introduction

publicité
INTRODUCTION
Quand la communion devient la passion d’une âme,
celle-ci est entrée en harmonie avec le coeur de Dieu.
Marie de la Passion ne fait pas de la communion avec Dieu
un acte intimiste, qui donne satisfaction à sa sensibilité et
l’isole du monde qui l’entoure. Non, elle trouve dans la
communion avec Dieu-Trinité, l’inspiration et la force pour
vivre “un nouveau type de relations solidaires” (cf. Vita
Consecrata No.41), qui dépassent les limites de sa famille
religieuse et l’ouvrent à l’universel.
Vraiment “catholique”, Marie de la Passion n’exclut
personne de son amour. Amis et ennemis, vivants et
défunts, reçoivent le don de son amour et de sa prière. Elle
affirme que:
“tout peut servir pour arriver à la
communion”, et que “tout travail peut nous aider à la
communion avec Dieu”.
Fille très fidèle de l’Eglise, elle vit la communion au sein
de cette Mère, qui parfois ne la comprend pas et la fait
souffrir ... Vivre la communion ne signifie pas s’immuniser contre la souffrance, mais lui donner sens et perséverer
jusqu’au dernier soupir, dans le cheminement qui conduit
vers la pleine communion.
Nous présentons les textes suivants de Marie de la Passion
en nous référant à quelques orientations de “Vita
Consacrata”. L’actualité et la vigueur de son message, se
révèlent à ceux qui, surmontant la difficulté du langage
d’un autre siècle, essaient de s’imprégner de son esprit: un
esprit de communion.
La Sorgente - 1999
L’entrée dans le nouveau millénaire encourage la
communauté chrétienne à élargir son regard de foi vers des
horizons nouveaux pour l’annonce du Règne de Dieu ... il
faut revenir avec une fidélité raffermie à l’enseignement du
Concile Vatican II, qui a apporté un éclairage nouveau sur
l’engagement missionnaire de l’Église face aux exigences
actuelles de l’évangélisation ... Pour correspondre
efficacement à cet engagement, elle doit demeurer dans
l’unité et développer sa vie de communion. L’imminence
de l’événement jubilaire constitue un bon stimulant dans ce
sens.
Incarnationis mysterium no.2
C’est l’écoute de l’Esprit qui doit nous rendre tous capables
d’arriver à manifester visiblement dans la pleine
communion la grâce de la filiation divine inaugurée par le
Baptême: tous enfants d’un seul père.
Incarnationis mysterium no.4
(Vita Consacrata)

