La différence entre les diabètes type I et II Le diabète a été identifié il y a très longtemps (du temps des Egyptiens !) par deux symptômes : la soif qui entraîne l'absorption de quantités importantes de liquides, en l'occurrence l'eau et le fait de perdre de grandes quantités de liquides, en l'occurrence de présenter d'importantes et fréquentes mictions d'urine ou polyurie. Cela donne l'impression que toute boisson est vite éliminée comme si elle passait immédiatement au travers du corps ! Le terme "diabète" vient de l'expression "dia-baïno" ..."passer au travers". Il existe cependant plusieurs formes de diabète. Le diabète "sucré" est le plus connu et le plus répandu et le plus connu et le plus répandu. Le taux important de sucre (glucose) dans le sang ou hyperglycémie entraîne, par effet osmotique, la perte exagérée d'eau dans les urines, à partir de 1,8 à 2 g/L de sang. Le taux normal se situe aux environs de 0,7 à 1,1 g/L, ce qui correspond à +/- 5 g de sucre (glucose) pour l'entièreté du sang (+/- 5 L), soit une pierre de sucre de 5 g ! Un taux de 2 g/L correspond à deux pierres de sucre, un taux de 3 g/L correspond à trois pierres de sucre et ainsi de suite. Ce qui est tout de même très peu en cas d'hyperglycémie franche comme 5g/L ou 500 mg/100 ml : l'équivalent de 5 pierres de sucre dilué dans 5 litres de sang. Faites le test en diluant 1 à 5 pierres de sucre dans 5 litres d'eau ... Vous ne verrez pas beaucoup de différence ! Et pourtant, ce taux de sucre (glucose) reste maintenu, chez les personnes saines, à des taux très précis : de 0,7 à 1,1 g/L. Le diabète "non sucré" ou insipide (= qui n'a pas de goût) est une forme différente de diabète : la perte d'eau est similaire, donc très importante (plusieurs litres par jour). Cependant, l'urine abondante ne contient pas de sucre. Le phénomène est dû à la perte massive d'eau provoquée par la diminution drastique ou l'absence d'hormone antidiurétique (ADH) provenant de l'hypophyse. D'autres types de diabète existent mais sont plus rares. Notamment le diabète gestationnel, le diabète rénal (la fuite de sucre dans l'urine se fait, même à des taux sanguins normaux de glucose. Les pathologies le plus intéressantes sur le plan nutritionnel sont les diabètes sucrés. Les deux les plus connues ont le type I et le type II. D'autres types de diabète existent mais sont plus rares. On trouve la définition des différents types de diabète sur plusieurs sites : http://www.who.int/mediacentre/factsheets/fs312/fr/index.htme http://diabetes.niddk.nih.gov/dm/pubs/overview/index.htm Le diabète de type 2 (ou diabète gras ou non-insulinodépendant) est le plus répandu, aussi bien en Belgique que dans les autres pays dits "développés". La caractéristique la plus importante est l'insulinorésistance*. Beaucoup d'espoirs ont été placés dans les nouveaux types de traitement, notamment les glitazones. Ces substances pharmacologiques semblaient déjouer le problème de la difficulté de l'insuline, hormone hypoglycémiante, à effectuer sa mission que tout un chacun connaît. La mission de l'insuline est de permettre au taux sanguin de glucose (= glycémie) de revenir à la normale (+/- 70 à 100 mg/100 ml). En fait, la vraie action de l'insuline n'est pas "simplement" de diminuer le taux de glucose, mais surtout de le faire pénétrer dans les tissus spécifiques (muscles, tissu adipeux), ce qui entraîne un retour du taux de glucose à un niveau normal. L'insuline possède également un rôle de signal multiple pour activer des fonctions cellulaires essentielles et diverses. Le terme "diabète" est répertorié comme une maladie caractérisée par une augmentation du taux de glucose dans le sang. Le glucose n'est en aucun cas responsable du diabète ! Il apparaît principalement lorsqu'il n'y a plus d'insuline [ le pancréas n'en fabrique plus : c'est le diabète type 1 ] ou lorsque l'insuline, en quantités suffisantes ou majorées, est dans l'impossibilité d'effectuer son rôle [ le pancréas fabrique l'insuline mais est incapable d'exercer son action : c'est le diabète type 2 ]. Ce sont les deux formes les plus fréquentes du diabète. On dénombre d'autres types de diabète, cependant plus rares : les DIABETES de type MONOGENIQUE [http://diabetes.niddk.nih.gov/dm/pubs/mody/] Le diabète de type 2 (ou diabète "gras" ou non-insulinodépendant) se caractérise donc par l'insulinorésistance*. J'ai