INTRODUCTION
Quand la communion devient la passion d’une âme,
celle-ci est entrée en harmonie avec le coeur de Dieu.
Marie de la Passion ne fait pas de la communion avec Dieu
un acte intimiste, qui donne satisfaction à sa sensibilité et
l’isole du monde qui l’entoure. Non, elle trouve dans la
communion avec Dieu-Trini, l’inspiration et la force pour
vivre “un nouveau type de relations solidaires” (cf. Vita
Consecrata No.41), qui dépassent les limites de sa famille
religieuse et l’ouvrent à l’universel.
Vraiment “catholique”, Marie de la Passion n’exclut
personne de son amour. Amis et ennemis, vivants et
défunts, reçoivent le don de son amour et de sa prière. Elle
affirme que: “tout peut servir pour arriver à la
communion”, et que tout travail peut nous aider à la
communion avec Dieu”.
Fille très fidèle de l’Eglise, elle vit la communion au sein
de cette Mère, qui parfois ne la comprend pas et la fait
souffrir ... Vivre la communion ne signifie pas s’immuni-
ser contre la souffrance, mais lui donner sens et perséverer
jusqu’au dernier soupir, dans le cheminement qui conduit
vers la pleine communion.
Nous présentons les textes suivants de Marie de la Passion
en nous référant à quelques orientations de “Vita
Consacrata”. L’actualité et la vigueur de son message, se
révèlent à ceux qui, surmontant la difficulté du langage
d’un autre siècle, essaient de s’imprégner de son esprit: un
esprit de communion.
La Sorgente - 1999
L’entrée dans le nouveau millénaire encourage la
communauté chrétienne à élargir son regard de foi vers des
horizons nouveaux pour l’annonce du Règne de Dieu ... il
faut revenir avec une fidélité raffermie à l’enseignement du
Concile Vatican II, qui a apporté un éclairage nouveau sur
l’engagement missionnaire de l’Église face aux exigences
actuelles de l’évangélisation ... Pour correspondre
efficacement à cet engagement, elle doit demeurer dans
l’unité et développer sa vie de communion. L’imminence
de l’événement jubilaire constitue un bon stimulant dans ce
sens. Incarnationis mysterium no.2
C’est l’écoute de l’Esprit qui doit nous rendre tous capables
d’arriver à manifester visiblement dans la pleine
communion la grâce de la filiation divine inaugurée par le
Baptême: tous enfants d’un seul père.
Incarnationis mysterium no.4
3
(Vita Consacrata)
MAGISTERE ECCLESIAL
À L’IMAGE DE LA TRINITE
Au cours de sa vie terrestre, le Seigneur Jésus a appelé ceux
qu’Il voulait, pour les garder près de Lui et les préparer à
vivre, à son exemple, pour le Père et pour la mission qu’Il
avait reçue (cf. Mc 3, 13-15). Il donnait ainsi naissance à la
nouvelle famille qui devait réunir au long des siècles ceux
qui seraient prêts à « faire la volonté de Dieu » (cf. Mc 3, 32-35).
Après l’Ascension, grâce au
don de l’Esprit, il se constitua
autour des Apôtres une
communauté fraternelle ras-
semblée dans la louange de
Dieu et dans une expérience
concrète de communion (cf.Ac 2,
42-47; 4, 32-35). La vie de cette
communauté et, plus encore,
l’expérience des Douze qui
avaient tout partagé avec le
Christ, ont été constamment le modèle dont l’Église s’est
inspirée quand elle a voulu revivre la ferveur des origines
et poursuivre son chemin dans l’histoire avec une vigueur
évangélique renouvelée.
4
En réalité, l’Église est
essentiellement mystère de
communion, « peuple uni de
l’unité du Père, du Fils et de
l’Esprit Saint ». La vie
fraternelle tend à refléter la
profondeur et la richesse de
ce mystère, en se construi-
sant comme un espace
humain habité par la Trinité,
qui prolonge ainsi dans
l’histoire les dons de com-
munion propres aux trois
Personnes divines.
Dans la vie ecclésiale, nombreux sont les cadres et les
modalités d’expression de la communion fraternelle. La
vie consacrée a certainement le mérite d’avoir contribué
efficacement à maintenir dans l’Église l’exigence de la
fraternité comme confession de la Trinité. En favorisant
constamment l’amour fraternel, notamment sous la forme
de la vie commune, elle a montré que la participation à la
communion trinitaire peut changer les rapports humains et
créer un nouveau type de solidarité. De cette manière, elle
fait voir aux hommes la beauté de la communion fraternelle
et les voies qui y conduisent concrètement. En effet, les
personnes consacrée vivent « pour » Dieu et « de » Dieu, et
c’est pourquoi elles peuvent confesser la puissance de
l’action réconciliatrice de la grâce, qui anéantit les forces de
division présentes dans le coeur de l’homme et dans les
rapports sociaux.
Vie fraternelle dans l’amour
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42. La vie fraternelle, comprise comme une vie partagée
dans l’amour, est un signe expressif de la communion
ecclésiale. Elle est cultivée avec grand soin par les Instituts
religieux et les Sociétés de vie apostolique, la vie
communautaire prend un sens particulier. Mais la
dimension de la communion fraternelle n’est pas étrangère
non plus aux Institut séculiers ni aux formes individuelles
de vie consacrée. Les ermites, dans la profondeur de leur
solitude, ne se soustraient pas à la communion ecclésiale,
mais ils la servent par leur charisme contemplatif
spécifique; les vierges consacrées dans le monde vivent
leur consécration dans une véritable relation de communion
avec l’Église particulière et universelle. Il en va de même
pour les veuves et les veufs consacrés.
Toutes ces personnes, en vivant leur condition évangélique
de disciples, s’engagent à pratiquer le « commandement
nouveau » du Seigneur, en s’aimant les unes les autres
comme Il nous a aimés (cf. Jn 13, 34). L’amour a conduit
le Christ au don de lui-même jusqu’au sacrifice suprême de
la Croix. Parmi les disciples aussi, il n’y a pas d’unité
vraie sans cet amour mutuel inconditionnel, qui demande
d’être disposé à servir sans mesure, disponible pour accueil-
lir l’autre comme il est, sans « le juger » (cf. Mt 7,1-2), capable
de pardonner même « soixante-dix fois sept fois » (Mt 18, 22).
Pour les personnes consacrées, unies en « un seul coeur et
une seule âme » (Ac 4, 32) grâce à cet amour répandu dans
les coeurs par l’Esprit Saint (cf. Rm 5, 5), cela devient une
exigence intérieure de mettre tout en commun, les biens
matériels et les expériences spirituelles, les talents et les
inspirations, de même que les idéaux apostoliques et le
service caritatif: « Dans la vie communautaire, la force de
l’Esprit qui est en une personne se communique à tous en
même temps [ ... ]. On y bénéficie de ses propres dons, on
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