MAGISTERE ECCLESIAL
À L’IMAGE DE LA TRINITE
Au cours de sa vie terrestre, le Seigneur Jésus a appelé ceux
qu’Il voulait, pour les garder près de Lui et les préparer à
vivre, à son exemple, pour le Père et pour la mission qu’Il
avait reçue (cf. Mc 3, 13-15). Il donnait ainsi naissance à la
nouvelle famille qui devait réunir au long des siècles ceux
qui seraient prêts à « faire la volonté de Dieu » (cf. Mc 3, 32-35).
Après l’Ascension, grâce au
don de l’Esprit, il se constitua
autour des Apôtres une
communauté fraternelle rassemblée dans la louange de
Dieu et dans une expérience
concrète de communion (cf.Ac 2,
42-47; 4, 32-35). La vie de cette
communauté et, plus encore,
l’expérience des Douze qui
avaient tout partagé avec le
Christ, ont été constamment le modèle dont l’Église s’est
inspirée quand elle a voulu revivre la ferveur des origines
et poursuivre son chemin dans l’histoire avec une vigueur
évangélique renouvelée.
3
En réalité, l’Église est
essentiellement mystère de
communion, « peuple uni de
l’unité du Père, du Fils et de
l’Esprit Saint ». La vie
fraternelle tend à refléter la
profondeur et la richesse de
ce mystère, en se construisant comme un espace
humain habité par la Trinité,
qui prolonge ainsi dans
l’histoire les dons de communion propres aux trois
Personnes divines.
Dans la vie ecclésiale, nombreux sont les cadres et les
modalités d’expression de la communion fraternelle. La
vie consacrée a certainement le mérite d’avoir contribué
efficacement à maintenir dans l’Église l’exigence de la
fraternité comme confession de la Trinité. En favorisant
constamment l’amour fraternel, notamment sous la forme
de la vie commune, elle a montré que la participation à la
communion trinitaire peut changer les rapports humains et
créer un nouveau type de solidarité. De cette manière, elle
fait voir aux hommes la beauté de la communion fraternelle
et les voies qui y conduisent concrètement. En effet, les
personnes consacrée vivent « pour » Dieu et « de » Dieu, et
c’est pourquoi elles peuvent confesser la puissance de
l’action réconciliatrice de la grâce, qui anéantit les forces de
division présentes dans le coeur de l’homme et dans les
rapports sociaux.
Vie fraternelle dans l’amour
4
42. La vie fraternelle, comprise comme une vie partagée
dans l’amour, est un signe expressif de la communion
ecclésiale. Elle est cultivée avec grand soin par les Instituts
religieux et les Sociétés de vie apostolique, où la vie
communautaire prend un sens particulier.
Mais la
dimension de la communion fraternelle n’est pas étrangère
non plus aux Institut séculiers ni aux formes individuelles
de vie consacrée. Les ermites, dans la profondeur de leur
solitude, ne se soustraient pas à la communion ecclésiale,
mais ils la servent par leur charisme contemplatif
spécifique; les vierges consacrées dans le monde vivent
leur consécration dans une véritable relation de communion
avec l’Église particulière et universelle. Il en va de même
pour les veuves et les veufs consacrés.
Toutes ces personnes, en vivant leur condition évangélique
de disciples, s’engagent à pratiquer le « commandement
nouveau » du Seigneur, en s’aimant les unes les autres
comme Il nous a aimés (cf. Jn 13, 34). L’amour a conduit
le Christ au don de lui-même jusqu’au sacrifice suprême de
la Croix. Parmi les disciples aussi, il n’y a pas d’unité
vraie sans cet amour mutuel inconditionnel, qui demande
d’être disposé à servir sans mesure, disponible pour accueillir l’autre comme il est, sans « le juger » (cf. Mt 7,1-2), capable
de pardonner même « soixante-dix fois sept fois » (Mt 18, 22).
Pour les personnes consacrées, unies en « un seul coeur et
une seule âme » (Ac 4, 32) grâce à cet amour répandu dans
les coeurs par l’Esprit Saint (cf. Rm 5, 5), cela devient une
exigence intérieure de mettre tout en commun, les biens
matériels et les expériences spirituelles, les talents et les
inspirations, de même que les idéaux apostoliques et le
service caritatif: « Dans la vie communautaire, la force de
l’Esprit qui est en une personne se communique à tous en
même temps [ ... ]. On y bénéficie de ses propres dons, on
5
les multiplie en les communiquant aux autres, et l’on jouit
ainsi des dons d’autrui comme des siens propres ».
Dans la vie de communauté, on doit pouvoir en quelque
sorte saisir que la communion fraternelle, avant d’être un
moyen pour une mission déterminée, est un lieu théologal
où l’on peut faire l’expérience de la présence mystique du
Seigneur ressuscité (cf. Mt 18, 20). Cela se réalise grâce à
l’amour mutuel de ceux qui composent la communauté,
amour nourri par la Parole et par l’Eucharistie, purifié par
le Sacrement de la Réconciliation, soutenu par la prière
pour l’unité, don de l’Esprit à ceux qui se mettent à l’écoute
obéissante de l’Evangile. C’est précisément Lui, l’Esprit,
qui introduit l’âme dans la communion avec le Père et avec
son Fils Jésus Christ (cf. I Jn 1, 3), communion qui est
source de la vie fraternelle. Par l’Esprit, les communautés
de vie consacrée sont guidées dans l’accomplissement de
leur mission de service de l’Église et de toute l’humanité,
selon leur intuition originelle.
6
MARIE DE LA PASSION
FEMME PASSIONNÉE DE COMMUNION
Faites que ma vie soit communion, ô mon Dieu; Jésus
détruit pour moi et même en moi, que je me détruise en lui
et pour lui... Que je ne sois donc plus moi, mais lui, Jésus,
l’amour et que Jésus soit en moi, holocauste anéanti dans
toute la perfection de la communion... Communion, ce
mot me remplit: Jésus consumé en moi et pour moi,
consumez-moi en vous et pour vous, que ma vie entière soit
une communion eucharistique. (NS, 356)
“la participation
à la communion trinitaire
peut changer les rapports humains
et créer un nouveau type de solidarité”
(Vita Consecrata no.41)