lourdement insisté, et mis par ailleurs en caractère gras, sur les termes "diabète gras" ! C'est effectivement un diabète qui apparaît classiquement chez les adultes, après 35 à 40 ans, qui sont en surpoids ou obèses. On commence malheureusement à trouver ce genre de diabète "acquis" chez les adolescents ou les enfants obèses ! Il faut rappeler et insister : LE DIABETE DE TYPE 2 est LE DIABETE de type "GRAS". Quatre remarques s'imposent : 1) La PROGRESSION de cette maladie, en Belgique, devient aussi effarante que dans les autres pays dits "industrialisés" ... même si la plupart sont des "industrialisés" appauvris par la délocalisation. Je citais souvent, dans mes conférences éducatives, les chiffres de l'OMS de l'an 2000 pour la Belgique, à savoir 317.000 cas de diabète. L'OMS prévoyait alors une prévalence de 461.000 cas de diabète ... pour 2030.Or, grâce à Pharmanet (système d'analyse des prescriptions médicales), il est possible de suivre et de pister toutes les ordonnances (obligatoirement soumises à un code-barres sous peine d'amendes pharaoniques) pour les boîtes de médicaments (également estampillées de codes-barres). Couplées à la carte SIS du patient (porteuse d'une puce identifiable et nominative), il est devenu possible de quantifier le nombre de patients porteurs de pathologies par la prise des médicaments afférents à cette pathologie. Nous, les médecins, avions refusé, en son temps, ce système à la "Big Brother" craignant les dérives en boycottant les ordonnances à code-barres. La riposte du Gouvernement fut fulgurante et "psycho-pathologiquement" disproportionnée : par arrêté Royal, l'amende s'élèverait à 5.000 FB (125 euros) par ordonnance sans codebarres, amende cumulative et sans limite finale ! (13 blocs de 50 ordonnances sans code-barres nous infligeait une amende de 1 milliard de FB !!). Je dois reconnaître aujourd'hui que ce système Pharmanet est une source précieuse d'informations. Les derniers chiffres sont tombés, en ce début juillet 2010 chaud et lourd et il apparaît que les prévisions de l'OMS faites en l'an 2000 (les 317.000 cas de diabète passeraient à 461.000 cas en 2030) étaient largement trop optimistes et sous-estimées : il a été dénombré 534.143 diabétiques traités en 2009 !! Les "non-traités", c'est-à-dire ceux qui sont méconnus, non diagnostiqués ou uniquement soignés par un régime, ne sont pas pris en considération et ne sont pas quantifiables. Parmi ces 534.143 diabétiques, détectés grâce au système Pharmanet et qui reçoivent un traitement, 33.631 (soit 6,3 % des diabétiques ou 0,31 % de la population belge) sont de vrais diabétiques de type 1 et 500.512 (soit 93,7 % des diabétiques ou 4,69 % de la population belge) sont, dans la majorité des cas, de "faux" diabétiques "gras" de type 2 ! Devant des chiffres aussi inquiétants, QUE FAIT LE CONTRÔLE DE L'INAMI ? QUE FAIT LE KCE ?? 2) LE REGIME RESTE LA PIERRE ANGULAIRE ET MAÎTRESSE DU TRAITEMENT. Mon "régime" de type eVLFD (extremely Very Low Fat Diet) est le plus indiqué dans la surcharge pondérale et l'obésité ainsi que dans cette pathologie qui en découle, le diabète de type 2. SUPPRIMER AU MAXIMUM LES LIPIDES !!! 3) Les TRAITEMENTS PHARMACOLOGIQUES doivent rester simples et compléter une rééducation alimentaire initiale et durable. Cette rééducation, tout le monde peut y accéder grâce à une bonne volonté, une intelligence omniprésente et une grande motivation à bien se nourrir afin d'être en bonne santé ou le rester. Les traitements pharmacologiques doivent servir à amplifier la réponse de notre corps au maintien d'une glycémie physiologique et non se substituer à une modification du style de vie, tant au niveau nutritionnel qu'au niveau activité physique. Il faut garder à l'esprit que plus un médicament fait de l'effet, plus il peut présenter des effets secondaires. Je connais peu de médicaments efficaces qui ne présentent pas le revers de la médaille d'une action (ou plus !) secondaire parallèle, positive ou négative, à l'action principale. La vigilance reste de mise lors de prescriptions pharmacologiques. 