Mesures Physiques et Informatique, MPI, Physique analogique, électricité, électronique Page modifiée le 17 / 3 / 2003 Contenu : Tension électrique, visualisation d'une tension à l'oscilloscope, intensité d'un courant électrique, conducteurs ohmiques, amplificateur intégré linéaire, montage suiveur, montage comparateur, application du comparateur, montage amplificateur, montage amplificateur différentiel 1 La tension électrique // Note : Cette page donne une idée des notions que les élèves devront avoir assimilé, à la fin de l'année, mais elle ne doit pas constituer un cours magistral, à traiter in extenso, avant toute manipulation ou expérimentation, ce qui serait contraire à l'esprit du programme. 1.1. Notion de tension La tension caractérise une dissymétrie entre deux conducteurs. L'existence d'une tension entre deux conducteurs peut provoquer un déplacement de porteurs de charges de l'un vers l'autre. Un courant ne peut traverser un dipôle passif que s'il existe une tension ou différence de potentiel (D.D.P.) entre ses bornes. 1.2. Unité L'unité de tension est le volt, symbole V. // Remarquez que volt est un nom commun qui commence par une minuscule et s'accorde au pluriel, V est un symbole qui ne doit pas s'accorder, car le symbole s représente la seconde. On doit donc écrire : Deux volts, ou 2 V. Petit historique de l'invention de la pile électrique par Volta Cette découverte, fortuite, peut se résumer en foudre, Franklin, Galvani, Volta : Dans toutes les religions antiques, la foudre est l'arme divine. Vers 1600, des scientifiques lui cherchent une explication naturelle. A quoi est donc dû l'échauffement provoqué par un éclair ? Descartes propose de retenir la compression de l'air entre deux nuages, Boerhaave suggère la présence dans les nuages de petits glaçons jouant le rôle de loupe et concentrant les rayons du Soleil sur les exhalaisons soufrées et huileuses de la Terre. Aucun rapport n'est établi entre l'éclair et les étincelles données par la machine électrostatique de Guericke. La découverte de la bouteille de Leyde, ancêtre du condensateur, qui rend les étincelles moins nombreuses, mais plus spectaculaires, rend plus évidente l'analogie (voir la machine de Whimshurst de votre lycée). Les tentatives de détermination du signe de l'électricité aérienne se multiplient, employant des cerfs-volants retenus par un fil de chanvre humide, ou un fil de cuivre entourant la corde du cerf-volant. En 1760, inspiré par ces recherches, Franklin met au point la paratonnerre. Galvani est surtout physiologiste. En 1780, il étudie les nerfs de la cuisse d'une demi grenouille, à côté de son assistant qui poursuit des travaux sur une machine électrostatique. Au moment où le scalpel touche un nerf, une décharge se produit et les pattes se contractent violemment. Galvani, persuadé comme beaucoup d'une parenté entre fluide électrique et fluide nerveux, approfondit ses recherches ; il remplace son scalpel par d'autres objets et varie les sources d'électricité, employant finalement une pointe en fer plantée sur le toit de sa maison, reliée à un crochet en cuivre sur lequel est embrochée une demi grenouille. A chaque éclair d'un orage, les cuisses de grenouilles se contractent. Notez que cela fait beaucoup penser aux expériences du légendaire docteur Frankenstein. Un jour, Galvani suspend son crochet de cuivre avec demi grenouille à son balcon en fer. Et là, alors qu'il fait grand beau temps, les cuisses se contractent. Il renouvelle ses expériences pendant cinq ans, remarque que l'effet est maximum quand les deux métaux en contact avec l'animal sont différents. Il trouve cependant une explication fausse, une soi-disant électricité animale. Volta propose une explication tout aussi fausse, l'électricité métallique. En 1800, il empile des couples argent zinc, séparés par un morceau de toile imbibée d'eau salée : argent, zinc, toile mouillée, argent... , argent, zinc. Le montage est incorrect, mais il fonctionne. Il va permettre le développement des recherches sur le courant électrique. En 1805, le peintre David réalise une toile représentant Napoléon, offrant une pile électrique à l'école Polytechnique. Preuve de l'extrême importance de cette invention, pour les scientifiques. 