Présentation « Histoire et Patrimoine » de Mervent dans le cadre du concert de l'Ecole de Musique de Fontenay-le-Comte « Musique et Patrimoine » du mercredi 20 mai 2015 à l'église Saint-Médard de Mervent *********** L’éperon rocheux, le site des remparts et le quartier ancien représentent plus de mille ans d’Histoire : Diverses découvertes archéologiques indiquent une occupation du site de Mervent par les Celtes et les Gaulois. Un système défensif fit de Mervent, un lieu le plus anciennement habité. . En 976 fut démembré le pays d’Herbauges dont Mervent fit partie. Sa partie méridionale lui fut enlevée pour former le pays de Mairevent (Pagus Maire-Ventis) et devint chef-lieu d’une vicaria, région administrative autour d'un château. Dès la fin du Xe siècle, Mervent est un site fortifié. En 1018, Hugues II comte de Poitou et duc d’Aquitaine, lègue à l’abbaye de Cluny en Bourgogne, des terres situées dans la « viguerie » de Mervent. De 1018 à 1202, Mervent appartient à la famille Chabot et des chartes de donations faites à l’abbaye de Maillezais mentionnent la chapelle Saint-Joseph et les moulins. Par son mariage, Eustache Chabot, fille de Thibault Chabot II, seigneur de Mervent, de Vouvant et de Rocheservière épousa Geoffroy Ier de Lusignan. Mervent passa à la grande lignée des Lusignan. C’est au XIIIème siècle que le château de Mervent atteignit toute sa splendeur. Puis il fut le témoin de nombreuses luttes de pouvoir entre les Lusignan et les Plantagenêt. Après la mort de Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre, la ville de Mervent et le château firent partie du douaire de son épouse, la reine Bérangère, puis devint la propriété de Jean sans Terre et de son épouse Isabelle d' Angoulême. Louis IX assiégea Mervent en 1242 pour mettre la paix entre Jean sans Terre, le dernier fils d’Aliénor d’Aquitaine et le terrible Geoffroy II de Lusignan dit Geoffroy la Grand’dent. Après la mort de Geoffroy, sa fille unique Valence s' unit à la famille Parthenay-l’Archevêque. A la fin du XIIIe siècle, Mervent passa à cette famille. Au début du XVème siècle, Arthur de Richemont comte de Bretagne s’empara du château de Mervent. Le château retourne alors, au petit neveu des Parthenay : le chevalier Jean de Dunois, fils de Louis d’Orléans. Dunois se retire en son château de Mervent, l’une des seigneuries reçues en récompense par le roi Charles VII, le 6 avril 1460. Il tombe sous le charme des lieux, le fait réparer et embellir. Une de ces filles Jeanne, princesse de sang est inhumée en l' église Saint-Médard. Ses parents demandent une messe dite et célébrée chaque jour, attachant une rente au Pays du Poitou pour le salut de leur fille. La Renaissance, l'âge d'or de la musique...et du luth C'est au tour de ce luth et de ces partitions de musique d'être les fils conducteur d'une famille merventaise célèbre, la famille BALLARD. Nous sommes en 1460, Mervent vient de retrouver un peu de sa splendeur sous l'égide de son nouvel hôte. Dunois a un goût prononcé pour les arts et les lettres et surtout la musique. Un jeune homme, Denis Ballard, cultivé et doté de dons musicaux, fils d'un fermier de Mervent qui après avoir voulu être prêtre, renonça à ses vœux et entra musicien à la cour de Dunois puis à celle de Louis XI. En 1477, Denis Ballard fut autorisé à lever boutique de librairie, d'une échoppe et d'une imprimerie de morceaux de musique, près du collège de Beauvais à Paris. Son fils, Robert Ballard devient musicien luthiste, attitré de Marie de Médicis. Compositeur de danses pour luth et spécialisé dans les arrangements de musique courtoise, il fonda en 1551 avec son cousin Adrian Le Roy, la maison d'édition qui porta leur nom rue Saint-Jean-de-Beauvais à Paris. Un recueil des œuvres de Robert Ballard uniquement consacré à l'air des cours fut imprimé en 1606 sous la responsabilité de son fils, Pierre Ballard qui obtint le 27 mars 1607 du roi Henri IV, l'exclusivité de l'édition musicale en France. A sa mort en 1639 à Paris, lui succède son fils Robert II, prénommé comme son grand-père qui dirigea l'entreprise, publia des musiques et fut professeur de luth du jeune Louis XIII. Son fils, Christophe portera « la maison Ballard » à l'apogée de sa grandeur en publiant les œuvres de Jean-Baptiste Lully. Puis Jean-Baptiste Christophe succéda à son père mais à sa mort en 1750, l'entreprise tenue par son fils, Christophe Jean-François déclina faute de modernisation des caractères typographiques et la maison Ballard disparut en 1788. La famille Ballard a fait évoluer un patrimoine musical Renaissance. Cet héritage s'inscrit dans la transmission et la recherche en musicologie. C'est l'occasion de le redécouvrir, l'explorer et le réintroduire dans de futurs rendez-vous musicaux en Pays de Fontenay-le-Comte. SAINT PREUX Un autre grand artiste contemporain est en symbiose avec notre commune de Mervent et tout particulièrement avec notre petite église Saint-Médard. C'est Saint-Preux, alias Christian Langlade. Parisien né en 1950, cet enfant passait ses vacances à Mervent et accompagné de l'abbé Beaumard, il venait jouer de l'orgue à l'église. Sur le site officiel de Saint-Preux, nous pouvons lire : « c'est un petit village de Mervent en Vendée qui a tissé la toile de fond de toute son inspiration musicale ». En août 1969, Saint-Preux à 19 ans quand il participe au festival de Sopot en Pologne. Il y dirige un orchestre symphonique qui interprète sa première grande composition « la valse de l'enfance ». Il reçoit alors, le prix de la presse internationale. Pendant son séjour, il compose « le Concerto pour une voix », cette œuvre arrive très rapidement en tête des succès internationaux. C'est le départ d'une grande carrière auprès des plus grands orchestres. De très belles compositions ont fait de lui un artiste de grande renommée. Les merventais qui ont conservé précieusement son premier 33 tour ont le vœu le plus cher de voir son oeuvre « le piano sous la mer » devenir le « piano sur la Mère », notre rivière à tous et celle de ce grand artiste, nommé Saint-Preux. ************