Dieu est mon Père. Il est toujours avec moi et tout ce
qu’il possède est à moi. Si je le veux je serai toujours avec lui
et tout ce que je possède sera à lui.
Dans un mode qu’il m’est impossible d’expliquer je vois en
moi la liberté de l’amour qui n’est autre que Dieu luimême. Je vois la perfection, le beau, l’amour me rendant
participante de Dieu dans la mesure où je suis amour. Sur
la terre, au ciel! Je vois, très bien, comment je suis en mon
Père par le Verbe, sa connaissance, et par le Saint-Esprit,
leur manifestation. Je vois en moi cette Trinité vivante qui
7
m’a produite et me conserve. Je la vois avec moi plus
sensiblement, encore, par l’Eucharistie. Le Verbe Incarné,
la connaissance de l’être de l’amour, montrée à la terre,
incarnée pour elle.
Tout cela a des splendeurs d’une simplicité et d’une beauté
qui séduisent et ravissent mon âme, mais expliquer cette
paternité de Dieu engendrant en moi lui-même l’amour,
d’autant plus que je le veux davantage, ce n’est pas
possible pour moi. La vérité est que nous sommes appelés
à l’amour, qu’il est toujours avec nous et que tout ce qu’il a
est à nous. Tout est là.
Je vois Dieu en moi d’une façon irrésistible. Que je
voudrais faire cette présence toujours plus grande; cela
dépend de moi.
Je tâcherai, aussi, que mes filles
aient large part à cet héritage
paternel et pour cela je serai mère
dont mon Père céleste est le Père
céleste. Je ferai tout pour que même
les plus misérables comprennent et
rendent l’amour de leur Père divin et
je me souviendrai que l’amour ne se
fait comprendre que par l’amour.
Mon âme, si tu sais comprendre quel sera ton abandon.
Alors tu sauras dire comme François: Mon Père et mon
tout.
(NS, 289)

Tout venant de l’unité, l’amour, tout retournant à
l’unité, l’amour, se fondant dans l’unité, l’amour.
8
... L’amour ne se satisfait que de lui-même, il ne peut s’unir
qu’à Lui-même, il n’est qu’un ...
Jésus m’a montré, si beau, la charité qui fait un avec lui et
en lui: notre âme devient une avec Jésus et d’autres âmes ...
Enfin, l’essence de Dieu, non matière, m’a comme inondée
et je ne puis dire comme j’ai senti le souffle de
l’Incarnation du Verbe passer sur moi. C’était l’amour
voulant prendre chair dans mon regard, mes paroles, mes
actions, tout mon être. Oui, Dieu voudrait se respirer par
nous! Si nous le laissions faire! Il y aurait dans cette seule
grâce un abîme de sainteté. L’amour qui s’incarne par la
soumission, qui est l’union à l’amour et qui fait qu’en nous
rien n’est plus nous, mais que tout est amour.
(NS, 180)