1.3. Quelques ordres de grandeurs Par temps d'orage, entre nuages et Terre : 10 millions de volts, lignes à haute tension, entre deux câbles : 540 000 V (un rang d'isolateurs en verre correspond à 10 000 V), entre phase et neutre d'une installation domestique, tension maximale : 310 V. 1.4. La tension, grandeur algébrique Mesurez, à l'aide d'un voltmètre numérique, la tension délivrée par votre générateur ; branchez ensuite le voltmètre dans l'autre sens. Quelle est votre conclusion ? UNP = - UPN Relevez votre résultat positif et celui des autres groupes. Ces résultats sont-ils égaux ? Trouvez une explication à cette fluctuation et proposez une expérience confirmant votre explication. // Réponse : Dans une classe, nous avons mesuré le + 15 V d'une alimentation Jeulin - 15, + 15 V, à l'aide d'une série d'excellents voltmètres. Le professeur peut laisser les élèves en totale autonomie, puisque ces alimentations sont limitées en courant de sortie à 100 ou 200 mA. Voici les résultats obtenus : 14,80 - 14,98 - 15,21 - 15,05 - 14,84 - 14,69 - 15,12 et 14,89 V Les élèves proposent plusieurs explications, mais ne vont pas directement aux causes essentielles. Ils évoquent (parfois avec l'aide du professeur) : Les parasites électriques, la mauvaise qualité des fils de connexion, la qualité des appareils de mesure, les tolérances de fabrication des alimentations électroniques. Certains élèves proposent de faire la moyenne des résultats. Bonne initiative, mais ici, ce traitement mathématique n'apporte rien. Les parasites doivent provoquer des variations des résultats successifs obtenus par un groupe (avec la même alimentation et le même voltmètre) ; il en est de même pour une mauvaise qualité des fils ; il faut mesurer la tension d'une alimentation, avec tous les voltmètres, pour tester les voltmètres. 1.5. Représentation de la tension On représente une tension entre deux points par une flèche. Attention ! Le sens de cette flèche est contraire aux notations vectorielles. Attention ! Cette flèche sur un schéma, n'est pas un fil électrique, erreur courante des élèves en travaux pratiques (cela provoquerait un court-circuit). 1.6. Tension, potentiel, masse La tension UAB entre les deux bornes A et B est égale à la différence des potentiels de ces bornes, VA et VB. UAB = VA - VB. // Attention, cette relation fait penser à la relation de Chasles, mais avec des signes opposés. Il n'est pas facile, à ce niveau du programme d'expliquer la différence entre tension (ou différence de potentiel) et potentiel, car la définition du potentiel est énergétique. Essayons avec un exemple : Vous disposez d'une pile plate de 4,5 V. Pouvez-vous raccorder l'une de ses bornes à une entrée d'un ordinateur qui fonctionne entre 0 et 5 V ? Réponse : Non ! Cela provoquera au mieux un blocage de l'ordinateur, au pire la destruction de composants. La raison est la suivante : Entre les bornes de la pile, il existe bien une différence de potentiel de 4,5 V ; mais si vous tenez la pile à la main et si vous vous trouvez sur une moquette qui vient d'être frottée (nettoyage, passage...), il se peut que l'une des bornes de la pile soit au potentiel 1000 V et l'autre au potentiel 1004,5 V. Lors du branchement, un courant électrique va circuler, avec de graves conséquences pour l'ordinateur. Voyez quelques lignes plus loin, comment il faut procéder, pour éviter ces ennuis. C'est pour cette raison, qu'il est nettement préférable de commencer les branchements dans un circuit, par la masse (fils noirs). Dans un montage électrique, on choisit souvent un potentiel de référence. Par convention, on lui attribue la valeur 0. C'est la masse du montage. Avant d'intervenir à l'intérieur d'un ordinateur, il faut : Débrancher celui-ci du secteur (couper l'interrupteur ne suffit pas), toucher soi-même la masse de l'ordinateur et la terre, pour se décharger de l'éventuelle électricité statique, et se retrouver au même potentiel que les composants électroniques (qu'il faut de toutes façons éviter de toucher, en prenant les cartes par la tranche). 