Les Multinationales dans le commerce mondiale INTRODUCTION La grande révolution du dernier quart de siècle est celle de la mondialisation. Cette dernière est un phénomène aux dimensions multiples au cœur duquel se trouve la multinationalisation des entreprises. Ces entreprises multinationales contribuent déjà par leurs échanges internes au tiers du commerce international. Les fusions et acquisitions, les créations d’entreprises à l’étranger explosent le niveau des investissements directs étrangers :Ils ont dépassé en 1997 le record de 400 milliards de dollars. La part du volume des stocks d’IDE rapporté au PIB s’accroît deux fois plus vite que la part des exportations et importations rapportés au PIB. Inévitablement les entreprises multinationales sont un élément essentiel dans le commerce mondial. Mais les avis restent partagés à son égard. Certains penses qu’elle structurent à leur seul profit l’économie mondiale sans tenir compte de la dégradation de l’environnement ni des conditions sociales. Tandis que d’autres montrent qu’elles diffusent la technologie, unifie les marchés du capital et du travail ,assurant par ce biais une meilleure allocation internationale des ressources productives. Pour bien comprendre ce phénomène, il est nécessaire de voir son importance dans le commerce international et les conséquences qui en découlent. Mais bien avant nous allons essayer de définir et de comprendre les facteurs de la mutinationalisation. I. DEFINITION ET FACTEURS DE LA MULTINATIONALISATION A-DEFINITION Comme définition nous pourrons dire qu’une firme multinationale est une entreprise qui possède plus d’une unité de production dans plus d’une pays, généralement dans le secteur manufacturier. Mais le secteur bancaire et celui des services ont progressivement suivi le mouvement de délocalisation de leur clients. Selon PERLMUTER ont distingue trois types de sociétés multinationales. D’après leur mode de gestion et stratégie, on a les firmes polycentrée dont les filiales s’intègrent è leur pays d’accueil et s’y comportent des firmes nationales. Les firmes ethnocentrées, par leur organisation et gestion restent maquées par leur origine nationale. Les firmes géocentrées enfin auraient une gestion ,une organisation et une stratégie qui seraient ainsi d »finies directement à l’échelle mondiale. Ces derniers auraient acquit une forte autonomie par rapport aux Etats-nations et seraient devenus de véritables transnationales. Mais il ne semble pas existé pour le moment de véritables transnationales. La plus part des entreprises restent marquées par leur origines nationales et sont donc ethnocentrées. En plus la tendance actuelle des firmes(qui est une plus grande autonomie de certains filiales) et la surveillance accrue de la part des Etats réduit le risque d’apparition d’une firme transnationale qui imposerait sa volonté aux nations. La propriété du capital tend à être séparée du contrôle économique effective qui reste au mains de l’entreprise étrangère. B-LES FACTEURS DE LA MULTINATIONALISATION Les grandes firmes américaines et des pays développés dans le but d’élargir leur activités économiques cherchent à étendre leur marché au-delà des frontières nationales tout d’abord par l’exportation. Mais face aux obstacles(tel que les politiques protectionnistes) les firmes ont jugés plus efficace de conquérir le marché étranger en s’installant sur place. Elles investissent donc à l’étranger en créant de nouvelles entreprises. Ces investissements directs à l’étranger peuvent être aussi réalisé par fusion ou acquisition d’entreprises étrangères déjà existantes. Ce phénomène de délocalisation des activités de production des entreprises est relativement récent. Il a pris place à la fin des années 50 par un flux massive d’investissement des firmes américaines en Europe de l’ouest. Ces firmes étaient attirées par le marché solvable, peu concentré et en forte croissance de l’Europe. Il faut rappeler qu’en cette période 50-65 la croissance des E-U était plus faible que celle de l’Europe.2% contre 5%. Les firmes se délocalisent aussi parce que l’adaptation du produit à la demande spécifique du marché sera plus facile pour une filiale que pour la maison mère. Les contraintes légales(normes techniques ou sanitaires), des particularités de la demande lié au goût et au revenu pourront être mieux apprécié et satisfaites par les filiales sur place. Les barrières protectionnistes et tarifaires ne viendront plus limiter les ventes mais pourront au contraire protéger les produits de la filiale contre la concurrence des autres firmes hors du pays d’accueil. La structure oligopolistique du marché d’origine(essentiellement le marché américain) limite la croissance d’une firme à celle de son marché. Les entreprises cherchent