Une belle lumière sur le
Verbe incarné qui s’anéantit pour
s’abaisser jusqu’à nous. Il faut
aussi que nous nous anéantissions
pour qu’il puisse nous élever
jusqu’à Lui ... Si la communion
nous trouvait dans l’humilité de
Marie, dans le mystère de
l’Incarnation, c’est surtout alors
que de toutes façons il y aurait
communion!
Que c’est beau,
mon Dieu, et que notre folie est
grande!
(NS, 261)
 Il se donne à sa table sainte
à tous, aux âmes aimantes et aux
traîtres. Même dans le plus
9
grand nombre de celles qui lui
sont dévouées, que de nuances
douloureuses, pénibles au Coeur
de Jésus ...
Je ne sais comment cela s’est fait, mais j’ai reçu une grâce
spéciale pour tous mes rapports avec les créatures. Une
lumière pour rester en communion avec elles, si amères
qu’elles soient, en m’unissant à Jésus-Hostie se donnant en
communion à tous, même à Judas. Je ne puis pas le rendre,
mais je crois que c’est une grâce pratique et très
particulière.
(NS, 177)

Que toutes s’examinent souvent sur cette parole:
“Ils n’ont qu’un coeur et qu’une âme”. Qu’elles s’efforcent
de la réaliser dans leur petite famille et qu’elles la mettent
aussi en pratique dans tous leurs rapports avec le monde,
ayant une horreur sincère de la médisance et encore plus de
la calomnie. Qu’elles cherchent à inspirer aux âmes une
grande crainte des manquements à la charité, même les plus
légers.
Qu’elles donnent l’exemple sur ce point et professent une
sincère estime et affection pour toutes les Institutions
religieuses différentes de la leur.
(CS, 11)

Quels que soient leur nationalité, leur éducation,
leurs familles et leurs usages, qu’elles se fondent toutes les
unes avec les autres, évitant dans leurs paroles et dans leurs
actions tout ce qui ressemble au désaccord.
(CS, 16)

Demandons à notre Père saint François et à ce
bienheureux (Jacques d’Illyrie) de nous enseigner leur
secret de conserver la présence de Dieu et d’activer la
flamme de l’amour. Jacob vit une échelle qui reliait le ciel
10
à la terre. Saint François et un grand nombre de ses enfants
au nombre desquels est le B. Jacques se firent de toutes les
créatures une échelle dont celle de Jacob n’est que l’image.
Les astres, les oiseaux, les
fleurs, les animaux, les
éléments,
étaient
autant
d’échelons dont ils se
servaient pour établir entre le
Créateur et leur âme une
union étroite et amoureuse. Il
y a entre le Créateur et la
création qu’il conserve et
perpétue des harmonies dont
les saints ont le secret de
profiter pour s’élever jusqu’à
Dieu.
L’Eglise elle-même nous donne cette leçon et nous fait
chanter dans les Laudes le Cantique des Enfants dans la
fournaise et le psaume 148. Tout peut donc être pour
nous une communion à notre Dieu. ... Que notre âme
comprenne aujourd’hui le secret des saints; se servir de
toutes créatures pour s’unir au Créateur et s’abandonner en
tout à la divine volonté.
(MD, 288)
11
“... grâce à cet amour répandu dans les coeurs
par l’Esprit Saint (cf. Rm 5,5),
cela devient une exigence intérieure
de mettre tout en commun,
les biens matériels et les expériences spirituelles,
les talents et les inspirations,
de même que
les idéaux apostoliques et le service caritatif”
(Vita Consacrata no.42)

Si je savais le don de Dieu? si je me livrais!! Il me
semble qu’il y a là, pour moi, une merveille d’amour. Je
vois, en moi, des richesses, des lumières inépuisables,
mises, gratuitement, par le Saint-Esprit. C’est pour les
autres, sans doute? Est-ce que je ne m’en appliquerai pas
une part? Parole de l’amour qui veut me laver: “je ne veux
plus de révolte, mais je veux que tu dises tout”. J’ai peur,
nul ne sait ce que j’ai souffert par le Pape et ses
représentants. Mon Dieu, vous m’avez détachée, en partie,
même de ma maternité. J’ai l’idée d’écrire désormais mes
chutes et leurs causes, et que cela m’aidera à me livrer
enfin. J’écrirai aussi celles que l’obéissance verra mieux
que moi.
(NS, 310)