1.7. Mesure d'une tension avec un voltmètre Pour mesurer la tension UAB entre les points A et B, on branche le voltmètre en dérivation entre A et B, la borne + sur A. Sur un schéma, une flèche de tension représente un voltmètre branché et pas un court-circuit par un fil. // Note : C'est une erreur courante chez certains élèves, au début. Un voltmètre se branche une fois le circuit réalisé. Le calibre représente la tension maximale que le voltmètre peut mesurer. Un bon voltmètre est traversé par un courant d'intensité très faible. 1.8. Propriétés des tensions électriques 1.8.1. Quelques résultats Réalisez un circuit comprenant un générateur (Jeulin -15, +15 V), un interrupteur et une lampe (ou un conducteur ohmique). Complétez le tableau suivant : Interrupteur ouvert Interrupteur fermé Tension aux bornes du générateur : UAD = Tension aux bornes de la lampe : UBC = Tension aux bornes de l'interrupteur : UAB = Tension aux bornes du fil : UDC = Imaginez que ce montage serve à éclairer l'entrée d'un appartement. Comment pourriez-vous brancher une lampe au néon, pour qu'elle indique la position de l'interrupteur dans le noir ? Quels problèmes semble poser ce montage ? // Réponse : La lampe au néon peut être branchée entre les bornes de l'interrupteur ; elle brillera lorsque le circuit est ouvert (éclairage éteint) et s'éteindra à l'allumage de l'éclairage. Deux problèmes semblent se poser : Le circuit est toujours fermé, par l'interrupteur, ou par la lampe au néon. Oui, mais l'intensité traversant la lampe au néon est extrêmement faible. La lampe au néon est alimentée à travers la lampe ordinaire. Oui, mais la résistance de cette dernière est beaucoup plus faible que celle de la lampe au néon. Exercice : Imaginez le branchement d'un relais alimentant les phares anti brouillard d'une automobile, pour que ces phares s'éteignent automatiquement quand les feux de croisement sont allumés. // Note : Ce type de branchement est interdit par le code de la route (Ce qui fait qu'il arrive souvent de croiser des véhicules, dont seuls les antibrouillards sont allumés, sans que leur conducteur s'en aperçoive !). 1.8.2. Circuit série Réalisez un circuit comprenant un générateur (Jeulin -15, +15 V), et deux lampes (ou conducteurs ohmiques). Complétez le tableau suivant : UAB = UBC = UAC = Conclusion : UAC = UAB + UBC Cette relation nous rappelle la relation de Chasles. Ce montage est un diviseur de tension. // Il partage une tension en deux valeurs dont la somme est égale à la tension totale. 1.8.3. Circuit parallèle UAB = UCD = Conclusion : UAB = UCD 1.9. Mesure d'une tension (continue, constante) à l'aide d'un oscilloscope Mettez l'oscilloscope en marche, réglez le spot, sélectionnez l'entrée YA, réglez le 0 de cette entrée, placez l'entrée sur DC (entrée directe, symbolisée parfois par ~_, laisse passer l'alternatif et le continu), choisissez le calibre, vérifiez qu'il n'est pas décalibré (sur certains oscilloscopes, le décalibrage s'accompagne de l'allumage d'un témoin rouge qui signifie attention, vos mesures seront fausses), mesurez les tensions délivrées par l'alimentation électronique. Haut de cette page 2 Visualisation d'une tension à l'oscilloscope 2.1. Principe de l'oscilloscope Un canon à électrons projette un spot sur l'écran. La déviation verticale du spot est proportionnelle à la tension appliquée à l'entrée Y. La déviation horizontale est généralement commandée par la base de temps qui provoque un balayage régulier. Une synchronisation permet de superposer les courbes tracées successivement. 