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REVUE CANADIENNE DE PSYCHO-ÉDUCATION, Vol. 29, No.
2, 2000
Pour obtenir les articles complets ou s’abonner à la revue, s’adresser
directement à la secrétaire à la rédaction, Madame Hélène Rossignol
ou consulter le site de la revue : www.rcpe.qc.ca
RESPONSABLE DU NO. SPÉCIAL :
PROFESSEUR H. POISSANT, DÉPARTEMENT DES SCIENCES DE
L’ÉDUCATION, UQAM
[email protected]
p. 143
EDITORIAL
Quelques axes de recherche pour une étude multifactorielle du trouble déficitaire de
l’attention avec ou sans hyperactivité
Hélène Poissant
Depuis plusieurs années déjà, la problématique du trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité (TDA/H) suscite
des questionnements et des controverses autant de la part de la population en général que de la part des personnes
plus intimement concernées dont les parents, les professionnels de l’éducation et de la santé et l’enfant qui aura à
faire face à ses difficultés au cours de son développement. Ces questions peuvent se traduire à de multiples niveaux.
Par exemple, on demande aux spécialistes d’investiguer les déterminants génétiques et environnementaux du
TDA/H, de faire la distinction entre le TDA/H, le trouble de l’apprentissage et le trouble du comportement, de mieux
connaître les “effets”, l’absence d’effets ou les effets secondaires du Ritalin, de voir pourquoi certains symptômes du
TDA/H s’atténuent et d’autres perdurent. De même, on souhaite une meilleure sensibilisation au TDA/H des
intervenants qu’ils soient enseignants, psychologues, médecins généralistes ou spécialistes. On demande aussi un
meilleur soutien pour les parents et les enseignants et une plus grande accessibilité aux ressources d’information
entourant la problématique du TDA/H. On désire que les programmes actuels dédiés au TDA/H soient recensés et
évalués afin que des recommandations tangibles s’ensuivent. C’est avec ces différentes perspectives en vue que nous
souhaitons aborder notre éditorial pour ce numéro spécial consacré au trouble déficitaire de l’attention avec ou sans
hyperactivité.
p. 153
Évolution chez l’enfant des modalités de communication interactive avec un
interlocuteur présentant un trouble autistique
Luc Vandromme,*Université de Picardie J. Verne
Résumé
Dans le domaine de la psychologie du développement, la littérature scientifique est riche en
travaux sur la communication chez l’enfant, qu’il s’agisse de la genèse de cette communication
ou des processus mis en œuvre dans l’acte communicatif. Parmi ces travaux, certains sont
focalisés sur l’étude des possibilités qu’a le jeune enfant pour s’adapter à son interlocuteur. Ainsi,
il est montré qu’un enfant modifie son activité langagière selon qu’il s’adresse à un partenaire
plus jeune ou plus âgé que lui. Ceci se rencontre tant au niveau de l’utilisation d’items lexicaux
qu’au niveau de la complexité syntaxique. Ainsi, l’objectif de ce travail est centré sur les
possibilités d’adaptation à l’interlocuteur que possède l’enfant de 6 à 10 ans lorsqu’il est en
*
Maître de conférence en psychologie du développement. Membre de l’équipe ECCHAT (Efficience Cognitive dans
les Conduites Humaines d’Apprentissage et de Travail). U.F.R. de Philosophie – Sciences Humaines et Sociales.
Chemin du Thil, 80025 Amiens.
interaction avec un partenaire déficient. Dans cette optique, la recherche présentée est basée sur
les analyses minutieuses d’actes communicatifs utilisés par les enfants d’âge scolaire lorsqu’ils
sont confrontés à des partenaires autistes. Les résultats tendent à montrer que cette possibilité
d’adaptation se construit chez l’enfant lorsqu’il ne présente plus de problèmes de décentration (à
partir de 7 ans) et s’affine sur la huitième et neuvième année pour devenir efficace dans le cadre
de la dixième année. Dans l’ensemble des stratégies développées, une nette prédominance des
conduites verbales est observée. Chaque enfant s’adapte avec plus ou moins d’efficacité à
l’absence d’attention de l’interlocuteur, à ses conduites atypiques et à son retard cognitif. Les
enfants les plus jeunes ont tendance à donner beaucoup d’ordres sans fournir les informations
nécessaires à la réalisation de la tâche. De ce fait, ils résolvent verbalement la tâche à la place de
leur partenaire et font de lui un bon exécutant. Les stratégies des enfants plus âgés favorisent une
meilleure adaptation aux réalités relationnelles de la situation, parfois au détriment du taux de
réussite.
p. 171
La métacognition chez les enfants présentant des troubles de l’attention avec
ou sans hyperactivité
Hélène Poissant, Université du Québec à Montréal*
Résumé
Les processus métacognitifs renvoient à la conscience qu’ont les personnes de leurs propres processus cognitifs et à
la “ prise en charge ” par l’individu de son fonctionnement cognitif (Vygotsky, 1934/1962 ; Pinard, 1989 ; Flavell,
1979). Nous soupçonnons, pour notre part, que les enfants TDA/H présentent des difficultés sur le plan de cette
conscience cognitive. Par ailleurs, sur le plan neuropsychologique on considère que ces enfants auraient des déficits
au niveau des fonctions exécutives dont le “ langage internalisé ”, entraînant chez eux des difficultés au niveau de
l’autorégulation et de la planification du comportement (Barkley, 1997). Dans le présent article, nous proposons
d’étendre l’hypothèse neuropsychologique du déficit exécutif à celle d’un déficit sur le plan métacognitif. Selon
nous, les enfants TDA/H devraient avoir plus de difficulté à effectuer des tâches mettant en cause leur savoir
métacognitif et leur capacité d’auto-régulation. Des propositions d’intervention de nature autorégulatrice sont
présentées en lien avec cette hypothèse.
p. 185
La comorbidité du trouble déficit de l’attention/hyperactivité (sous-analyse du
questionnaire aux parents de l’E.Q.S.M.J.)
