Cowdriose (Heartwater)
4 Rapports annuels des Laboratoires de référence de l’OIE, 2011
5. Recherche et développement de nouvelles méthodes de diagnostic et de contrôle des maladies
Le projet européen FEDER sur la gestion des risques en santé animale et végétale, 2007-2013, inclut les études de
génomique, transcriptomique et protéomique d’E. ruminantium de manière à identifier les mécanismes impliqués
dans le développement et l’atténuation des souches d’Ehrlichia. Au sein de ce projet est inclus la conception de
modèle de dynamique de population des tiques Amblyomma variegatum et des habitats favorables basée sur une
connaissance approfondie de la bio-écologie de cette tique, pour une prédiction de l’évolution possible des aires de
distribution et l’évaluation des méthodes de contrôle des vecteurs ainsi pour la prédiction de l’impact de la
cowdriose.
Dans ce projet, le développement de 2 méthodes de typage par une approche multi locus a été réalisé avec une
caractérisation possible d’un grand nombre de souches très différentes par MLST et MLVA. La méthode de typage
ciblant les séquences en tandem répétées en nombre variable (VNTRs, variable number of tandem repeat
sequences) a été développée en collaboration avec l’UMR INRA-BIPAR de Maison Alfort pour le modèle
Ehrlichia. Lors de la première tranche du projet, nous avions mis au point des PCR simples ciblant 17 VNTRs et
avions évaluer le pouvoir discriminant de ces VNTRs (4). Des PCR nichées ont été développées pour les 17
VNTRs sélectionnés, afin d’obtenir un outil de typage utilisable sur des échantillons collectés sur le terrain et
possédant une faible charge bactérienne. Des PCR nichées ont été développées avec succès pour 7 VNTRs
permettant de typer des souches à la fois dans des tiques et dans les organes d’animaux morts de cowdriose. Il est
important de noter que quelque soit l’origine des souches elles peuvent être typées par cette méthode. Le profil
allélique de chaque souche permet de faire un typage MLVA (Multi locus variable number of tandem repeat
analysis).
Ce projet contient aussi une partie sur le développement d’un vaccin inactivé contenant la bactérie totale tuée d’E.
ruminantium prêt à l’emploi en adjuvant huileux. Le test de différents adjuvants en association avec les antigènes
totaux d’ER (test de stabilité de l’émulsion dans le temps, évaluation de la dégradation des antigènes) constitue
l’étape ultime pour l’obtention d’un vaccin « prêt à l’emploi » et déjà émulsionné. Ce test a déjà été réalisé in vitro
à l’Instituto de Biologia Experimental e Tecnológica (IBET, Portugal). La stabilité de l’émulsion après mélange
avec l’antigène ainsi que ses propriétés physico-chimiques ont été évaluées par SEPPIC (Société qui
commercialise l’adjuvant). Tous les animaux du groupe témoin ont du être euthanasiés ou traités aux antibiotiques,
démontrant ainsi la létalité de l’infection contrôlée. Tous les animaux vaccinés ont été malades avec la même
intensité. Il y a eu une protection totale pour les animaux vaccinés avec le vaccin émulsionné avec de l’antigène
d’E. ruminantium ISA70M et ISA50, et 80% de survie pour les animaux vaccinés avec le vaccin en ISA70 et le
vaccin ISA70M ayant subi une rupture de chaine du froid (conservation 3 jours à 38°C). Une étude de la réponse
sérologique des animaux est en cours.
Le projet avec le CRVOI coordonné par le CIRAD sur la caractérisation génétique d’E. ruminantium dans l’Océan
indien par 2 analyses multi-locus MLST et VNTRs vient de se terminer. Il a permis une évaluation de la
prévalence d’Ehrlichia dans les tiques des différentes îles (Madagascar, Mayotte, Réunion et Comores) ainsi que
l’étude de la structuration de populations de souches d’E. ruminantium.
6. Recueil, analyse et diffusion des données épizootiologiques significatives pour le contrôle
zoosanitaire au niveau international
Suite à la mise en place du réseau RESPANG, réseau d’Epidémio-Surveillance des PAthologies Nerveuses chez
les ruminants de Guadeloupe, des analyses ont été réalisés sur des cas de suspicion cowdriose par PCR nichée
pCS20. Au 19/10/2011, l’analyse des données du réseau depuis sa mise en place montre que 32% des animaux
suspects (75/235) sont positifs à la cowdriose. Les cas de cowdriose se répartissent sur l’ensemble de l’archipel
guadeloupéen sous surveillance (Grande-Terre, Basse-Terre et Marie Galante), tout au long de l’année de manière
assez homogène. L’influence des facteurs individuels (race, sexe, âge, …), liés aux pratiques (système d’élevage,
régularité des traitements contre les tiques etc.) ou à l’environnement sera recherché.
D’autre part, une étude de la prévalence d’E. ruminantium dans les tiques Amblyomma de différentes îles de
l’Océan indien a été réalisée en utilisant le diagnostic moléculaire. Pour l’ensemble de l’étude, le même principe
est adopté et consiste à tester au moins 2 tiques/animal et à avoir au moins 3 animaux par troupeau, quand cela est
possible. Pour Madagascar, 13 sites ont été visités. Globalement, 17 % (21/117) des tiques testées sont positives à
Ehrlichia.