2.2. Période, fréquence Observons une tension sinusoïdale, délivrée par un générateur basse fréquence. Elle prend alternativement des valeurs positives et négatives ; elle est alternative. La période T est la plus petite durée au bout de laquelle un phénomène (périodique) se reproduit identique à lui-même. Elle se mesure en secondes. La fréquence N est l'inverse de la période T. Elle se mesure en hertz (symbole Hz). N=1/T 2.3. Tension de crête, ou amplitude Um Une tension périodique alternative passe par des maxima (>0) et des minima (<0). Si la tension est sinusoïdale, maxima et minima sont égaux en valeur absolue. Cette valeur est appelée tension de crête ou amplitude de la tension ; on la note Um. 2.4. Tension efficace U Définition : La valeur efficace d'une tension alternative est égale à la tension continue constante qui appliquée aux bornes d'un appareil de chauffage, produirait le même effet pendant la même durée. // Définition donnée à titre d'information, après un débat avec les élèves qui proposent généralement de décrire une tension sinusoïdale par sa moyenne, puis s'aperçoivent que celleci est nulle. U = Um / √ 2, si la tension est alternative sinusoïdale. Question : Une tension alternative en créneaux oscille entre +5 V et -5V. Quelle est sa valeur efficace ? // Réponse : 5 V. 2.5. Travail pratique 2.5.1. Branchements, vérifications Envoyez le signal de sortie d'un générateur basse fréquence sur une entrée de l'oscilloscope (laquelle ? ). Les masses de ces deux appareils sont-elles reliées entre elles par la terre ? Pour répondre à cette question, employez un ohmmètre. Attention : Si les deux masses sont reliées entre elles par la terre, une erreur de branchement peut provoquer un court-circuit. 2.5.2. Tension de crête, tension efficace Réglez le 0 de l'entrée Y de l'oscilloscope ; placez cette entrée sur DC (tout le signal Y passe). Réglez le générateur basse fréquence, pour qu'il délivre une tension sinusoïdale, de fréquence 50 Hz, de tension de crête 3 V. Choisissez sur l'oscilloscope une vitesse de balayage convenable, réglez si nécessaire la synchronisation, ajustez la sensibilité d'entrée pour effectuer une mesure précise. Mesurez la tension de crête (ou crête à crête, divisée ensuite par 2). Mesurez la tension efficace à l'aide d'un voltmètre. Comparez les valeurs obtenues. Pourquoi avoir choisi une fréquence voisine de 50 Hz, alors qu'elle est responsable d'un clignotement désagréable de la trace donnée par l'oscilloscope ? Si le signal n'est pas sinusoïdal, la valeur donnée par le voltmètre est-elle juste ? Réponses : Les multimètres donnent des valeurs efficaces précises, pour des tensions sinusoïdales, de fréquence voisine de 50 Hz (fréquence du secteur). Nous constatons une chute de la valeur donnée par le voltmètre, lorsque la fréquence dépasse... (environ 500 Hz pour nos multimètres Fluke). Si le signal n'est pas sinusoïdal, seuls les multimètres marqués True RMS, donnent une valeur efficace correcte. C'est le cas des multimètres Fluke de la série 111 (bien que la publicité ne l'indique pas pour les moins chers d'entre eux). Ces multimètres semblent de grande qualité (publicité non sponsorisée), garantie de 3 ans, prix raisonnable pour le modèle 111, une seule entrée intensité (protégée très certainement par des polyswitchs), un seul fusible 10 A ! (Il faudra faire très fort pour griller cette entrée, mais ne désespérons pas, certains y parviendrons), commutateur logiquement conçu... Un seul défaut, une sensibilité assez faible sur le calibre intensité, 1 mA. 2.5.3. Mesure de la période d'une tension périodique Choisissez sur le générateur basse fréquence une tension sinusoïdale de fréquence 550 Hz, choisissez une vitesse de balayage convenable sur l'oscilloscope, mesurez la période à l'oscilloscope, puis calculez-la à partir de l'indication du générateur basse fréquence. S'il vous reste du temps, essayez d'autres formes de signaux, parcourez toute la gamme de fréquences. 2.5.4. Usage d'un oscilloscope numérique Choisissez un signal sinusoïdal de fréquence 1000 Hz. Visualisez le signal. Mesurez sa période et sa fréquence. Diminuez la vitesse de balayage. Qu'observez-vous ? Est-ce normal ? Diminuez encore la vitesse de balayage. Qu'observez-vous ? Est-ce normal ? // Réponse : En diminuant la vitesse de balayage, les sinusoïdes se resserrent, ce qui est normal. Brusquement, une sinusoïde est à nouveau observée, mais sa période est fausse. Il s'agit d'un artefact (qui rappelle ce qui se passe lorsqu'on observe un mouvement de rotation à l'aide d'un stroboscope). Haut de cette page 3 Intensité d'un courant électrique 3.1. Définition de l'intensité d'un courant continu constant 3.1.1. Expérience Branchons en série un générateur, une cuve à électrolyse contenant un peu d'eau et une lampe. La lampe ne brille pas. Ajoutons progressivement dans l'eau de l'acide sulfurique. La lampe brille de plus en plus ; le courant devient de plus en plus intense. Cette expérience suggère que l'intensité d'un courant est liée au débit des porteurs de charge, c'est à dire au nombre de ces porteurs qui à chaque seconde traversent une section du conducteur. 