à conquérir des marchés moins structurés et concentrés pour bénéficier de nouvelles opportunités de croissance .BARAN et SWEEZY montrent que les oligopoles américains réalisent des profits très importants qu’ils ne peuvent réinvestir sur place parce que le marché est verrouillé et fortement structuré. Aussi parce que la législation antitrust américaine les empêche d’étendre leur activité. Donc la seule solution est d’investir ces surplus à l’extérieur. Cette délocalisation des années 50 à 65 basé sur une logique de marché va laisser place à une délocalisation basée sur une logique de production et de réduction des salaires. Devant l’accroissement de la concurrence des année 65-75 les firmes vont chercher à réduire leur coût de production. On assiste alors à une délocalisation des firmes américaines et européennes vers les pays en développement à bas salaire. En 1978 on assiste à un réinvestissement aux E-U due à la fermeture des filiales américaines en Europe et aussi à l’investissement des firmes européennes et japonaises dans des filiales aux E-U ou au Canada. A cette période les E-U représentent le marché solvable le plus important et connaissent la croissance la plus forte et la plus longue de leur histoire. Leur stabilité politique est aussi mieux assuré que dans les autres pays industrialisés. Dans les années 90 les investissement dans les industries de mains d’œuvre laissent progressivement la place aux investissements plus intensives en capital. D’autre part le secteur des services se développe grâce aux progrès de la télécommunication qui permet d’interconnecter différent pays. Grâce aux nouvelles technologies et progrès de la télécommunication les firmes peuvent faire éclater leur processus de production en faisant réaliser chaque opération élémentaire dans le pays où elle est la moins coûteuse. Ces pièces détachées seront ensuite transférées en un ou plusieurs points d’assemblages souvent proche du lieu de commercialisation. Cette division des processus productifs permet à la fois de réduire les coûts de productions et de réaliser des évasions fiscales. La firme bénéficie d’un accès privilégié è des facteurs ou à des matières premières à des prix faibles, en particulier du bas salaire de la main d’œuvre de certains pays en développement. II- IMPORTANCE ET CONSEQUENCES DE LA MULTINATIONALISATION DES FIRMES A-IMPORTANCE Selon le rapport publié en 2002 par la conférence des nations unis pour le commerce et le développement , il existe 63000 entreprises multinationale pratiquement situé dans des pays développés. Ces multinationales contrôlent 690.000 filiales à travers le monde. Les filiales sont principalement concentrées dans le secteur de l’équipement électronique ,de l’automobile , du pétrole de la chimie et de la pharmacie. Le chiffre d’affaire de l’ensemble des filiales étrangères dans le monde est environs deux fois supérieur au montant des exportations dans le monde et la production internationale des multinationales représente le 1\10ème du PIB mondial. On peut estimer que le tiers du commerce international représente en fait un commerce interne aux firmes. En 1984 le chiffre d’affaires des 200 premières firmes privées au monde approchait 3000milliards de dollars, soit le1/4 du produit mondial brut. La moitié des exportations américaines,80% de celle de la Grande-Bretagne et 90% de celles de Singapour sont engendrées par des firmes multinationales. De part leur taille les FMN sont de véritables mastodontes. Par exemple en 1996,Ford mobilise un PNB comparable à celui de la Norvège, Phillip Morris à celui de la Nouvelle Zélande. Le chiffre d’affaires de Samsung était supérieur au PIB du Portugal , celui des trois premières firmes transnationales dépassait le PNB de la Russie et de L’Afrique. On remarque également que les IDE restent trop concentrés sur quelques pays. En 1999 ,10 pays ont reçu à eux seuls 74% du total des investissements. Les IDE sont aussi croisés :les principaux pays récepteurs sont aussi les principaux émetteurs. Plus de 90% des firmes multinationales viennent des pays développés, 1% des anciens pays de l’est et 9% des pays en développement. B-LES CONSEQUENCES EFFETS SUR LES PAYS D’ORIGINES En principe l’IDE devrait remplacer un investissement qui n’est pas réalisé sur place : la production et l’emploi devraient se réduire par rapport au niveau qu’il aurait atteint si l’investissement avait été fait dans le pays d’origine. Dans le secteur primaire ou dans la production des biens intermédiaires, l’investissement à l’étranger peut être bénéfique puisqu’il assure des sources d’approvisionnement à moindre coût ce qui permet de restaure la compétitivité du produit final ou d’assurer la survie de certains segments de production. De plu cet investissement