’exemple des Ecrins », Et demain, quel tourisme d’été en montagne ?, Sportsnature.org, L’Argentières-la-Bessée, 13 avril 2001. 2003b, « La vie suspendue. Approche ethnologique du quotidien himalayiste », 1ères rencontres Expéditions et Himalaya, Conseil Général des Hautes-Alpes, La Grave, 31 janvier – 2 février 2003. 2004c, Ouverture et animation d’une « Table ronde sur la formation des guides en Himalaya », 2èmes Rencontres Expéditions et Himalaya, Conseil Général des Hautes-Alpes, La Grave, 23 janvier 2004 6 ACTIVITE D’ENSEIGNEMENT Nota : Pour harmoniser la présentation, je me suis permis l’« anachronisme » de traduire selon les nouveaux titres les anciens niveaux d’étude (e.g. : un cours de maîtrise en 2001 est nommé ici master 1). 1. Cours magistraux 2003, Analyse de documents ethnographiques (sémiologie de l’image, utilisation de la photographie), Licence 3/Master 1 : ethnologie, Université de Provence, 27 h 2004, Questions de société : sport et sciences sociales, Licence 1 : STAPS, Université de Nice, 18 h 2. Travaux dirigés 2001, « Observer l’évolution des sports de montagne. Une recherche appliquée », Séance de l’enseignement Les métiers de l’ethnologie, Master 1 : ethnologie, 8 novembre 2001, 3 h. 2002, Initiation à l’ethnologie : histoire et théories, Licence 1, Université de Provence, 60 h. 2003, « Statut, fonctions et significations d’un objet technique : le piolet », Séance de l’enseignement Objets bons à penser, Master 2 : ethnologie, Université de Provence, 6 novembre 2003, 3 h. 2004a, Anthropologie des pratiques sportives et ludiques, Licence 3/Master 1 : ethnologie, Université de Provence, 33 h 2004b, Questions de société : sport et sciences sociales, Licence 1 : STAPS, Université de Nice, 72h 3. Travaux pratiques 2001, 2002 & 2004, Encadrements de stages d’enquête de terrain, Licence 3 : ethnologie, Université de Provence, (7-13 avril 2001, 22-29 mars 2002, 2-9 avril 2004), 105 h (3*35 h) + Suivi de mémoires étudiants Récapitulatif des enseignements Type de cours Niveaux abordés Heures Cours magistraux L1, L3, M1 Travaux dirigés L1, L3, M1 (M2) Travaux pratiques L3 Total 45 171 105 321 4. Compétences en Activités Physiques et Sportives Brevet Fédéral d’Encadrement en Escalade Expérience : animation sportive d’un club (1997-1999), encadrement de camps sportifs 7 ACTIVITES D’INTERET COLLECTIF Activités associatives Depuis 2000, Membre fondateur de Sportsnature.org, réseau interdisciplinaire (géographie, histoire, sociologie, ethnologie, économie) de chercheurs et experts travaillant sur les pratiques sportives de montagne et de nature, http://www.sportsnature.org Depuis 2002, Membre d’un réseau de jeunes chercheurs en sciences humaines, l’Association pour le Développement de la Recherche En Sciences Sociales (ADRESS) Depuis 2004, Membre de l’Association de Sociologie du Sport de Langue Française (ASSLF) Responsabilités collectives 2001-2003, Représentant des doctorants au Conseil Scientifique de l’École Doctorale « Espaces, Cultures, Sociétés » (ED 355), Université d’Aix Marseille I. 2002, Réalisation et mise en ligne du premier site internet de l’Institut D’Ethnologie Méditerranéenne Et Comparative (IDEMEC, UMR CNRS 6591). 2002-2003, Organisation des Journées des doctorants (IDEMEC, UMR CNRS 6591), Université de Provence, Aix en Provence 21 février 2003, « Les frontières identitaires en question » 13 mars 2003, « Mobilité(s) : logiques, impacts et appropriations » 2003-2004, Organisation de la Journée des doctorants (IDEMEC, UMR CNRS 6591), 5 décembre 2003, « Variations problématiques en terrains mêlés », Université de Provence, Aix en Provence 2004-2005, Organisation et animation mensuelle d’Ateliers doctoraux (IDEMEC, UMR CNRS 6591), Université de Provence, Aix en Provence 8