J’ai vu l’amour, la vérité, l’unité. J’ai vu que vivre
de l’un c’est vivre de l’autre. Le bonheur d’être un avec
son Dieu est un ciel; partager ce bonheur avec d’autres
c’est un ciel plus près encore.
(NS, 207)
12

Quelle serait belle la communauté où chacune
chercherait à renouveler son esprit pour “reconnaître la
volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable à ses yeux” ...
Quelle union il y aurait avec Jésus-Christ et quelle gloire
pour toutes dans ce renouvellement et cette correspondance
à la grâce, puisque nous sommes “réciproquement les
membres les uns les autres en Jésus-Christ Notre Seigneur”.
Disons donc adieu à ces petites passions qui nous font
considérer les grâces des autres sous toutes leurs formes,
comme un détriment pour nous. Brisons ces résistances qui
font que nous ne nous livrons pas à l’action de la grâce qui
nous est propre. Renouvelons notre esprit et “servons le
Seigneur dans l’allégresse”.
(MD, 96)

J’aime tant à voir que dans notre petite Casa
Romaine on travaille sans cesse pour les autres et pour le
bien général. Oh! que je voudrais passer cet esprit à tout le
monde! Cela viendra peu à peu, car j’ai pris la résolution de
tant le répéter depuis que je vois l’utilité, je dirais presque
la nécessité, qu’on finira bien par en retirer quelque chose.
La nature ne songe qu’à faire son
propre petit nid bien doux; le
surnaturel,
c’est
l’étincelle
missionnaire, c’est l’amour du
bien qui est la gloire de Dieu qui
embrasse le monde entier. Ayons
cet esprit-là, mes enfants, car
c’est être vraiment catho- lique.
Dieu est si grand! ne nous faisons
pas petits, c’est toujours plus ou
moins sortir de Dieu.
13
Ah! que je voudrais réaliser pour moi cette sublime
parole: « Ce n’est plus moi qui vis, c’est Jésus-Christ qui
vit en moi ».
(JO, 43)

... dans une communauté, il faut que ses membres
travaillent d’accord pour produire un grand fruit. Si
chacune agit d’après ses vues, alors même que sa manière
de voir particulière serait bonne, le résultat sera toujours
restreint. Mais si nous ne sommes qu’un coeur et qu’une
âme, si nous recevons docilement les impulsions de
l’Obéissance et travaillons activement à nous instruire des
devoirs nécessaires à notre charge, nous produirons des
fruits abondants non seulement dans notre âme, mais
encore sur beaucoup d’autres âmes. L’union fait la force:
or dans une communauté, chacune a un don particulier; si
nous faisons un tout, les aptitudes seront décuplées et
l’oeuvre sera complète; l’une sèmera, l’autre arrosera et
d’autres souffriront et prieront pour attirer les bénédictions
de Dieu.
(MD, 245)

Celui qui est véritablement charitable n’a pas de
parti pris, ni de nationalité; la sainte volonté de Dieu est le
mobile de la charité. Elle exclut cet esprit d’égoïsme dont
notre siècle est hélas gangrené. L’âme charitable se donne
largement partout, où l’amour de Dieu et du prochain
l’appelle. Elle fait tout dans l’ordre, car l’ordre est encore
un des traits de la vraie charité.
Faisons-nous un coeur souple
qui puisse s’élargir librement
sous l’action du bon plaisir de
Dieu. Aidons, s’il se peut, les
autres religieux et religieuses;
en tout cas, aimons-les, prions
pour eux et parlons-en bien.
(MD, 166)
14