3.1.2. Définition (hors référentiel) Désignons par Q la valeur absolue de la quantité d'électricité, c'est à dire la charge portée par l'ensemble des porteurs qui traversent une section du circuit, pendant la durée t, dans un mouvement d'ensemble. L'intensité I d'un courant continu constant est numériquement égale au quotient de la valeur absolue Q de la quantité d'électricité qui traverse une section du conducteur par la durée t de passage. I=Q/t 3.2. Nature du courant électrique 3.2.1. Dans un métal C'est un déplacement d'ensemble, ordonné, des électrons, provoqué par un générateur placé dans le circuit. 3.2.2. Dans les électrolytes (solutions ioniques) Dans un électrolyte, les porteurs de charge en mouvement sont des ions. Les ions positifs ou cations, migrent dans le sens conventionnel du courant, les ions négatifs ou anions, dans le sens contraire. L'anode est l'électrode d'entrée du courant dans la cuve à électrolyse, la cathode est l'électrode de sortie. // Notez l'orthographe : Ici, les cations vont vers la cathode. 3.3. Ordres de grandeur Calculatrice électronique : 0,00014 A, lampe à incandescence : 0,3 A, fer à repasser : 5 A, locomotive : 500 A. 3.4. Mesures d'intensités 3.4.1. Consignes de sécurité L'ampèremètre, qui se monte en série dans le circuit, a une résistance très faible. Il faut le brancher en série avec d'autres récepteurs, lampes, moteurs... sinon, il y aura court-circuit. Au début d'une mesure, il faut essayer d'estimer l'intensité qui traverse le circuit, et dans le doute toujours choisir le plus grand calibre. L'ampèremètre est polarisé ; il faut respecter les bornes d'entrée (+, rouge, A) et de sortie (-, noir, COM) du courant. 3.4.2. Circuit série Branchez en série un générateur et 3 conducteurs ohmiques. Mesurez l'intensité traversant les différents fils. Conclusion : L'intensité est la même en tous les points d'un circuit série. 3.4.3. Circuit parallèle ou en dérivation On appelle noeud, le point de raccordement d'au moins 3 branches. La somme des intensités qui arrivent à un noeud est égale à la somme des intensités qui en repartent. Ceci signifie qu'il n'y a pas d'accumulation des porteurs de charge. 3.4.4. Signe de la tension et sens du courant dans un dipôle Générateur : Le courant sort par la borne plus. Récepteur : Le courant rentre par la borne plus. Haut de cette page 4 Conducteurs ohmiques // Note : Dans la vie courante, les conducteurs ohmiques sont appelés résistances. Vous trouverez parfois l'appellation resistor qui est le mot anglais. 4.1. Caractéristique intensité, tension Réalisez un montage comportant un générateur délivrant une tension ajustable et un conducteur ohmique. Mesurez l'intensité traversant le circuit et la tension entre les bornes du conducteur ohmique. Branchez le voltmètre et l'ampèremètre de manière à obtenir des valeurs positives. Cette convention est appelée convention récepteur. Mesurez des couples intensité I, tension U, pour différentes valeurs de la tension délivrée par le générateur. Représentez graphiquement la fonction, appelée caractéristique du conducteur ohmique, U = f (I). Conclusion : L'intensité I traversant un conducteur ohmique et la tension U entre ses bornes sont proportionnelles (si la température ne change pas). Retournez le conducteur ohmique dans le circuit ; rien ne change : Le conducteur ohmique est un dipôle symétrique. Lorsque U = 0, I = 0 ; le conducteur ohmique est un dipôle passif. 4.2. Loi d'Ohm, résistance R d'un conducteur ohmique La relation entre U et I s'écrit U=RI avec U en volts, R en ohms (symbole Ω). Ici, R ≈ Ω Remarquez que R décrit bien le fait que le conducteur ohmique s'oppose, résiste au passage du courant. Si R augmente, il faut augmenter U pour avoir le même I, ou bien I diminue, si U reste constant. La relation de proportionnalité pourrait aussi bien s'écrire I = G U, où G est appelé conductance, avec G = 1 / R (plus le conducteur ohmique résiste, moins il conduit). 