4) L'ACTIVITE PHYSIQUE est essentielle également. Cependant, on comprend que tout le monde n'ait pas le temps ou les finances à y consacrer. Les autorités politiques, n'étant pas sur le terrain, ont parfois des difficultés à comprendre ce genre d'arguments. Données statistiques belges extraordinaires de l'INAMI [ INAMI-Pharmanet : InfoSpot 7-2010 ] http://www.inami.fgov.be/drug/fr/statistics-scientific-information/pharmanet/info-spot/2010-07-12/index.htm (*) L'insulinorésistance est une des caractéristiques du diabète de type 2, à savoir que les patients présentent une sécrétion accrue (hyperinsulinémie) de cette hormone, contrairement au diabète de type 1 (ou diabète maigre ou insulinodépendant) qui n'en produisent plus ou presque. Cette hyperinsulinémie, accusée à tort me semble-t-il de la prise de poids, est plutôt réactionnelle à une inefficacité relative de l'action de cette hormone extraordinaire. Son travail consiste à se poser sur les cellules insulinosensibles, comme un doigt sur une sonnette afin d'avertir les cellules que le "sucre" (glucose) arrive en bonne quantité dans le sang suite à la prise d'aliments ou de boissons contenant du glucose. Chaque cellule insulinosensible contient environ 2.000 à 100.000 récepteurs à insuline, en moyenne 40.000 ... donc, 40.000 sonnettes ! Ce qui est déjà en soi énorme, sachant que notre corps contient plus de 600 mille milliards de cellules. Ces récepteurs, par un mécanisme multi-protéique ultrasophistiqué et amplificateur, vont avertir au sein de la cellule, un transporteur, le GLUT 4, grosse protéine dont le rôle est d'aller chercher le glucose en surface, au sein de la membrane cellulaire. Ce GLUT 4 agit comme une porte et un panier qui va recueillir le glucose. Ce sont alors des millions de GLUT 4 qui vont s'arrimer à la membrane cellulaire pour faire pénétrer le précieux glucose, énergie indispensable de toutes les cellules. Donc, l'insuline produite en réponse à l'apport de glucose, va avertir un grand nombre de cellules qui devront consacrer une partie de leur énergie à rentrer du "bois" pour l'hiver, autrement dit du glucose. S'il n'y a pas d'apport de glucose, il est inutile de mobiliser les paniers et d'ouvrir les portes. En résumé, l'insuline est comme une clé dont le rôle est d'appuyer sur la sonnette et d'actionner un mécanisme d'ouverture des portes pour permettre de venir accrocher le "sucre" et le faire entrer. Ce qui me fait dire que si le "sucre" ne servait à rien ou, pire, s'il doit être considéré comme notre ennemi de la santé et de la ligne (et je pense à tous ces nutritionnistes ou pseudo-nutritionnistes de pacotille qui suppriment tout ou quasi tout apport de "sucre" lent et/ou rapide), je me demande pourquoi la Nature a inventé un système aussi ingénieux ?! Quand je pense que l'on fait l'apologie des boissons "light" ... Je vous renvoie donc à une réflexion profonde sur un autre article de la rubrique "Actualités" dont j'ai fait l'analyse : " Coca-Cola light ® fête ses 25 ans" ! ... J'ajouterai que les ventes de Coca-Cola Zéro ® explosent grâce à une pub savamment orchestrée dirigée vers la gent masculine, peu portée auparavant par le "light" (plutôt destiné à la gent féminine). Je sens que je vais compléter mon article sur Coca ® ... Quand je pense que l'on donne des primes à l'arrachage des betteraves sucrières ! ... Et que l'on nous annonce, à grands fracas, l'arrivée d'un nouvel édulcorant naturel issu d'une plante, la stévia. Le cerveau n'en à rien à cirer des édulcorants, naturels ou synthétiques ! Quand je pense que l'on nous inonde d'édulcorants alors que le glucose a une fonction primordiale de signal : le glucose déclenche la sécrétion d'hormones gastro-intestinales essentielles (G.I.P., GLP-1)*** qui vont avertir, d'une part, le pancréas afin de préparer l'expulsion par voie endocrine (sanguine) des granules d'insuline (le fameux pic précoce d'insuline qui disparaît dans le diabète de type 2 ... en raison, peut-être, de la diminution de l'apport en glucose, habituellement interdit ou largement réduit dans le régime diabétique et qui va donc aggraver la diminution de la sécrétion de ces deux hormones ! ... hypothèse intéressante non encore suggérée dans les articles scientifiques ??) et qui vont, d'autre part, stimuler et renforcer la cellule β du pancréas pour augmenter la production d'insuline. Vu l'importance de ces deux hormones, les nouveaux traitements antidiabétiques, qui miment ou en prolongent l'effet, sont très prometteurs et physiologiquement plus adaptés à cette pathologie pseudo-"épidémique", traitements associés évidemment à un régime alimentaire