
Il faut rappeler et insister : LE DIABETE DE TYPE 2 est LE DIABETE de type "GRAS".
Quatre remarques s'imposent :
1) La PROGRESSION de cette maladie, en Belgique, devient aussi effarante que dans les autres pays dits
"industrialisés" ... même si la plupart sont des "industrialisés" appauvris par la délocalisation. Je citais
souvent, dans mes conférences éducatives, les chiffres de l'OMS de l'an 2000 pour la Belgique, à savoir
317.000 cas de diabète. L'OMS prévoyait alors une prévalence de 461.000 cas de diabète ... pour 2030.Or,
grâce à Pharmanet (système d'analyse des prescriptions médicales), il est possible de suivre et de pister
toutes les ordonnances (obligatoirement soumises à un code-barres sous peine d'amendes pharaoniques)
pour les boîtes de médicaments (également estampillées de codes-barres). Couplées à la carte SIS du
patient (porteuse d'une puce identifiable et nominative), il est devenu possible de quantifier le nombre de
patients porteurs de pathologies par la prise des médicaments afférents à cette pathologie. Nous, les
médecins, avions refusé, en son temps, ce système à la "Big Brother" craignant les dérives en boycottant les
ordonnances à code-barres. La riposte du Gouvernement fut fulgurante et "psycho-pathologiquement"
disproportionnée : par arrêté Royal, l'amende s'élèverait à 5.000 FB (125 euros) par ordonnance sans code-
barres, amende cumulative et sans limite finale ! (13 blocs de 50 ordonnances sans code-barres nous
infligeait une amende de 1 milliard de FB !!). Je dois reconnaître aujourd'hui que ce système Pharmanet est
une source précieuse d'informations. Les derniers chiffres sont tombés, en ce début juillet 2010 chaud et lourd
et il apparaît que les prévisions de l'OMS faites en l'an 2000 (les 317.000 cas de diabète passeraient à
461.000 cas en 2030) étaient largement trop optimistes et sous-estimées : il a été dénombré 534.143
diabétiques traités en 2009 !! Les "non-traités", c'est-à-dire ceux qui sont méconnus, non diagnostiqués ou
uniquement soignés par un régime, ne sont pas pris en considération et ne sont pas quantifiables. Parmi ces
534.143 diabétiques, détectés grâce au système Pharmanet et qui reçoivent un traitement, 33.631 (soit 6,3 %
des diabétiques ou 0,31 % de la population belge) sont de vrais diabétiques de type 1 et 500.512 (soit 93,7 %
des diabétiques ou 4,69 % de la population belge) sont, dans la majorité des cas, de "faux" diabétiques "gras"
de type 2 !
Devant des chiffres aussi inquiétants, QUE FAIT LE CONTRÔLE DE L'INAMI ? QUE FAIT LE KCE ??
2) LE REGIME RESTE LA PIERRE ANGULAIRE ET MAÎTRESSE DU TRAITEMENT. Mon "régime" de type
eVLFD (extremely Very Low Fat Diet) est le plus indiqué dans la surcharge pondérale et l'obésité ainsi que
dans cette pathologie qui en découle, le diabète de type 2. SUPPRIMER AU MAXIMUM LES LIPIDES !!!
3) Les TRAITEMENTS PHARMACOLOGIQUES doivent rester simples et compléter une rééducation
alimentaire initiale et durable. Cette rééducation, tout le monde peut y accéder grâce à une bonne volonté,
une intelligence omniprésente et une grande motivation à bien se nourrir afin d'être en bonne santé ou le
rester. Les traitements pharmacologiques doivent servir à amplifier la réponse de notre corps au maintien
d'une glycémie physiologique et non se substituer à une modification du style de vie, tant au niveau
nutritionnel qu'au niveau activité physique. Il faut garder à l'esprit que plus un médicament fait de l'effet, plus il
peut présenter des effets secondaires. Je connais peu de médicaments efficaces qui ne présentent pas le
revers de la médaille d'une action (ou plus !) secondaire parallèle, positive ou négative, à l'action principale.
La vigilance reste de mise lors de prescriptions pharmacologiques.
4) L'ACTIVITE PHYSIQUE est essentielle également. Cependant, on comprend que tout le monde n'ait pas le
temps ou les finances à y consacrer. Les autorités politiques, n'étant pas sur le terrain, ont parfois des
difficultés à comprendre ce genre d'arguments.
Données statistiques belges extraordinaires de l'INAMI [ INAMI-Pharmanet : InfoSpot 7-2010 ]
http://www.inami.fgov.be/drug/fr/statistics-scientific-information/pharmanet/info-spot/2010-07-12/index.htm
(*) L'insulinorésistance est une des caractéristiques du diabète de type 2, à savoir que les patients présentent
une sécrétion accrue (hyperinsulinémie) de cette hormone, contrairement au diabète de type 1 (ou diabète
maigre ou insulinodépendant) qui n'en produisent plus ou presque.
Cette hyperinsulinémie, accusée à tort me semble-t-il de la prise de poids, est
plutôt réactionnelle à une inefficacité relative de l'action de cette hormone extraordinaire. Son travail consiste
à se poser sur les cellules insulinosensibles, comme un doigt sur une sonnette afin d'avertir les cellules que
le "sucre" (glucose) arrive en bonne quantité dans le sang suite à la prise d'aliments ou de boissons contenant
du glucose. Chaque cellule insulinosensible contient environ 2.000 à 100.000 récepteurs à insuline, en
moyenne 40.000 ... donc, 40.000 sonnettes ! Ce qui est déjà en soi énorme, sachant que notre corps contient
plus de 600 mille milliards de cellules. Ces récepteurs, par un mécanisme multi-protéique ultrasophistiqué et
amplificateur, vont avertir au sein de la cellule, un transporteur, le GLUT 4, grosse protéine dont le rôle est
d'aller chercher le glucose en surface, au sein de la membrane cellulaire. Ce GLUT 4 agit comme une porte et