4.3. Exploitation des mesures précédentes à l'aide d'un tableur Cela pourra être fait plus tard, lors de la prise en mains d'un tableur. Ce sera l'occasion de : Tracer une représentation graphique, ajuster une courbe par une fonction affine, retrouver l'équation de cette courbe, se servir de cette équation, pour calculer I correspondant à U donné et réciproquement, ceci afin de rechercher les causes des écarts éventuels entre la représentation graphique et le segment de droite l'ajustant. 4.4. Usage d'un ohmmètre Nous trouvons R = 4.5. Le code des couleurs Nous trouvons R ≈ avec une tolérance de %. Voici pour s'amuser, un moyen mnémotechnique de retenir ce code : Ne manger rien ou jeûner voilà bien votre grande bêtise. Variante : Ne mélangez rien ou je vous brûle votre grande barbe. 4.6. Calcul de la puissance maximale dissipée dans le conducteur ohmique La puissance P est donnée par la relation P = U I, avec P en watts, U en volts et I en ampères. Ici, la valeur maximale de P a été de W, alors que ce conducteur ohmique peut dissiper au maximum W. Nous l'avons correctement utilisé. // Remarque : Ce calcul aurait du être fait dès le début du travail pratique. 4.7. Association en série de plusieurs conducteurs ohmiques Plusieurs approches sont possibles, refaire entièrement le travail précédent, se contenter de vérifier que si U double, I double, donc que la relation de proportionnalité est toujours vérifiée, faire une démonstration théorique. Conclusion : Le dipôle équivalent à l'association en série de 2 conducteurs ohmiques de résistance R1 et R2 est un conducteur ohmique de résistance R, avec R = R1 + R2 R est appelée la résistance équivalente. Démonstration théorique (pour les élèves intéressés) : U = U1 + U2 U = R1 I + R2 I U = (R1 + R2) I U=RI Ce montage est un diviseur de tension ; la tension totale U est partagée (et pas divisée) entre U1 et U2 4.8. Application, le potentiomètre Le potentiomètre est un conducteur ohmique particulier, avec 3 bornes. Il est le plus souvent employé dans un montage potentiométrique, et plus rarement dans un montage rhéostatique. Etudiez les résistances et les tensions pour différentes positions du curseur. Conclusion ? Cherchez des applications des potentiomètres. // Réponse : Derrière chaque bouton de réglage d'un appareil électronique (sauf parfois le bouton de recherche de stations d'un poste de radio) se trouve un potentiomètre. 4.9. Association en parallèle de plusieurs conducteurs ohmiques Le dipôle équivalent à l'association en parallèle de 2 conducteurs ohmiques de résistance R1 et R2 est un conducteur ohmique de résistance R, avec 1 / R = 1 / R1 + 1 / R2 ou encore G = G1 + G2, où G est la conductance mesurée en siemens (symbole S). Remarque : R est inférieure à R1 et R2. Attention : Lors d'un calcul, n'oubliez-pas de repasser de 1 / R à R. (Voir les valeurs numériques au sous paragraphe suivant). // Note : L'ancien programme de seconde préconisait d'enseigner la relation R = ( R1 R2) / ( R1 + R2). La raison a cela est la difficulté que rencontrent les élèves de 2° à employer sans erreur la formule encadrée. Mais la deuxième forme de la relation présente le grave inconvénient de ne pas pouvoir se généraliser au cas de 3 conducteurs ohmiques et plus. 4.10. Quelques valeurs numériques (association en parallèle) Essayez, sans calcul, mais par raisonnement de trouver une valeur approximative pour les associations suivantes : R1 = 100 Ω, en parallèle avec R2 = 100 Ω → Requ = 50 Ω. R1 = 1000 Ω, en parallèle avec R2 = 100 Ω → Requ = 91 Ω. Explication : Lorsque les 2 résistances identiques sont en parallèle, le courant passe 2 fois plus facilement, la résistance équivalente est 2 fois plus faible. Dans le deuxième cas, le courant passe un peu plus facilement que dans une résistance de 100 Ω, mais pas beaucoup plus facilement ; la résistance équivalente est un peu inférieure à R1. Haut de cette page 5 L'amplificateur intégré linéaire, quelques propriétés, une application : Montage suiveur 5.1. Programme officiel La partie 'Contenus', dans sa colonne 'Physique analogique' évoque l'utilisation raisonnée de montages : suiveur, comparateur, amplificateur, amplificateur différentiel. La partie 'Recommandations' indique : "Les montages suiveur, comparateur, amplificateur et amplificateur différentiel ne seront étudiés que dans un but fonctionnel : on visualisera les grandeurs d'entrée et de sortie et on établira la relation les reliant.". 