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DEVOIR MAISON
LES RÉVOLTES OUVRIÈRES EN FRANCE AU XIXe SIÈCLE
Document 1 : Extrait de La France des notables : la vie de la nation (1815-1848) d’André Jardin et
André-Jean Tudesq, 1973
« Une nouvelle crise économique vers 1825 inquiète d’autant plus la Fabrique lyonnaise que celle-
ci redoute de plus en plus la concurrence des soieries de Zurich ou d’Angleterre. Or la main-d’œuvre
était, comparativement, plus chère en raison de la pénurie d’ouvriers qualifiés.
Les profondes transformations de l’économie lyonnaise entre 1827 et 1832 aggravèrent les
tensions sociales ; l’appauvrissement, plus encore que la misère, engendre une situation de conflit.
L’agitation provoquée par la révolution de 1830 devait rendre les ouvriers plus sensibles aux idéologies
socialistes naissantes ou aux idées républicaines (…). Toutefois le travail ne manque pas. Ce n’est pas du
travail mais une hausse des salaires qui est réclamée. Les canuts lyonnais avaient été habitués à voir les
autorités municipales fixer les salaires (…). Une commission centrale des chefs d’ateliers transmit le 18
octobre [1831] une adresse (…) en vue d’obtenir l’établissement d’un tarif minimum des salaires, au
préfet (…). Celui-ci voulut le 25 octobre faire établir ce tarif par une commission mixte composée de
fabricants et de chefs d’ateliers. Un défilé de quelque 6 000 chefs d’ateliers et ouvriers parcourut sans
tumulte ni désordre les rues de Lyon le 25 octobre pour appuyer cette revendication. Par crainte, de
nombreux fabricants acceptèrent le 26 octobre de signer le tarif.
Mais devant le refus d’une centaine de fabricants de la reconnaître et d’augmenter les salaires, des
placards manuscrits furent affichés, et des rassemblements nouveaux se formèrent en vue d’interdire aux
canuts de travailler pour des patrons qui n’appliqueraient pas le tarif. (…) Le 21 novembre, (…) les
ouvriers de La Croix-Rousse [quartier de Lyon] élèvent quelques barricades pour empêcher la police et
les gardes nationaux de pénétrer dans leurs quartiers ; les premiers coups de feu sont échangés, on compte
des morts. (…) Le 22 novembre, l’insurrection s’étend à tous les quartiers ouvriers de Lyon, à La Croix-
Rousse, à La Guillotière. (…)
[Les] ouvriers ont pris pour emblème un drapeau noir et pour devise : « Vivre en travaillant, ou
mourir en combattant. » (…) Des meneurs républicains (…) tentent de canaliser la colère des canuts mais
ceux-ci se refusent à l’action politique. (…) [Le] préfet (…) reprend en main la situation le 24 novembre
en utilisant un conseil des 16, constitué par des canuts modérés. Pendant ce temps, les troupes envoyées
pour rétablir l’ordre pénétrèrent dans Lyon sans résistance sauf par le quai Saint-Clair. Lyon fut placé
sous la dictature du maréchal Soult, le préfet fut suspendu, le tarif aboli, la garde nationale [qui, composée
de nombreux chefs d’ateliers, avait rejoint les insurgés] licenciée et une garnison de plus de 10 000
hommes établie. »
1) Comment appelle-t-on les ouvriers lyonnais de la soie ?
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2) Qu’est-ce qui provoqua des difficultés pour les ouvriers de l’industrie de la soie
lyonnaise ? (2 réponses attendues)
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3) Quel événement fit réagir les ouvriers ? De quelle façon ?
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