... sur la terre, chacun a
ses intérêts différents: au
ciel, ce ne sera plus la même
chose.
Nous serons tous
fondus en Dieu, n’ayant plus
qu’une union complète tous
ensemble! (JO, 192)

Pour ma part, je ne
compte pas pour mes vraies
filles celles qui pratiquent
l’esprit de propriété, et qu’on
le fasse peu ou beaucoup, on
l’afflige toujours.
S’il en est ainsi avec mes pauvres lumières de la terre, je
serai encore plus exigeante du haut du ciel, si Dieu daigne
m’y admettre, pour celles de mes enfants qui cherchent par
des soins détournés à s’assurer l’usage de quelques objets
pour elles, leur maison, leur Province, ou leur Mission.
(CT/2, 220)
“...amour nourri par la Parole et par l’Eucharistie,
purifié par le Sacrement de Réconciliation,
soutenu par la prière pour l’unité,
don de l’Esprit à ceux qui se mettent
à l’écoute obéissante de l’Évangile.”
(Vita Consacrata no. 42)
15
UN AMOUR ALIMENTÉ
PAR LA PAROLE
ET PAR L’EUCHARISTIE

Dans l’Ancienne Loi, que de purifications
extraordinaires avant d’être admis à faire l’offrande et à
s’approcher du Sanctuaire.
La communion c’est l’union avec l’Auteur de la Loi et les
purifications de la Loi Ancienne sont l’image de la pureté
que mon coeur doit apporter à l’auteur de la loi, en le
recevant et s’offrant à lui dans la communion. Il m’a laissé
l’Évangile. L’Évangile est encore une communion avec Jésus;
ce qui est écrit il l’a fait pour que je le fasse à mon tour.
Même enfant, l’Évangile était déjà pour moi un trésor, ce
trésor c’est Jésus lui-même. A côté de Jésus mon âme
regarde François. Il prend l’Évangile, il prend Jésus et il le
reproduit.
A ton tour mon âme, prends l’Évangile, prends Jésus,
prends tout ce qu’il t’a imposé de spécial pour missionner
sa mère et marche au milieu de tes enfants comme un
Évangile vivant. Il y a longtemps, j’ose le dire, que mon
âme a eu la grâce de comprendre que l’amour est le
triomphe de la loi.
(NS 288)

Croissez chaque jour dans l’esprit de foi et d’amour;
ayez une dévotion spéciale pour la parole de Dieu et la
sainte Ecriture, aussi bien que pour Jésus-Hostie. Suivez
ses conseils, et contribuez autant que vous le pourrez à les
faire suivre par tout l’Institut.
(CR/1, 19)

L’Evangile, la Règle de
saint François qui le redit, voilà
16
le chant nouveau de l’Esprit
d’amour; que j’en sois l’Echo!
(NS, 327)

... puisons la lumière, la
force, la stabilité de notre humble
apostolat dans l’étude et l’amour
de la parole de Dieu. L’Evangile
surtout
doit
nous
être
parfaitement connu. Comment
pratiquer un esprit qui ne nous
serait pas familier?
(MD, 316)
... nous devrions être remplies
de la grâce de l’Evangile dans
toute sa richesse. Alors nous
réaliserons notre raison d’être.
... nous sommes appelées à répandre, ... la grâce de
l’Evangile dans toute sa richesse. Mais pour cela, il faut
que nous la développions en nous, que nous la possédions.
Que cette pensée devienne l’objet habituel de nos
méditations, de nos désirs, de nos recherches constantes
pour nous et pour les âmes dont nous sommes chargées.
(CR/1, 72-73)