5.2. Propriétés L'amplificateur intégré linéaire, ou A.I.L., appelé encore amplificateur opérationnel, est un amplificateur comportant de nombreux composants intégrés sur la même plaque de silicium. Il a été soigneusement conçu pour que son comportement soit rigoureusement linéaire. Ses caractéristiques simplifiées, surprenantes à priori, sont les suivantes : Il doit être alimenté en énergie (nous le raccorderons au -15 et au +15 V d'une alimentation stabilisée), il n'est pas raccordé à la masse du montage, il a 2 entrées, il a 1 sortie, les courants d'entrée sont nuls (en réalité de l'ordre de 10-12 A), la tension de sortie est mesurée entre la sortie et la masse, le gain (rapport entre la tension de sortie et la différence de tensions entre les 2 entrées) est très élevé (1 million), l'entrée + est appelée entrée non inverseuse, l'entrée - est appelée entrée inverseuse (en fait changeuse de signe). Voici les deux représentations, américaine et européenne : 5.3. Montage suiveur Réalisez le montage suivant : L'alimentation en énergie n'est pas indiquée, mais elle est obligatoire. Ne confondez pas alimentation en énergie et entrées de l'amplificateur. Sur votre chaîne haute fidélité, confondez-vous alimentation électrique (220 V) et entrée microphone ou lecteur Cd rom ? Nous vous déconseillons de tenter l'expérience ! Vous remarquez une liaison entre la sortie et l'entrée inverseuse ( - ). Cela peut vous paraître curieux. Cette liaison diminue le gain de l'amplificateur, mais elle améliore ses performances. On l'appelle contre-réaction, ou réaction négative. A l'entrée non inverseuse, appliquez une tension continue ; faites varier celle-ci et relevez les valeurs des tensions d'entrée et de sortie. Quelle est votre conclusion ? Quel peut bien être l'intérêt d'un tel montage ? Vous pouvez aussi appliquer à l'entrée le signal issu d'un générateur basse fréquence, et observer les tensions d'entrée et de sortie à l'oscilloscope. 5.4. Réponses Les tensions d'entrée et de sortie sont égales. Mais l'intensité d'entrée est très faible (de l'ordre de 10-12 A) alors que l'intensité de sortie peut atteindre 10 mA. Le gain en tension est égal à 1 (exactement), mais le gain en intensité est énorme. Ce montage est très intéressant pour mesurer la tension délivrée par des transducteurs qui délivrent des courants de sortie très faibles (sonde pH métrique, capteur de pression). // Note pour le professeur : Le montage est un adaptateur d'impédances ; il peut aussi servir à 'linéariser' des composants non linéaires, judicieusement placés dans la boucle de contreréaction, transistor de puissance, diode redresseuse. Le gain en courant peut être illustré simplement en plaçant deux diodes électroluminescentes identiques (dans le sens convenable), l'une en entrée, l'autre en sortie. Seule cette dernière s'allume. Choisissez une très basse fréquence pour le générateur basse fréquence, afin d'obtenir un clignotement. Le gain en intensité peut être visualisé en branchant en série avec l'entrée et la sortie, et dans un sens convenable, des diodes électroluminescentes. Celles raccordées à la sortie clignotent (avec un GBF réglé sur environ 10 Hz), celle reliée à l'entrée n'émet aucune lumière. Haut de cette page 6 Amplificateur intégré linéaire, montage comparateur 6.1. Montage Réalisez le montage suivant : Appliquez sur l'entrée inverseuse ( - ) une tension de référence Uréf de 0 V, puis de 5 V. Appliquez sur l'entrée non inverseuse une tension continue variable Ue ; qu'observez-vous ? 6.2. Observations Si Ue > Uréf alors US = + 14 V environ, Si Ue < Uréf alors US = - 14 V environ. 