MARTOR 21/2016
Le thème de notre 21ème parution est UNE PLACE POUR LE FOIN.
FLEXIBILITE ET CONTINUITE DANS LA GESTION DU FOIN DES
PRES. Durant le dernier siècle, les paysages de l’Europe ont changé d’une manière
dramatique à cause du développement socio-politique et économique qui a fait
décroître les domaines gérés d’une façon traditionnelle, comme les prés semi-naturels,
très riches en biodiversité. Les institutions de l’Europe regardent de plus en plus
attentivement la dimension patrimoniale des pratiques et des politiques de gestion de
la terre. La Politique Agricole Commune (CAP) s’engage à la préservation de la
biodiversité, des paysages traditionnels et de leurs propriétaires, soit-il paysans ou
fermiers. Les politiques bâties autour du concept de paysage déterminent un souci
croissant pour la perte de la diversité biologique et plus précisément pour la perte du
savoir local et traditionnel concernant la gestion des terres. Un rôle tout-à-fait
nouveau, fournisseur des services de l’écosystème, est proposé aux acteurs des terres
non industrialisées, à petite échelle, y compris à ceux qui font le foin. En même
temps, la technologie s’implique progressivement dans la production du foin et
devient visible dans la nature du travail et dans la gestion du paysage. Les meules de
foin sont remplacées par les balles de foin rondes; les machettes sont remplacées par
les tondeuses; les cultures fourragères remplacent les prés de foin semi-naturels.
Ceux-ci constituent un défi pour l’usage et pour la transmission du savoir local et
traditionnel concernant la production du foin. Cependant, il y a une catégorie
vulnérable parmi les parties prenantes – les fermiers de la semi-subsistance qui
proviennent de l’Europe postsocialiste et les habitants de hautes régions continuent à
performer leur travail du foin et la gestion des prés conformément au savoir
traditionnel et écologique: les calendriers agricoles, la rotation des cultures, les temps
et les techniques pour le fauchage et la fenaison, la gestion du pâturage, l’agriculture
et l’élevage des animaux. Même s’il y a un consensus croissant des cercles
académiques de l’écologie sur l’importance de ces techniques traditionnelles de la
gestion de la biodiversité, aussi que sur leur dépendance de la survie des fermes à
petite échelle (le plus fréquemment celles de subsistance ou de semi-subsistance), la
plupart de ce savoir n’est pas intégré, ni légitimé par les politiques de