entraîne généralement l’exportation des biens d’équipements et donc de leur production dans le pays d’origine. Dans le secteur industriel, l’investissement à l’étranger n’est pas toujours positif. Elle entraîne plutôt une concurrence étrangère plus forte qui utilise les mêmes technologies de production mais bénéficie de coût salariaux plus faible. Les industries de main d’œuvre sont alors condamnés dans les pays industrialisé à cause de leur développement social. L’expérience des pays Européens montre qu’il est illusoire de chercher à maintenir ces industries dans les pays développés. Mais le transfert des activités devenues relativement moins efficace vers l’extérieur permet à chaque nation de se concentrer sur les activités dans lesquelles elle dispose d’un avantage relatif. Ce qui entraîne une élévation du niveau de revenu réel de la population malgré les modification de la répartition interpersonnelle. Il faut noter également qu’une partie croissante de l’IDE est financé par emprunt sur les marchés extérieurs ce qui permet de ne pas réduire les fonds prêtables disponibles pour l’investissement domestique. En ce qui concerne l’emploi et la rémunération des facteurs de production, l’investissement à l’étranger tend généralement à réduire la demande de travail peu qualifié mais augmente la demande de travail plus qualifié. Les activités nobles à plus forte valeur ajouté tendent à se concentrer dans les pays développés . Selon les études empiriques de HORST au E-U ,le plus souvent l’industrie qui exporte le plus est celui qui produit le plus à l’étranger. Une étude de MESSERLIN en 1995 indique que dans l’économie française les branches qui de 1989 à 1992 ont réalisé le plus d’IDE sont aussi celles pour lesquelles l’augmentation des exportation aurait entraîné des créations plutôt que des pertes d’emploi. --EFFET SUR LE PAYS D’ACCUEIL Les IDE n’ont pas le même impact selon que le pays d’accueil est développé ou en voie de développement. A priori les effets sur le d’accueil car l’IDE stimule la production ,l’emploi, l’accumulation des connaissances et de l’expérience ainsi que le développement. La production domestique augmente par la croissance de la production des firmes reprises par les intérêts étrangers. Ces firmes apportent de nouvelles technologies dans le pays récepteur ce qui fait augmenter sa productivité et lui fait des économies de dépenses de recherche. Les apports de travail très qualifié peuvent aussi permettre un transfert de connaissance par l’apprentissage et la formation de la main d’œuvre. L’allocation des ressources est améliorée si les firmes étrangère investissent normalement dans les secteurs pour les quels la nation dispose d’un avantage comparatif qu’elle ne pouvait pas suffisamment exploiter soit par manque d’entreprise d’entrepreneurs soit faute d’épargne disponible. Ce qui fait que l’efficacité économique générale devrait augmenter. L’implantation d’une nouvelle firme étrangère permet au pays d’accueil devoir croître ses recettes fiscales. Cependant il faut noter que la filiale étrangère est en position privilégié par rapport à ces concurrents locaux : elle bénéficie d’un accès direct aux connaissances de la firme mère, à son épargne aux marchés financières locaux et international (avec la caution de la maison mère) tus ces éléments rendent l’adaptation des firmes domestiques plus difficiles et peuvent poser un problème dans le cas d’une politique de développement qui voudrait Privilégié les intérêt des nationaux Il peut y avoir enfin un risque de réduction de l’indépendance et de l’autonomie de la filiale est définie en fonction des intérêts de la maison mère qui peuvent ne pas converger avec ceux de la nation . CONCLUSION La rapidité croissante des firmes multinationales et leur autonomie à l’égard des pays suscite des inquiétudes. Leur propriété et nationalité sont devenus difficile à déterminer. Leur capacité à internaliser leurs opérations transfrontalières et a contourner les réglementations et contrôle nationaux deviennent préoccupants. En particulier les multinationales peuvent contourner les fiscalités nationales. D’autre part les délocalisations sont considérés comme source de chômage dans les pays d’origine et entretiennent les mauvaises conditions de travail dans les pays d’accueil. C’est pourquoi certains pensent que les multinationales structurent à leur profit l’économie mondiale. Quoi qu’il en soit les gouvernements de tous les nations industrielles ou non font tout pour attirer sur leur territoire les IDE. Ce qui renforce l’idée de ceux qui veulent montrer que les firmes multinationales sont considéré comme le vecteur de l’investissement international et de ce fait de l’augmentation de la production et de l’emploi dans le monde./.