Je vois Dieu en nous, par la grâce, qui tend avec
l’ardeur infinie d’un Dieu qui est l’amour, à la communion
avec l’âme. Je vois cette union si différente dans chaque
âme. Dieu occupe tout ce qu’il trouve libre de ce qui n’est
pas lui. Mais que de fibres (je ne sais comment dire) où,
même sans le péché véniel, la nature habite et nuit à la
communion parfaite de la grâce sanctifiante. JésusEucharistie qui est un avec Dieu et qui est parfait dans son
anéantissement dans l’amour, me nourrit pour que je
17
participe à son anéantissement et que par ma communion
avec lui j’arrive à la perfection de la communion avec Dieu
qui est dans ma capacité. Si je me donnais à Jésus comme
il se donne à moi, dans la mesure du possible, ce miracle
d’amour aurait lieu, ce serait déjà le ciel sur la terre!
(NS 364)
AMOUR ...
PURIFIÉ
DANS LE SACREMENT
DE RÉCONCILIATION

La mère de la Fondatrice de l’Institut ne souffrait
jamais que ses enfants s’endormissent avec la plus petite
rancune dans le coeur. Il fallait d’abord aller se réconcilier.
Nous, Franciscaines, c’est-à-dire séraphiques et mineures,
oserions-nous aller communier avec quelque rancune,
quelque offense, sans excuse? Ah! Ne le faisons jamais!
Avec une humilité digne du Fondateur des Mineurs, une
charité digne de saint François le Séraphique, “laissons
notre offrande devant l’autel et allons d’abord nous
réconcilier avec notre frère ou notre soeur et nous
viendrons ensuite présenter notre offrande”, notre pauvre
coeur qui, recevant la Sainte Eucharistie, pourra vraiment
entrer en communion avec le Dieu de paix et de charité.
(MD 835)

... nous avons reçu de la Très Sainte Vierge, ...
l’invitation d’annoncer la charité. Aider au règne de la
charité doit être l’esprit propre de notre Institut. Nous
devons avoir pour nous-mêmes et répandre partout où nous
passons la paix, l’union, le pardon des injures. Rappelons18
nous bien que si nous sortons de la charité, nous sortons de
l’esprit séraphique qui doit être la vie de notre Institut.
Méfions-nous aussi de toute créature qui manque à la
charité; ne la jugeons pas, mais tenons-nous sur la réserve
et quant à nous, annonçons en toutes choses et à tous, la
charité, héritage de notre divine Mère.
(MD, 237)

Sommes-nous des anges de paix? Savons-nous
éteindre les petites querelles, les rancunes qui se
manifesteraient autour de nous? Si quelqu’un blesse la
charité, travaillons-nous à lui faire comprendre son tort et à
pacifier son coeur? ou bien l’écoutons-nous par faiblesse
ou malice? Passons partout en contribuant à la charité et à
la paix, et surtout, n’ayons jamais le malheur d’y nuire
nous-mêmes par nos paroles et nos exemples. Jésus habite
dans la paix et la charité et le démon règne dans le trouble
et le désordre; ne lui donnons jamais cet empire sur nos
coeurs et nos maisons.
(MD, 433)

Dans les communautés religieuses et partout, seules
les âmes charitables, pacifiques, miséricordieuses et
patientes savent entraîner les autres à l’amour de Notre
Seigneur et à la régularité. La récompense de leur facilité à
oublier ce qui les fait souffrir est une fécondité qui participe
à celle de la Passion de leur divin Sauveur. Voyons si nous
suivons cette voie qui est la seule qui puisse convenir à une
vraie Missionnaire.
(MD, 442)

Ouvrons notre coeur à la miséricorde qui aide, à la
miséricorde qui excuse et même à la miséricorde qui
pardonne. Sondons notre intérieur. Sans la miséricorde on
ne peut être une vraie missionnaire. “Ceux qui sont doux
posséderont la terre”. On ne trouve les doux que parmi les
coeurs miséricordieux; eux seuls aussi ont une vraie
19
puissance sur les âmes pour les conduire au Coeur
miséricordieux de Jésus.
(MD, 382)
UN AMOUR SOUTENU
PAR L’IMPLORATION DE L’UNITÉ