6.3. Conclusions Les tensions de sortie sont proches des tensions d'alimentation (pour simplifier, nous dirons qu'elles leur sont égales). Il n'y a pas proportionnalité entre tensions d'entrée et de sortie, l'amplificateur intégré linéaire fonctionne en régime non linéaire (remarquez qu'il n'y a pas de contre-réaction). 6.4. S'il vous reste du temps Observez ce qui se passe lorsqu'un signal sinusoïdal est appliqué à l'entrée. Matériel nécessaire : Générateur basse fréquence, oscilloscope. Essayez d'appliquer à l'entrée une tension nulle. Comment faire ? Qu'observez-vous en sortie ? // Constatations : Il n'est pas possible d'appliquer une tension rigoureusement nulle, à cause des parasites. La tension de sortie fluctue entre + et -15 V. Haut de cette page 7 A.I.L. Montage comparateur, application Nous nous proposons de réaliser un allumage de rue automatique ; lorsque la nuit tombe, une diode électro luminescente, simulant un réverbère, doit s'allumer. 7.1. A l'aide d'un ohmmètre, mesurez la résistance d'une photorésistance, dans différentes conditions d'éclairement. Entre autre dans l'obscurité (comment la réaliser ? ). // Un étui noir de calculatrice est excellent pour cela. 7.2. Expliquez comment évolue la tension UBC (voir schéma suivant) lorsque la photorésistance passe du Soleil à l'ombre. Quelle valeur choisir pour la résistance R1 ? // Réponse : Lorsque l'intensité lumineuse décroît, la valeur Rv de la photorésistance augmente, la tension UBC croît. Il faut que R1 soit proche en valeur de la valeur intermédiaire de Rv (puisque nous comparons par mesure de simplicité UBC à 0 V) et que la puissance maximale dissipée soit raisonnable. 7.3. Réalisez le montage suivant et faites-le fonctionner : A quelle tension comparons-nous la tension UB ? Quelles entrées choisir ? Dans quel sens brancher la diode électroluminescente et entre quelles bornes la raccorder ? 7.4. Vous souhaitez que votre montage s'allume plus tard le soir. Comment faites-vous ? Vous voulez qu'il s'allume le jour ; que faites-vous ? Vous voulez qu'un moteur tourne dans un sens le jour, dans l'autre sens la nuit ; comment faites-vous ? Vous voulez qu'un moteur tourne le jour, mais pas la nuit ; comment faites-vous ? Sur les schémas suivants, le disque M représente un moteur. Comment celui-ci fonctionne-t-il ? Haut de cette page 8 Montage amplificateur Réalisez le montage suivant : Choisissez R1 = 10000 Ω et R2 = 47000 Ω. Mesurez la tension de sortie US, pour une tension d'entrée Ue variant de volt en volt, de -5 V à +5 V. Tracez US en fonction de Ue . Quelle est votre conclusion ? Voyez-vous des applications à ce montage ? Réponse : Lorsque Ue est comprise entre -3 V et +3 V, la tension de sortie est proportionnelle à la tension d'entrée. Le montage est en régime linéaire, le rapport G entre tensions de sortie et d'entrée appelé gain vaut : G = Il est égal au rapport des valeurs des résistances changé de signe : G = - R2 / R1. Ce montage est appelé amplificateur inverseur (on devrait dire amplificateur changeur de signe). Si la tension d'entrée est trop grande en valeur absolue, l'amplificateur est saturé, la tension de sortie vaut soit +15, soit -15 V, le régime n'est plus linéaire. //Note pour le professeur : Ce montage ne permet pas d'alimenter un haut parleur. Essayez de comparer l'entrée et la sortie à l'aide d'un écouteur ; utilisez bien sur un générateur basse fréquence. Même un écouteur fait chuter la tension de sortie. Haut de cette page 9 Montage amplificateur différentiel Réalisez le montage suivant : Choisissez des valeurs égales pour les 4 résistances (10000 ou 47000 Ω). Appliquez diverses tensions continues sur les 2 entrées. Trouvez une relation entre la tension de sortie et les tensions d'entrée. Ce montage est employé dans l'électronique qui accompagne les capteurs de pression que nous allons employer. Pouvez-vous brancher sur ce montage un transducteur délivrant un très faible courant ? // Réponse : Non, le transducteur débiterait trop de courant. // Pour le professeur : Les impédances d'entrée de ce montage sont trop faibles. Haut de cette page