Les plantes que vous allez voir ne sont pas présentées de façon systématique ; c’est plus un récit de
voyage où les souvenirs s’enchaînent au gré de nos pérégrinations, passant de Terre-Neuve à Saint-
Pierre-et-Miquelon selon les espèces.
001 Saint-Pierre-et-Miquelon et Terre-Neuve ont de nombreux points communs, bien qu’étant des
territoires d’échelles totalement opposées : Terre-Neuve fait 108 680 km2 (510 000 hab. en 2006), St
Pierre fait 25 km2 (5 509 hab. en 2006) et les deux îles de Miquelon et Langlade 205 km2 (616 hab. en
2006).
002a (internet) La géologie et le climat y ont façonné les mêmes paysages polis par l’érosion glaciaire.
Ces îles, rafraîchies par le courant du Labrador, les vents et l’air marin omniprésent, abritent des
espèces végétales assez semblables que l’on retrouve en général dans les trois provinces maritimes
du Canada
002b (internet) (Nouveau-Brunswick, Ile-du-Prince-Edward et Nouvelle-Ecosse) ainsi qu’au Québec,
jusqu’à des latitudes très nordiques.
003 Les zones côtières n’ont qu’une végétation basse et très rustique, devant résister aux vents
violents et aux embruns salés.
004 Dès qu’on pénètre à l’intérieur du pays, la forêt boréale est parsemée de lacs, de tourbières et de
marais.
005 La nature du terrain et les conditions climatiques sont très peu propices aux cultures.
006 Parfois (Terre-Neuve), un talus un peu plus élevé abrite des vents un petit carré de choux ou une
bande de terre plantée de pommes de terre.
007 Ailleurs (St Pierre) le jardinier astucieux abrite son potager des vents marins. C’est à peu près
tout pour les cultures !
La flore sauvage est assez riche et diversifiée.
008 Au bord des routes, on trouve en abondance la verge d’or Solidago canadensis associée à
l’épilobe à feuilles étroites Chamerion angustifolium
009 Solidago canadensis (Astéracées) Tige (longueur 30-150 cm) grêle, bas glabre, quelquefois
haut pubescente ; feuilles plus ou moins dentées, minces, trinervées, linéaires-lancéolées, glabres ou
pubescentes sur les nervures de la face inférieure ; capitules petits (longueur 2-2.8 mm), unilatéraux
sur les branches de l'inflorescence ; bractées linéaires.
010 Floraison estivale-automnale. Partout dans le Québec et les Maritimes. 130 espèces,
reconnaissable par ses très petits et très nombreux capitules.
Elle est employée dans la médecine populaire sous forme de tisane. Elle est cultivée comme espèce
ornementale, et complètement naturalisée dans la vallée de la Loire.
011 Chamerion angustifolium (Onagracées) que l’on connaît tous.
012a On trouve aussi en abondance, au bord des plans d’eau et au bord des routes,
012b en milieu humide, en lisière de forêt : Sanguisorba canadensis (Pimprenelle).
013 Tiges de 30 cm à plus d’1 m, feuilles pennées, jusqu’à 12 paires de folioles.
014 Petites fleurs blanches en épis cylindriques hauts de 5 à 10 cm.
De nombreux asters aussi bordent les routes et colorent le paysage.
015 Aster radula (Aster rude) Tige (longueur 10 cm-1,20 m) grêle, souvent ramifiée près du sommet ;
feuilles basales pétiolées, les supérieures sessiles, dentées ; fleurs en capitules. Floraison estivale.
Lieux humides, tourbières, roches acides.
016 – 017 Nous en avons trouvé d’autres espèces, en sous-bois et jusque sur les plages, mais
n’avons pas toujours pu les identifier.
« À la biologie générale, le genre Aster pose l'un des problèmes les plus épineux, celui de la variation.
L'extrême variabilité des Aster se manifeste de plusieurs manières : par le passage insensible d'une
espèce à une autre ; par la fluctuation à l'intérieur de l'espèce ; par les réactions profondes aux
changements du milieu. Il semble que le genre soit en pleine évolution et que les espèces s'y forment
actuellement, pour ainsi dire sous nos yeux. »
018 Les fleurs tubulaires de Symphyotrichum puniceum (aster ponceau) sont d’abord jaunes, puis
deviennent pourpres.
« Au moins 150 espèces pour l'Amérique du Nord. Ces plantes couvrent tout le continent américain,
mais sont particulièrement nombreuses dans l'est des États-Unis. Ce genre est relié au genre
Solidago par des transitions insensibles. La couleur des fleurs est le caractère qui sépare le plus
nettement les deux genres. Le centre de dispersion des Aster est l'Amérique orientale tempérée, où le
genre déploie à la fois le plus grand nombre de ses espèces, la plus grande profusion des individus, la
plus grande variabilité, et atteint le maximum de taille et de beauté. »
Un échange de mails avec l’université Memorial de St Jean de Terre-Neuve nous a permis d’identifier
un aster des milieux humides Symphyotrichum novi-belgii qui colonise les rivages, les fossés et la
partie supérieure des marais salés