Demandons au Saint-Esprit de garder en nous
l’unité ... nous ne sommes pas à Jésus si nous ne sommes
pas à son Eglise, si nous n’obéissons pas aux Supérieurs
qu’elle nous a donnés. Ne rompons jamais l’unité.
(MD, 813)

“Donnez-moi, Seigneur, la sagesse de vos éternelles
demeures”. La sagesse exclut tout ce qui n’est pas union à
Dieu, elle commence sur la terre la vie unitive des
éternelles demeures.
(NS, 241)

Amour unique, Trinité divine, faites que je ne me
divise pas dans l’amour de moi-même et des créatures;
mais que suivant les traces héroïques du Séraphin mon
Père, je me plonge dans l’Unité de l’amour. Que je meure à
moi-même et à tout ce qui n’est pas Dieu. Que ce ne soit plus
moi qui vive, mais Jésus, mais l’amour qui vive en moi!
(MD, 27)
20
S. CHRISTIANE NOUS
VIVRE LA COMMUNION
INVITE
A
“... chacune pourra concourir à un seul projet:
servir ce grand désir de communion
que Dieu a semé au coeur du monde.
Sommes-nous arrivées au point où malgré notre pauvreté,
nos limites, nous pouvons donner un nom à la passion qui
nous anime pour la mission:
ne serait-ce pas la
COMMUNION? Comme toi, Père, tu es en moi et moi en toi,
qu’elles aussi soient unes en nous, afin que le monde croie
que tu m’as envoyé et que tu les a aimées comme tu m’as
aimé (cf. Jn 17, 21-23).
Christ, l’envoyé du Père, s’est fait l’un de nous pour
réduire la distance entre Dieu et nous pour qu’à jamais
nous puissions vivre de leur Esprit, l’Esprit de communion.
Il nous invite nous aussi à réduire la distance, à nous
ajuster à Lui, le Juste, à prendre sa mesure, pour que
l’amour dont Il a été aimé soit en nous (cf. Jn 17, 26).
Alors, dans cette grande communion d’amour les relations
entre nous, avec ceux et celles à qui nous somme envoyées
et avec la création qui aspire à son achèvement, deviendront
plus justes et plus vraies et l’incarnation de l’Évangile se
poursuivra en nous et par nous. Nous partagerons l’amour
que nous avons reçu afin qu’ils, elles aient la vie en
abondance (cf. Jn 10,10).
21
COMMUNION, ce mot me remplit, écrivait Marie de la
Passion dans ses Notes Spirituelles (NS 356). Que ma vie
entière soit une communion eucharistique et action de
grâces au Père par le Christ, avec Lui et en Lui dans l’unité
de leur Esprit d’Amour. Envoyées à notre tour, ne serait-ce
pas pour être COMMUNION eucharistique et vivre en
mémoire de Lui? Alors, la Mission Universelle, notre
aventure en communion, sera porteuse de vie et
d’espérance.
A l’aube du troisième millénaire, en communion avec
l’Eglise et le monde entier, proclamons une année de grâce
du Seigneur (Lc 1, 19; Is 61, 1). Réconciliées avec Dieu,
avec nous-mêmes, les unes avec les autres, avec ceux et
celles à qui nous irons, avec l’univers, nous pourrons faire
mémoire et célébrer les merveilles du Seigneur. Il a fait en
nous, avec nous et par nous, de grandes choses (cf. Lc 1, 49).
Allons donc au devant de ce nouveau siècle: Dieu nous y
attend.
S. Christiane Mégarbané f.m.m.
Passion pour la Mission,
30 octobre 1996.
Voilà comment nous devons obéir, comment nous devons
observer la Règle. Alors même qu’un bien privé semble
nous inviter à nous écarter un peu, souvenons-nous que
l’excellence de la vie religieuse consiste comme dans le
saint office, non dans la beauté d’un chant particulier, mais
dans l’unité admirable de toutes les voix. Ne soyons jamais
la note discordante de la vie commune, de l’unité d’esprit,
de la soumission.
(MD 369)
22
Téléchargement