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Une vision dynamique de l’économie
L’une des premières réactions à l’émergence d’une nouvelle puissance
économique est l’inquiétude pour la survie des entreprises et des emplois. La
Chine est devenue, au cours des dernières années, la plateforme de production la
plus avantageuse pour les entreprises manufacturières des pays industrialisés. Il
est donc impératif pour la survie de ces dernières de transférer vers cette nouvelle
frontière de la globalisation, la production et l’assemblage d’une gamme de plus
en plus étendue de composantes et de produits manufacturiers. Les pays ou les
régions qui résisteraient à cette division internationale du travail de plus en plus
poussée verront leur niveau de vie se dégrader. C’est en innovant et en préservant
les activités de création, de distribution et de services à la clientèle qui les
entreprises d’ici seront les plus profitables et capable malgré tout de créer des
emplois. C’est en partie grâce à la concurrence internationale et à la délégation
des tâches vers des pays à coût de main-d’œuvre meilleur marché qu’aux États-
Unis, les prix des biens durables diminuaient au taux annuel de 3,9 % en
décembre 2003 malgré l’impact potentiellement inflationniste de la dépréciation
du dollar américain.
C’est aussi parce que le taux d’inflation est très faible que les taux
d’intérêt à court et à long terme sont si bas. Lorsque l’inflation est maîtrisée et que
l’économie d’un pays ne crée pas suffisamment d’emplois, la banque centrale
peut se permettre de diminuer le taux d’intérêt à court terme pour stimuler la
demande finale. Aux États-Unis, les dernières statistiques de l’emploi viennent
confirmer que l’économie américaine est capable de créer des emplois malgré les
pertes d’emplois massives dans les entreprises manufacturières. En effet, depuis le
début de la dernière récession en mars 2001 jusqu’en janvier 2004, pas moins de
2,6 millions d’emplois ont disparu dans les entreprises manufacturières
américaines Récemment, Alan Greenspan
mentionnait qu’un million de
travailleurs quittaient leur emploi chaque semaine, dont 40 % involontairement,
souvent à cause de fermeture d’entreprises ou de relocalisation ailleurs. Chaque
semaine tout près d’un million de personnes trouvent de nouveaux emplois ou
retournent à leur travail après une période de mise à pied. De septembre 2003 à
janvier 2004, l’enquête auprès des entreprises révèle que l’emploi total a
commencé à augmenter au rythme mensuel moyen de 58 000 emplois. C’est
encore trop peu, mais on s’attend à une accélération de la création mensuelle
d’emplois au cours de 2004.
Economic flexibility, Alan Greenspan, The Federal Reserve Board, le 26 janvier 2004.