Jean-Marie Honorez, Université du Québec à Montréal*
Lise Bergeron** et Claude Berthiaume**
Résumé
Selon le D.S.M. et des études épidémiologiques contemporaines, le Trouble déficit de l’attention avec ou sans
hyperactivité serait un des troubles les plus fréquents chez les jeunes. Des recherches récentes sur la comorbidité du
trouble indiqueraient toutefois qu’il serait moins un trouble simple ou unitaire qu’un trouble associé. En tenant
compte de cette comorbidité, il faudrait alors distinguer l’hyperactivité de type non comorbide de celle de type
comorbide. Selon cette distinction appliquée à des données émanant du questionnaire aux parents de l’Enquête
Québécoise de Santé Mentale des Jeunes de 1992, la prévalence du trouble chez les élèves serait de 3.83% pour les
types comorbides et de 1.17% pour le type simple, non comorbide.
p. 193
Problèmes d’attention et réussite scolaire au secondaire*
*
DSÉ, C.P. 8888, Succ. Centre-Ville, Montréal, Qué.
DSÉ (section d’Éducation spécialisée), Université du Québec à Montréal, C.P. 8888, Succ. Centre-Ville, Montréal,
Québec, H3C 3P8
**
Hôpital Rivière-des-Prairies
**
Hôpital Rivière-des-Prairies
*
Égide Royer, Université Laval
Caroline Couture, Université Laval
Laurier Fortin, Université de Sherbrooke
Pierre Potvin, Université du Québec à Trois-Rivières
et Diane Marcotte, Université du Québec à Trois-Rivières
Résumé
Cette étude a comparé, sur un certain nombre de caractéristiques associées à la réussite scolaire, 58 étudiants du
secondaire manifestant des symptômes de trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDH/A) avec
un groupe témoin d’élèves du même niveau scolaire. Les résultats indiquent que les élèves montrant des symptômes
de TDH/A présentent des résultats scolaires plus faibles, plus d’incidents disciplinaires, plus d’absentéisme, plus de
symptômes de dépression et davantage de lacunes sur le plan des habiletés sociales que le groupe de comparaison.
p. 207
L’enfant TDA/H et sa famille : une étude explorative de la perspective de
l’enfant.
S. Célestin-Westreich, Vrije Universiteit-Bruxelles, Belgique
I. Ponjaert-Kristoffersen, Vrije Universiteit-Bruxelles, Belgique
L.P. Célestin, EPS-Ville Evrard, Paris, France
Résumé
Des études récentes ont mis en lumière les difficultés familiales et sociales que posent les enfants avec le Trouble du
Déficit de l’Attention et Hyperactivité (TDA/H). L’évaluation psychosociale devient de ce fait une composante
essentielle de l’accompagnement des enfants TDA/H. Dans l’investigation du rôle du contexte familial, la plupart des
études s’opère du point de vue des adultes impliqués (parents, enseignants). La perception propre de l’enfant TDA/H
est donc rarement prise en compte, alors que la chronicité du trouble suppose un apprentissage de la gestion de
“ soi ” à long terme. L’objectif de la présente étude est d’explorer le vécu psychosocial, c.à.d. l’image de “ soi ” et de
l’environnement familial, à travers le vécu direct de l’enfant TDA/H lui-même. Méthode : La perception de “ soi ” et
de la famille d’enfants contrôles appariés (N=21) en utilisant le test de la “ Famille en Animaux ” (FEA). Cette
épreuve, adaptée aux enfants en âge scolaire (5 à 12 ans) en utilisant la narration et le dessein comme mode
d’investigation, permet l’analyse de la forme et du contenu des caractéristiques exprimées. Résultats & Discussion :
L’expression d’enfants TDA/H au travers des parties verbales et non verbales du test FEA révèle des difficultés
caractéristiques de planification et de contrôle socio-cognitif. Ainsi, les enfants TDA/H expriment-ils une tendance à
des préoccupations affectives comme la perception négative de soi et des parents ; accompagnées d’une tendance
compensatoire affectivo-cognitive. La discussion évalue ces premiers résultats dans le cadre de la littérature,
suggérant la nécessité d’une compréhension plus pointue du “ coping ” chez les enfants TDA/H. De nouvelles études
pourront à l’avenir investiguer le rôle du contexte clinique ou ambulatoire et les caractéristiques de la dynamique
familiale, dans la capacité de l’enfant TDA/H à gérer les implications de son trouble.
*
Les données qui ont été utilisées pour la réalisation de cet article proviennent d’une étude longitudinale
subventionnée par le Conseil Québécois de la recherche sociale. Pour toute information concernant cet article,
veuillez communiquer avec Égide Royer à l’adresse suivante : Département d’études sur l’enseignement et
l’apprentissage, Faculté des sciences de l’éducation, Université Laval, Québec, Canada, G1K 7P4. Courrier
électronique : [email protected].
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