adapté. ... Il est temps de revoir la cible ! (**) : hémoglobine glycosylée ( = HbA1c). Taux mesuré, par prise de sang, de la quantité d'hémoglobine fixée avec du glucose. Le glucose est le seul carburant des globules rouges. Les globules rouges ne possèdent pas de mitochondries (petits organites intra-cellulaires [+/- 2.000 par cellule] qui, comme des petites chaudières individuelles assurent la combustion finale du glucose et des graisses) et ne peuvent donc pas oxyder les graisses. Le glucose entre en permanence à l'intérieur des globules rouges pour y être consommé grâce à la glycolyse ****, c'est-à-dire qu'il va fournir l'énergie nécessaire pour le transport de l'oxygène jusque dans les plus fins capillaires, oxygène nécessaire pour la survie des cellules. Petite parenthèse : cette énergie nécessaire pour le transport de l'oxygène est considérablement diminuée dans certains régimes qui diminuent drastiquement l'apport des glucides. Je pense notamment aux plans trop hypocaloriques de certaines diététiciennes, aux diètes protéinées par sachets ou alimentaires, au régime de type Atkins, Scarsdale, "soupe aux choux"... etc. C'est ce qui explique que les personnes qui suivent ces types de pseudo-diètes ridicules ont le teint gris ! Ils ont probablement leur peau hypo-oxygénée. Ils sont également fatigués ou franchement déprimés. Certains prétendent qu'ils sont en pleine forme parce qu'ils sont sous l'effet des "substrats cétoniques", prétendus "psycho-stimulants", qui apparaissent en grandes quantités 24 à 48 heures après le début de ces régimes affammants. Comment utiliser valablement ces corps cétoniques si les globules rouges sont privés en partie de l'énergie nécessaire au transport de cet oxygène ? Je pense qu'il s'agit d'un effet collatéral des substrats cétoniques qui anesthésient et euphorisent le cerveau plutôt que de le stimuler car, dans ce cas, la moindre carence en oxygène déstabilise le cerveau : les substrats cétoniques (hydroxyacétate, acétoacétate et acétone qui donne cette fameuse haleine "pommes de reinettes" en cas d'hypoglycémie) nécessitent toujours de l'oxygène pour être oxydés ... contrairement au glucose qui peut être oxydé en partie, même sans oxygène. C'est d'ailleurs ce qui nous protège lors d'arrêts cardiaques pendant lesquels le cerveau continue à vivre pendant au moins trois minutes (les réserves de glucose sont malheureusement minimes) sans séquelles postérieures graves !! Une certaine partie du glucose reste fixée à l'hémoglobine. C'est précisément ce taux que l'on mesure. En effet, plus le taux de glucose est resté élevé dans le sang (aussi bien en quantité qu'en durée) , ce qui signifie que le diabète a été mal contrôlé ou déséquilibré, plus le taux d'hémoglobine glycosylée (HbA1c) est élevé. Le taux normal étant de 4 à 6 %, les divers traitements du diabète doivent essayer de ramener ou de maintenir ce taux le plus proche des valeurs normales. Un taux de 6 à 7 % révèle un excellent contrôle. Un taux de 7,5 à 8,5 % révèle un contrôle moyen tandis que des taux plus élevés (parfois jusqu'à 12 voire15 %) révèlent un contrôle inadéquat et nettement insuffisant du diabète. On en voit régulièrement lors d'apparition récente de diabète méconnu du patient, dont les symptômes (soif +++, urines +++) viennent de s'exacerber. (***) - G.I.P. = Gastro Intestinal Peptide - GLP-1 = Glucagon Like Peptide-1 (****) glycolyse : mécanisme d'oxydation partielle du glucose qui permet de fournir de l'ATP (donc de l'énergie) sans utiliser d'oxygène. Cette bio-transformation partielle et incomplète du glucose se déroule dans le cytoplasme de toutes les cellules, y compris les globules rouges. Cependant, dans les globules rouges, cette glycolyse ne se poursuit pas par l'autre voie de métabolisation productrice d'énergie qu'est le fameux cycle de Krebs. Cette deuxième phase a lieu dans les mitochondries, dont les globules rouges en sont dépourvus. Ce qui est extraordinaire : la Nature a prévu des convoyeurs d'oxygène qui ne pourront pas utiliser cet oxygène sous peine de détourner cet oxygène au détriment des autres tissus... Rien n'est inutile ou anarchique dans cette machinerie physique et métaphysique dont la complexité dépasse notre intelligence, émoustillée en permanence par notre ignorance et surtout par notre faim de compréhension . Doc mise en ligne le 16/07/2010